Syrie: la cheffe de la diplomatie de l'UE s'attend à un accord «aujourd'hui» sur l'assouplissement des sanctions

La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a dit s'attendre à une décision des 27 lundi sur un assouplissement des sanctions contre la Syrie. (AFP)
La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a dit s'attendre à une décision des 27 lundi sur un assouplissement des sanctions contre la Syrie. (AFP)
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Publié le Mardi 28 janvier 2025

Syrie: la cheffe de la diplomatie de l'UE s'attend à un accord «aujourd'hui» sur l'assouplissement des sanctions

  • L'Union européenne veut aider à la reconstruction du pays ravagé par la guerre et nouer des relations avec ses nouveaux dirigeants qui plaident régulièrement pour la levée de ces sanctions
  • "Nous allons décider aujourd'hui de suspendre certaines sanctions qui s'appliquent au secteur de l'énergie, du transport ou des institutions financières", a précisé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot

BELGIQUE: L'Union européenne s'est accordée lundi sur une "feuille de route" pour assouplir les sanctions imposées à la Syrie sous le régime de Bachar al-Assad, a annoncé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

Ces mesures avaient été imposées au gouvernement de Bachar al-Assad et à des pans entiers de l'économie syrienne durant la guerre civile.

"Les ministres des Affaires étrangères de l'UE viennent de s'accorder sur une feuille de route visant à alléger les sanctions européennes visant la Syrie", a indiqué Kaja Kallas sur X.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, s'est empressé de saluer cette décision.

"Nous saluons la mesure positive de l'Union européenne visant à suspendre les sanctions imposées à la Syrie pendant un an en vue de leur levée définitive", a déclaré Assaad al-Chaibani sur X.

"Nous espérons que cette décision aura un impact positif sur l'ensemble des aspects du quotidien du peuple syrien et garantira un développement durable", a-t-il ajouté.

L'Union européenne veut aider à la reconstruction du pays ravagé par la guerre et nouer des relations avec ses nouveaux dirigeants qui plaident régulièrement pour la levée de ces sanctions.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a souligné lundi que la levée de ces sanctions s'appliquerait "au secteur de l'énergie, du transport ou des institutions financières".

Certains Etats membres ont toutefois exprimé des réserves sur le retrait des sanctions, réclamant des gages concrets de la part du nouveau pouvoir syrien dans sa transition politique.

"Nous voulons agir rapidement, mais la levée des sanctions pourra être annulée si des mauvaises décisions étaient prises", a averti la cheffe de la diplomatie européenne.

 


Le procureur de la CPI réclame des mesures d'urgence au Darfour

 Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, assiste à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Soudan et le Sud-Soudan au siège des Nations unies, le 27 janvier 2025 à New York. (AFP)
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, assiste à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Soudan et le Sud-Soudan au siège des Nations unies, le 27 janvier 2025 à New York. (AFP)
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  •  Karim Khan a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU un soutien accru pour aider à combler le «fossé de l'impunité»
  • Il a brossé un tableau sombre d'une situation dans laquelle la violence, la famine et les crimes sexistes continuent de dévaster les communautés

NEW YORK: Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a souligné, lundi, l'urgence d'une action internationale pour lutter contre les atrocités qui se poursuivent dans la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan, et a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU un soutien accru pour aider à combler le «fossé de l'impunité».

Il a brossé un tableau sombre d'une situation dans laquelle la violence, la famine et les crimes sexistes continuent de dévaster les communautés, ciblant en particulier les femmes et les enfants.

M. Khan a souligné que la situation dans la région s'était gravement détériorée au cours des six derniers mois, notamment en raison des informations de plus en plus nombreuses faisant état de victimes civiles, de la destruction d'infrastructures vitales et de violations généralisées des droits de l'homme.

«La famine sévit au Darfour. Le conflit s'intensifie. Les enfants sont pris pour cible. Les filles et les femmes sont victimes de viols», a déclaré M. Khan en décrivant un environnement marqué par la «destruction» et la «criminalité».

Le pays a sombré dans la guerre civile en avril 2023, à la suite d'un conflit entre des factions militaires rivales, les forces armées soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide. Ce conflit a tué plus de 28 000 personnes, forcé des millions de personnes à fuir leur foyer et certaines familles ont dû se résoudre à manger de l'herbe dans une tentative désespérée de survie, alors que la famine sévit dans certaines parties du pays.

Au Darfour, la violence ethnique s'est intensifiée depuis le début de la guerre. Les Forces de soutien rapide, dont les origines remontent à la milice arabe Janjaweed, responsable d'un génocide au début des années 2000 qui a fait environ 300 000 morts, a concentré ses attaques sur le groupe ethnique Masalit et d'autres communautés non arabes.

Ce mois-ci, les États-Unis ont accusé les Forces de soutien rapide de génocide et imposé des sanctions à son chef, Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de «Hemedti».

Le dernier rapport semestriel de M. Khan sur la situation au Soudan, publié le 16 janvier, indique que son bureau a recueilli suffisamment de preuves pour établir des motifs raisonnables de croire qu'un large éventail de crimes spécifiés dans le Statut de Rome, le traité qui a créé la CPI, continuent d'être commis au Darfour. Il s'agit notamment de meurtres, de pillages, d'attaques contre des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, de ciblage aveugle de populations civiles, de crimes fondés sur le sexe et de crimes commis à l'encontre d'enfants.

En vertu du Statut de Rome, la CPI est compétente pour quatre types de crimes qualifiés de «crimes internationaux»: le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le crime d'agression. La Cour est en train de finaliser les demandes de mandats d'arrêt à l'encontre d'individus présumés responsables de crimes de guerre dans l'ouest du Darfour, a indiqué M. Khan. Il a toutefois souligné que ces demandes ne seront déposées que s'il existe des preuves solides pouvant résister à un examen judiciaire, afin de garantir les meilleures chances de condamnation et une procédure régulière pour les victimes.

Il a averti que des crimes internationaux sont commis au Darfour en tant qu'armes de guerre, et qu'il existe notamment des rapports faisant état de violences généralisées fondées sur le sexe.

«Il ne s'agit pas d'une généralisation non vérifiée», a-t-il déclaré, ajoutant que les preuves recueillies par son bureau, notamment les témoignages et les ressources numériques, sont à la fois nombreuses et crédibles.

M. Khan a souligné la collaboration de son bureau avec les autorités nationales des pays voisins, qui ont également recueilli des preuves auprès des communautés déplacées.

Il a également mentionné les procès en cours à la CPI, en particulier le procès d'Ali Kushayb, un ancien chef de milice accusé de crimes commis au Darfour au début des années 2000. Son procès avait débuté en 2022. M. Khan a souligné l'importance de ces procès, non seulement en termes de responsabilité historique, mais aussi en tant que lueur d'espoir pour les survivants qui continuent de souffrir au Darfour.

«Ils disent qu'ils ne sont pas oubliés, qu'ils ne sont pas invisibles», a déclaré M. Khan, tout en réaffirmant le rôle de la CPI dans le maintien de la promesse de justice pour les victimes qui n'ont pas été reconnues depuis longtemps.

Malgré ces efforts, M. Khan a reconnu les profondes frustrations engendrées par l'absence de progrès rapides au Darfour. Il a souligné la nécessité d'une plus grande coopération de la part des autorités soudanaises et a déclaré que, malgré certains signes d'un optimisme prudent, un soutien accru du Conseil de sécurité des Nations unies était nécessaire pour combler le «fossé de l'impunité».

M. Khan a notamment demandé le transfert des suspects, dont Ahmed Harun, ancien gouverneur du Kordofan et ministre d'État, qui est recherché par la CPI pour son rôle présumé dans le conflit du Darfour.

«Nous pensons savoir où se trouve Ahmed Harun», a déclaré M. Khan en exhortant le Soudan à honorer ses obligations au titre de la résolution 1593 du Conseil de sécurité, qui exige des autorités qu'elles coopèrent pleinement avec la CPI.

M. Khan a invoqué l'importance historique de l'obligation de rendre des comptes pour les crimes contre l'humanité, en établissant un parallèle avec les génocides passés, y compris l'Holocauste. Il a appelé le Conseil de sécurité à donner la priorité aux victimes du Darfour plutôt qu'aux divisions politiques entre les membres du Conseil, et a fait écho au sentiment que la justice doit être rendue à ceux qui souffrent dans la région.

Il a exhorté le Conseil à renouveler son engagement envers le principe du «plus jamais ça», en faisant référence aux résultats du procès de Nuremberg et aux efforts mondiaux pour lutter contre les cultures d'impunité dans les sociétés sortant d'un conflit.

«Les habitants du Darfour ont droit à la justice», a déclaré M. Khan. "Il est temps pour nous d'unir nos forces et de tenir cette promesse.

Les États-Unis ont toujours soutenu les efforts de la CPI concernant le Soudan. Toutefois, la Cour a été critiquée à la fin de l'année dernière après avoir délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ces mandats, liés à des accusations de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en rapport avec les opérations militaires israéliennes à Gaza depuis le 8 octobre 2023, ont déclenché de vives réactions de la part de Washington.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump ordonne la construction d'un bouclier antimissiles de type "Dôme de fer"

Le président américain Donald Trump regarde la scène après avoir prononcé un discours lors du dîner de la conférence des membres républicains de la Chambre des représentants au Trump National Doral Miami, à Miami, en Floride, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump regarde la scène après avoir prononcé un discours lors du dîner de la conférence des membres républicains de la Chambre des représentants au Trump National Doral Miami, à Miami, en Floride, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a ordonné lundi par décret la construction d'un bouclier antimissiles de type "Dôme de fer" pour protéger les Etats-Unis
  • L'expression "Dôme de fer" fait référence à l'un des systèmes de défense d'Israël, qui protège le pays des attaques par missiles et roquettes mais aussi par drones

MIAMI: Le président américain Donald Trump a ordonné lundi par décret la construction d'un bouclier antimissiles de type "Dôme de fer" pour protéger les Etats-Unis.

"Nous devons commencer immédiatement la construction du bouclier anti-missiles, Dôme de fer, le plus avancé technologiquement", a-t-il déclaré devant des élus républicains réunis en Floride.

Plus tard, à bord de l'avion ramenant M. Trump à Washington, un haut-responsable de la Maison Blanche a confirmé que le président avait signé un décret "pour développer ce que nous appelons un +Dôme de Fer Américain+, un bouclier de défense antimissile total pour protéger le territoire américain".

L'expression "Dôme de fer" fait référence à l'un des systèmes de défense d'Israël, qui protège le pays des attaques par missiles et roquettes mais aussi par drones.

Ce système a intercepté des milliers de roquettes depuis sa mise en service en 2011. Il a un taux d'interception d'environ 90%, selon l'entreprise militaire israélienne Rafael, qui a participé à sa conception.

Israël a d'abord développé seul le "Dôme de fer" après la guerre du Liban de 2006, avant d'être rejoint par les Etats-Unis, qui ont apporté leur savoir-faire en matière de défense et des milliards de dollars de soutien financier.

Donald Trump avait déjà évoqué ce projet de bouclier antimissiles dans sa campagne, mais les experts soulignent que ces systèmes sont conçus à l'origine pour répondre à des attaques menées à courte ou moyenne distance, et non pas pour intercepter des missiles à portée intercontinentale susceptibles de frapper les Etats-Unis.


Un ex-soldat canadien détenu par les talibans en Afghanistan libéré

Le moral de David Lavery est "bon", a réagi sur X Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada. (Reuters)
Le moral de David Lavery est "bon", a réagi sur X Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada. (Reuters)
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  • Deux autres Américains, George Glezmann, ancien mécanicien aéronautique, et Mahmood Habibi, naturalisé américain, restent cependant détenus en Afghanistan
  • "Je viens d'apprendre que les talibans détiennent plus d'otages américains que ce qui a été rapporté", a cependant écrit samedi le nouveau secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, menaçant de mettre à prix la tête des dirigeants talibans

DOHA: Un ancien soldat canadien arrêté par les autorités talibanes en novembre 2024 à Kaboul a été libéré dimanche après plus de deux mois de captivité, dans le cadre d'un accord négocié par le Qatar, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

David Lavery a "quitté l'Afghanistan et se trouve désormais à Doha" au Qatar, a précisé cette source sous couvert d'anonymat. Selon elle, sa libération a été obtenue "à la suite d'une demande du gouvernement canadien au Qatar".

Des médiateurs qataris, en collaboration avec des responsables canadiens, ont mobilisé leurs contacts en Afghanistan pour permettre l'envoi d'une équipe médicale à Kaboul, évaluer l'état de santé de M. Lavery et lui apporter les soins nécessaires. Ils ont également facilité des communications entre lui et sa famille, a ajouté cette source.

"Après une percée dans les négociations, M. Lavery est désormais à Doha où il a retrouvé ses proches. A son arrivée, il a subi un examen médical", a-t-elle souligné.

Le moral de David Lavery est "bon", a réagi sur X Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada.

"Merci à mon homologue qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, d'avoir facilité la libération de notre citoyen canadien", a-t-elle poursuivi.

En 2021, cet ex-soldat s'était illustré en aidant environ cent Afghans à fuir Kaboul lors du retrait chaotique des forces américaines et alliées.

Vétéran de l'armée canadienne, il aurait été un membre clé de la Force opérationnelle interarmées 2, une unité d'élite des opérations spéciales.

Ces dernières années, il gérait une société de sécurité privée à Kaboul.

Sa libération intervient peu après celle de deux citoyens américains détenus par les talibans, en échange d'un combattant afghan incarcéré aux Etats-Unis, dans un autre accord négocié là encore par le Qatar.

Ryan Corbett, détenu depuis 2022, et William McKenty, ont ainsi été échangés contre Khan Mohammed, condamné pour narco-terrorisme par un tribunal américain. Le ministère des Affaires étrangères afghan l'a présenté comme "un combattant afghan emprisonné en Amérique".

Deux autres Américains, George Glezmann, ancien mécanicien aéronautique, et Mahmood Habibi, naturalisé américain, restent cependant détenus en Afghanistan.

"Je viens d'apprendre que les talibans détiennent plus d'otages américains que ce qui a été rapporté", a cependant écrit samedi le nouveau secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, menaçant de mettre à prix la tête des dirigeants talibans.