Première frappe israélienne dans le cœur de Beyrouth depuis le 7 octobre

L'armée israélienne a mené lundi, selon une source sécuritaire libanaise, une frappe dans le cœur de Beyrouth, la première depuis le déclenchement des hostilités entre Israël et le Hezbollah il y a un an, tuant trois membres d'un groupe armé. (AFP)
L'armée israélienne a mené lundi, selon une source sécuritaire libanaise, une frappe dans le cœur de Beyrouth, la première depuis le déclenchement des hostilités entre Israël et le Hezbollah il y a un an, tuant trois membres d'un groupe armé. (AFP)
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Publié le Lundi 30 septembre 2024

Première frappe israélienne dans le cœur de Beyrouth depuis le 7 octobre

  • Si ces derniers jours, l'armée israélienne a pilonné à plusieurs reprises la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement, c'est la première fois qu'elle vise le cœur de la capitale
  • Des vidéos relayées par les chaînes de télévision locales montrent l'étage partiellement rasé de l'immeuble visé

BEYROUTH: L'armée israélienne a mené lundi, selon une source sécuritaire libanaise, une frappe dans le cœur de Beyrouth, la première depuis le déclenchement des hostilités entre Israël et le Hezbollah il y a un an, tuant trois membres d'un groupe armé.

Si ces derniers jours, l'armée israélienne a pilonné à plusieurs reprises la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement, c'est la première fois qu'elle vise le cœur de la capitale depuis le début du front ouvert par le Hezbollah le 8 octobre, au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas palestinien en Israël.

Selon cette source sécuritaire libanaise, "au moins quatre personnes ont été tuées dans une frappe de drone israélienne visant un appartement appartenant à la Jamaa Islamiya à Beyrouth intra-muros". Ce groupe libanais sunnite appuie le Hezbollah dans ses opérations menées sur le nord d'Israël "en soutien" au Hamas.

Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), une organisation palestinienne laïque de gauche et qualifiée de terroriste par Israël et l'Union européenne, a annoncé la mort de trois de ses membres dans la frappe.

Des vidéos relayées par les chaînes de télévision locales montrent l'étage partiellement rasé de l'immeuble visé.

Ce raid intervient alors que l'armée israélienne maintient sa pression militaire contre le Hezbollah pour le huitième jour consécutif, via des frappes violentes contre ses fiefs à travers le Liban, trois jours après avoir tué son chef Hassan Nasrallah.

Lundi débutent trois jours de deuil national à la suite du "martyre du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui rejoint la liste des personnes tuées par l'agression israélienne perfide contre le Liban", selon les termes du gouvernement libanais.

Lundi avant l'aube, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah dans la région de la Békaa, parmi lesquelles "des dizaines de lanceurs et de bâtiments où étaient stockées des armes".

Elle a par ailleurs indiqué avoir "réussi à intercepter une cible aérienne suspecte qui est entrée depuis le Liban en territoire israélien" lundi matin.

Les raids israéliens ont fait dimanche au moins 105 morts, selon le ministère de la Santé libanais.

« Grande préoccupation »

Israël a dit avoir attaqué dimanche "des dizaines de cibles terroristes" du mouvement chiite au Liban, dont des sites de lancement de roquettes et des installations militaires. Dimanche soir, l'armée israélienne a affirmé avoir mené environ 120 frappes supplémentaires "de grande envergure" dans le pays.

Après un an d'échanges de tirs transfrontaliers avec le Hezbollah et des formations alliées, l'armée israélienne a intensifié à partir du 23 septembre ses bombardements pour permettre le retour dans le nord d'Israël de ses habitants déplacés par les échanges de tirs.

Sur un autre front, Israël a mené des raids contre des cibles des rebelles houthis au Yémen, faisant quatre morts, au lendemain d'un tir revendiqué par ces insurgés pro-iraniens vers l'aéroport de Tel-Aviv.

Ces frappes ont visé des ports et des centrales électriques dans la région d'Hodeida (ouest), principal point d'entrée des marchandises et de l'aide humanitaire pour les zones sous contrôle des rebelles yéménites, a indiqué la télévision Al-Massirah, relevant des insurgés.

"Aucun endroit n'est trop éloigné" pour Israël, a averti le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Cette situation fait craindre un embrasement régional.

Une guerre totale au Moyen-Orient "doit être évitée", a exhorté le président américain Joe Biden, après avoir qualifié la mort de Nasrallah de "mesure de justice".

L'Arabie saoudite, acteur majeur dans la région et influent au Liban, a appelé de son côté lundi au respect de la "souveraineté et de l'intégrité territoriale" de ce pays, exprimant sa "grande préoccupation" face à l'intensification du conflit entre le Hezbollah et Israël, en pleine offensive par ailleurs contre le Hamas dans la bande de Gaza.

« Peur »

Lors de son opération baptisée "Ordre nouveau", l'armée israélienne a dit avoir tué avec Hassan Nasrallah "plus de 20 autres terroristes de différents grades, présents dans le quartier général souterrain (du Hezbollah) situé sous des bâtiments civils et qui dirigeaient les opérations terroristes contre Israël".

Israël a affirmé que la "plupart" des hauts dirigeants du Hezbollah avaient été tués ces derniers mois lors d'opérations de ses forces.

Le décès de Hassan Nasrallah, considéré comme l'homme le plus puissant du Liban, constitue une victoire majeure d'Israël face à l'Iran et ses alliés.

Malgré les coups incessants portés par Israël, le Hezbollah a annoncé avoir tiré des roquettes contre le nord d'Israël. Environ huit projectiles sont tombés dans des terrains vagues près de Tibériade, d'après l'armée.

"Nous avons peur qu'il y ait une escalade totale", a dit Matan Sofer, habitant de la localité israélienne de Rosh Pina, à une trentaine de kilomètres de la frontière libanaise.

Un million de déplacés 

"La ligne" de Nasrallah "se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Jérusalem", a affirmé l'Iran, ennemi juré d'Israël, qui finance et arme le Hezbollah.

Le cousin de Hassan Nasrallah, Hachem Safieddine, figure éminente du parti, apparaît comme un successeur potentiel.

Premier haut diplomate occidental à se rendre au Liban depuis l'intensification des frappes israéliennes, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot est arrivé dimanche soir à Beyrouth.

Il a remis une aide sanitaire d'urgence au ministre libanais de la Santé Firass Abiad, qui l'a "remercié" pour ce "don de 11 tonnes et demie".

Son arrivée coïncide avec l'annonce de la mort d'un deuxième Français dans des circonstances encore non précisées. Une Française de 87 ans est décédée le 23 septembre après une "forte explosion" dans un village du sud du pays.

Selon le Premier ministre libanais, Najib Mikati, près d'un million de personnes pourraient avoir été déplacées par les bombardements israéliens, le plus grand déplacement de population de l'histoire du pays selon lui.

Le Programme alimentaire mondial a annoncé une opération d'urgence pour fournir une aide alimentaire à un million de personnes.

 


Liban: L'Arabie saoudite promet une aide médicale et humanitaire

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  • L'Arabie saoudite a appelé à la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Liban
  • L'Arabie saoudite a également exhorté la communauté internationale à assumer la responsabilité de préserver la sécurité et la paix régionales

RIYAD: L'Arabie saoudite a exprimé sa profonde inquiétude face aux derniers événements au Liban, appelant à la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Liban, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Dans un communiqué publié dimanche, le Royaume a réaffirmé son soutien au peuple libanais qui fait face aux répercussions des événements en cours et a souligné la nécessité d'atténuer leur impact humanitaire.

L'Arabie saoudite a également exhorté la communauté internationale à assumer la responsabilité de préserver la sécurité et la paix régionales, soulignant l'importance de prévenir de nouveaux conflits et de nouvelles tragédies dans la région.

Conformément à leur engagement à soutenir le Liban, les dirigeants du Royaume ont émis des directives pour fournir une aide médicale et des secours d'urgence au peuple libanais.

Cette assistance vise à aider le Liban à relever les défis actuels et à améliorer la situation critique qui affectent la nation, a ajouté la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Hamas annonce que son chef au Liban a été tué dans une frappe aérienne

Le mouvement palestinien Hamas a annoncé lundi que son chef au Liban avait été tué dans une frappe aérienne dans le sud du pays, où l'armée israélienne mène des raids contre le Hezbollah. (AFP)
Le mouvement palestinien Hamas a annoncé lundi que son chef au Liban avait été tué dans une frappe aérienne dans le sud du pays, où l'armée israélienne mène des raids contre le Hezbollah. (AFP)
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  • Le mouvement palestinien Hamas a annoncé lundi que son chef au Liban avait été tué dans une frappe aérienne dans le sud du pays, où l'armée israélienne mène des raids contre le Hezbollah
  • "Fatah Charif Abou al-Amine, le chef du Hamas au Liban et membre de la direction du mouvement à l'étranger", a été tué dans une frappe contre sa maison dans le camp de réfugiés palestiniens d'al-Bass, dans le sud du Liban, indique un communiqué du Hamas

BEYROUTH: Le mouvement palestinien Hamas a annoncé lundi que son chef au Liban avait été tué dans une frappe aérienne dans le sud du pays, où l'armée israélienne mène des raids contre le Hezbollah.

"Fatah Charif Abou al-Amine, le chef du Hamas au Liban et membre de la direction du mouvement à l'étranger", a été tué dans une frappe contre sa maison dans le camp de réfugiés palestiniens d'al-Bass, dans le sud du Liban, indique un communiqué du Hamas.

Il a été tué avec sa femme, son fils et sa fille lors d'un "assassinat terroriste et criminel", a ajouté le mouvement islamiste.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état d'une frappe aérienne sur al-Bass, près de la ville de Tyr, dans le sud du pays, la première du genre sur ce camp de réfugiés.

Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), un groupe palestinien laïque de gauche, avait annoncé plus tôt la mort de trois de ses membres dans une frappe israélienne à Beyrouth, la première visant le cœur de la capitale libanaise depuis l'attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

Ce groupe appuie le Hezbollah libanais dans ses opérations menées sur le nord d'Israël "en soutien" au Hamas dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a intensifié à partir du 23 septembre ses bombardements au Liban pour permettre, selon elle, le retour dans le nord d'Israël de ses habitants déplacés par les échanges de tirs avec le Hezbollah.

Depuis le début de la guerre à Gaza, Israël a pris pour cible des responsables du Hamas au Liban.

Le 2 janvier 2024, le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, a été tué près de Beyrouth dans une frappe attribuée à Israël.

En août, une frappe israélienne sur un véhicule dans la ville de Saïda, dans le sud du Liban, a tué Samer al-Hajj, un responsable du Hamas dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Heloué au Liban.

Selon les estimations de l'ONU, près de 250.000 réfugiés palestiniens et leurs descendants résident encore au Liban. Ils s'étaient réfugiés dans ce pays après avoir été expulsés ou en fuyant leurs terres au moment de la création d'Israël en 1948, selon l'ONU.

En vertu d'un accord de longue date, l'armée libanaise ne se déploie pas dans les camps palestiniens où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes.

 


Yémen : quatre morts dans des raids israéliens sur une région tenue par les Houthis

Une capture d’écran prise dans une vidéo UGC postée sur les réseaux sociaux le 29 septembre 2024 montre de la fumée se déversant au-dessus de la ville portuaire de Hodeida, au Yémen, après des frappes israéliennes.  (Photo AFP)
Une capture d’écran prise dans une vidéo UGC postée sur les réseaux sociaux le 29 septembre 2024 montre de la fumée se déversant au-dessus de la ville portuaire de Hodeida, au Yémen, après des frappes israéliennes. (Photo AFP)
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  • Les Houthis, alliés de l'Iran comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, ont ouvert un front contre Israël en "solidarité" avec les Palestiniens de la bande de Gaza. Samedi, ils ont revendiqué un tir de missile vers l'aéroport de Tel-Aviv.
  • "Une nouvelle agression israélienne a visé le port de la ville de Hodeida et celui de Ras Issa dans la province du même nom, ainsi que deux centrales électriques", a indiqué la chaîne Al-Massirah.

HODEIDA : L'armée israélienne a mené dimanche des frappes aériennes contre des cibles des rebelles houthis dans l'ouest du Yémen, faisant quatre morts, a indiqué la télévision des insurgés.

Les Houthis, alliés de l'Iran comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, ont ouvert un front contre Israël en "solidarité" avec les Palestiniens de la bande de Gaza. Samedi, ils ont revendiqué un tir de missile vers l'aéroport de Tel-Aviv.

"Une nouvelle agression israélienne a visé le port de la ville de Hodeida et celui de Ras Issa dans la province du même nom, ainsi que deux centrales électriques", a indiqué la chaîne Al-Massirah.

Selon un premier bilan d'Al-Massirah, quatre personnes ont été tuées, "un employé du port et trois ingénieurs", et 33 blessées.

L'armée israélienne a indiqué qu'"au cours d'une opération aérienne de grande envergure, des dizaines d'appareils de l'armée de l'air (...) ont attaqué des cibles à usage militaire du régime terroriste des Houthis dans les régions de Ras Issa et Hodeida".

"Les centrales électriques et un port maritime" ciblés étaient "utilisés par les Houthis pour "transférer des armes iraniennes dans la région et des fournitures pour les besoins militaires", a ajouté un porte-parole de l'armée, David Avraham, dans un communiqué à l'AFP.

"La frappe a été menée en réponse aux récentes attaques du régime houthi contre l'Etat d'Israël", selon lui.

Après cette opération, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré qu'"aucun endroit n'était trop éloigné" pour Israël.

Samedi, les Houthis ont affirmé que l'assassinat par Israël du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah "renforcera leur détermination" pour attaquer Israël.

Ces rebelles ont lancé plusieurs attaques contre Israël depuis le début de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

En juillet dernier, ils ont mené une attaque de drone sur Tel-Aviv qui a tué un civil.

En représailles, Israël a lancé des frappes sur une centrale électrique et des dépôts de carburant dans le port de Hodeida.

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, font partie de ce que l'Iran, ennemi juré d'Israël, appelle l'"axe de la résistance", qui regroupe notamment le Hamas et le Hezbollah.

Ils s'en prennent aussi régulièrement à des navires présentés comme liés à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden. Les Etats-Unis ont mené des raids contre des cibles des Houthis au Yémen, avec parfois l'aide de l'armée britannique.