Santé mentale en Arabie saoudite: Le tabou s'estompe, les experts s'en réjouissent

Légende: Une tendance encourageante: de plus en plus de Saoudiens osent consulter pour leur santé mentale, signe d'une société en pleine évolution. (Photo: Shutterstock)
Légende: Une tendance encourageante: de plus en plus de Saoudiens osent consulter pour leur santé mentale, signe d'une société en pleine évolution. (Photo: Shutterstock)
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Publié le Vendredi 11 octobre 2024

Santé mentale en Arabie saoudite: Le tabou s'estompe, les experts s'en réjouissent

  • Malek Almoosa, à la tête d'Almoosa Health, observe une évolution positive: "De plus en plus de personnes osent solliciter de l'aide. Ces dernières années, le Royaume a fait des avancées considérables dans ce domaine"
  • Une enquête menée en 2022 par le McKinsey Health Institute a mis en lumière que 66% des répondants dans la région du Golfe ont fait face à des difficultés de santé mentale au cours de leur vie

Riyad : À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale ce jeudi, les experts saluent une avancée majeure en Arabie Saoudite : la stigmatisation autour des troubles psychiques recule, et avec elle, les réticences à consulter.

"C'est un changement radical", se réjouit Malek Almoosa, PDG d'Almoosa Health. "Nous voyons de plus en plus de personnes franchir le pas et demander de l'aide. C'est le signe d'une prise de conscience collective et d'une acceptation grandissante de ces enjeux dans notre société."

"C'est le reflet d'une société qui s'ouvre progressivement aux questions de santé mentale. Le Royaume a fait des pas de géant ces dernières années. Chercher de l'aide n'est plus aussi tabou qu'auparavant, même si certains obstacles culturels persistent encore. Nous sommes sur la bonne voie, mais le chemin est encore long."

Cette évolution positive ne se fait pas sans obstacles. Scott Armstrong, fondateur de la plateforme Mentl aux Émirats Arabes Unis, nuance : "Dans le Golfe, aborder sa santé mentale reste un défi. Il faut beaucoup de courage pour oser se regarder en face et entamer une conversation difficile."

Le rythme effréné de la vie professionnelle dans la région serait un facteur aggravant. "Les opportunités sont nombreuses, mais le risque d'épuisement l'est tout autant", prévient Armstrong, qui a créé Mentl après avoir perdu son père, victime de dépression.

"Je me souviens avoir regardé son corps dans le cercueil ouvert et m'être dit: 'Pourquoi ne pouvons-nous pas parler de cela ?'" a-t-il confié.

Almoosa, dont la société vient d'inaugurer un centre de santé mentale à Al-Hofuf, insiste sur la nécessité de maintenir les efforts de sensibilisation.

"Nous devons persévérer dans notre plaidoyer et notre engagement auprès de la communauté. C'est la clé pour que l'acceptation et le soutien envers les services de santé mentale continuent de se renforcer," souligne-t-il avec conviction.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'enquête nationale saoudienne sur la santé mentale, menée en 2016 auprès de plus de 4 000 personnes entre 15 et 65 ans à travers le Royaume, a livré des résultats préoccupants. Selon cette étude, 80% des Saoudiens atteints de troubles mentaux graves ne recouraient à aucun soin ni traitement. Elle a également mis en lumière une prévalence plus élevée de ces troubles chez les jeunes et les personnes plus éduquées. 

Plus alarmant encore, 40% des jeunes seraient touchés, un taux supérieur à l'Australie (26%) et à la moyenne européenne (13,7%).

À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, Armstrong a dévoilé le programme "Briser le silence" (Déchirer le silence) de son entreprise. Il souligne l'importance cruciale de ces études, les considérant comme de puissants leviers pour inciter plus de personnes à solliciter de l'aide. 

"Les chiffres sont sans appel: la majorité des gens traversent des difficultés," affirme-t-il, citant une étude de 2022 du McKinsey Health Institute. Celle-ci révèle que 66% des sondés dans le CCG ont connu des problèmes de santé mentale au cours de leur vie.

"Il est crucial que personne ne se sente seul face à ses troubles. Beaucoup pensent être les seuls à souffrir, mais c'est loin d'être le cas. S'ouvrir demande du courage, certes, mais la réaction des autres vous surprendra positivement. Vous n'êtes pas seul dans cette bataille."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".