La gestion des risques et l'attention portée aux détails par les femmes leur confèrent un avantage dans le domaine de la cybersécurité.

Mary Aiken, présidente du département de cyberpsychologie de la Capital Technology University. (Capture d'écran)
Mary Aiken, présidente du département de cyberpsychologie de la Capital Technology University. (Capture d'écran)
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Publié le Mercredi 02 octobre 2024

La gestion des risques et l'attention portée aux détails par les femmes leur confèrent un avantage dans le domaine de la cybersécurité.

  • Selon Cybersecurity Ventures, les femmes devraient représenter 30 % de la main-d'œuvre mondiale dans le domaine de la cybersécurité d'ici à 2025, et 35 % d'ici à 2031.
  • Seuls 2 % des start-ups financées par le capital-risque en 2023 seront dirigées par des femmes.

RIYADH : Les femmes jouent un rôle de plus en plus vital dans le secteur de la cybersécurité, en tirant parti de leurs atouts en matière de gestion des risques et d'attention aux détails, selon la présidente du département de cyberpsychologie de la Capital Technology University. 

S'exprimant lors du Forum mondial de la cybersécurité à Riyad, Mary Aiken a souligné que l'attention portée par les femmes à l'évaluation des risques et leur compréhension intuitive des menaces se traduisent par des prises de décision et des résultats stratégiques plus solides pour les organisations. 

Selon Cybersecurity Ventures, les femmes devraient représenter 30 % de la main-d'œuvre mondiale dans le domaine de la cybersécurité d'ici à 2025, et 35 % d'ici à 2031. 

Mme Aiken a souligné que le souci du détail est une compétence essentielle dans les fonctions de cybersécurité telles que l'analyse de données, et que les femmes excellent dans ce domaine.

« Les recherches montrent que la prise de décisions stratégiques et la gestion des risques sont meilleures parce que les femmes se concentrent sur l'évaluation des risques et ont une bonne perception intuitive de ces derniers », a-t-elle déclaré. 

Mme Aiken a également souligné que les femmes font souvent preuve d'une grande aisance verbale, ce qui contribue à leur efficacité en tant que leaders dans le domaine de la cybersécurité. « Elles font en fait de bons dirigeants et de bons cyberdirigeants », a-t-elle fait remarquer. 

Elle a également souligné que les compétences diplomatiques et l'empathie, souvent considérées comme des traits de caractère liés au sexe, jouent un rôle clé pour attirer et retenir les talents dans le secteur. 

Également présent dans le panel, Christopher Steed, directeur de l'information chez Paladin Capital Group, a souligné qu'en dépit des avantages de la diversité des genres, seuls 2 % des start-ups financées par le capital-risque en 2023 seront dirigées par des femmes. Dans le domaine de la cybersécurité, ce chiffre est légèrement plus élevé, oscillant entre 10 et 13 %. 

« Nos chiffres concernant les start-ups dirigées par des femmes sont en fait plus élevés que cela ; cependant, je pense qu'il est également important d'élargir la définition. Il ne s'agit pas seulement des entreprises fondées par des femmes, il ne s'agit pas seulement des femmes occupant des postes de direction ; Il s'agit également de la base d'employés. » 

David Hoffman, professeur de politique de cybersécurité à l'université Duke, a fait écho à ces sentiments en partageant son expérience des étudiantes qui dirigent des compétitions de cybersécurité. 

« Notre équipe championne nationale de cybersécurité est principalement dirigée par des femmes, mais cela ne veut pas dire qu'elles ne sont pas déjà confrontées à une lutte difficile et à des obstacles que certains de leurs collègues et pairs masculins ne rencontrent pas », a-t-il conclu. 

Le Forum mondial de la cybersécurité, qui se tient du 2 au 3 octobre, est axé sur le renforcement de la collaboration dans le cyberespace et a pour thème « Faire progresser l'action collective ». 

L'événement rassemble des leaders mondiaux des secteurs de la technologie, de la politique publique et de la défense pour aborder les priorités stratégiques dans le domaine de la cybersécurité. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Escalade entre Israël et l'Iran : la Jordanie « fera face à toute menace »

Le roi de Jordanie, Abdullah II ibn Al Hussein, s’adresse à la 79e Assemblée générale des Nations Unies, au siège de l’ONU à New York, aux États-Unis, le 24 septembre 2024. (Reuters)
Le roi de Jordanie, Abdullah II ibn Al Hussein, s’adresse à la 79e Assemblée générale des Nations Unies, au siège de l’ONU à New York, aux États-Unis, le 24 septembre 2024. (Reuters)
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  • "La Jordanie ne sera le champ de bataille de personne", a affirmé le ministre lors d'un entretien téléphonique avec son homologue britannique David Lammy, selon un communiqué du ministère jordanien des Affaires étrangères.
  • Après l'attaque mardi, la Jordanie avait fermé son espace aérien après que l'armée de l'air et les défenses anti-aériennes du royaume, voisin d'Israël, avaient intercepté des missiles et des drones.

AMMAN : Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, a prévenu Israël et l'Iran que son pays "ferait face avec toutes ses capacités à toute menace", au lendemain d'une attaque iranienne de missiles sur le territoire israélien ayant traversé l'espace aérien du royaume.

"La Jordanie ne sera le champ de bataille de personne", a affirmé le ministre lors d'un entretien téléphonique avec son homologue britannique David Lammy, selon un communiqué du ministère jordanien des Affaires étrangères.

Le royaume "fera face avec toutes ses capacités à toute menace à sa sécurité, à sa stabilité et à la sécurité de ses citoyens", a-t-il ajouté, précisant que "la Jordanie avait clairement informé l'Iran et Israël de cette position".

Israël a promis de riposter à l'attaque massive de missiles menée mardi par l'Iran en réponse notamment à l'assassinat en juillet du chef du Hamas sur son sol et la mort dans une frappe israélienne il y a une semaine du chef du mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

Après l'attaque mardi, la Jordanie avait fermé son espace aérien après que l'armée de l'air et les défenses anti-aériennes du royaume, voisin d'Israël, avaient intercepté des missiles et des drones.

Selon le ministère de l'Intérieur jordanien, des citoyens ont été légèrement blessés par la chute de débris.

M. Safadi a souligné "la nécessité de lancer immédiatement une action internationale efficace pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza et au Liban afin de mettre fin à cette dangereuse escalade qui pousse la région vers une guerre globale".

Israël est engagé sur plusieurs fronts depuis près d'un an: dans la bande de Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, et au Liban, où ses troupes mènent depuis lundi des incursions terrestres visant le Hezbollah.

Dans ce contexte, le ministre a mis en garde contre "les conséquences catastrophiques de l'extension de la guerre israélienne au Liban et du lancement d'une offensive terrestre contre ce pays, et son impact sur la sécurité de toute la région".


Attaque iranienne en Israël : le président iranien promet une réponse plus forte en cas de représailles

Le président iranien Masoud Pezeshkian s’exprime lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2024 (photo AFP)
Le président iranien Masoud Pezeshkian s’exprime lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2024 (photo AFP)
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  • Si Israël "veut réagir, nous aurons une réponse plus forte", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à Doha.
  • Avec ses attaques contre le Hezbollah au Liban, Israël pousse la région "au bord de l'abîme", a prévenu l'émir du Qatar.

DOHA : Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a affirmé mercredi que l'Iran "ne cherchait pas la guerre", tout en promettant "une réponse plus forte" en cas de représailles israéliennes à l'attaque massive de missiles menée la veille par Téhéran contre Israël.

Si Israël "veut réagir, nous aurons une réponse plus forte", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à Doha.

L'Iran "ne cherche pas la guerre, c'est Israël qui nous pousse à réagir", a ajouté M. Pezeshkian.

Ses déclarations interviennent au lendemain d'une attaque iranienne menée contre Israël à l'aide d'environ 200 missiles, dont 90% selon Téhéran ont atteint leur cible.

Un grand nombre ont été interceptés par le système antimissile, a indiqué pour sa part l'armée israélienne qui a précisé mercredi que des missiles étaient tombés sur des bases aériennes dans le pays, sans faire de dégâts.

Cette attaque iranienne directe contre Israël, la deuxième depuis avril, a fait retentir les sirènes à travers le pays, blessant deux personnes en Israël et tuant un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon les secours et un responsable palestinien.

"L'objectif malveillant du régime sioniste est de semer l'insécurité et de propager la crise dans la région", a également accusé le président iranien.

"Ce que nous demandons aux Etats-Unis et aux pays européens, c'est de dire à l'entité qu'ils ont implantée dans la région (Israël) d'arrêter l'effusion de sang", a-t-il encore dit.

Avec ses attaques contre le Hezbollah au Liban, Israël pousse la région "au bord de l'abîme", a prévenu l'émir du Qatar.

Il a également fustigé les attaques israéliennes dans la bande de Gaza, affirmant que Doha poursuivrait ses efforts de médiation pour négocier un accord de cessez-le-feu dans la guerre déclenchée il y a bientôt un an par une attaque du Hamas palestinien sur le sol israélien.


Huit soldats israéliens tués dans les combats l'opposant au Hezbollah libanais

L'armée israélienne a déclaré que ses troupes avaient tué un assaillant palestinien en Cisjordanie occupée. Le ministère palestinien de la santé a indiqué qu'il s'agissait d'un adolescent. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré que ses troupes avaient tué un assaillant palestinien en Cisjordanie occupée. Le ministère palestinien de la santé a indiqué qu'il s'agissait d'un adolescent. (AFP)
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  • Les troupes israéliennes ont engagé mercredi des combats contre le Hezbollah dans le sud du Liban, où Israël a annoncé la mort de huit soldats, les premiers tués depuis le début de ses opérations terrestres.
  • Selon l'unité de gestion des catastrophes, 1.873 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des tirs transfrontaliers il y a un an.

BEYROUTH : Les troupes israéliennes ont engagé mercredi des combats contre le Hezbollah dans le sud du Liban, où Israël a annoncé la mort de huit soldats, les premiers tués depuis le début de ses opérations terrestres.

Après une semaine d'intenses bombardements israéliens à travers le Liban contre le mouvement islamiste soutenu par Téhéran, l'Iran a lancé mardi sa deuxième attaque directe contre Israël, affirmant vouloir venger la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et celle du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh.

"L'Iran a commis une grave erreur (...) et en paiera le prix", a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'Iran a affirmé de son côté qu'il frapperait "avec une plus grande intensité" et viserait "toutes les infrastructures" du pays en cas de représailles israéliennes.

L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah d'autre part, fait redouter que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l'attaque sans précédent menée par le Hamas, allié du Hezbollah, sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023.

A la mi-septembre, Israël a intensifié ses opérations militaires sur le front nord, afin d'affaiblir le Hezbollah et permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants des régions frontalières avec le Liban déplacés par les tirs de roquettes du groupe armé libanais, incessants depuis un an.

- Appel à évacuer -

Après avoir fait état la veille de premières opérations terrestres, qualifiées de "limitées", dans le sud du Liban, l'armée israélienne a annoncé mercredi la mort de huit soldats.

"Sept soldats supplémentaires sont tombés" au combat, a-t-elle déclaré, après avoir annoncé plus tôt la mort d'un premier soldat depuis le début de l'offensive au sol.

Le Hezbollah a annoncé avoir détruit "à l'aide de missiles guidés" trois chars israéliens avançant vers le village frontalier de Maroun al-Ras, et signalé des affrontements avec des forces israéliennes "infiltrées".

L'armée libanaise a confirmé une "intrusion" israélienne et affirmé qu'un drone israélien avait blessé un soldat dans le sud.

L'aviation israélienne a également poursuivi ses frappes sur la banlieue sud de Beyrouth et appelé à l'évacuation "immédiate" de nouvelles localités dans le sud du Liban.

En Syrie, une frappe israélienne a fait deux morts à Damas, selon une ONG.

Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs, le 23 septembre, qui ont visé principalement les bastions du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth.

Selon l'unité de gestion des catastrophes, 1.873 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des tirs transfrontaliers il y a un an.

- Le "coeur d'Israël" visé -

Parallèlement, Israël et Téhéran ont échangé des menaces après l'attaque massive lancée mardi par l'Iran pour venger la mort de Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth, et celle d'Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet dans un attentat à Téhéran, imputé à Israël par l'Iran et le Hamas.

Environ 200 missiles ont été tirés, dont 90%, selon Téhéran, ont atteint leur cible.

Un grand nombre ont été interceptés par le système antimissile, a indiqué l'armée israélienne, qui a bénéficié du soutien des forces américaines et britanniques, selon le Pentagone et Londres.

L'attaque, la deuxième depuis avril, a fait deux blessés en Israël et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon les secours et un responsable palestinien.

"C'était fou", "extrêmement effrayant, rien que nous aurions pu prévoir", a relaté un habitant de Tel-Aviv, Ron Nori, âgé de 59 ans.

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont affirmé avoir "visé le coeur" d'Israël.

Selon le chef d'état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, les missiles ont ciblé cinq bases aériennes militaires et le Mossad, les services secrets israéliens.

L'armée israélienne a indiqué mercredi que des missiles étaient tombés sur des bases aériennes, sans faire de dégâts.

L'Iran a exercé son "droit à l'autodéfense", après deux mois de "retenue" pour "laisser la place à un cessez-le-feu à Gaza", a écrit sur X son chef de la diplomatie, Seyed Abbas Araghchi.

L'ancien Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a appelé à une frappe décisive pour détruire les installations nucléaires de l'Iran.

"Cela ne va pas bien se terminer", la "retenue n'est pas le point fort" de M. Netanyahu, a commenté pour l'AFP l'analyste politique Jordan Barkin.

A Téhéran, Mansour Firouzabadi, un infirmier de 45 ans, s'est dit "vraiment inquiet", espérant "que les Etats-Unis cesseront de soutenir Israël et qu'Israël ne ripostera pas".

"Les Etats-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël", a déclaré mardi le président américain Joe Biden, faisant état de discussions "en cours" avec Israël sur la réponse à apporter.

L'attaque a suscité une vague d'appels à la retenue, notamment de Moscou qui a averti mercredi d'une spirale "alarmante", et de Pékin. L'Allemagne a exhorté l'Iran à "s'abstenir de toute nouvelle attaque, y compris par le biais de ses alliés".

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence mercredi.

Parallèlement, Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza, bien qu'avec une intensité moindre.

Mercredi, l'armée a annoncé avoir attaqué deux écoles dans le nord du territoire palestinien et une troisième dans le centre, utilisées selon elle par le Hamas comme centres de commandement.