Syrie : dix personnes tuées par des hommes armés dans un village alaouite (ONG)

Un homme passe à vélo devant la tour de l'horloge de la ville de Hama, dans le centre de la Syrie, le 27 janvier 2025. (Photo OMAR HAJ KADOUR / AFP)
Un homme passe à vélo devant la tour de l'horloge de la ville de Hama, dans le centre de la Syrie, le 27 janvier 2025. (Photo OMAR HAJ KADOUR / AFP)
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Publié le Samedi 01 février 2025

Syrie : dix personnes tuées par des hommes armés dans un village alaouite (ONG)

  • « Vendredi soir, des hommes armés ont perpétré un massacre, tuant dix civils dans le village d'Arzé, dans le nord de la province de Hama », a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
  • L'OSDH a recensé 162 meurtres d'Alaouites, en particulier dans le centre et l'ouest de la Syrie, depuis la chute d'Assad.

BEYROUTH : Une ONG a rapporté  samedi que des hommes armés ont tué au moins dix personnes dans un village habité par des membres de la minorité alaouite, dont est issu le président déchu Bachar al-Assad, dans le centre de la Syrie.

« Vendredi soir, des hommes armés ont perpétré un massacre, tuant dix civils dans le village d'Arzé, dans le nord de la province de Hama », a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon l'ONG basée au Royaume-Uni mais disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, les assaillants « frappaient aux portes des maisons du village et tiraient sur les habitants avec des armes de poing équipées de silencieux, avant de prendre la fuite ».

« Un enfant et une femme âgée » figurent parmi les victimes, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Il a affirmé que les assaillants étaient des sunnites et que les meurtres étaient à caractère confessionnel.

Un habitant du village a indiqué à l'AFP que des hommes armés étaient arrivés à bord de deux véhicules avant de se diriger vers les maisons, affirmant rechercher des armes.

« Ils ont fait sortir les hommes, les ont contraints à s’agenouiller, puis leur ont tiré dessus avec des armes silencieuses », a-t-il confié sous couvert de l'anonymat. « Ils les ont exécutés froidement avant de quitter les lieux. »

Selon le journal syrien al-Watan, citant une source de sécurité à Hama, les forces de sécurité « ont encerclé le village d'Arzé à la recherche des criminels qui y ont tué un certain nombre de citoyens », dont « d'anciens officiers et soldats ».

Malgré les assurances répétées des nouvelles autorités, les membres de la minorité alaouite, une branche de l'islam chiite, craignent des représailles après la chute du pouvoir d'Assad, le 8 décembre.

L'OSDH a recensé 162 meurtres d'Alaouites, en particulier dans le centre et l'ouest de la Syrie, depuis la chute d'Assad.

Les nouvelles autorités se sont engagées à respecter les droits des minorités dans un pays traumatisé par 13 ans de guerre, déclenchée en 2011 par la répression brutale de manifestations prodémocratie, et qui a fait plus de 500 000 morts.


À Ramallah, des retrouvailles émues ont eu lieu entre Palestiniens libérés par Israël

Ali Nizal (à gauche), un ancien prisonnier palestinien libéré par Israël, tient son fils dans ses bras pour la première fois après son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 1er février 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
Ali Nizal (à gauche), un ancien prisonnier palestinien libéré par Israël, tient son fils dans ses bras pour la première fois après son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 1er février 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • Pour cette quatrième vague de libérations depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza, le 19 janvier, une foule enthousiaste s'est rassemblée pour accueillir les 25 Palestiniens ramenés en Cisjordanie occupée.
  • Au total, 183 prisonniers, dont un Égyptien, ont été libérés samedi. Sept d'entre eux, qui purgeaient des peines à perpétuité, ont été expulsés vers l'Égypte, dont l'Égyptien, et 150 ont été envoyés à Gaza, selon le Club des prisonniers palestiniens.

RAMALLAH, TERRITOIRES PALESTINIENS : À sa descente du bus qui le ramène à Ramallah, en Cisjordanie occupée, après avoir passé 23 ans dans les prisons israéliennes, Ata Abdelghani ne retrouve pas seulement sa liberté. Ses jumeaux, Zain et Zaid, l'attendent également pour leur première rencontre.

L'homme de 55 ans vient d'être libéré lors d'un nouvel échange entre plus de 180 Palestiniens et trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque du 7 octobre 2023, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Ses fils, aujourd'hui âgés de 10 ans, ont été conçus alors que leur père était incarcéré. Son sperme a été transféré clandestinement hors de prison.

Ata Abdelghani purgeait une peine à perpétuité, notamment pour meurtre, selon une liste publiée par le Club des prisonniers palestiniens à Ramallah.

« Ces enfants sont les ambassadeurs de la liberté, la génération future », lance-t-il en les serrant dans ses bras.

Pour cette quatrième vague de libérations depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza, le 19 janvier, une foule enthousiaste s'est rassemblée pour accueillir les 25 Palestiniens ramenés en Cisjordanie occupée.

Vêtus de l'uniforme carcéral, à savoir un survêtement gris, le crâne rasé, ils sortent du bus l'air las et fatigué. Mais ils sont emportés par la foule, beaucoup juchés sur des épaules, et accueillis en héros.

- « Moment bouleversant » -

M. Abdelghani peine à décrire ses émotions : « C'est difficile à décrire avec des mots », dit-il. « J'ai besoin de beaucoup de sang-froid pour me contrôler, calmer mes nerfs, pour absorber ce moment bouleversant. »

Il ajoute que la situation en prison était « difficile, tragique ».

Au total, 183 prisonniers, dont un Égyptien, ont été libérés samedi. Sept d'entre eux, qui purgeaient des peines à perpétuité, ont été expulsés vers l'Égypte, dont l'Égyptien, et 150 ont été envoyés à Gaza, selon le Club des prisonniers palestiniens.

Riad Marshoud, un autre ex-détenu, pleure en serrant dans ses bras ses deux fils, qu'il a laissés enfants lorsqu'il a été emprisonné il y a 22 ans.

Il s'assoit sur une chaise pendant que ses proches passent des appels vidéo à ses cousins et à ses oncles qui n'ont pas pu venir l'accueillir.

L'un d'eux se trouve en Jordanie, l'autre aux Émirats arabes unis. Tous veulent assister à la scène tandis que Riad Marshoud est félicité de toutes parts, étourdi de fatigue mais ravi.

« Le moment où les portes du bus se sont ouvertes et où je suis sorti a été très difficile, c'est dur de décrire cela en quelques mots », confie-t-il.

La foule dense qui l'entoure se disperse à l'arrivée de son père, coiffé du traditionnel keffieh, qui embrasse son fils en pleurant.

M. Marshoud a été incarcéré pour appartenance à une organisation non autorisée, coups de feu et conspiration en vue de commettre un meurtre, selon les données du ministère israélien de la Justice.


A Gaza, le Hamas libère trois nouveaux otages israéliens

Un ancien prisonnier palestinien libéré par Israël descend d'un bus de la Croix-Rouge après son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 1er février 2025. (AFP)
Un ancien prisonnier palestinien libéré par Israël descend d'un bus de la Croix-Rouge après son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 1er février 2025. (AFP)
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  • Après 484 jours de détention à Gaza, trois otages israéliens ont été libérés samedi, y compris le père des deux derniers enfants captifs dans le territoire palestinien, dans le cadre d'un nouvel échange contre des détenus palestiniens
  • L'échange de samedi est le quatrième depuis le début de la trêve le 19 janvier entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza

Gaza, Territoires palestiniens: Après 484 jours de détention à Gaza, trois otages israéliens ont été libérés samedi, y compris le père des deux derniers enfants captifs dans le territoire palestinien, dans le cadre d'un nouvel échange contre des détenus palestiniens.

L’Israélien Yarden Bibas, le Franco-Israélien Ofer Kalderon et l'Israélo-Américain Keith Siegel sont retournés en Israël après avoir été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) par des combattants armés et cagoulés du mouvement islamiste palestinien Hamas déployés en nombre.

En contrepartie, Israël doit relâcher de ses prisons 183 détenus palestiniens, selon le Club des prisonniers palestiniens. Un bus transportant des détenus a quitté la prison israélienne d'Ofer en Cisjordanie occupée en fin de matinée.

Dans la bande de Gaza, des dizaines de combattants du Hamas étaient présents aux cérémonies de libération des trois otages, qui se sont déroulées rapidement, sans encombre, et en l'absence de foules de Palestiniens.

Jeudi, la libération d'une jeune femme otage a viré au chaos à Khan Younès (sud), où elle a dû affronter un long passage au coeur d'une foule hostile et exaltée, sous la protection de combattants armés.

L'échange de samedi est le quatrième depuis le début de la trêve le 19 janvier entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.

- Craintes pour la famille Bibas  -

Le cas de la famille Bibas angoisse Israël, le sort de l'épouse de l'otage libéré et de leurs deux fils étant très incertain.

Tous trois avaient été enlevés le 7 octobre 2023 et emmenés à Gaza lors de l'attaque menée par le Hamas dans le sud d'Israël voisin, qui a déclenché la guerre.

En 2023, le Hamas avait annoncé la mort dans une frappe israélienne à Gaza de Shiri Bibas, de Kfir, 2 ans aujourd'hui, et d'Ariel, 5 ans. Mais Israël n'a jamais confirmé leur décès.

A Khan Younès, Yarden Bibas, 35 ans, et Ofer Kalderon, 54 ans, qui portaient des survêtements, sont montés à tour de rôle sur une estrade installée au milieu des ruines, entourés d'hommes armés et cagoulés.

Comme à chaque opération, le Hamas leur a remis des "certificats" de libération et leur a demandé de saluer les personnes présentes, avant de les remettre au CICR.

Même mise en scène à Gaza-ville (nord), où Keith Siegel a été libéré. Là, des combattants du Hamas en armes ont arboré des portraits des dirigeants du mouvement tués par Israël, dont celui de Mohammed Deif, accusé par Israël d'être l'un des cerveaux de l'attaque du 7-Octobre.

- "Pendant très longtemps" -

"On a attendu ce moment pendant très longtemps, j’espère que c’est le signe de la renaissance du peuple d’Israël, pas juste d’Ofer, pas seulement des otages mais du peuple d’Israël", a déclaré à l’AFPTV Shemi Kalderon, oncle paternel d’Ofer Kalderon bouleversé d’émotion après avoir vu à la télévision la remise de son neveu au CICR.

M. Kalderon avait été enlevé avec son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, libérés lors d'une première trêve en 2023.

Le président français Emmanuel Macron a dit partager "le soulagement et la joie immenses" des proches d'Ofer Kalderon, libéré "après un enfer inimaginable".

- "Un rayon de lumière" -

La libération des trois otages est "un rayon de lumière au milieu des ténèbres", s'est réjoui le Forum des familles d'otages.

Au milieu d'une mer de drapeaux israéliens et dans une atmosphère lourde d'émotion, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la "Place des otages" à Tel-Aviv, pour suivre en direct les libérations à Gaza. Certaines pleurent, prient ou s'enlacent à la vue des otages libérés.

Quinze otages - dix Israéliens et cinq Thaïlandais - et 400 prisonniers palestiniens ont déjà retrouvé la liberté depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu.

Durant les six semaines de la première phase de la trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre environ 1.900 prisonniers palestiniens.

- Evacuation des blessés -

Après l'échange, le point de passage de Rafah entre Gaza et l'Egypte, doit rouvrir conformément à l'accord de trêve, pour la première fois depuis qu'Israël en a pris le contrôle en mai 2024.

Cela permettra l'évacuation de malades et de blessés, selon des sources du Hamas et proches des négociations. L'Organisation mondiale de la santé s'attend à ce qu'une cinquantaine de patients soient évacués samedi.

Aux termes de l'accord, les négociations doivent reprendre lundi pour discuter des modalités de la deuxième phase. Celle-ci vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, à laquelle certains membres du gouvernement israélien s'opposent.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts.

Sur 251 personnes enlevées, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l'armée.

L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 47.460 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Une université saoudienne lance des cours de chinois

Université du roi Abdulaziz. (SPA)
Université du roi Abdulaziz. (SPA)
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  • L'Institut des sciences et de la culture chinoises de l'université du roi Abdulaziz a été créé dans le but de faciliter le transfert de connaissances et de technologies entre l'Arabie saoudite et la Chine.
  • Conçu pour les débutants, ce programme vise à établir une base solide pour des études plus poussées de la langue chinoise.

RIYADH : L'université du roi Abdulaziz a lancé un nouveau cours de quatre semaines intitulé « Découvrir la Chine et apprendre les rudiments de la langue chinoise » par l'intermédiaire de son institut des sciences et de la culture chinoises, en partenariat avec Safia, une filiale de la vallée de Jeddah.

Le programme se déroule dans la salle Sheikh Saleh Kamel de l'Institut d'économie islamique.

Muhannad bin Ghazi Abed, doyen de l'institut, a déclaré que le cours avait un double objectif : enseigner les bases de la langue chinoise tout en donnant un aperçu de la culture.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, qui met l'accent sur le développement du capital humain.

Conçu pour les débutants, ce programme vise à établir une base solide pour des études plus poussées de la langue chinoise.

Créé pour faciliter le transfert de connaissances et de technologies entre l'Arabie saoudite et la Chine, l'Institut des sciences et de la culture chinoises de l'Université du roi Abdulaziz propose ce nouveau cours.

Il joue également un rôle crucial dans la promotion des échanges universitaires et culturels entre les institutions de recherche saoudiennes et chinoises, tout en tirant parti des avancées universitaires de la Chine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com