ROSTOCK : Défendre « le flanc oriental de l'Otan » : l'Allemagne a inauguré lundi un nouveau centre de commandement naval de l'Alliance atlantique en mer Baltique, avec l'objectif déclaré de coordonner les forces des États membres de la zone face à la Russie.
À Rostock, une des grandes villes portuaires de la côte nord-est du pays, la Force opérationnelle de commandement Baltic (CTF Baltic) sera dirigée par un amiral allemand et composée d'un état-major de militaires venus de 11 autres pays de l'Alliance.
Le centre aura pour objectif de « coordonner les activités navales » et de fournir à l'OTAN « un tableau actuel de la situation maritime » dans la zone, selon l'armée allemande.
« L'importance de la région est devenue encore plus évidente dans le contexte de l'agression russe en cours » en Ukraine, a déclaré sur place le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius.
Dirigée par l'Allemagne, qui possède la plus grande flotte militaire de l'OTAN dans la région, la CTF Baltic défendra les intérêts des États membres de l'Alliance face aux « actions agressives, notamment en raison de la proximité de la Russie », a-t-il expliqué.
Parmi les participants figurent la Finlande et la Suède, qui ont rejoint l'OTAN dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
L'Allemagne a régulièrement mis en garde contre la menace accrue que fait peser la Russie sur ses voisins occidentaux.
Mi-octobre, un responsable de ses services secrets a affirmé que Moscou serait probablement capable de lancer une attaque contre l'Otan d'ici 2030.
« En Allemagne et en Europe, nous constatons que l'agression russe se manifeste de diverses manières, telles que des menaces cybernétiques et hybrides qui continuent de brouiller les frontières entre paix et guerre », a aussi déclaré Boris Pistorius.
« C'est pourquoi nous devons nous assurer que Poutine n'obtienne pas ce qu'il veut. Nous devons nous défendre et faire tout notre possible pour soutenir nos partenaires sur le flanc oriental de l'Otan », a encore dit le ministre allemand.
Le centre emploiera 180 personnes, dont des représentants du Danemark, de l'Estonie, de la Finlande, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, de la Lettonie, de la Lituanie, des Pays-Bas, de la Pologne et de la Suède.