Israël reconnaît avoir tué en juillet le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, est mort dans une explosion en Iran en juillet 2024 (Reuters/File).
Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, est mort dans une explosion en Iran en juillet 2024 (Reuters/File).
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Publié le Mardi 24 décembre 2024

Israël reconnaît avoir tué en juillet le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran

  • Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a reconnu lundi que son pays avait tué en juillet à Téhéran le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une déclaration où il a menacé de décapiter la direction des rebelles yéméni
  • L'Iran et le Hamas avait imputé l'assassinat de Haniyeh, le 31 juillet dans la capitale iranienne, à Israël, qui n'avait pas commenté

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a reconnu lundi que son pays avait tué en juillet à Téhéran le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une déclaration où il a menacé de décapiter la direction des rebelles yéménites.

L'Iran et le Hamas avait imputé l'assassinat de Haniyeh, le 31 juillet dans la capitale iranienne, à Israël, qui n'avait pas commenté. Une guerre oppose depuis octobre 2023 le Hamas à l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous frapperons durement les Houthis, ciblerons leurs infrastructures stratégiques et décapiterons leur leadership, tout comme nous l'avons fait avec Haniyeh, (Yahya) Sinouar (du Hamas, ndlr) et (Hassan) Nasrallah (du Hezbollah libanais, ndlr) à Téhéran, Gaza et au Liban", a déclaré M. Katz lors d'un événement au ministère de la Défense.

"Quiconque lèvera la main contre Israël verra sa main coupée, et le long bras des forces de défense israéliennes le frappera et le tiendra pour responsable", a ajouté M. Katz, selon un communiqué publié par le ministère.

Il s'agit de la première reconnaissance publique qu'Israël est derrière l'assassinat de Haniyeh, tué en juillet dans une explosion dans la capitale iranienne.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dont le mouvement avait ouvert un front contre Israël en octobre 2023 en solidarité avec les Palestiniens, a lui été tué le 27 septembre à Beyrouth.

En représailles à la mort de Haniyeh et Nasrallah, l'Iran avait lancé début octobre 200 missiles vers Israël, qui a en réponse frappé des sites militaires en Iran.

Yahya Sinouar, chef du Hamas à Gaza qui avait remplacé Haniyeh à la tête du mouvement, avait lui été tué par des soldats israéliens le 16 octobre dans le sud de la bande de Gaza.

Plus tôt lundi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déclaré avoir demandé aux forces israéliennes "de détruire les infrastructures des Houthis car quiconque essaie de s'en prendre à nous doit être frappé avec force".

Les rebelles yéménites Houthis, alliés de l'Iran, du Hamas et du Hezbollah, ont tiré dans la nuit de vendredi à samedi un missile balistique sur Tel-Aviv, faisant 16 blessés légers.


Trump sur Gaza : l'ONU affirme que le déplacement forcé d'un territoire occupé est «strictement prohibé»

Tout transfert forcé d'une population d'un territoire occupé sont "strictement prohibé", a rappelé mercredi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, après la proposition de Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza et d'en éloigner ses habitants. (AFP)
Tout transfert forcé d'une population d'un territoire occupé sont "strictement prohibé", a rappelé mercredi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, après la proposition de Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza et d'en éloigner ses habitants. (AFP)
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  • Mardi, lors de la visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a assuré vouloir prendre "le contrôle" de la bande de Gaza dévastée par la guerre
  • Volker Türk estime qu'il est "crucial que nous passions à la phase suivante du cessez-le-feu, pour libérer tous les otages et prisonniers détenus arbitrairement, mettre fin à la guerre et reconstruire Gaza"

GENEVE: Tout transfert forcé d'une population d'un territoire occupé sont "strictement prohibé", a rappelé mercredi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, après la proposition de Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza et d'en éloigner ses habitants.

"Le droit à l'autodétermination est un principe fondamental du droit international et doit être protégé par tous les Etats, comme l'a récemment souligné la Cour internationale de justice. Tout transfert forcé ou expulsion de personnes hors des territoires occupés sont strictement prohibés", souligne M. Türk dans un communiqué, insistant que "le droit international est très clair".

Mardi, lors de la visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a assuré vouloir prendre "le contrôle" de la bande de Gaza dévastée par la guerre et répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l'opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes.

Dans son communiqué, Volker Türk estime qu'il est "crucial que nous passions à la phase suivante du cessez-le-feu, pour libérer tous les otages et prisonniers détenus arbitrairement, mettre fin à la guerre et reconstruire Gaza, dans le plein respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme".

"Les populations des territoires palestiniens occupés et d'Israël ont connu des souffrances insupportables", écrit le haut responsable onusien.

"Les Palestiniens et les Israéliens ont besoin de paix et de sécurité, dans la pleine dignité et l'égalité", ajoute-t-il.

 "Complètement absurde" 

Depuis Copenhague, la rapporteure spéciale de l'ONU en charge des territoires palestiniens, Francesca Albanese, a estimé que la proposition du président américain était "illégale" et "complètement absurde".

"C'est complètement irresponsable parce que cela va aggraver la crise régionale", a déploré l'experte, qui est mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s’exprime pas au nom de l'organisation internationale.

Mme Albanese est devenue la bête noire des autorités israéliennes qui l'accusent d'antisémitisme, une accusation reprise à son compte également par l'administration du président Joe Biden, qui a précédé celle de Donald Trump.

A l'inverse, elle est fêtée comme une héroïne dans le camp pro-palestinien.

Les propos de Donald Trump sont "une incitation à commettre un déplacement forcé, ce qui est un crime international", a souligné la juriste italienne, qui accuse Israël de "génocide".

"Dans le contexte d'un génocide (...) cela va renforcer la complicité dans les crimes commis par Israël au cours des 15 derniers mois et avant", a souligné Mme Albanese alors que la trêve et la libération d'otages "offrent un rayon d'espoir".

La première phase de la trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a permis jusqu'à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d'environ 600 Palestiniens détenus par Israël, ainsi qu'un afflux de l'aide humanitaire dans le territoire assiégé.

"Surprenant" 

Le Haut-Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi s'est pour sa part dit surpris par les propositions de Donald Trump.

"C'est quelque chose de très surprenant, mais il faut voir concrètement ce que ça signifie", a-t-il confié à l'AFP lors d'un déplacement à Bruxelles.

De fait, le président américain, dont les propos ont surpris, choqué et en grande majorité suscité des rejets très fermes un peu partout dans le monde, n'a donné aucun détail sur la façon dont il envisageait les choses.

Quelque deux millions de personnes vivent à Gaza, qui après 15 mois d'une guerre de représailles intensive menée par l'armée israélienne après l'attaque du 7-Octobre par le Hamas, vivent une grave crise humanitaire dans un territoire dont la majorité du bâti est détruit ou endommagé, comme l'a rappelé le président américain.

 


Tunisie: lourdes peines de prison contre le chef d'Ennahdha et des journalistes pour atteinte à la sûreté de l'Etat

Une cinquantaine de personnes étaient jugées, comme l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohammed-Ali Aroui et un dirigeant d'Ennahdha, Seyed Ferjani. M. Aroui a été condamné à 16 ans de prison et M. Ferjani à 13 ans. (AFP)
Une cinquantaine de personnes étaient jugées, comme l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohammed-Ali Aroui et un dirigeant d'Ennahdha, Seyed Ferjani. M. Aroui a été condamné à 16 ans de prison et M. Ferjani à 13 ans. (AFP)
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  • Des journalistes et plusieurs personnalités politiques tunisiennes, dont le plus célèbre des opposants au président Kais Saied, Rached Ghannouchi, ont été condamnées mercredi à de lourdes peines de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat"
  • Le verdict a aussitôt été critiqué par des proches d'accusés et par le syndicat des journalistes comme étant "politique" et "injuste".

TUNIS: Des journalistes et plusieurs personnalités politiques tunisiennes, dont le plus célèbre des opposants au président Kais Saied, Rached Ghannouchi, ont été condamnées mercredi à de lourdes peines de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat".

Le verdict a aussitôt été critiqué par des proches d'accusés et par le syndicat des journalistes comme étant "politique" et "injuste".

Déjà incarcéré, M. Ghannouchi, 83 ans et chef du parti islamo-conservateur Ennahdha, a été condamné à 22 ans de prison, ont indiqué à l'AFP deux avocats. Il s'agit de la peine la plus lourde à avoir été prononcée contre celui qui a été condamné dans d'autres affaires.

L'ancien Premier ministre Hichem Mechichi a lui été condamné par contumace à 35 ans de prison, selon les mêmes sources. Les journalistes Chahrazed Akacha et Chadha Hadj Mbarek ont respectivement été condamnées à 27 et cinq ans.

Mme Akacha a été jugée par contumace.

L'affaire est baptisée Instalingo, du nom d'une société de production de contenu numérique qui fait l'objet d'une enquête depuis 2021. Elle est accusée d'avoir servi de couverture aux personnalités citées pour comploter contre "la sûreté de l'Etat".

Une cinquantaine de personnes étaient jugées, comme l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohammed-Ali Aroui et un dirigeant d'Ennahdha, Seyed Ferjani. M. Aroui a été condamné à 16 ans de prison et M. Ferjani à 13 ans.

"Décidés d'avance" 

La fille de ce dernier, Kaouther Ferjani, a dit à l'AFP depuis le Royaume-Uni que le verdict était "un choc" même si elle s'attendait à une lourde peine.

"C'est une affaire politique", a-t-elle affirmé. Dans le cas de son père, "il n'y absolument pas de preuves, même pas de preuves montées de toutes pièces (...) Les verdicts étaient décidés d'avance, les juges n'écoutaient pas vraiment les plaidoiries".

Rached Ghannouchi a refusé de se présenter devant les juges en l'"absence d'une justice indépendante", selon ses avocats. Il était d'ailleurs absent lors d'une audience mardi, a constaté une journaliste de l'AFP.

En 2022, M. Ghannouchi avait estimé que le dossier judiciaire était "vide" et qu'il s'agissait d'une "fausse affaire".

Mercredi, son fils Mouadh et sa fille Soumaya ainsi que son gendre Rafik Abdessalem, qui fut ministre des Affaires étrangères, ont eux aussi été condamnés dans le cadre de cette affaire, respectivement à 35, 25 et 34 ans de prison.

M. Ghannouchi a par le passé été condamné pour "apologie du terrorisme" et "financement étranger illégal".

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a dénoncé auprès de l'AFP un verdict "lourd et injuste" contre la journaliste Chadha Hadj Mbarek, qui "prouve que la magistrature est devenue une épée au-dessus de la tête des journalistes".

Le parti Ennahdha a de son côté dans un communiqué fustigé un procès "politique".

Ennahdha était la principale force au sein du Parlement lorsqu'il a été dissous par le président Kais Saied lorsqu'il s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.

Depuis ce coup de force, l'opposition et des ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et libertés en Tunisie. Le chef de l'Etat a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90% des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30%).

Dans un autre procès connu sous le nom d'"affaire du complot contre la sûreté de l'Etat", une quarantaine de personnes - parmi lesquelles des opposants de premier plan, des avocats et des hommes d'affaires - sont poursuivies. Très attendu, le procès doit s'ouvrir le 4 mars.

 


L'Egypte se dit impatiente de voir l'Autorité palestinienne «assumer ses responsabilités» à Gaza

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a souligné mercredi "l'importance de renforcer politiquement et économiquement l'Autorité palestinienne" à Gaza, quelques heures après que le président américain Donald Trump a dit vouloir prendre "le contrôle" du territoire palestinien. (AFP)
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a souligné mercredi "l'importance de renforcer politiquement et économiquement l'Autorité palestinienne" à Gaza, quelques heures après que le président américain Donald Trump a dit vouloir prendre "le contrôle" du territoire palestinien. (AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a souligné mercredi "l'importance de renforcer politiquement et économiquement l'Autorité palestinienne" à Gaza
  • Lors d'une réunion avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Mustafa, M. Abdelatty a déclaré que l'Egypte était impatiente que l'Autorité palestinienne"

LE CAIRE: Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a souligné mercredi "l'importance de renforcer politiquement et économiquement l'Autorité palestinienne" à Gaza, quelques heures après que le président américain Donald Trump a dit vouloir prendre "le contrôle" du territoire palestinien.

Lors d'une réunion avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Mustafa, M. Abdelatty a déclaré que l'Egypte était impatiente que l'Autorité palestinienne "assume ses responsabilités dans la bande de Gaza en tant que partie des territoires palestiniens occupés", selon un communiqué de son ministère.