DUBAÏ: Le centre saoudien de création artistique Diriyah Art Futures a sélectionné 12 artistes pour son programme inaugural Emerging New Media Artists Program cet hiver, le talent gallois William Brooks ayant été retenu.
S'étendant sur un an, le nouveau programme offre un accès à des équipements et installations professionnels, un budget de production, des expériences d'apprentissage avec des professeurs internationaux spécialisés dans l'art des nouveaux médias et des mentorats.
M. Brooks a évoqué, dans un entretien accordé à Arab News, sa démarche artistique et ce qu'il espère tirer de cette expérience.
«La perspective de travailler dans un lieu culturellement et géographiquement éloigné de mon pays d'origine offre une expérience unique», a-t-il expliqué.
«Je m'attends à ce que l'importance historique de Diriyah, combinée au vibrant discours contemporain sur l'art, la technologie et la culture dans la région, donne de nouvelles orientations à mon travail et approfondisse mon engagement envers les concepts que j'explore.»
Brooks est particulièrement impatient de travailler avec une cohorte mondiale d'artistes, de chercheurs et de mentors. Il poursuit: «Je crois qu'un aspect crucial de l'art est la curiosité. Cette opportunité me donne les moyens de puiser dans des connaissances diverses et riches.»
En ce qui concerne son travail, l'artiste pluridisciplinaire a récemment expérimenté le médium de l'installation dans le but de fusionner les processus historiques avec les nouvelles technologies. Son œuvre la plus récente, par exemple, «associe l'utilisation de procédés traditionnels de gravure sur métal à l'imagerie numérique de la communication numérique, souvent négligée mais omniprésente».
L'intérêt de Brooks pour les signaux numériques et leur rôle vital dans la vie moderne quotidienne vise à explorer et à mettre en évidence la manière dont «ces connexions façonnent nos interactions et nos identités d'une manière que nous négligeons souvent».
Il ajoute: «En rendant ces éléments numériques visibles, je cherche à susciter une réflexion sur les implications de la vie dans un monde de plus en plus médiatisé par la technologie.»
Malgré la nature apparemment futuriste de son travail, l'artiste tient à se pencher sur l'histoire pour éclairer son processus.
Il dit: «Lorsque j'aborde un projet, je commence par me plonger dans des archives, des documents historiques ou des artefacts, afin de découvrir la manière dont les anciennes technologies ou formes de médias étaient autrefois utilisées, comprises et expérimentées.»
«Cette recherche historique est une tentative de voir comment ces formes médiatiques passées peuvent recontextualiser et critiquer les avancées technologiques d'aujourd'hui.»
M. Brooks reconnaît que traduire des concepts aussi abstraits en œuvres d'art physiques n'est pas une mince affaire et il est particulièrement fier de son œuvre de 2022 intitulée «Radio Tapestry».
Il déclare: «Cette œuvre a consisté à traduire des données provenant de réseaux sans fil et d'appareils numériques en une installation visuelle et sonore de plaques gravées, permettant au public de faire l'expérience des signaux électromagnétiques autrement invisibles dont nous dépendons et qui nous entourent tous les jours.»
«Le défi consistait non seulement à faire fonctionner la technologie en douceur, mais aussi à créer une installation qui communique la profondeur conceptuelle de l'œuvre, en soulignant comment ces signaux intangibles façonnent notre environnement.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com