Le secrétaire général de l'ONU "persona non grata" en Israël

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprimera vendredi lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprimera vendredi lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient. (AFP)
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Publié le Mercredi 02 octobre 2024

Le secrétaire général de l'ONU "persona non grata" en Israël

  • Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les assassins", a affirmé M. Katz dans un communiqué.

JERUSALEM : Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé mardi avoir déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gueterres, "persona non grata" en Israël, lui reprochant de ne pas avoir condamné l'attaque massive de l'Iran contre Israël mardi soir.

"Quiconque ne peut condamner sans équivoque l'attaque odieuse de l'Iran contre Israël ne mérite pas de fouler le sol israélien. Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les assassins", a affirmé M. Katz dans un communiqué.


Les forces britanniques ont joué leur rôle pour contenir une escalade imminente au Moyen-Orient.

Le ministère britannique de la défense a réglé 417 demandes d'indemnisation liées à la guerre en Irak. (File/AFP)
Le ministère britannique de la défense a réglé 417 demandes d'indemnisation liées à la guerre en Irak. (File/AFP)
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  • "Les forces britanniques ont joué leur rôle (mardi) soir pour tenter d'empêcher une nouvelle escalade au Proche-Orient", a indiqué John Healey sur X, remerciant "tout le personnel britannique impliqué dans l'opération.
  • Dans la soirée de mardi, le Premier ministre Keir Starmer a condamné "avec la plus grande fermeté" l'attaque de l'Iran, réitérant "l'engagement ferme" du Royaume-Uni "en faveur de la sécurité d'Israël".

LONDRES : Les forces armées du Royaume-Uni ont "joué leur rôle" mardi pour défendre Israël, a affirmé le ministre britannique de la Défense, après le lancement par l'Iran de quelque 200 missiles pour venger la mort des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien.

"Les forces britanniques ont joué leur rôle (mardi) soir pour tenter d'empêcher une nouvelle escalade au Proche-Orient", a indiqué John Healey sur X, remerciant "tout le personnel britannique impliqué dans l'opération pour son courage et son professionnalisme".

D'après les médias britanniques, des avions de combat de la Royal Air Force (RAF) ont été mobilisés mardi, comme lors de la précédente attaque de l'Iran contre Israël en avril.

Selon Israël, la plupart des missiles ont été interceptés par le système de défense "Dôme de fer". Des navires américains ont également tiré une dizaine de missiles intercepteurs, a indiqué le Pentagone.

Dans la soirée de mardi, le Premier ministre Keir Starmer a condamné "avec la plus grande fermeté" l'attaque de l'Iran, réitérant "l'engagement ferme" du Royaume-Uni "en faveur de la sécurité d'Israël".

Le dirigeant travailliste, qui s'était entretenu mardi après-midi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a également "souligné l'importance d'un cessez-le-feu au Liban" et appelé une nouvelle fois à un cessez-le-feu à Gaza et au retour des otages israéliens.

Le ministre de la Défense John Healey est attendu à Chypre mercredi pour rencontrer les troupes britanniques, qui se préparent à l'éventualité de devoir évacuer les ressortissants au Liban.

Certains d'entre eux doivent embarquer mercredi à bord d'un vol affrété par le Royaume-Uni.

Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran avait tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, la première attaque directe du genre.

La plupart des missiles avaient été interceptés par Israël avec l'aide de pays étrangers, notamment les Etats-Unis mais aussi le Royaume-Uni.

 


Affaibli, le Hezbollah ne fait désormais plus partie des priorités de l’Iran

Des Iraniens déposent des fleurs sous un panneau d'affichage portant le portrait du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a été tué lors d'une frappe aérienne israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre, lors d'une manifestation anti-israélienne sur la place de la Palestine à Téhéran, le 30 septembre 2024. (AFP)
Des Iraniens déposent des fleurs sous un panneau d'affichage portant le portrait du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a été tué lors d'une frappe aérienne israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre, lors d'une manifestation anti-israélienne sur la place de la Palestine à Téhéran, le 30 septembre 2024. (AFP)
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  • Les avions militaires israéliens ont lancé une série de raids meurtriers visant des cadres dirigeants, avant d’assassiner le puissant secrétaire général du parti, Hassan Nassrallah
  • Ignorant les appels incessants au cessez-le-feu, Israël a lancé une incursion terrestre dite «limitée» au Liban-Sud

PARIS: En l’espace d’une semaine ou presque, Israël a décapité le Hezbollah, parti libanais soutenu par l’Iran, et plongé le pays, où les victimes se comptent par milliers et les déplacés par centaines de milliers, dans un déluge de feu et de sang.

Après les fameuses attaques aux bipeurs et talkies-walkies, les avions militaires israéliens ont lancé une série de raids meurtriers visant des cadres dirigeants, avant d’assassiner le puissant secrétaire général du parti, Hassan Nassrallah, en lâchant plusieurs tonnes d’explosifs sur son quartier général, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Ignorant les appels incessants au cessez-le-feu lancés par de nombreux pays dont l’Arabie saoudite et la France, qui a dépêché sur place son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, Israël a lancé une incursion terrestre dite «limitée» au Liban-Sud.

L’intensité de ces opérations qui se poursuivent dans la capitale libanaise, tout comme dans le sud du pays et la plaine de la Békaa, laisse penser que nous assistons à une opération d’éradication du Hezbollah, parallèlement à celle menée depuis bientôt un an par Israël dans la bande de Gaza, contre le Hamas.

Arab News en français a posé la question à l’ambassadeur et conseiller diplomatique du président Jacques Chirac pendant la guerre en Irak, Maurice Gourdault-Montagne, qui préfère mettre les choses en perspective, avant d’affirmer que ces évènements tragiques sont «l’affirmation de la dissuasion que les Israéliens peuvent exercer».

Le Hezbollah est, selon lui, un mouvement qui s’appuie sur la croissance démographique, tout en étant le relais sur lequel s’appuie l’Iran pour faire pression sur Israël.

À la suite des récents évènements, «on a franchi un cap dans le sens que le Hezbollah est décapité avec l’élimination de Nassrallah, après avoir été affaibli par l’élimination de ses cadres, mais il n’est pas fini».

En 1992, après l’assassinat de l’ancien secrétaire général Abbas el-Moussaoui, Israël, souligne-t-il, avait annoncé la fin du Hezbollah, mais tel n’a pas été le cas. Aujourd’hui également, il «reste le relais de l’Iran et il se reconstruira», parce que l’Iran «ne va pas renoncer à sa politique vis-à-vis d’Israël».

Partant de là, Gourdault-Montagne réfute la possibilité d’un lâchage de la part de l’Iran et souligne que «la question est de savoir si le Hezbollah est une priorité pour les Iraniens ou pas», sachant que ce pays connaît des dissensions internes et des difficultés économiques et sociales.

«Je pense donc que l’Iran a d’autres priorités actuellement», d’autant plus que les dirigeants iraniens «cherchent un nouveau souffle à la révolution islamique en préparant la succession du guide suprême Ali Khamenei à travers des luttes internes complexes où le parti de la guerre va chercher à s’imposer en prenant des risques ».

Ce contexte, couplé à la campagne présidentielle américaine, permet donc à Israël d’user de la violence et de la force à un degré inégalé, s’affranchissant de toute ligne rouge et piétinant les conventions internationales, surtout celles concernant la protection des civils, chose que concède Gourdault-Montagne en s’inquiétant pour l’avenir.

«Je pense que lorsque tout cela s’arrêtera un jour, on demandera des comptes à l’Occident et au monde» pour leur silence face aux atrocités commises par Israël à Gaza et au Liban. «On nous dira où étiez vous quand on massacrait et qu’avez-vous fait?», ajoute-t-il.

Ce silence, indique le diplomate, s’explique par le fait que «la sécurité d’Israël a toujours été une question existentielle et une obsession», mais avec l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, «cette obsession se traduit par une action violente sans aucune réflexion politique».

Personne, ajoute-t-il, ne remet en question le droit d’Israël à la sécurité, mais ce droit ne l’affranchit pas «de la nécessité de se comporter comme un État responsable, avec des droits et des devoirs dont le respect du droit international».

Loin de l’usage démesuré de la force, il estime que «la sécurité, ça se construit en parlant, en créant des mécanismes de confiance, des mécanismes de surveillance et des garanties qui peuvent être fournies de part et d’autre».

En conclusion, il affirme que cette construction est «nécessaire pour la stabilité de l’ensemble de la région tout en étant la meilleure façon de garantir la sécurité d’Israël», qui devra se résigner un jour ou l’autre à prendre le chemin d’une solution politique que la violence ne peut pas imposer.


Le Hezbollah affirme avoir affronté des troupes israéliennes qui tentaient de "s'infiltrer" au Liban

Des volutes de fumée s'élèvent sur le site des frappes aériennes israéliennes dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 octobre 2024. Au moins cinq frappes israéliennes ont touché la banlieue sud de Beyrouth tôt le 2 octobre, selon une source de sécurité libanaise. L'armée israélienne a déclaré qu'elle visait des sites du Hezbollah et a émis plusieurs ordres d'évacuation. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent sur le site des frappes aériennes israéliennes dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 octobre 2024. Au moins cinq frappes israéliennes ont touché la banlieue sud de Beyrouth tôt le 2 octobre, selon une source de sécurité libanaise. L'armée israélienne a déclaré qu'elle visait des sites du Hezbollah et a émis plusieurs ordres d'évacuation. (AFP)
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BEYROUTH: Le Hezbollah libanais a affirmé mercredi avoir affronté des soldats israéliens qui tentaient de s'infiltrer au Liban, ajoutant avoir pris pour cible des troupes israéliennes de l'autre côté de la frontière.

Des combattants du mouvement islamiste pro-iranien ont affronté "une force d'infanterie de l'ennemi israélien qui tentait de s'infiltrer dans le village d'Adaysseh (..) et les ont contraints à se retirer", a indiqué le Hezbollah dans un communiqué.

Le mouvement pro-iranien a également visé avec des roquettes et de l'artillerie "une importante force d'infanterie" israélienne à Misgav Am, dans le nord d'Israël, et des troupes dans trois autres zones en Israël le long de la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé mardi le début d'opérations terrestres "limitées et localisées" dans le sud du Liban, où Israël dit vouloir détruire les capacités du Hezbollah.