PARIS: La porte-parole du gouvernement français Sophie Primas a évoqué lundi diverses mesures de rétorsion contre l'Algérie, deux jours après une attaque mortelle au couteau à Mulhouse dans l'est de la France.
Le principal suspect, né en Algérie et en situation irrégulière en France, est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais l'Algérie a "refusé à dix reprises" de le reprendre sur son territoire, selon le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau.
L'Algérien de 37 ans a été interpellé samedi peu après l'attaque au couteau qui a tué un passant, un Portugais de 69 ans, et blessé au moins trois policiers municipaux, aux cris de "Allah Akbar".
"On n'est pas obligé d'avoir des visas en quantité aussi importante", a estimé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur la radio RTL, suggérant aussi de "cibler un certain nombre de personnes qui sont importantes dans les relations (franco-algériennes) et ne plus leur donner de visas".
Ces deux mesures seront "sur la table" d'un conseil interministériel de contrôle de l'immigration prévu mercredi, qui concernera également "d'autres pays avec lesquels on a des problèmes de retour" pour les étrangers en instance d'expulsion du territoire.
Abondant dans le même sens, le député du parti présidentiel de Macron, David Amiel, a estimé que "la priorité absolue à court terme" était de "remettre en cause l'accord de 2007 qui prévoit que les dignitaires algériens peuvent se rendre en France sans visa", afin de "faire pression sur le régime" en ciblant "la nomenklatura algérienne, pas les citoyens ordinaires".
Le vice-président du Rassemblement national (extrême droite), Sébastien Chenu, a pour sa part jugé que "le nombre de visas est excessivement important" et qu'on "pourrait aller jusqu'à (ce) qu'il n'y ait plus aucun visa".
Il a ensuite énuméré d'autres leviers dont "les transferts de fonds, le fait de soigner des dirigeants algériens dans notre pays", ainsi que la révision de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie - réclamée par le président Abdelmadjid Tebboune.
"Il y a de quoi pouvoir faire pression" et "nous disons au gouvernement: +vous ne pouvez pas manquer ce coche+", a souligné M. Chenu.
Sophie Primas a par ailleurs plaidé pour un durcissement de la loi sur la "rétention de sûreté", toujours en lien avec l'attentat de Mulhouse dont le suspect avait récemment purgé une peine de prison pour apologie du terrorisme.