Voyage artistique au cœur de Riyad : entre récit, image et mélodies de Zeina Abi Rached

Zeina Abi Rached, Artiste franco libanaise (Photo Fournie)
Zeina Abi Rached, Artiste franco libanaise (Photo Fournie)
Stéphane Tsapis, compositeur et pianiste (Photo Fournie)
Stéphane Tsapis, compositeur et pianiste (Photo Fournie)
Centre Fanaa Al Awwal, Riyad 2024 (Photo Fournie)
Centre Fanaa Al Awwal, Riyad 2024 (Photo Fournie)
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Publié le Mardi 10 décembre 2024

Voyage artistique au cœur de Riyad : entre récit, image et mélodies de Zeina Abi Rached

  • Le centre Fanaa Al Awwal a organisé, en collaboration avec l’ambassade de France en Arabie saoudite et l’Alliance française de Riyad, une soirée culturelle
  • L'artiste franco-libanaise Zeina Abi Rached, autrice, dessinatrice, illustratrice et romancière, y a présenté son célèbre roman « Le piano oriental », inspiré de l'histoire de son arrière-grand-père,

RIYAD : Dans le cadre des événements de la Semaine musicale de Riyad et pour célébrer son deuxième anniversaire, le centre Fanaa Al Awwal a organisé, en collaboration avec l’ambassade de France en Arabie saoudite et l’Alliance française de Riyad, une soirée culturelle le 9 décembre.  

L'artiste franco-libanaise Zeina Abi Rached, autrice, dessinatrice, illustratrice et romancière, y a présenté son célèbre roman « Le piano oriental », inspiré de l'histoire de son arrière-grand-père, l'inventeur de cet instrument de musique dans les années 1950 qui pouvait jouer des airs venus d'Orient.

Avec passion et subtilité, elle a mêlé narration, illustration et mélodies orientales et occidentales, exécutées par Stéphane Tsapis, compositeur et pianiste, pour raconter la vie de son grand-père qu'elle n'a d'ailleurs jamais connu, mais dont elle a su faire connaître le talent.

Stéphane Tsapis a réalisé l'album « Mataroa » comme une vitrine de la parole, notamment la voix de son propre père racontant l'exil forcé des Grecs dû à la guerre civile.

Avec son album « Le Tsapis Volant », l'objectif était de mélanger la voix particulière du piano oriental, un instrument de musique singulier produisant un son unique, avec des voix féminines d'origines diverses.

Zeina a déclaré à Arab News : « j'ai toujours lu des bandes dessinées quand j'étais enfant. Je me souviens que dans la bibliothèque familiale, il y avait des bandes dessinées, c'était quelque chose de très courant.

J’ai ressenti une urgence très forte d'écrire et de dessiner au début des années 2000, alors que j'avais 19 ou 20 ans, au moment de la reconstruction de Beyrouth, la ville telle que je la connaissais jusque-là, c'est-à-dire une ville en guerre, qui était en train de se modifier et de changer. J'ai ressenti le besoin de garder une trace de ce changement. C'est ainsi que l'écriture et le dessin sont arrivés dans ma vie. » 

Au cœur de cette soirée culturelle du 9 décembre, le centre Fanna Al Awwal a vibré au rythme des notes et des mots, célébrant le talent exceptionnel de Zina Abi Rached. Cette artiste franco-libanaise a su captiver le public en tissant un lien entre le passé et le présent à travers son œuvre, « Le piano oriental ». Inspirée par l'héritage de son arrière-grand-père, l'inventeur du piano oriental, Zeina a partagé une histoire riche en émotions, où chaque note jouée par Stephan Tsapis au piano résonnait comme un écho de souvenirs lointains.

Zeina a confié à Arab News : « Pour le Piano Oriental », le personnage principal est mon arrière-grand-père Abdallah, qui devient Abdallah Camandja, mais qui s'appelait Abdallah Chahine. Je ne l'ai pas connu mais on m'en a beaucoup. Tout au long de mon enfance, on m'a dit : « C'est le piano de Camandja », mon arrière-grand-père.  Il y avait donc comme un mythe autour de ce piano. L’évocation de son nom et de son piano était entourée d'un halo de mystère. »  

En général, les personnages de mes bandes dessinées sont des membres de ma famille ou des amis. J'ai récolté des histoires auprès des uns et des autres, des voisins, de la famille.de toutes les personnes qui m'entouraient à l'époque. »

Zeina, véritable alchimiste des arts, a mêlé narration, illustration et musique de manière habile, créant une atmosphère envoûtante. Ses mots, empreints de passion, ont donné vie à un personnage qu'elle n'a jamais connu, mais dont l'héritage continue de l'inspirer. La fusion des mélodies orientales et occidentales, orchestrée avec brio, a permis au public de ressentir l'âme de son grand-père et d'apprécier la beauté de ses créations.

En général, les personnages de mes bandes dessinées sont des membres de ma famille ou des amis (Photo Fournie)
En général, les personnages de mes bandes dessinées sont des membres de ma famille ou des amis. (Photo Fournie) 

Son talent ne se limite pas à sa capacité à raconter une histoire, mais réside également dans sa capacité à transcender les époques et à toucher les cœurs. Au cours de cette soirée, Zeina Abi Rached a non seulement honoré la mémoire de son grand-père, mais elle a également rappelé à tous l'importance de l'art comme moyen d'expression et de connexion, unissant les générations à travers la magie des récits et des mélodies.

Zeina a affirmé : « L'art et surtout la bande dessinée, m'a beaucoup servie, par exemple pour parler de choses difficiles, comme le souvenir de la guerre par exemple. C'est une manière de synthétiser le tout. Le message peut être très puissant et peut se passer de mots, une image peut parfois l'exprimer beaucoup mieux qu'un long discours. C'est ainsi que l'on provoque une sensation, une émotion. Et c'est probablement grâce à cela que l'on comprend mieux et que l'on parvient à s'approprier certaines notions qui ne sont pas évidentes. »

Au cours de cette soirée mémorable, Zina Abi Rached a su plonger le public dans une atmosphère féerique, où le noir et blanc des images évoquait la nostalgie de son enfance au Liban. Chaque mot prononcé, chaque illustration présentée, ouvrait une fenêtre sur un passé vibrant, où les souvenirs se mêlaient aux rêves d’un pays en quête de renaissance.

La dualité entre le noir et blanc, couleurs de son enfance au Liban, et les couleurs éclatantes du pays était palpable, illustrant un contraste poignant entre la beauté des souvenirs et la réalité d’un pays en reconstruction.
La dualité entre le noir et blanc, couleurs de son enfance au Liban, et les couleurs éclatantes du pays était palpable, illustrant un contraste poignant entre la beauté des souvenirs et la réalité d’un pays en reconstruction.

La dualité entre le noir et blanc, couleurs de son enfance au Liban, et les couleurs éclatantes du pays était palpable, illustrant un contraste poignant entre la beauté des souvenirs et la réalité d’un pays en reconstruction. En quittant le Liban, Zina n’a pas seulement laissé derrière elle un lieu, mais aussi une partie de son identité, un héritage culturel qu’elle s’efforce de préserver et de partager à travers son art.

Son récit résonnait avec la mélancolie de ceux qui ont dû s’éloigner de leur terre natale, mais aussi avec l’espoir d’un avenir meilleur. À travers son talent, elle a su faire briller la lumière sur des histoires oubliées, rendant hommage à un Liban qui, malgré les épreuves, continue de vivre dans le cœur de ses originaires.

Zeina Abi Rached n’a pas seulement raconté son histoire, mais elle a également créé un pont entre les générations et les cultures, unissant le passé et le présent dans une danse harmonieuse de souvenirs et de musique.

 

 


L'artiste français Patrick Tresset expose son art robotique au Qatar

Patrick Tresset, «Time to Read», 2024. (Photo fournie)
Patrick Tresset, «Time to Read», 2024. (Photo fournie)
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  • L'exposition, qui se tient au Media Majlis Museum de la Northwestern University jusqu'au 15 mai, s'attarde sur la relation entre l'intelligence artificielle et la créativité humaine 
  • «Time to Read» invite les visiteurs à s'asseoir et à lire un livre pendant 30 minutes, tandis que deux bras robotisés dessinent leur portrait

DOHA: L'artiste français Patrick Tresset, basé à Bruxelles et connu pour intégrer la robotique dans son art, présente une installation qui incite à la réflexion, intitulée «Time to Read», dans le cadre de l'exposition «Ai or Nay? Artificial vs. Intelligent» au Qatar.

L'exposition, qui se tient au Media Majlis Museum de la Northwestern University jusqu'au 15 mai, s'attarde sur la relation entre l'intelligence artificielle et la créativité humaine à travers les œuvres de plus de 20 artistes régionaux et internationaux.

«Time to Read» invite les visiteurs à s'asseoir et à lire un livre pendant 30 minutes, tandis que deux bras robotisés dessinent leur portrait. Les portraits qui en résultent font partie d'une collection mondiale qui comprend désormais plus de 50 000 dessins créés par des installations similaires dans le monde entier.

«L'idée est née lors d'un déjeuner avec le directeur d'une galerie à Paris», a expliqué M. Tresset à Arab News. «Nous parlions de la lecture, des réseaux sociaux et du fait que nous n'ayons plus l'attention nécessaire. Après le déjeuner, je me suis dit que je devrais faire quelque chose à ce sujet.»

La carrière de M. Tresset a pris un tournant décisif lorsqu'il est passé de la peinture traditionnelle à la robotique après avoir été confronté à un blocage créatif.

«J'étais peintre, mais à un moment donné, je me suis perdu. Tout ce que je faisais ne me convenait plus», explique-t-il. «Comme j'avais un ordinateur quand j'étais très jeune, j'ai eu l'intuition que je pouvais faire quelque chose avec des systèmes informatiques et je me suis donc tourné vers cela.»

Son travail avec la robotique a conduit à des installations telles que «Time to Read», qui intègrent des éléments de performance et d'interaction avec le public.

«J'ai réalisé le potentiel théâtral et c'est pourquoi j'ai commencé à exposer ce type d'installations où les robots sont des acteurs. C'est une performance. C'est une installation artistique. C'est un dessin», a-t-il déclaré.

En ce qui concerne les implications de la technologie dans le domaine de la création, M. Tresset a déclaré: «Un stylo est une technologie, tout comme un marteau – vous pouvez les utiliser de manière constructive ou destructive.»

Avec «Time to Read», a-t-il ajouté, il a voulu montrer comment la technologie peut nous aider à réfléchir, à nous reconnecter et à ralentir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Festival du Conte de Diriyah célèbre l'héritage littéraire saoudien

Le Festival du Conte de Diriyah célèbre l'héritage littéraire saoudien
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  • L'événement propose une immersion dans la riche tradition du Royaume
  • Les locaux et visiteurs explorent la littérature saoudienne

RIYAD : Le Festival du Conte de Diriyah s'impose comme un événement culturel majeur, réunissant écrivains, éditeurs et passionnés de littérature autour du riche patrimoine narratif saoudien et de son évolution contemporaine.

Cette manifestation, qui se déroule jusqu'au 8 février, propose un programme diversifié: tables rondes, séances de dédicaces, performances artistiques et ateliers interactifs, attirant aussi bien le public local qu’international.

L'une des sessions phares, "Les Racines du Conte", a mis en vedette la célèbre romancière et journaliste saoudienne Badryah Al-Bishr, qui a évoqué la transformation du conte en littérature moderne.

"Mon travail examine comment la sagesse des contes populaires s'est transformée en structure romanesque", a-t-elle expliqué. "Ces récits ont toujours joué un rôle fondamental dans nos sociétés, qu'il s'agisse d'éduquer les enfants, d'apaiser les cœurs ou de transmettre des valeurs."

"C'est ce que nous appelons aujourd'hui le 'soft power'", poursuit-elle. "Les contes ont façonné les esprits à travers les cultures, comme en témoigne l'histoire de Cendrillon, que l'on retrouve de la Russie à l'Europe, jusqu'au Najd."

L'événement met particulièrement l'accent sur l'accessibilité de la littérature saoudienne aux visiteurs internationaux, proposant des traductions et des éditions accessibles d'œuvres locales.

Modi Al-Dossari, des éditions Tashkeel, souligne: "Nous observons un intérêt croissant des visiteurs étrangers pour notre culture.  Nous travaillons sur quelque chose d'important ici au festival. Les visiteurs sont très diversifiés, y compris de nombreux étrangers désireux d'en apprendre davantage sur notre culture."
 
"Nos traductions anglaises de livres saoudiens rencontrent un vif succès, facilitant le partage de notre patrimoine culturel", a-t-il ajouté. 

Les traductions d'œuvres saoudiennes ont créé de nouveaux ponts entre les récits locaux et les lecteurs du monde entier, révélant la richesse et la dimension universelle de cette littérature.

Le festival se déploie sur trois sites emblématiques - Bujairi Terrace, l'Hôtel Bab Samhan et Al-Zuhayra - accessibles pour 40 riyals (10,66 dollars) par personne, transport inclus.

Au-delà de sa dimension littéraire, l'événement offre aux visiteurs une expérience culturelle complète et totalement immersive, leur permettant d'explorer la profondeur historique et artistique de Diriyah, avec restaurants, cafés et boutiques.

"Diriyah, et particulièrement Bujairi Terrace, offre une expérience exceptionnelle", témoigne Hind Mohammed, une visiteuse. "L'atmosphère y est vivante, entre cafés animés et espaces familiaux accueillants."

Le site lui-même participe à la magie du festival : au coucher du soleil, la lumière dorée baigne l'architecture traditionnelle, créant un cadre spectaculaire pour cet événement culturel.

Cette initiative s'inscrit dans l'essor remarquable de la scène littéraire saoudienne, qui gagne en reconnaissance internationale. Le Festival du Conte de Diriyah joue un rôle catalyseur dans cette dynamique, offrant une plateforme de dialogue, de créativité et d'échange culturel qui contribue à la valorisation de la littérature saoudienne sur la scène mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une académie saoudienne lance un programme d’immersion en arabe

Cinquante étudiants non natifs arabophones ont participé à la deuxième édition du programme d’immersion linguistique en langue arabe de l’Académie mondiale King Salman (SPA).
Cinquante étudiants non natifs arabophones ont participé à la deuxième édition du programme d’immersion linguistique en langue arabe de l’Académie mondiale King Salman (SPA).
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  • Ce programme de huit semaines permettra aux participants d'améliorer leurs compétences en arabe à des fins culturelles et touristiques.
  • Les étudiants acquerront une compréhension approfondie de la langue grâce à une expérience immersive qui leur permettra de s'intégrer dans la société saoudienne.

RIYAD : L’Académie mondiale de langue arabe du roi Salman a accueilli 50 étudiants non natifs pour le deuxième programme d’immersion linguistique.

Le programme, qui se déroule au siège de l’académie à Riyad, comprend des participants de 20 pays et intègre deux nouveaux titres, selon l’agence de presse saoudienne.

S’appuyant sur le succès de l’édition 2023 à Djeddah, qui a attiré plus de 100 apprenants de 34 pays, ce programme de huit semaines vise à améliorer les compétences des participants en arabe à des fins culturelles et touristiques.

Les étudiants acquerront une compréhension approfondie de la langue grâce à une expérience immersive axée sur l’intégration dans la société saoudienne, a rapporté le SPA.

Cette initiative s’inscrit dans la mission de l’Académie de promouvoir l’arabe à l’échelle mondiale et soutient le programme de développement des capacités humaines de l’Arabie saoudite.

Les participants ont été sélectionnés selon un processus d'admission rigoureux afin de s'assurer qu'ils répondaient aux critères de l'initiative phare.

Le programme, divisé en deux volets, répond à différents besoins d’apprentissage. La piste touristique permet à 25 étudiants, touristes et visiteurs de se familiariser avec la langue arabe dans des situations réelles, tout en explorant la culture saoudienne lors de visites sur le terrain et de formations.

La piste culturelle s’adresse aux étudiants et aux participants des centres de langues, leur permettant d'améliorer leur maîtrise linguistique dans un environnement d’apprentissage complet.

Le programme propose des cours d'arabe culturel et d'arabe touristique, basés sur le Cadre européen commun de référence pour les langues au niveau B1. Ils apprennent ainsi à communiquer efficacement en arabe dans divers contextes.

En utilisant une approche communicative, l’institut intègre la grammaire et la syntaxe à des activités interactives basées sur les compétences. L’apprentissage est soutenu par le travail de groupe, du matériel audiovisuel et des ressources de lecture.

Structuré autour d’un programme de formation avancée, le programme combine des cours en classe avec des activités culturelles telles que l’accueil d’expériences avec des familles saoudiennes, des célébrations nationales comme la Journée de la fondation et la Fête nationale, ainsi que des voyages culturels hebdomadaires.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com