IA : le fonds canadien Brookfield prévoit d'investir 20 milliards d'euros en France d'ici 2030

Drapeaux français et canadien (Photo iStock)
Drapeaux français et canadien (Photo iStock)
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Publié le Dimanche 09 février 2025

IA : le fonds canadien Brookfield prévoit d'investir 20 milliards d'euros en France d'ici 2030

  • Le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d'euros en France d'ici 2030 pour permettre notamment le développement de centres de données.
  • Le journal ,La Tribune, précise que cet accord a été conclu le 31 janvier entre le président français Emmanuel Macron et Bruce Flatt, le patron du fonds.

PARIS : Le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d'euros en France d'ici 2030 pour permettre notamment le développement de centres de données, a appris samedi l'AFP d'une source proche du dossier, confirmant une information de La Tribune Dimanche en marge du Sommet pour l'intelligence artificielle (IA) de Paris.

Ces centres de données, qui sont souvent de gigantesques bâtiments conçus pour entraîner les IA, font l'objet d'une compétition entre les pays pour les accueillir. Jeudi, la présidence française avait ainsi révélé que les Émirats arabes unis allaient construire en France un centre de données géant pour un investissement total compris entre 30 et 50 milliards d'euros.

Selon le journal, 15 milliards d'euros sont prévus par Brookfield pour de nouveaux centres de données, « avec à la tête de pont un méga-projet à Cambrai (dans le Nord de la France), d'une puissance maximale de un gigawatt ». Le journal précise que cet accord a été conclu le 31 janvier entre le président français Emmanuel Macron et Bruce Flatt, le patron du fonds.

Les 5 autres milliards d'euros évoqués doivent être consacrés à des « infrastructures associées », comme la production d'énergie, alors que les centres de données sont réputés pour être particulièrement énergivores.

Avec un gigawatt de puissance de calcul maximale, le projet de Brookfield à Cambrai fait jeu égal avec le data center prévu par les Émirats arabes unis sur un « campus » axé sur l'intelligence artificielle. Ce dernier devrait être le plus grand d'Europe, mais sa localisation n'a pas encore été précisée.

La ministre française chargée de l'IA, Clara Chappaz, a par ailleurs déjà annoncé que 35 sites étaient « prêts à l'emploi » pour accueillir de nouveaux centres de données dans le pays. Ces sites, qui occuperont au total quelque 1 200 hectares, seront dévoilés en début de semaine prochaine.

Actuellement, la France compte plus de 300 centres de données, ce qui la situe au 6^e rang mondial des pays en accueillant le plus, après les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Canada, selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental.

D'autres annonces sont attendues lors du Sommet pour l'IA de Paris qui se tient jusqu'à mardi dans la capitale française, avec notamment un « business day » organisé mardi à Station F, l'incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech.


Le recteur de la mosquée de Paris propose au pape une «rencontre» entre chrétiens et musulmans

 Le pape François quitte les lieux après avoir célébré la messe du Jubilé des forces armées sur la place Saint-Pierre au Vatican, le 9 février 2025. (AFP)
Le pape François quitte les lieux après avoir célébré la messe du Jubilé des forces armées sur la place Saint-Pierre au Vatican, le 9 février 2025. (AFP)
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  • Le recteur de la grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a été reçu lundi à Rome par le pape François, à qui il a soumis l'idée d'une "rencontre pour la fraternité" entre chrétiens et musulmans, selon l'institution musulmane
  • Cet événement, qui serait placé sous le "haut patronage" du pape pour marquer "l'amitié des chrétiens et des musulmans d'Europe", pourrait "être imaginé à Paris dès cette année 2025", écrit le représentant de la deuxième religion de France dans une lettre

PARIS: Le recteur de la grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a été reçu lundi à Rome par le pape François, à qui il a soumis l'idée d'une "rencontre pour la fraternité" entre chrétiens et musulmans, selon l'institution musulmane.

Cet événement, qui serait placé sous le "haut patronage" du pape pour marquer "l'amitié des chrétiens et des musulmans d'Europe", pourrait "être imaginé à Paris dès cette année 2025", écrit le représentant de la deuxième religion de France dans une lettre remise au souverain pontife.

La rencontre pourrait "se référer au nom de saint Augustin, figure de convergence entre les terres d'Orient et d'Occident" et s'inscrire "dans l'esprit des rencontres inter-religieuses d'Assise initiées le 27 octobre 1986" par le pape Jean Paul II, ajoute M. Hafiz, qui est aussi président de l'Alliance des mosquées, associations et leaders musulmans en Europe (Ammale).

"L'histoire européenne nous enseigne les périls de l'intolérance et du fanatisme. À l'heure où renaissent les extrémismes de tous bords, il nous incombe de travailler ensemble à une Europe fidèle à son héritage humaniste", affirme M. Hafiz, qui avait déjà été reçu par le pape François en février 2022.

Tout en saluant le "travail exceptionnel des catholiques et de leurs représentants", le recteur de la Grande mosquée déplore qu'"en Europe, la fraternité entre chrétiens et musulmans" soit "menacée par l'indifférence, la déshumanisation, la crainte de l'autre et du lendemain".

"Depuis trop d'années, en Occident, l'islam est perçu à travers le prisme déformant du terrorisme et de la violence" ce qui "alimente les discours hostiles aux musulmans, qui font face à une stigmatisation croissante", affirme-t-il.

Les musulmans d'Europe agissent "en citoyens, et entendent dessiner un futur de paix" mais "les territoires qui les ont accueillis semblent désormais habités par la peur", ajoute le recteur, en rappelant que le pape François "a dénoncé à plusieurs reprises les reculs identitaires et les discours de haine qui menacent les peuples, alors que le salut de nos sociétés est dans l'unité et l'harmonie".


Attaque devant la préfecture de police: le suspect mis en examen et placé en détention

Le président du groupe parlementaire de la Droite Républicaine Laurent Wauquiez, aux côtés du préfet de police de Paris Laurent Nunez (G), assiste à la manifestation du syndicat de police Alliance devant l'Assemblée nationale lors d'un rassemblement pour défendre leur « métier » et les « moyens » de la police pour le budget 2025, à Paris le 4 février 2025. (AFP)
Le président du groupe parlementaire de la Droite Républicaine Laurent Wauquiez, aux côtés du préfet de police de Paris Laurent Nunez (G), assiste à la manifestation du syndicat de police Alliance devant l'Assemblée nationale lors d'un rassemblement pour défendre leur « métier » et les « moyens » de la police pour le budget 2025, à Paris le 4 février 2025. (AFP)
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  • Le suspect a été placé en détention provisoire, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris
  • Mardi, il s'en était pris à trois agents de la Brigade des réseaux franciliens, essayant de dérober l'arme de l'un d'entre eux, devant le centre névralgique de la police parisienne sur l'île de la Cité

PARIS: L'homme qui a légèrement blessé mardi à Paris trois policiers, juste devant la très sécurisée préfecture de police (PP), a été mis en examen samedi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.

Le suspect a été placé en détention provisoire, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris.

Mardi, il s'en était pris à trois agents de la Brigade des réseaux franciliens, essayant de dérober l'arme de l'un d'entre eux, devant le centre névralgique de la police parisienne sur l'île de la Cité.

Placé en garde à vue, il avait ensuite été conduit à l'infirmerie psychiatrique mercredi. Sa garde à vue a repris jeudi, puis il a été présenté samedi à un juge d'instruction qui l'a interrogé et mis en examen.

Devant les enquêteurs, "il a avancé une envie déterminée de mourir mais l'impossibilité religieuse de recourir au suicide", a précisé le ministère public.

Ainsi, cet homme, qui faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français selon une source proche du dossier, a justifié ses actes par un profond mal-être, d'après une autre source proche.

Pas de saisine du parquet antiterroriste 

En 2023, l'homme avait déjà été arrêté pour avoir tenté de prendre l'arme d'un agent de la Sûreté ferroviaire, puis quelques mois plus tard pour avoir tenté de s'emparer de celle d'un policier lors d'un contrôle.

Il avait été déclaré irresponsable pénalement pour ces deux affaires et hospitalisé d'office pour l'une d'elles.

Mardi, les faits se sont déroulés peu avant 13H00, rue de la Cité, devant l'entrée de la PP, côté Notre-Dame de Paris.

Les trois agents de la Brigade des réseaux ferrés franciliens étaient "en mission" devant la PP quand ils ont été attaqués "par un individu qui s'est précipité sur (l'un d'entre eux) pour essayer de lui prendre son arme", avait expliqué le préfet de police Laurent Nuñez.

Il avait affirmé que l'agresseur avait "crié plusieurs fois +Allah Akbar+" selon les policiers visés.

Mercredi matin, le parquet, qui se fondait sur les auditions réalisées, a précisé que ses cris avaient été proférés "lors de son trajet vers le commissariat, après son interpellation".

Devant les enquêteurs, le suspect a lui "réfuté avoir tenu les propos rapportés", mais a affirmé qu"il n'y avait "pas d'autre dieu que dieu", a relaté lundi le parquet.

Contactée par l'AFP, son avocate, Noémie Gorin, n'a pas souhaité s'exprimer.

Dans la foulée des faits, le parquet national antiterroriste avait indiqué être en "évaluation de la procédure".

Toutefois, la mise en examen prononcée samedi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, et non par le Pnat, indique que le parquet antiterroriste ne s'est pas saisi.

La préfecture de police a déjà été la cible d'attaques, cette fois-ci mortelles et perpétrées par un assaillant radicalisé: en octobre 2019, un agent de la PP avait semé la terreur à la pause déjeuner en tuant quatre personnels avant d'être abattu.

Le 24 janvier 2025, l'information judiciaire ouverte s'était soldée par un non-lieu, l'assaillant étant mort et ayant agi seul, selon les juges d'instruction antiterroristes.

 


Un proche de Macron pressenti à la tête du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. (AFP)
Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. (AFP)
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  • "Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n'est pas neutre", explique une source au fait des nominations
  • Mais "si c'est un très proche d'Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s'interroger sur l'indépendance de cette instance"

PARIS: Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. Le favori est l'un de ses proches, l'ex-président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, qui avait été l'un des premiers socialistes à le suivre dès 2016.

L'actuelle présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, doivent également procéder chacun à une nomination, afin de remplacer, outre M. Fabius, deux autres "Sages", qui achèvent leur mandat de neuf ans.

Mais c'est bien le choix présidentiel qui recouvre le plus d'enjeu: la décision d'Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l'Etat, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu'en 2034, bien après la fin de son propre bail à l'Elysée.

Cette nomination est d'autant plus politiquement sensible que personne dans la classe politique française n'exclut plus la possibilité de l'accession au pouvoir de Marine Le Pen, la cheffe de file du Rassemblement national (extrême droite - RN) dans les prochaines années.

"Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n'est pas neutre", explique une source au fait des nominations.

Mais "si c'est un très proche d'Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s'interroger sur l'indépendance de cette instance", a tonné la députée du RN Edwige Diaz.

Les trois personnalités choisies devront passer le cap de l'audition parlementaire. Mais le candidat de M. Macron devra pour sa part convaincre Assemblée nationale et Sénat.

M. Ferrand, 62 ans, a créé sa société de conseil, après avoir échoué à récupérer son poste de député du Finistère (ouest) en 2022, et se tient publiquement éloigné de la politique depuis bientôt trois ans.

Il garde néanmoins l'oreille du chef de l'Etat.

"Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques", souligne un député, rappelant une affaire judiciaire qui lui avait coûté sa place de ministre dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe en juin 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription.

Mais, selon le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille, "je ne vois pas ce qui pourrait s'opposer à ce qu'il soit désigné". Si Marine Le Pen est élue en 2027, le Conseil constitutionnel comme le Sénat seront "des remparts pour que la Constitution soit respectée".