Premier test pour le gouvernement Bayrou face à une motion de censure à l'Assemblée

Le Premier ministre français, François Bayrou, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire de son cabinet, le 15 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire de son cabinet, le 15 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 janvier 2025

Premier test pour le gouvernement Bayrou face à une motion de censure à l'Assemblée

  • Le gouvernement de François Bayrou verra-t-il le printemps? Il devra en tout cas faire face jeudi à une première épreuve avec l'examen à l'Assemblée nationale d'une motion de censure
  • Les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d'Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République

PARIS: Le gouvernement de François Bayrou verra-t-il le printemps? Il devra en tout cas faire face jeudi à une première épreuve avec l'examen à l'Assemblée nationale d'une motion de censure qui, même si elle ne devrait in fine pas être adoptée, permettra de clarifier la position des socialistes.

A peine vieux de trois semaines, le gouvernement n'a pas demandé symboliquement la confiance de l'Assemblée, mardi après le discours de politique générale du Premier ministre. Comme son prédécesseur, il y est privé de majorité.

En retour, les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d'Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République.

Le texte est également signé par des députés communistes et écologistes. Mais par aucun socialiste.

Au PS, malgré de longues discussions, la décision de voter ou non la motion de censure a finalement été repoussée... à jeudi.

Après moult tergiversations et hésitations, les 66 élus socialistes devront déterminer si les concessions du gouvernement, notamment l'annonce d'une négociation entre partenaires sociaux sur la question des retraites pour réviser la réforme de 2023, seront suffisantes pour arracher leur non-censure.

"Les instances du Parti socialiste et du groupe à l'Assemblée se réuniront d'ici le débat de censure", prévu à partir de 15h00, a indiqué à l'AFP la direction du parti mercredi soir.

Le vote de cette motion de censure spontanée est prévu vers 17h30 et le résultat devrait être connu vers 18h00.

"Il faut absolument que les socialistes n'aient qu'une seule position. Sinon on envoie au gouvernement le signal qu'il peut faire du shopping chez nous et on envoie à Jean-Luc Mélenchon le signal qu'il peut faire du shopping chez nous. Il faut que le groupe vote comme un seul homme", plaide un député PS.

- Le compte n'y est pas -

"Les socialistes se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire. Mais je pense qu'ils vont pencher vers la censure. La vie politique est binaire: si on ne vote pas la censure on est dans le soutien au gouvernement", estime pour sa part le coordinateur national de LFI Manuel Bompard, qui défendra la motion de censure pour les Insoumis dans l'hémicycle.

"Le compte n'y était pas à l'Assemblée nationale, ni hier, ni encore aujourd'hui aux questions au gouvernement", a mis en garde mercredi le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner.

François Bayrou venait d'annoncer qu'il soumettrait un nouveau projet de loi sur les retraites au Parlement en cas de "progrès" entre les partenaires sociaux, et même "sans accord général".

Autre geste de François Bayrou: l'abandon des 4.000 suppressions de postes dans l'Education nationale prévues par son prédécesseur, Michel Barnier, renversé par une censure de l'Assemblée début décembre.

Le vote de jeudi servira surtout à clarifier les rapports de force à gauche, et le positionnement du PS vis-à-vis du gouvernement Bayrou, à l'approche des échéances décisives des budgets de l'Etat et de la sécurité sociale.

En effet, au Rassemblement national, les cadres du parti ont déjà indiqué que leurs députés n'entendaient pas voter la motion de censure déposée par LFI. Impossible alors pour cette dernière d'atteindre les 288 voix nécessaires à son adoption.

Stéphane Lenormand, président du groupe indépendant Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer), a par ailleurs indiqué à l'AFP que ses troupes ne la voteraient pas.

"On va attendre le projet de loi de finances et celui sur la Sécurité sociale. On n'exclut pas sur ces deux rendez-vous de prendre une position différente", a-t-il prévenu.

L'Assemblée nationale reprendra le 3 février l'examen du projet de budget 2025 de la Sécurité sociale (PLFSS), texte sur lequel le gouvernement Barnier était tombé début décembre


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.

 


Deux franco-israéliens figurent dans la liste des premiers otages libérables par le Hamas

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
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  • L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023
  • Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza".

"Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver", a-t-il précisé. La première libération d'otages, retenus depuis plus de 15 mois, doit intervenir dimanche, selon les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ohad Yahalomi, qui a eu 50 ans en captivité, a été enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan (12 ans), libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été enlevé séparément.

Ofer Kalderon, franco-israélien de 54 ans, a été enlevé en compagnie d'Erez et de Sahar, son fils et sa fille âgés respectivement de 12 et 16 ans à l’époque, également au kibboutz Nir Oz. Les deux adolescents avaient eux aussi été libérés lors de la première trêve.


Sainte-Soline: deux militants des Soulèvements de la Terre relaxés

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  • En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République
  • Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique

PARIS: Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi deux membres du mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, jugés pour ne pas s'être présentés à une commission d'enquête parlementaire sur les affrontements de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en 2023.

Lors de l'audience en novembre, le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis et une amende de 3.000 euros à l'encontre de Basile Dutertre, et deux mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende contre Léna Lazare.

Il demandait en outre l'interdiction des droits civiques de M. Dutertre pour deux ans, un an pour Mme Lazare.

Seule présente au délibéré vendredi, la militante écologiste a salué "une très bonne nouvelle".

"Il faudrait que les plaintes qui visent uniquement à criminaliser les militants écologistes cessent tout simplement", a néanmoins estimé Léna Lazare.

Au procès, elle avait exercé son droit au silence, ne s'exprimant que brièvement sur les éléments de sa personnalité.

Dans son réquisitoire, le ministère public avait considéré que les deux prévenus avaient "eu connaissance des convocations" qui leurs étaient adressées et qu'ils avaient fait "le choix revendiqué" de ne pas se présenter.

Le tribunal a estimé que la convocation de Basile Dutertre (un pseudonyme) n'était pas régulière, et qu'il avait ainsi pu "considérer qu'elle ne s'appliquait pas à lui".

Léna Lazare, elle, a été notamment relaxée en l'absence "d'élément intentionnel", a poursuivi le tribunal.

Le 10 mai 2023, une commission d'enquête avait été mise en place à l'Assemblée nationale et elle s'est penchée sur 73 manifestations "émaillées de violences" les mois précédents, essentiellement contre la réforme des retraites, mais aussi contre le projet de mégabassines à Sainte-Soline.

De violents heurts avaient éclaté le 25 mars lors d'une manifestation interdite près de cette réserve d'eau en construction protégée par 3.000 gendarmes. Ces affrontements avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma.

Identifiés comme les principaux porte-parole du mouvement, les deux prévenus avaient été convoqués devant cette commission présidée par le député LR Patrick Hetzel. Par écrit, ils avaient signifié leur refus de s'y présenter, souhaitant répondre uniquement par écrit.

En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République.

Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique et en l'espèce par le président de la commission d'enquête".

"C'est très sain pour la démocratie que ce dossier se termine de la sorte", a renchéri Matteo Bonaglia, autre conseil des militants.

En novembre, ils avaient plaidé en faveur d'une relaxe de Mme Lazare et M. Dutertre.

Mi-décembre, la réserve d'irrigation de Sainte-Soline, comme trois autres, a été déclarée illégale par la cour administrative d'appel de Bordeaux car ces bassines menacent la survie d'une espèce d'oiseau protégée, l'outarde canepetière.