Le Hezbollah dit avoir ciblé de nouveaux sites militaires en Israël, après une attaque meurtrière

Le mouvement libanais a également affirmé lundi avoir visé des soldats israéliens qui s'étaient avancés dans le village frontalier de Maroun al-Ras, dans le sud du Liban, et tiré des obus sur des troupes israéliennes qui tentaient une "infiltration" dans le secteur frontalier. (AFP)
Le mouvement libanais a également affirmé lundi avoir visé des soldats israéliens qui s'étaient avancés dans le village frontalier de Maroun al-Ras, dans le sud du Liban, et tiré des obus sur des troupes israéliennes qui tentaient une "infiltration" dans le secteur frontalier. (AFP)
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Publié le Lundi 14 octobre 2024

Le Hezbollah dit avoir ciblé de nouveaux sites militaires en Israël, après une attaque meurtrière

  • Le Hezbollah a annoncé lundi matin avoir visé une base navale israélienne près de Haïfa, la grande ville du nord d'Israël
  • L'armée israélienne a fait état de quatre soldats tués et de sept militaires blessés dans cette frappe sur un camp d'entraînement à Binyamina

JERUSALEM: Le Hezbollah libanais a affirmé lundi avoir visé une base navale et une caserne en Israël, au lendemain de l'attaque la plus meurtrière menée par le mouvement pro-iranien sur le sol israélien en près d'un mois d'escalade militaire entre les deux belligérants.

Après des mois d'affrontements frontaliers entre Israël et le puissant mouvement allié du Hamas palestinien, l'armée israélienne a intensifié ses raids aériens au Liban le 23 septembre puis y a entamé des opérations terrestres le 30.

Le Hezbollah a annoncé lundi matin avoir visé une base navale israélienne près de Haïfa, la grande ville du nord d'Israël, puis une caserne près de Netanya, localité côtière au nord de Tel-Aviv, l'armée israélienne disant avoir intercepté dans le centre d'Israël des projectiles tirés depuis le Liban.

Des journalistes de l'AFP ont entendu une sirène d'alerte et des explosions au-dessus de la base militaire touchée dimanche soir par un drone du Hezbollah au sud de Haïfa.

« Attaque douloureuse »

L'armée israélienne a fait état de quatre soldats tués et de sept militaires blessés dans cette frappe sur un camp d'entraînement à Binyamina. Le chef d'Etat major israélien, Herzi Halevi, a parlé d'une attaque "douloureuse".

Une source militaire a indiqué à l'AFP que la frappe avait touché le réfectoire de la base militaire.

Selon United Hatzalah, une organisation de secouristes bénévoles, plus de 60 personnes ont été blessées.

Le Hezbollah a averti que cette attaque était un "avant-goût" de ce qui attendait Israël si ce pays poursuivait ses opérations militaires au Liban.

Le mouvement libanais a également affirmé lundi avoir visé des soldats israéliens qui s'étaient avancés dans le village frontalier de Maroun al-Ras, dans le sud du Liban, et tiré des obus sur des troupes israéliennes qui tentaient une "infiltration" dans le secteur frontalier.

"L'attaque de la base fait évidemment réfléchir Israël. Les Israéliens se rendent compte qu'ils sont encore vulnérables, que leurs systèmes de défense ne sont pas étanches. Et qu'il leur reste une longue bataille à mener", estime Joost Hiltermann, directeur du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group.

Après avoir affaibli le Hamas palestinien à Gaza, Israël a déplacé le front de la guerre au Liban, disant vouloir permettre le retour dans le nord du pays de quelque 60.000 habitants, déplacés par les tirs de roquettes menés depuis un an par le Hezbollah en soutien au Hamas.

Plus de 1.300 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés depuis cette date.

« Tout de suite »

Le ministère libanais de la Santé a affirmé lundi qu'Israël "continue de prendre pour cible les équipes médicales, de secours et paramédicales", au lendemain notamment de la mort d'une personne lors d'une "frappe (...) sur un centre médical" à Seddiqine, dans le sud du Liban.

Déployée dans le sud du Liban, la force de paix de l'ONU au Liban, Finul, a dénoncé des "violations choquantes" israéliennes contre ses positions, faisant état notamment d'une entrée "en force" dimanche de deux chars israéliens dans une de ses positions.

L'armée israélienne a dit qu'un de ses chars avait percuté un poste de la Finul alors qu'il évacuait des soldats blessés.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, dont le pays a des Casques bleus au Liban, a assuré lundi qu'il n'y aurait pas de retrait des troupes de la Finul, critiquant son homologue israélien Benjamin Netanyahu qui avait appelé la veille à les mettre "à l'abri immédiatement".

Des "attaques" contre des Casques bleus peuvent être constitutives de "crimes de guerre", a averti dimanche le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

La guerre au Liban et celle de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, se doublent d'une escalade entre l'Iran et Israël, qui menace de riposter à une attaque iranienne de missiles le 1er octobre.

« Totalement prêt »

Le Pentagone a annoncé dimanche le déploiement en Israël d'un système américain de défense antimissiles à haute altitude THAAD, en soutien contre Téhéran. L'Iran est "totalement prêt à faire face à une situation de guerre", a averti son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi.

Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, la Défense civile locale a indiqué dimanche soir qu'un bombardement israélien sur une école transformée en centre d'hébergement pour des Palestiniens déplacés avait tué au moins 15 personnes, "dont des enfants" et "des familles entières" dans le camp de Nuseirat (centre). L'attaque a aussi fait "50 blessés", selon cette organisation.

L'armée israélienne, qui a dit examiner les informations à ce sujet,  accuse régulièrement le Hamas de se cacher dans des bâtiments scolaires où des milliers de Gazaouis ont cherché refuge, une accusation rejetée par le mouvement islamiste palestinien.

Par ailleurs, l'armée israélienne a annoncé lundi avoir effectué une frappe visant un "centre de commandement et de contrôle, qui se trouvait à l'intérieur d'un complexe qui servait auparavant d'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa" dans la ville de Deir el-Balah (centre).

Le porte-parole de la Défense civile a fait état de quatre morts et de nombreux blessés, en précisant que c'était la septième fois qu'une attaque touchait des "tentes pour les personnes déplacées" dans l'enceinte de cet hôpital.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Au moins 42.289 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Blinken appelle Netanyahu à « tirer parti » de la mort de Sinouar en vue d'une trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) est accueilli par l'ambassadeur américain en Israël Jack Lew (à gauche) et le directeur général adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères pour l'Amérique du Nord Lior Hayat à son arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, le 22 octobre 2024. (Photo AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) est accueilli par l'ambassadeur américain en Israël Jack Lew (à gauche) et le directeur général adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères pour l'Amérique du Nord Lior Hayat à son arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, le 22 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Lors d'une rencontre avec M. Netanyahu à Jérusalem, M. Blinken a « souligné le besoin de tirer parti [de la mort de Sinouar, tué le 16 octobre par des soldats israéliens

JERUSALEM : Mardi, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à « tirer parti » de la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, pour parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon le département d'État.

Lors d'une rencontre avec M. Netanyahu à Jérusalem, M. Blinken a « souligné le besoin de tirer parti [de la mort de Sinouar, tué le 16 octobre par des soldats israéliens dans le sud de la bande de Gaza] en assurant la libération de tous les otages et en mettant fin au conflit à Gaza d'une façon qui garantisse une sécurité durable tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens », a déclaré le porte-parole du département d'État, Matthew Miller. 


Le prince héritier saoudien et le roi Abdallah de Jordanie examinent la possibilité d'atténuer les tensions régionales

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a reçu le roi Abdallah II de Jordanie et le prince héritier Hussein à Riyad. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a reçu le roi Abdallah II de Jordanie et le prince héritier Hussein à Riyad. (SPA)
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  • Les deux dirigeants ont également souligné la nécessité de poursuivre l'aide aux Palestiniens de Gaza et au peuple libanais, ainsi que la nécessité de trouver une solution à la crise

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le roi Abdallah II de Jordanie ont discuté des derniers développements régionaux, en se concentrant sur les efforts visant à désamorcer les tensions dans la bande de Gaza et au Liban.  

Les deux dirigeants ont également souligné la nécessité de poursuivre l'aide aux Palestiniens de Gaza et au peuple libanais, ainsi que la nécessité de trouver une solution à la crise. 

Le prince héritier a reçu le roi Abdallah et le prince héritier Hussein au palais Al Yamamah à Riyad, comme l'a rapporté l'agence de presse saoudienne SPA. 

Au cours de la réception, ils ont discuté des relations bilatérales entre les deux pays frères et des possibilités de les développer dans divers domaines, a ajouté SPA. 

Le roi Abdallah de Jordanie est parti mardi pour l'Arabie saoudite afin d'y effectuer une visite officielle. Le prince Ali bin Al Hussein a prêté serment en tant que régent en présence des membres du cabinet.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth peu après une conférence de presse du Hezbollah 

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  • Le responsable média du Hezbollah, Mohammad Afif, a coupé court à sa conférence de presse, qui se tenait en présence de nombreux médias, dans le secteur de Ghobeiry
  • Le quartier a été visé par trois frappes selon l'Agence nationale d'information

BEYROUTH: Des frappes israéliennes ont visé mardi la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, quelques minutes après qu'un responsable de cette formation pro-iranienne a écourté une conférence de presse qui s'y tenait, selon un photographe de l'AFP.

Le responsable média du Hezbollah, Mohammad Afif, a coupé court à sa conférence de presse, qui se tenait en présence de nombreux médias, dans le secteur de Ghobeiry, peu après un ordre d'évacuation de l'armée israélienne de ce secteur, selon le photographe de l'AFP.

Le quartier a été visé par trois frappes selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

L'agence a indiqué qu'un raid israélien a également visé un bâtiment dans ce secteur qui a été "complètement détruit".

Une vidéo largement diffusée en ligne, que l'AFP n'a pas pu vérifier, montre le moment où l'immeuble de 11 étages s'effondre comme un château de cartes, après avoir été visé par un missile.

Ces frappes interviennent au lendemain de la mort de 13 personnes, dont un enfant, dans un raid israélien qui a visé lundi soir les abords de l'hôpital Rafic Hariri, dans le sud de Beyrouth, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

La banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, a également été visée par une série de raids lundi soir, comme l'a rapporté l'ANI.

La banlieue, densément peuplée, a été en grande partie désertée par ses habitants après qu'Israël a lancé une campagne de bombardements massifs ciblant les fiefs du Hezbollah à travers le pays le 23 septembre.

Le 30 septembre, l'armée a annoncé avoir débuté des incursions terrestres dans le sud du Liban, dans le but de neutraliser le Hezbollah et de ramener ses habitants déplacés dans le nord d'Israël, frontalier.