DJEDDAH: Parmi les œuvres marquantes du Festival International du Film de la Mer Rouge à Djeddah cette année, "Maria" doit sa puissance à l'interprétation magistrale d'Angelina Jolie. L'actrice y incarne avec brio Maria Callas, la légendaire soprano grecque qui fit de Paris son port d'attache. Le film s'ouvre une semaine avant sa disparition, le 16 septembre 1977. Affaiblie, vacillante dans son salon, elle s'effondre – le récit remonte alors le temps pour nous livrer ses derniers jours.
À l'instar de nombreuses personnalités qui l'ont précédée ou suivie, Maria traverse une existence tourmentée, marquée par la démesure et une solitude dévorante. Pour son troisième biopic, après "Jackie" (consacré à Jacqueline Kennedy) et "Spencer" (sur la Princesse Diana), le réalisateur Pablo Larrain nous maintient presque exclusivement dans sa demeure parisienne, transformée peu à peu en cage dorée. Recluse volontaire, Maria glisse inexorablement vers son destin.
Le film retrace son parcours chaotique, des quartiers défavorisés d'Athènes sous l'occupation nazie jusqu'aux prestigieuses salles de concert d'Europe et d'Amérique, entremêlant sa liaison tumultueuse avec l'armateur grec Aristote Onassis.
Si Larrain opte pour une mise en scène minimaliste – suivant Maria dans l'intimité de son appartement ou lors de ses errances dans les quartiers huppés de Paris – on devine la tempête qui couve tandis qu'elle s'enfonce dans l'autodestruction.
Cette production chilienne tire sa force de l'interprétation saisissante d'Angelina Jolie, qui habite son personnage avec une justesse remarquable. Sa performance, empreinte de tragédie et de mélancolie, porte le film vers les sommets.