La cheffe de la diplomatie de l'UE annonce se rendre aux États-Unis mardi

La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, donne une conférence de presse lors du Conseil des affaires étrangères de l'UE au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 février 2025. (Photo by JOHN THYS / AFP)
La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, donne une conférence de presse lors du Conseil des affaires étrangères de l'UE au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 février 2025. (Photo by JOHN THYS / AFP)
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Publié le Lundi 24 février 2025

La cheffe de la diplomatie de l'UE annonce se rendre aux États-Unis mardi

  • Kaja Kallas, a annoncé lundi qu'elle rencontrerait le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, aux États-Unis en milieu de semaine.
  • « Je pense qu'il est important que nous ayons autant d'interactions que possible avec la nouvelle administration américaine », a-t-elle déclaré, en référence à la visite du président français Emmanuel Macron à Washington lundi.

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a annoncé lundi qu'elle rencontrerait le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, aux États-Unis en milieu de semaine.

« Je pense qu'il est important que nous ayons autant d'interactions que possible avec la nouvelle administration américaine », a-t-elle déclaré, en référence à la visite du président français Emmanuel Macron à Washington lundi.

Trois ans après le début de l'invasion russe en Ukraine, les Européens craignent que le président américain Donald Trump mette fin au conflit dans des conditions favorables à Moscou et sans garantir la sécurité de Kiev.

Ils réclament, pour l'instant en vain, une place à la table des négociations.

« Si l'on regarde les messages qui nous viennent des États-Unis, il est clair que le discours russe est très présent », a-t-elle alerté depuis Bruxelles. « Ces déclarations nous inquiètent tous », a-t-elle assuré.

« Il est clair que nous avons déjà eu des différends par le passé, mais nous avons toujours réussi à les régler, et nous espérons y parvenir cette fois-encore », a-t-elle ajouté.

La cheffe de la diplomatie de l'UE se rend aux États-Unis mardi pour la première fois depuis que Donald Trump a prêté serment.

Ce déplacement survient après des menaces répétées du président américain concernant le commerce et la défense. Ses réunions avec le chef de la diplomatie américaine et d'autres responsables auront lieu mercredi et jeudi, a-t-elle précisé.  


Le Conseil de l'Europe réaffirme son « entier soutien » à l'Ukraine

Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien. (Photo Getty Images)
Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien. (Photo Getty Images)
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  • « Trois ans plus tard, notre soutien est entier », a assuré le secrétaire général du Conseil, Alain Berset, lors d'une cérémonie organisée sur le parvis de l'institution à Strasbourg.
  • « L'avenir de l'Ukraine est européen et c'est ensemble, sur les valeurs que nous partageons, celles d'une Ukraine libre et souveraine, d'une paix juste et durable, et d'une Europe forte et unie, que nous l'écrivons », a conclu M. Berset.

STRASBOURG : À l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine, le Conseil de l'Europe a réaffirmé lundi son « entier soutien » à Kiev, dont l'avenir est « européen ».

« Trois ans plus tard, notre soutien est entier », a assuré le secrétaire général du Conseil, Alain Berset, lors d'une cérémonie organisée sur le parvis de l'institution à Strasbourg.

« Le Conseil de l'Europe est aux côtés de l'Ukraine pour obtenir réparation, lutter contre les crimes de guerre et l'impunité, renforcer la démocratie, protéger les enfants d'Ukraine, et permettre à ce pays de continuer d'exister », a poursuivi M. Berset.

« L'avenir de l'Ukraine est européen et c'est ensemble, sur les valeurs que nous partageons, celles d'une Ukraine libre et souveraine, d'une paix juste et durable, et d'une Europe forte et unie, que nous l'écrivons », a conclu M. Berset.

« L'Ukraine se bat non seulement pour sa survie, mais aussi pour l'avenir de l'Europe, pour les principes mêmes sur lesquels repose le Conseil de l'Europe, à savoir les droits de l'Homme, la démocratie et l'État de droit », a souligné Borys Tarasyuk, le représentant permanent de l'Ukraine auprès du Conseil de l'Europe.

« Le chemin reste difficile, mais nous ne le parcourons pas seuls. La solidarité de nos partenaires, l'unité des nations démocratiques et la force de nos valeurs communes nous mèneront à la victoire : l'Ukraine l'emportera, la justice sera rendue », a-t-il ajouté.

L'hymne national ukrainien a été joué, repris par des membres du public la main sur le cœur, certains tenant le drapeau bleu et jaune du pays, puis l'hymne européen a retenti.

Le Conseil de l'Europe, fondé en 1949, réunit 46 pays. La Russie en a été exclue en mars 2022, après l'invasion de l'Ukraine.

Un Registre des dommages a été mis en place en avril 2022 pour recueillir les demandes des Ukrainiens concernant les dommages qu'ils ont subis depuis l'invasion russe débutée le 24 février 2022.

M. Berset a déclaré à l'issue de la cérémonie, lors d'une réunion extraordinaire des délégués des ministres, que ce registre « fonctionne » et « doit se poursuivre avec un mécanisme d'indemnisation et de compensation complet ».

« Nous avançons également concernant l'établissement d'un tribunal spécial pour les crimes d'agression », a-t-il ajouté à propos de ce tribunal qui aura pour mission de juger les crimes d'« agression » russe, mais pas les crimes de guerre relevant de la Cour internationale de Justice.

Lors de cette réunion, qui était consacrée aux prisonniers civils ukrainiens détenus en Russie, deux Ukrainiennes ont témoigné, dont l'une a expliqué avoir été emprisonnée pendant deux ans, violée et torturée.

Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien.


L'Allemagne : laminé aux élections, le parti d'Olaf Scholz doit se reconstruire

Le chancelier allemand et candidat principal du Parti social-démocrate (SPD) Olaf Scholz s'exprime sur scène lors d'une soirée électorale au siège du Parti social-démocrate allemand à Berlin, le 23 février 2025.  (Photo par John MACDOUGALL / AFP)
Le chancelier allemand et candidat principal du Parti social-démocrate (SPD) Olaf Scholz s'exprime sur scène lors d'une soirée électorale au siège du Parti social-démocrate allemand à Berlin, le 23 février 2025. (Photo par John MACDOUGALL / AFP)
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  • Selon le magazine Der Spiegel, le SPD serait « le grand perdant du scrutin ». Avec environ 16,5 % des voix, le SPD est arrivé troisième aux élections législatives, obtenant ainsi le pire résultat de son histoire.
  • Après trois ans de pouvoir, Olaf Scholz quitte la scène sur un bilan qui fragilise son parti.

BERLIN : Les sociaux-démocrates allemands ont connu des lendemains difficiles après les élections : après une défaite historique qui sonne le glas des ambitions d'Olaf Scholz, le parti doit se reconstruire pour jouer un rôle de force d'appoint dans une future coalition dirigée par les conservateurs.

Selon le magazine Der Spiegel, le SPD serait « le grand perdant du scrutin ». Avec environ 16,5 % des voix, le SPD est arrivé troisième aux élections législatives, obtenant ainsi le pire résultat de son histoire.

Le plus vieux parti d'Allemagne s'annonce pourtant comme l'allié incontournable des conservateurs (CDU) de Friedrich Merz, vainqueurs du scrutin avec 28,6 % des voix devant l'extrême droite de l'AfD (20,8 %), avec laquelle ils ont exclu de gouverner.

Ce serait la cinquième « grande coalition » entre les deux partis qui ont dominé la vie politique du pays depuis la Seconde Guerre mondiale. L'ex-chancelière Angela Merkel (CDU) y avait eu recours trois fois durant ses quatre mandats de seize ans.

Le social-démocrate Olaf Scholz, qui fut à l'époque son ministre des Finances, « n'a pas réussi », comme chancelier, à se démarquer de l'héritage Merkel « désormais vu de manière extrêmement critique en Allemagne », souligne le chercheur Jacob Ross, expert en relations franco-allemandes.

- Guerre des chefs -

Alors que Scholz a d'ores et déjà annoncé qu'il se mettait en retrait des négociations à venir, le populaire ministre de la Défense, Boris Pistorius, a affiché ses ambitions, se disant prêt à prendre « un rôle de direction du parti ».

Le coprésident du parti, Lars Klingbeil, s'est aussi mis en avant. Le tandem qu'il forme avec Saskia Esken, l'autre dirigeante du SPD, a esquivé toute autocritique dans l'immédiat.

Pour pouvoir discuter avec la CDU, « personne n'a intérêt à une chute des dirigeants et à des semaines de lutte pour le pouvoir », souligne le Spiegel.

Un statu quo fustigé par certains caciques sociaux-démocrates, comme Norbert Walter-Borjans, pour qui « tous les dirigeants » du parti « portent la responsabilité » de la débâcle.

Pour parvenir à un accord d'ici Pâques, comme le souhaite Friedrich Merz, les négociations s'annoncent ardues, notamment sur l'immigration, thème dominant de la campagne.

Elles dépendront des rapports de force entre les différents courants du SPD.

Jacob Ross estime que « Merz pourrait probablement négocier son programme électoral de manière pragmatique avec l'aile plus conservatrice », dont fait partie Lars Klingbeil.

Le SPD, qui a déjà durci la lutte contre l'immigration irrégulière, est ainsi « prêt à aller plus loin » sur le sujet, a indiqué Saskia Esken.

Lundi matin, le secrétaire général du parti, Matthias Miersch, a cité l'équilibre du système des retraites et les baisses d'impôts voulues par la CDU comme possibles points de blocage des discussions.

- Electorat ouvrier -

Dimanche, les résultats ont été accueillis dans un silence complet au siège du parti, la Maison Willy-Brandt, du nom de l'ancien chancelier et figure tutélaire de la social-démocratie d'après-guerre.

Jamais en 80 ans, le grand parti de centre gauche n'avait obtenu moins de 20 % des voix aux élections législatives.

Philipp Bauer, le regard embué, fixait une télévision sur laquelle étaient projetées les hypothèses de coalition. Membre du SPD depuis plus de 25 ans, il disait être prêt à rendre sa carte d'adhérent « si le SPD choisissait Friedrich Merz comme chancelier ».

Désormais concurrencé par l'AfD dans les bastions industriels de l'ouest du pays, le SPD, parti traditionnel de la classe ouvrière, voit aussi la formation de gauche radicale Die Linke progresser à ses dépens, notamment chez les jeunes.

Après trois ans de pouvoir, Olaf Scholz quitte la scène sur un bilan qui fragilise son parti. Sa coalition formée avec les Verts et les libéraux avait explosé en novembre dernier, minée par les désaccords sur la politique budgétaire.

« Trop de mauvaises performances économiques, une position trop ambiguë concernant l'Ukraine, trop d'événements tragiques, notamment plusieurs attentats » ont pesé dans le choix des électeurs, résume le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Pour beaucoup d'Allemands, selon Der Spiegel, Olaf Scholz « symbolise la crise politique et économique » dans laquelle le pays est enlisé. 


Le pape François, toujours dans un état critique, a passé une «bonne nuit»

Depuis samedi soir, les internautes ont aussi posté des centaines de messages disant prier pour François, beaucoup mettant une photo de l'évêque de Rome seul sur la place Saint-Pierre lors de la pandémie de Covid-19. (AFP)
Depuis samedi soir, les internautes ont aussi posté des centaines de messages disant prier pour François, beaucoup mettant une photo de l'évêque de Rome seul sur la place Saint-Pierre lors de la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • "La nuit s'est bien passée, le pape a dormi et se repose", a déclaré le Saint-Siège dans un bref communiqué au 11ème jour de son hospitalisation, la plus longue depuis son élection en 2013
  • Le pontife argentin est toujours dans un "état critique" avec une pneumonie des deux poumons et continue de recevoir de l'oxygène à haut débit

ROME: Le pape François, 88 ans, hospitalisé dans un état critique avec une pneumonie des deux poumons, a passé une bonne nuit et se repose, a indiqué le Vatican lundi matin.

"La nuit s'est bien passée, le pape a dormi et se repose", a déclaré le Saint-Siège dans un bref communiqué au 11ème jour de son hospitalisation, la plus longue depuis son élection en 2013.

Le pontife argentin est toujours dans un "état critique" avec une pneumonie des deux poumons et continue de recevoir de l'oxygène à haut débit, selon le dernier bulletin de santé publié dimanche soir: "La complexité du tableau clinique et l'attente nécessaire pour que les thérapies pharmacologiques fassent effet nécessitent de rester réservé sur le pronostic".

Si son anémie s'est améliorée et sa thrombopénie (baisse du nombre de plaquettes sanguines) est restée stable grâce aux transfusions sanguines samedi, "certains examens sanguins montrent une insuffisance rénale initiale, légère, actuellement sous contrôle", ont indiqué les médecins.

L'état de santé du chef de l'Eglise catholique, hospitalisé depuis le 14 février, s'était dégradé samedi avec "une crise asthmatique prolongée qui a nécessité la mise sous oxygène à haut débit", ainsi que des problèmes hématologiques ayant requis "l'administration d'une transfusion sanguine".

"La situation est devenue plus préoccupante", a déclaré le virologue Fabrizio Pregliasco, qui n'est pas membre de l'équipe médicale du pape, cité dimanche par le quotidien La Stampa. "L'âge du Saint-Père, ainsi que les antécédents de santé, comme par exemple la bronchite asthmatique, pourraient avoir compliqué les choses et pas qu'un peu".

De nombreuses prières pour sa santé ont été organisées un peu partout à Rome, en Italie et dans le monde. De nombreux religieux et politiques ont dit prier pour le pape.

Depuis samedi soir, les internautes ont aussi posté des centaines de messages disant prier pour François, beaucoup mettant une photo de l'évêque de Rome seul sur la place Saint-Pierre lors de la pandémie de Covid-19.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

L'hospitalisation du pape, à la fois chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.