La COP29 à «un moment critique»: cinq jours pour trouver 1.000 milliards

Le chiffre de 1.000 milliards d'aide annuelle pour les pays en développement d'ici 2030 est l'estimation du besoin par des économistes réputés, mandatés par l'ONU, Nicholas Stern et Amar Bhattacharya. (AFP)
Le chiffre de 1.000 milliards d'aide annuelle pour les pays en développement d'ici 2030 est l'estimation du besoin par des économistes réputés, mandatés par l'ONU, Nicholas Stern et Amar Bhattacharya. (AFP)
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Publié le Lundi 18 novembre 2024

La COP29 à «un moment critique»: cinq jours pour trouver 1.000 milliards

  • Les ministres sont arrivés lundi au stade olympique de la capitale azerbaïdjanaise pour tenter de passer à la vitesse supérieure et éviter un fiasco vendredi, au terme de la conférence
  • "Cette réunion arrive à un moment critique: nous sommes à la moitié de la COP29 et les véritables difficultés commencent", a prévenu lundi matin le président azerbaïdjanais de la COP29, Moukhtar Babaïev

BAKOU: Pays riches et en développement ont repris lundi des négociations "à un moment critique" de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou, mais c'est de Rio et des dirigeants des 20 plus grandes puissances que le déblocage est espéré.

Le fruit de la première semaine de tractations à la COP29 est quasi nul, de l'avis général.

"Carnage économique" 

Les ministres sont arrivés lundi au stade olympique de la capitale azerbaïdjanaise pour tenter de passer à la vitesse supérieure et éviter un fiasco vendredi, au terme de la conférence.

"Cette réunion arrive à un moment critique: nous sommes à la moitié de la COP29 et les véritables difficultés commencent", a prévenu lundi matin le président azerbaïdjanais de la COP29, Moukhtar Babaïev.

Dès son arrivée à Rio dimanche, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a sommé les pays du G20 (groupe incluant aussi Chine et Brésil) de montrer l'exemple et de trouver "des compromis" pour sauver la COP29.

Depuis des mois, lui et le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell, visent particulièrement le G20, qui rejette les trois quarts des gaz à effet de serre.

"Sans réduction rapide des émissions, aucune économie du G20 ne sera épargnée par le carnage économique lié au climat", a redit ce week-end Simon Stiell, qui rappelle régulièrement que la maison de sa grand-mère défunte sur l'île de Carriacou (Grenade) a été détruite par un ouragan cet été.

L'objectif est d'inscrire dans le marbre onusien comment financer de l'ordre de 1.000 milliards de dollars par an d'aide climatique à destination des pays en développement. Cet argent permet de construire des centrales solaires, d'investir dans l'irrigation ou de protéger les villes contre les inondations.

L'Union européenne est le premier contributeur mondial, mais en période d'austérité, elle est peu encline à augmenter ses budgets internationaux.

Signe qu'une solution est envisagée à Rio lundi et mardi, le chef de la délégation brésilienne à la COP29, André Aranha Corrêa do Lago, est reparti de Bakou pour préparer le G20.

Les Etats-Unis de Joe Biden se veulent leaders pour sortir de l'impasse, à deux mois du retour au pouvoir de Donald Trump. Le président sortant est allé symboliquement dimanche en Amazonie, appelant à oeuvrer "pour l'humanité".

Ambiance lourde 

Le chiffre de 1.000 milliards d'aide annuelle pour les pays en développement d'ici 2030 est l'estimation du besoin par des économistes réputés, mandatés par l'ONU, Nicholas Stern et Amar Bhattacharya.

Mais tout n'est pas censé venir des pays riches, et c'est tout le problème. Seuls les pays développés sont, selon les textes de l'ONU, obligés d'aider. Mais l'Europe veut un signal des pays émergents comme la Chine qu'ils mettront au pot, volontairement.

A Bakou, Pékin n'est pas perçue comme hostile, au contraire, et une réunion entre responsables chinois et européens fut une lueur d'espoir la semaine dernière.

La réélection de Donald Trump et le départ de la maigre délégation argentine font craindre un retrait des Etats-Unis et de l'Argentine de l'accord de Paris, le moteur diplomatique pour la réduction des gaz à effet de serre. Même si le président argentin, Javier Milei, n'a "pas confirmé" ses intentions à Emmanuel Macron, dimanche à Buenos Aires, selon le Français.

L'inexpérience des Azerbaïdjanais pour présider de telles négociations, visible dans un couac d'ordre du jour à l'ouverture, ainsi que les attaques en pleine COP du président Ilham Aliev contre un pays membre, la France, ont aussi alourdi l'atmosphère.

A fortiori dans un pays qui réprime tout signe de dissidence, y compris chez les militants environnementaux dont plusieurs figures dorment derrière les barreaux.

Dans ces négociations marathon, diplomates et ministres parcourent désormais le site de la COP en baskets.

Mais on espère aussi des résultats à l'autre bout monde, comme aux Philippines, où le typhon Man-yi a fait souffler des vents avec des rafales atteignant 305 km/h.

"On espère qu'ils vont radicalement accélérer pour tenir les engagements de l'accord de Paris de 2015 et que cela va se traduire en actions concrètes pour les gens sur le terrain", a dit à l'AFP Rei Josiah Echano, responsable de la réponse aux désastres de la province de Samar du Nord.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.