L'ancien président allemand et ancien directeur du FMI, Horst Köhler, est décédé

L'ancien président allemand Horst Koehler arrive pour assister aux funérailles nationales de l'ancien président allemand Roman Herzog à la cathédrale Berliner Dom à Berlin le 24 janvier 2017. L'ancien président allemand, Horst Koehler, qui a été chef d'État de 2004 à 2010, est décédé le 1er février 2025 à l'âge de 81 ans des suites d'une brève maladie, ont annoncé les autorités. (Photo STEFFI LOOS / AFP)
L'ancien président allemand Horst Koehler arrive pour assister aux funérailles nationales de l'ancien président allemand Roman Herzog à la cathédrale Berliner Dom à Berlin le 24 janvier 2017. L'ancien président allemand, Horst Koehler, qui a été chef d'État de 2004 à 2010, est décédé le 1er février 2025 à l'âge de 81 ans des suites d'une brève maladie, ont annoncé les autorités. (Photo STEFFI LOOS / AFP)
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Publié le Samedi 01 février 2025

L'ancien président allemand et ancien directeur du FMI, Horst Köhler, est décédé

  • Le chrétien-démocrate, économiste de formation, « est décédé tôt ce matin à Berlin, après une courte et grave maladie, entouré de sa famille », a indiqué la présidence allemande.
  • Le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz a pour sa part salué la mémoire d'un « homme politique engagé qui, tout au long de sa vie, a œuvré en faveur d'un monde plus juste », sur X.

BERLIN : L'ancien président de l'Allemagne et ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Horst Köhler, est décédé samedi à l'âge de 81 ans.

Le chrétien-démocrate, économiste de formation, « est décédé tôt ce matin à Berlin, après une courte et grave maladie, entouré de sa famille », a indiqué la présidence allemande.

« Avec Horst Köhler, nous perdons une personne très appréciée et extrêmement populaire, qui a accompli de grandes choses pour notre pays et dans le monde », a écrit le président fédéral du pays, Frank-Walter Steinmeier, dans une lettre de condoléances adressée à la veuve de M. Köhler.

Angela Merkel, qui fut chancelière de 2005 à 2021, a salué l'attitude « joyeuse, optimiste et intrépide » de M. Koehler. « Il a rendu des services exceptionnels à l'Allemagne », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz a pour sa part salué la mémoire d'un « homme politique engagé qui, tout au long de sa vie, a œuvré en faveur d'un monde plus juste », sur X.

Horst Köhler a été président de l'Allemagne de 2004 à 2010, fonction essentiellement honorifique dans ce pays, après avoir été directeur général du FMI de 2000 à 2004 et président de la BERD de 1998 à 2000.

L'ONU avait annoncé en 2019 sa démission « pour raison de santé » de ses fonctions d'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, qu'il occupait depuis 2017.

À ce poste, M. Kohler avait tenté de relancer les pourparlers en vue de trouver une solution pour ce territoire anciennement colonisé par l'Espagne et actuellement contrôlé majoritairement par le Maroc, mais revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario.

Après six ans d'interruption du dialogue, il avait réussi à faire reprendre les négociations aux parties concernées, notamment en réunissant à deux reprises, en décembre puis en mars 2019, le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie en Suisse.

En 2004, Horst Köhler était devenu le premier président allemand à ne pas avoir fait carrière en politique, mais à être issu du monde de l'économie.

« Horst qui ? », avait alors surnommé le tabloïd Bild cet homme qui était plus familier des chefs d'État et des organisations internationales que des Allemands pour lesquels il restait largement inconnu.

Toutefois, Horst Köhler a été élu en 2004 par une assemblée de grands électeurs où l'opposition au chancelier social-démocrate Gerhard Schröder était majoritaire.

- Accent sur l'Afrique -

Pour être élu président, cet homme discret avait démissionné de son poste de directeur général du Fonds monétaire international, où il avait notamment dû gérer la crise financière en Argentine.

Élu pour un second mandat de président fédéral en 2009, il avait créé la surprise en démissionnant l'année suivante, après avoir justifié l'intervention militaire allemande en Afghanistan par la défense d'intérêts économiques. Ces propos avaient fait scandale dans un pays majoritairement pacifiste.

Entre-temps, il a toutefois acquis une stature politique dans son pays en dénonçant les salaires des grands patrons ou le « monstre » constitué selon lui par les marchés financiers. Sur la scène internationale, il a mis l'accent sur le partenariat avec l'Afrique.

Cet homme grand et sportif se distinguait par sa modestie et son ton personnel lors de ses rencontres publiques.

L'ancien secrétaire d'État aux Finances sous le chancelier conservateur Helmut Kohl a également joué un rôle clé dans l'unification monétaire de l'Allemagne le 1^(er) juillet 1990, lorsque la RDA a adopté le mark de l'Ouest.

Il a également joué un rôle important dans les négociations sur l'aspect financier du retrait des troupes soviétiques de la RDA et s'est imposé lors des sommets économiques internationaux en tant que « sherpa » d'Helmut Kohl.

Il avait également préparé l'introduction de la monnaie unique dans un pays qui voyait d'un très mauvais œil la disparition du Deutsche Mark. Il a également participé à l'élaboration du Pacte de stabilité et de croissance européen.

M. Köhler est né en 1943 de parents allemands originaires de Bessarabie roumaine, qu'ils ont dû quitter pour se réfugier en Pologne occupée, après que la Roumanie a dû céder ses territoires orientaux à l'Union soviétique. Fuyant l'Armée rouge à la fin de la guerre, la famille s'était installée en Allemagne de l'Est, avant de fuir à nouveau à l'Ouest en 1953.


Podcasteurs et influenceurs : une nouvelle ère dans la salle de presse de la Maison Blanche

La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, s'exprime lors de la conférence de presse quotidienne dans la salle de presse Brady de la Maison Blanche à Washington, DC, le 31 janvier 2025. (Photo par Mandel NGAN / AFP)
La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, s'exprime lors de la conférence de presse quotidienne dans la salle de presse Brady de la Maison Blanche à Washington, DC, le 31 janvier 2025. (Photo par Mandel NGAN / AFP)
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  • Les médias traditionnels sont-ils « déconnectés des Américains » ? Le gouvernement de Donald Trump, qui les conspue régulièrement, a d'ores et déjà ouvert la Maison Blanche aux nouveaux médias, qui ont contribué à son élection.
  • Les médias traditionnels sont-ils « déconnectés des Américains » ? Le gouvernement de Donald Trump, qui les conspue régulièrement, a d'ores et déjà ouvert la Maison Blanche aux nouveaux médias, qui ont contribué à son élection.

WASHINGTON : Les médias traditionnels sont-ils « déconnectés des Américains » ? Le gouvernement de Donald Trump, qui les conspue régulièrement, a d'ores et déjà ouvert la Maison Blanche aux nouveaux médias, qui ont contribué à son élection.

La première question posée lors d'un briefing à la Maison Blanche vendredi a été posée par un animateur de podcasts politiques, média choisi pour occuper un nouveau siège très convoité réservé aux nouveaux médias. Il en a profité pour critiquer la presse généraliste.

La Maison Blanche a reçu plus de 10 000 candidatures pour cette place, a expliqué sa porte-parole Karoline Leavitt, après avoir dévoilé une nouvelle politique permettant aux podcasteurs et autres créateurs de contenus sur internet de demander à tour de rôle des accréditations pour occuper le siège en question.

« Il se pourrait qu'on doive agrandir un peu cette pièce », a-t-elle poursuivi avant d'accorder la première question au Ruthless Podcast, qu'elle a décrit comme l'un des plus influents des États-Unis.

Son animateur, John Ashbrook, a accusé les médias traditionnels de s'en prendre à l'administration du président républicain en raison de sa politique d'expulsion des migrants sans papiers.

« Pensez-vous qu'ils sont déconnectés des Américains qui exigent qu'une action soit entreprise concernant notre crise frontalière ? », a-t-il demandé.

Et Karoline Leavitt de répliquer aussi sec : « Les médias sont certainement déconnectés. »

Les conférences de presse de la Maison Blanche ont longtemps été la chasse gardée de la presse traditionnelle, confrontée ces dernières années à un recul de la confiance de l'opinion publique, tandis que les podcasteurs gagnent en popularité.

Donald Trump lui-même n'a jamais fait mystère de son mépris pour les médias traditionnels, qu'il qualifie d'« ennemis du peuple ».

- « Allégeance servile » -

Durant la campagne électorale, le milliardaire républicain a préféré s'adresser aux podcasteurs de droite et aux personnalités favorables à son programme « MAGA » (Rendre sa grandeur à l'Amérique, en français), plutôt qu'aux grandes chaînes de télévision.

Karoline Leavitt a dit qu'elle demanderait des comptes aux journalistes pour leurs « mensonges » sur Donald Trump.

Elle n'a pas expliqué comment les occupants du siège tournant des « nouveaux médias » seraient attribués.

Ces derniers jours, des figures du mouvement « MAGA », dont beaucoup sont accusées de colporter des théories du complot, ont exprimé leur intérêt pour une accréditation à la Maison Blanche.

Selon un sondage Gallup publié en octobre, les Américains témoignent d'un « faible niveau de confiance record » dans les médias traditionnels.

Selon les spécialistes, les Américains, en particulier les jeunes, se détournent des journaux traditionnels et des chaînes de télévision pour s'informer par le biais des réseaux sociaux, des podcasts et des blogs.

Selon une étude réalisée en novembre par le Pew Research Center, environ un Américain sur cinq déclare s'informer régulièrement auprès d'influenceurs.

Face à cette dynamique, personne ne devrait s'offusquer que la salle de briefing de la Maison Blanche soit accessible à des médias non traditionnels, estime Tom Jones, membre de Poynter, une organisation de journalisme et de recherche basée aux États-Unis.

« Le problème, cependant, c'est si ces nouvelles places à la Maison Blanche sont attribuées en fonction d'une allégeance servile à Trump et au slogan « Make America Great Again », ainsi qu'à des gens « qui s'appellent médias simplement parce qu'ils ont un microphone ou un ordinateur portable », ajoute Tom Jones. Mais « il s'agit de conférences de presse, pas de rassemblements de supporters ».


Les talibans prennent les rênes de l'hôtel de luxe Serena à Kaboul

Un Afghan se tient devant la porte d'entrée de l'hôtel Kabul Serena à Kaboul, le 1er février 2025. (Photo par Ahmad SAHEL ARMAN / AFP)
Un Afghan se tient devant la porte d'entrée de l'hôtel Kabul Serena à Kaboul, le 1er février 2025. (Photo par Ahmad SAHEL ARMAN / AFP)
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  • Les talibans ont pris samedi le contrôle de l'hôtel de luxe Serena, établissement réputé du centre-ville de Kaboul et jusqu'ici détenu par la fondation Aga Khan, a annoncé la chaîne hôtelière.
  • Les activités de l'établissement, ouvert en 2005, « s'arrêtent à compter du 1^(er) février » et sont reprises par la société publique d'hôtellerie », a indiqué vendredi le groupe hôtelier dans un communiqué.

KABOUL : Les talibans ont pris samedi le contrôle de l'hôtel de luxe Serena, établissement réputé du centre-ville de Kaboul et jusqu'ici détenu par la fondation Aga Khan, a annoncé la chaîne hôtelière.

L'hôtel, connu de tous à Kaboul, a été la cible de plusieurs attaques de la part des talibans avant qu'ils ne reprennent le pouvoir en 2021.

Les activités de l'établissement, ouvert en 2005, « s'arrêtent à compter du 1^(er) février » et sont reprises par la société publique d'hôtellerie », a indiqué vendredi le groupe hôtelier dans un communiqué.

L'hôtel, décrit comme « emblématique » de la capitale afghane, n'apparaît plus dans les destinations proposées par la chaîne hôtelière sur son site.

Contactées par l'AFP, les autorités talibanes n'ont pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

La fondation Aga Khan, basée en Suisse, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Après le retour au pouvoir des talibans en août 2021, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient demandé à leurs ressortissants d'éviter les hôtels de luxe de Kaboul, notamment le Serena, arguant d'une menace sécuritaire.

Un attentat suicide y avait eu lieu en janvier 2008, alors que le ministre norvégien des Affaires étrangères se trouvait à l'intérieur, faisant six morts, dont un Américain et un journaliste norvégien.

L'actuel ministre taliban de l'Intérieur, Sirajuddin Haqqani, est accusé d'être derrière cette attaque.

L'établissement a de nouveau été attaqué en mars 2014 par un commando armé taliban qui a abattu neuf personnes, dont un journaliste de l'AFP et sa famille.

Il restait un lieu incontournable pour les visiteurs étrangers et les diplomates de passage.

« Endroit accueillant pour les visiteurs d'État, les diplomates, les responsables gouvernementaux, les hommes d'affaires, les familles et les voyageurs du monde entier, l'hôtel a en outre joué un rôle vital pour développer les opportunités économiques des communautés et entreprises locales », a estimé la chaîne hôtelière Serena dans son communiqué.

« Il a également été pionnier en donnant des emplois de responsabilité aux femmes », a-t-elle ajouté.


Le Canada et le Mexique, premières victimes des droits de douane de Trump

Drapeaux du Canada, des Etats-Unis et du Mexique (Photo Getty Images)
Drapeaux du Canada, des Etats-Unis et du Mexique (Photo Getty Images)
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  • Le président américain devrait signer dans la journée un décret ouvrant la voie à l'imposition de 25 % de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains, et de 10 % sur les produits en provenance de Chine.
  • Il a insisté sur le fait qu'« rien » ne viendrait empêcher leur application.

WASHINGTON : Le Canada, le Mexique et, dans une moindre mesure, la Chine deviendront samedi les toutes premières victimes de l'arme des droits de douane brandie par Donald Trump, qui espère ainsi imposer sa volonté à ses partenaires commerciaux.

Le président américain devrait signer dans la journée un décret ouvrant la voie à l'imposition de 25 % de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains, et de 10 % sur les produits en provenance de Chine, au-delà de ceux déjà existants, et qui pourraient commencer à s'appliquer dès le 18 février, a-t-il déclaré vendredi devant des journalistes.

Il a insisté sur le fait qu'« rien » ne viendrait empêcher leur application.

Restent quelques détails à préciser : la mesure concernera-t-elle l'ensemble des produits en provenance de ces trois pays ou ciblera-t-elle certaines catégories particulières ?

Vendredi, M. Trump a cité plusieurs produits, des semi-conducteurs à l'acier en passant par le gaz et le pétrole, comme étant concernés par les futurs droits de douane, sans pour autant préciser si la liste était exhaustive.

« Je vais sans doute baisser les droits de douane sur le pétrole canadien, essentiel pour l'industrie pétrolière américaine, a toutefois ajouté le président : nous pensons les limiter à 10 %. »

Donald Trump a justifié ces mesures en accusant les trois pays de jouer un rôle dans la crise du fentanyl, un puissant opioïde qui fait des ravages aux États-Unis depuis plusieurs années.

Selon lui, la Chine exporte vers le Mexique des principes actifs qui permettent ensuite aux cartels mexicains de fabriquer du fentanyl, puis de le faire passer via la frontière.

- « Recul du PIB américain » -

Le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau a répondu que son pays était « prêt à une réponse immédiate ».

De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a assuré avoir « avancé sur différents sujets » avec l'administration Trump et que « des accords sont trouvés tous les jours ». Cependant, faute d'accord sur les droits de douane, « nous avons un plan A, B et C », a-t-elle assuré sans apporter de détails.

Pour les deux pays voisins des États-Unis, des droits de douane touchant l'ensemble de leurs exportations pourraient avoir un effet particulièrement violent sur l'économie.

Pour un pays comme le Mexique, pour qui les États-Unis représentent près de 85 % de ses exportations, selon l'Institut national de la statistique (INEGI), le choc pourrait être particulièrement rude, avec un recul de 3,6 % de son PIB, estime Wendong Zhang, professeur à l'université Cornell.

Mais l'économie américaine elle-même serait touchée, à un moment où elle tourne à plein régime, portée par la consommation, avec une croissance de 2,8 % de son PIB enregistrée en 2024.

Selon Gregory Daco, chef économiste pour le cabinet EY, les droits de douane prévus pourraient « entraîner un recul de 1,5 % du PIB américain en 2025 et 2,1 % en 2026 par rapport à nos prévisions initiales, en raison d'un ralentissement de la consommation et des investissements », sans même parler des effets de potentielles représailles.

Et l'UE dans tout ça ? « Absolument. »

Ils pourraient également entraîner une hausse de 0,7 point de pourcentage de l'inflation au premier trimestre de l'année, à un moment où cette dernière est en phase de réaccélération, avant de voir les effets s'atténuer.

D'autant que les États-Unis importent principalement de ces deux pays voisins une longue série de produits agricoles, des avocats aux tomates en passant par les œufs ou la volaille, dont les prix sont déjà en hausse.

L'impact pourrait également se faire sentir sur le secteur automobile, alors que le Canada et le Mexique représentent 22 % des véhicules vendus dans le pays, selon S&P Global Mobility.

Plus encore, des droits de douane sur le pétrole canadien et mexicain pourraient « avoir de gigantesques implications sur l'ensemble du Midwest », dont les installations de raffinage ont été optimisées pour le pétrole de ces deux pays et non celui produit aux États-Unis, aux caractéristiques différentes, estime le centre de réflexion Atlantic Council dans une note.

Une hausse des droits de douane sur le pétrole canadien « entraînerait une hausse des prix de l'énergie dans le Midwest », soulignent-ils.

Et cela ne pourrait être que le début, car Donald Trump prépare déjà la phase suivante de sa guerre commerciale : « Est-ce que je vais imposer des droits de douane à l'Union européenne ? Voulez-vous la vraie réponse ou la réponse diplomatique ? « Absolument. L'UE nous a très mal traités. »