Nawaf Salam: des consultations complexes pour former son gouvernement

Le juge Nawaf Salam, président de la Cour internationale de justice (CIJ), s'exprime à la CIJ au début d'une audience à La Haye, Pays-Bas, le 16 mai 2024. (Reuters)
Le juge Nawaf Salam, président de la Cour internationale de justice (CIJ), s'exprime à la CIJ au début d'une audience à La Haye, Pays-Bas, le 16 mai 2024. (Reuters)
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Publié le Mardi 14 janvier 2025

Nawaf Salam: des consultations complexes pour former son gouvernement

  • Salam, 72 ans, a obtenu la majorité des voix des députés et des blocs parlementaires qui l'ont désigné pour assumer la fonction de Premier ministre 
  •  Il a également été représentant permanent du Liban auprès des Nations unies à New York

BEYROUTH:  Le président libanais Joseph Aoun a convoqué, lundi, Nawaf Salam, le président libanais de la Cour internationale de justice, pour le désigner comme Premier ministre.

Le Premier ministre désigné doit maintenant procéder à des consultations complexes pour former son gouvernement, en déterminant s'il s'agira d'un cabinet consensuel, technocratique ou partisan.

M. Salam, 72 ans, a obtenu la majorité des voix des députés et des blocs parlementaires qui l'ont désigné pour assumer la fonction de Premier ministre lors des consultations parlementaires contraignantes menées par le président Aoun lundi.

M. Salam a également été représentant permanent du Liban auprès des Nations unies à New York.

M. Salam pourrait insister pour former un gouvernement qui s'aligne sur les changements survenus au Liban et dans la région au cours des derniers mois, en particulier à la suite du coup important porté au Hezbollah lors de la guerre israélienne contre le Liban et des événements survenus dans les pays voisins.

Il est issu d'une famille beyrouthine distinguée, dont deux membres ont déjà été Premiers ministres du Liban: Saeb Salam, pierre angulaire de l'indépendance, et son fils, Tammam Salam.

C'est la cinquième fois que le nom de Salam est proposé pour le poste de Premier ministre.

Lundi, la compétition pour le poste de Premier ministre s'est limitée à deux candidats: Salam et l'actuel premier ministre intérimaire.

Le député indépendant Fouad Makhzoumi et le député du Bloc du changement Ibrahim Mneimneh ont retiré leur candidature ce matin en faveur de Salam.

Les députés et les blocs parlementaires ont continué à rencontrer le président Aoun au palais de Baabda, où la balance a penché en faveur de Salam lors du premier tour de consultations.

Lors du deuxième tour de consultations, les principaux blocs, y compris le bloc parlementaire du Rassemblement démocratique dirigé par Taymour Jumblatt, ont continué à proposer la candidature de M. Salam.

Le bloc des Forces libanaises, qui a affirmé son soutien au discours inaugural et a appelé à sa transformation en déclaration ministérielle, a également désigné Salam, en plus du bloc du Courant patriotique libre, du bloc du parti Kataeb, du bloc de la Modération et de la majorité des députés indépendants et du changement.

Le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, se sont toujours opposés à la nomination de M. Salam.

Son nom a été proposé pour la première fois à la suite des vastes manifestations qui ont éclaté après l'effondrement de la livre libanaise le 17 octobre 2019, qui a conduit à la démission du gouvernement de Saad Hariri.

Le nom de M. Salam est réapparu comme candidat potentiel au poste de Premier ministre après l'explosion du port de Beyrouth et la résurgence des manifestations publiques en 2020.

Après les élections législatives de 2022, Nawaf Salam est à nouveau apparu comme un candidat potentiel au poste de Premier ministre.

Son nom a été mentionné lorsque le mandat de l'ancien président Michel Aoun touchait à sa fin entre 2022 et 2023.

Le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, a déclaré: «Avec l'élection du président de la République, nous sommes entrés dans une nouvelle phase où l'espoir renaît après la fin d'un long vide qui a été douloureux pour le Liban.»

«Il reste essentiel pour nous, en tant que Libanais, de parvenir à un accord pour ouvrir un nouveau chapitre et il est désormais de notre responsabilité d'apprendre à communiquer efficacement», a déclaré M. Bou Saab.

Les promesses faites au président Aoun par «nos frères d'Arabie saoudite, ainsi que l'annonce par les Émirats arabes unis de la réouverture prochaine de leur ambassade au Liban, sont des signaux positifs», a-t-il ajouté.

Les consultations parlementaires ont eu lieu lors d'une visite d'une délégation militaire américaine au Liban, qui a rencontré le président Joseph Aoun.

La délégation était composée du général Michael Kurilla, commandant du US Central Command, du général Jasper Jeffers, chef du comité de surveillance de l'accord de cessez-le-feu au Liban, de Lisa Johnson, ambassadrice des États-Unis au Liban, et de plusieurs officiers.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, en visite à Beyrouth, s'est entretenu avec le Premier ministre intérimaire Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berri.

Dans un communiqué, Aboul Gheit espère qu'«il y aura un accord sur un Premier ministre au Liban et que les piliers de l'État libanais seront complétés afin que le Liban soit prêt pour un nouveau départ en vue de résoudre de nombreux problèmes qui ont entravé son chemin pendant des années».

Parallèlement à ces développements, le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a annoncé qu'«une délégation émiratie de haut niveau se trouve à Beyrouth pour prendre des dispositions en vue de la réouverture de l'ambassade des Émirats arabes unis à Beyrouth».

Cette initiative «répond aux directives du président Mohamed ben Zayed al-Nahyane, à la suite d'un appel téléphonique qu'il a eu avec le président libanais Joseph Aoun».

Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a déclaré que «la réouverture de l'ambassade reflète les relations fraternelles historiques entre les deux pays et les deux peuples».

Il a souligné «la position ferme des Émirats arabes unis à l'égard de l'unité, de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Liban, ainsi que leur soutien au peuple libanais frère».

Le ministère a déclaré que «la réouverture de l'ambassade s'inscrit dans le cadre de la volonté des Émirats arabes unis de soutenir la stabilité et les efforts de développement au Liban, et de l'engagement profond de l'État à aider le peuple libanais et à lui fournir toutes les formes de soutien».

Lundi également, les forces israéliennes ont effectué une incursion dans le sud du Liban et ont sillonné les quartiers des villes de Mays al-Jabal et Hula.

Elles ont également fait exploser et détruit des maisons dans la ville d'Aïta al-Chaab, dans le district de Bint Jbeil.

Pendant ce temps, les équipes de la défense civile libanaise, accompagnées de l'armée libanaise et des forces de la Finul, récupéraient les corps des combattants du Hezbollah dans les villes du secteur ouest.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes aériennes de l'armée israélienne ont visé le sud du Liban et un poste frontière à Hermel, près de la frontière syrienne.

Le porte-parole militaire israélien Avichay Adraee a déclaré que «l'armée de l'air a frappé des cibles du Hezbollah après que la menace qu'elles représentaient pour le front intérieur israélien et l'armée a été présentée au mécanisme de surveillance des accords de cessez-le-feu entre Israël et le Liban, mais qu'elle n'a pas été prise en compte».

Adraee a également déclaré que «parmi les cibles frappées figuraient un site de lancement de roquettes, un site militaire et des routes le long de la frontière entre la Syrie et le Liban utilisées pour la contrebande d'armes vers le Hezbollah».

Il a ajouté que les forces israéliennes «continuent d'agir pour éliminer toute menace pour Israël et empêcher toute tentative du Hezbollah de repositionner ou de reconstituer ses forces, conformément aux accords de cessez-le-feu».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.