Un an plus tard, toujours pas de justice pour les victimes de l’attaque aérienne de l’Iran

Un pilote dépose des fleurs sur un mémorial à Kiev, en Ukraine, vendredi 8 janvier 2021, pour les victimes d’un accident d’avion ukrainien 737-800 à la périphérie de Téhéran (AP)
Un pilote dépose des fleurs sur un mémorial à Kiev, en Ukraine, vendredi 8 janvier 2021, pour les victimes d’un accident d’avion ukrainien 737-800 à la périphérie de Téhéran (AP)
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Publié le Lundi 11 janvier 2021

Un an plus tard, toujours pas de justice pour les victimes de l’attaque aérienne de l’Iran

  • Le vol 752 a été abattu par deux missiles du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) quelques minutes après son décollage de Téhéran
  • Le HRW appelle Téhéran à «coopérer avec les organismes internationaux pour découvrir la vérité et offrir aux familles des victimes la justice et une réparation appropriée

LONDRES : Un an après que deux missiles iraniens ont abattu un avion de la compagnie Ukraine International Airlines, l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) exhorte Téhéran à mener une «enquête transparente et crédible» sur les tirs et dénonce la répression menée à l’encontre des familles des victimes et d’Iraniens qui réclament que justice soit faite. 

Le HRW appelle également Téhéran à «coopérer avec les organismes internationaux pour découvrir la vérité et offrir aux familles des victimes la justice et une réparation appropriée». 

Le vol 752 a été abattu par deux missiles du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) quelques minutes après son décollage de Téhéran. Les 176 passagers, dont des dizaines d’étudiants iraniens de la meilleure université du pays, et les membres d’équipage ont péri dans l’accident. 

«Les familles des victimes ont le droit savoir qui est responsable de la mort de leurs proches», souligne Michael Page, directeur adjoint du HRW pour le Moyen-Orient.  

«Le gouvernement iranien devrait rapidement verser une indemnisation adéquate aux familles et mener une enquête transparente et objective avec des poursuites équitables, quel que soit le poste ou le grade du responsable.»  

Téhéran s'est attiré les critiques du gouvernement ukrainien qui n’a pas été autorisé à participer à l'enquête. 

Le gouvernement du Canada, dont les ressortissants constituaient la majorité des victimes, a aussi demandé à plusieurs reprises à Téhéran d’ouvrir une enquête multilatérale. 

A year ago, 176 innocent people, including many Canadians, were killed when Iran shot down Flight 752. Today, we remember them and stand with those they loved. We will continue to support them and work to get them the justice they deserve. https://t.co/jl8ZEo0mf0

— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) January 8, 2021

Le gouvernement britannique a également publié vendredi une déclaration conjointe avec les gouvernements ukrainien, canadien, suédois et afghan, qui ont tous des citoyens tués dans l’accident, dans laquelle ils «demandent d’urgence à l’Iran de fournir une explication complète et approfondie des événements et des décisions qui ont conduit à cet effroyable accident». Ils se sont tous engagés à «exiger des comptes pour que justice soit rendue». 

Les cinq pays ont également déclaré qu’ils veulent que l’Iran «rende justice et s’assure d’accorder des compensations complètes aux familles des victimes ainsi qu’aux pays touchés par cet accident tragique». 

Les tirs et la dissimulation du rôle du CGRI qui a suivi ont également déclenché des protestations à l’échelle nationale de la part des Iraniens. Eux aussi demandent que justice soit faite. 

Selon le HRW, au cours de l’année passée, au moins vingt Iraniens qui manifestaient ont été poursuivis pour avoir pris la parole, alors que personne n’a encore été jugé dans l’explosion de l’avion. 

«Les responsables iraniens doivent immédiatement et inconditionnellement abandonner les charges retenues contre ceux qui manifestent pacifiquement, cesser d’intimider les familles et diriger leurs efforts pour demander des comptes aux vrais coupables», soutient Michael Page. 

Selon un porte-parole de l’autorité judiciaire, six personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’accident d’avion, mais cinq d’entre elles ont été libérées sous caution. 

«Toutefois, il n’y a aucune chance que les responsables soient confrontés à une véritable justice», explique Sadeq Saba, rédacteur en chef du journal persan Iran International, à Arab News. «Le système judiciaire iranien n’est pas créé pour protéger les droits des individus en Iran, mais au contraire, pour protéger l’État», poursuit le journaliste, qui exerçait le métier d’avocat avant la révolution de 1979. 

Pour lui, la criminalisation des manifestants à la suite de la frappe de missiles est une «parodie de justice», mais ce n’est pas du tout une surprise, car «Téhéran poursuit généralement les victimes plutôt que les auteurs de crimes. 

«Comme ce sont des membres du CGRI, l’organisation la plus militairement et politiquement puissante d’Iran, qui sont responsables des tirs, le régime fera tout son possible pour se protéger et préserver son image, même s’il doit pour cela entraver le cours de la justice et harceler les familles des victimes qui ne cherchent pourtant qu’à connaître la vérité et à faire leur deuil», confie Sadeq Saba. 

Le HRW affirme ainsi que les autorités iraniennes ont «intimidé et harcelé les familles pour les empêcher de porter plainte». 

Pour Téhéran, les familles qui demandent justice sont de vrais «ennemis de l’État» et une «menace» plutôt que des «victimes qui ont besoin d’aide», confie Sadeq Saba. «C’est toujours le cas dans une telle, prétendue, république islamique!» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.