PARIS : Intitulé «Il était une fois… les révolutions arabes», le second numéro de la revue Araborama, éditée par l’Institut du monde arabe (IMA), célèbre les révolutions arabes. «À l’occasion des dix ans des soulèvements arabes, ce nouveau volume […] s’empare des révolutions arabes, de leur longue histoire, de leurs mots, depuis des points de vue multiples», précise l’IMA.
Pour fêter le 10e anniversaire des révolutions arabes, des témoins privilégiés – écrivains, artistes, intellectuels et journalistes – les racontent telles qu’ils les ont perçues. On y trouve des récits, des témoignages, des dessins et des réflexions diverses, dans lesquelles les intervenants s’interrogent notamment sur les slogans et les mots clés utilisés dans ces moments historiques qu’ont vécus les différents États arabes cités par le périodique.
L’histoire récente du monde arabe
Lancé en janvier 2020, Araborama est un périodique qui relate l’histoire du monde arabe. Ce deuxième numéro est disponible aujourd’hui. Coédité avec les éditions du Seuil, il a pour objectif «de décrypter les mondes arabes et mieux les saisir dans leur vitalité, leur inventivité et leur pluralité», lit-on sur le site de l’IMA.
Ce numéro d’Araborama aborde les révolutions arabes durant la décennie écoulée, évoquant les bouleversements politiques et socio-économiques qui ont transformé de nombreux pays arabes comme la Tunisie, l’Égypte, la Syrie, l’Irak, la Libye et, plus récemment, l’Algérie et le Liban.
«Des récits et des témoignages forts qui évoquent les guerres, les espoirs et les désillusions, les soulèvements pacifiques, les pertes humaines et les populations déplacées», précisent les éditeurs. «Il s’agit de lire cette séquence de dix années, avec ses temps forts, ses victoires et ses échecs tragiques, ses répercussions, ses répliques. Il s’agit d’entendre et de comprendre ses mots et ses slogans: “Dignité”, “Dégage”, “À bas le système”», précise le communiqué de l’IMA.
Ces slogans de révolution, comme «Dégage», scandé par les Tunisiens, ou «À bas le système», lancé par les Égyptiens, sont devenus célèbres. Plus récemment encore, Yatnahaw Gaa («Qu’ils dégagent tous») a été utilisé par des hirakistes algériens qui ont manifesté pacifiquement pendant des mois pour réclamer l’instauration d’un État démocratique, tout en exigeant la refonte totale du système politique installé en Algérie depuis l’indépendance du pays en 1962.
Un contenu varié, des histoires plurielles
Le contenu de ce second numéro de la revue Araborama est varié. Il traite d’histoires plurielles. Cet ouvrage collectif propose poésie, analyses, témoignages, entretiens, enquêtes, ainsi que des illustrations élaborées par des historiens, des philosophes, des militants, des artistes et des créateurs. «Les bâtisseurs du monde arabe livrent, avec une grande liberté de ton et dans une très stimulante variété de registres, leurs lectures des mondes arabe en révolution», explique l’IMA.
Parmi les intervenants figurent l’écrivaine Kaouther Adimi, la sociologue Zahra Ali, l’universitaire Ziad Majed, le politiste Bertrand Badie, le dessinateur Nime, l’écrivain Égyptien Alaa al-Aswany, la diplomate palestinienne Leïla Shahid, l’écrivaine et journaliste Zakya Daoud, l’universitaire et sociologue Abir Kréfa, l’écrivain et cinéaste Abdellah Taïa, le politologue Jean-Pierre Filiu, le journaliste Christophe Ayad…
«Par sa localisation, son histoire et sa situation de carrefour culturel, l’espace arabe a été un lieu tout à fait privilégié d’élaboration d’une pensée révolutionnaire composée, d’effervescence des idées contestataires venues de lieux multiples», souligne Bertrand Badie, professeur émérite des universités à l’Institut d’études politiques de Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales dans l’introduction de ce numéro d’Araborama. On ne s’étonnera pas que, dans un contexte de mondialisation, il devienne un espace privilégié de production révolutionnaire et que le printemps arabe ait ainsi très vite gagné ce statut de laboratoire d’idées et de forme de mobilisation renouvelée.»
«Il était une fois… les révolutions arabes», numéro 2 d’Araborama, est disponible en librairie.