BEYROUTH : Une ONG a rapporté samedi que des hommes armés ont tué au moins dix personnes dans un village habité par des membres de la minorité alaouite, dont est issu le président déchu Bachar al-Assad, dans le centre de la Syrie.
« Vendredi soir, des hommes armés ont perpétré un massacre, tuant dix civils dans le village d'Arzé, dans le nord de la province de Hama », a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Selon l'ONG basée au Royaume-Uni mais disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, les assaillants « frappaient aux portes des maisons du village et tiraient sur les habitants avec des armes de poing équipées de silencieux, avant de prendre la fuite ».
« Un enfant et une femme âgée » figurent parmi les victimes, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Il a affirmé que les assaillants étaient des sunnites et que les meurtres étaient à caractère confessionnel.
Un habitant du village a indiqué à l'AFP que des hommes armés étaient arrivés à bord de deux véhicules avant de se diriger vers les maisons, affirmant rechercher des armes.
« Ils ont fait sortir les hommes, les ont contraints à s’agenouiller, puis leur ont tiré dessus avec des armes silencieuses », a-t-il confié sous couvert de l'anonymat. « Ils les ont exécutés froidement avant de quitter les lieux. »
Selon le journal syrien al-Watan, citant une source de sécurité à Hama, les forces de sécurité « ont encerclé le village d'Arzé à la recherche des criminels qui y ont tué un certain nombre de citoyens », dont « d'anciens officiers et soldats ».
Malgré les assurances répétées des nouvelles autorités, les membres de la minorité alaouite, une branche de l'islam chiite, craignent des représailles après la chute du pouvoir d'Assad, le 8 décembre.
L'OSDH a recensé 162 meurtres d'Alaouites, en particulier dans le centre et l'ouest de la Syrie, depuis la chute d'Assad.
Les nouvelles autorités se sont engagées à respecter les droits des minorités dans un pays traumatisé par 13 ans de guerre, déclenchée en 2011 par la répression brutale de manifestations prodémocratie, et qui a fait plus de 500 000 morts.