DUBAÏ: L’année 2025 est de bon augure pour les amateurs d’art avec l’ouverture de la JD Malat Gallery à Dubaï.
La Mayfair Gallery de Londres étend son activité avec sa première antenne au Moyen-Orient pour partir à la découverte de la scène artistique régionale à partir des Émirats.
Située au centre-ville de Dubaï, à proximité de Burj Khalifa et de Dubai Opera, la JD Malat Gallery est au cœur de l’activité culturelle de la ville.
Au programme, une inauguration avec la participation d’artistes contemporains de notoriété internationale: une exposition intitulée Carte Blanche.
La galerie de 1 700 m2 sera ouverte au public à partir du 29 janvier 2025.
Dans un entretien accordé à Arab News en français, Jean-David Malat, galeriste français et vétéran de l’industrie, déclare: «Dubaï est une ville dynamique, riche en culture et qui offre un potentiel énorme pour mettre en avant des artistes locaux et régionaux.»
«La JD Malat Gallery sera une occasion de venir à la rencontre du public, notamment les jeunes qui ont un intérêt considérable pour l’art et les nouveautés», ajoute-t-il.
L’activité de la galerie s’inscrit dans une dynamique d’engagement au-delà de l'espace physique, pour promouvoir la progression artistique et l'interaction culturelle.
En visite à Dubaï en mars 2024 après 17 ans d’absence, Jean-David Malat a mis en avant l’évolution de la ville, notant «un nouveau visage, une nouvelle énergie», qui l’ont incité à revenir et à étendre son activité aux Émirats.
Moins d’un an après cette visite, la JD Malat Gallery ouvre ses portes au public, en présentant le travail de quatorze artistes, notamment Kojo Marfo, Conrad Jon Godly, Santiago Parra, Henrik Uldalen, Ed Moses, Andy Moses, Luis Olaso, Ur Kasin, Tim Kent, Sophie-Yen Bretez, Georg Óskar, Masayoshi Nojo, Katrin Fridriks et Yann Leto.
Pour l’artiste japonais Masayoshi Nojo, les thèmes de la mémoire et du passage du temps se dévoilent dans un travail de texture, d’ombre et de couleurs sobres. Avec ses techniques uniques, il mêle les langages visuels contemporains avec l'esthétique japonaise.
Depuis leur rencontre à New York en 2017, le duo Masayoshi-Malat enchaîne les succès à travers diverses expositions, dont deux expositions à Londres en 2020 et 2024.
«C’est un artiste extraordinaire. J'adore son travail. Très paisible», déclare JD Malat.
Pour l’artiste ghanéen basé à Londres, Kojo Marfo, les couleurs flamboyantes avec un rouge vif qu’on retrouve dans plusieurs de ses tableaux dégagent une énergie importante.
Kojo Marfo a développé son intérêt pour l'art et la culture visuelle à travers les objets, sculptures et gravures traditionnels auxquels il a été exposé dans son enfance au Ghana.
Il se réfère à l'art traditionnel akan pour mettre en lumière des questions sociales telles que les inégalités, la religion, la politique et le spiritualisme.
À travers son travail, Kojo Marfo cherche à rétablir la richesse qui fait défaut dans les représentations courantes des Africains.
JD Malat est connu pour l’attention qu’il porte à la découverte et au lancement d’artistes émergents et c’est l’un de ses objectifs à Dubaï avec la diversité qu’elle offre.
Tel a été le cas lors de sa rencontre avec l’artiste africain. Ayant lancé une compétition à Londres en 2020, après la pandémie de Covid-19, «Isolation Master», JD Malat cherchait à sélectionner vingt artistes à promouvoir et redémarrer son activité de galeriste après la pandémie.
«J’ai travaillé avec des experts d’art et des stars d’Hollywood entre autres, pour donner l’opportunité à vingt artistes basés au Royaume Uni (sur 2 500 applications reçues) pour organiser une exposition collective dont les recettes seront reversées aux artistes», explique Jean-David Malat.
Le jour de l’ouverture de l’exposition, Kojo Marfo arrive en bus, avec deux peintures en main. C’est un artiste avec lequel JD Malat dit avoir un lien très particulier.
«J’ai adoré ses pièces. Maintenant il est devenu une grande star. Kojo Marfo, c’est un artiste international», a-t-il ajouté.
Conrad Jon Godly, dont l’exposition Renaissance se tient à Londres depuis décembre 2024, est un artiste suisse-allemand qui peint des montagnes avec beaucoup de matières.
«Conrad, c’est une émotion. C’est un artiste extraordinaire», précise JD Malat.
Pour JD Malat, il est important de rencontrer les artistes en personnes et de prendre le temps de connaître leur histoire pour les aider à la raconter.
«L'art est personnel. Lorsque vous vendez de l'art, vous vendez un moment de l'artiste», souligne JD Malat.
Aujourd’hui, le galeriste envisage de partager son temps entre Londres et Dubaï, pour découvrir les talents de la région.
«J'ai vu beaucoup de jeunes artistes très intéressants à Abu Dhabi. Il y a beaucoup de talent et je prendrai mon temps dans le processus de sélection, mais je sais que cela viendra très bientôt», confirme-t-il.
La JD Malat Gallery s'engage auprès de la communauté. L’un de ses objectifs est d’organiser des discussions thématiques autour d’artistes régionaux et internationaux, avec la participation de collectionneurs, de directeurs de musées et de directeurs de foires d'art, ouvertes au public.
«À Londres, nous recevons des étudiants, des écoles d'art, l'institut Sotheby's, et nous essayons de recréer la même ambiance à Dubaï», ajoute-il.