PARIS : Le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes, un tournant de l'histoire qui a mis fin dimanche à un demi-siècle de règne sans partage de son clan familial.
La coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Abou Mohammad al-Jolani a lancé une offensive qui a conduit à l'effondrement des forces gouvernementales.
- Union européenne -
L'Union européenne a appelé à une « transition pacifique et ordonnée » en Syrie, indiquant ne pas être, à ce stade, en contact avec HTS.
« Il est impératif que toutes les parties prenantes s'engagent dans un dialogue inclusif, dirigé et contrôlé par les Syriens sur toutes les questions clés afin de garantir une transition ordonnée, pacifique et inclusive », a indiqué, dans un communiqué au nom des 27 États membres de l'UE, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.
- France -
« Il appartient à ce groupe de faire la démonstration de sa volonté sincère d'écarter l'extrémisme, l'islamisme et le jihadisme de cette transition, et surtout d'organiser une transition qui permette à toutes les minorités syriennes auxquelles nous sommes très attachés de prendre toute leur part », a réagi Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères.
« Le soutien et l'appui que la France apportera à cette transition politique en Syrie dépendront du respect de nos exigences », a-t-il ajouté.
- Allemagne -
« HTS a accompli des choses ces derniers jours et, que nous le voulions ou non, il jouera un rôle dans l'évolution à venir du nouvel ordre en Syrie », a déclaré à la presse Sebastian Fischer, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Nous devons le juger sur ses actes », a-t-il encore dit, soulignant les « efforts » démontrés récemment par le groupe.
M. Fischer a souligné que HTS « s'était efforcé, ces derniers mois et années, de se démarquer de ses origines djihadistes », avait mis en place une administration civile dans son fief d'Idleb, avait appelé à la protection des minorités à Alep et avait mis en garde contre des actes de vengeance.
- Espagne -
« Nous allons les juger par leurs actes. Pour le moment, tout se passe calmement, sans violence, et les premiers signes montrent qu'une partie de l'administration du régime Assad va travailler et collaborer avec le nouveau gouvernement de facto », a réagi le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.
« Nous devons encore attendre quelques jours pour voir comment le nouveau groupe entré à Damas décide de se positionner », a-t-il ajouté.
- Royaume-Uni -
« Nous ne savons pas ce qui va se passer en Syrie aujourd'hui, si l'avenir du pays va s'améliorer ou si le chaos va s'aggraver, personne ne peut en être certain pour l'instant », a déclaré Pat McFadden, ministre chargé de la supervision de l'action gouvernementale.
Le Royaume-Uni prendra une décision « rapidement » concernant le retrait ou non du groupe islamiste HTS de la liste des organisations « terroristes », a-t-il annoncé.
« Nous allons étudier la question. Je pense que cela va en partie dépendre de la façon dont ce groupe va se comporter maintenant. »