Le président iranien affirme que le Hezbollah "ne peut pas rester seul" face à Israël

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne sur la zone d'el-Hosh près de la ville portuaire de Tyr, dans le sud du Liban, le 24 septembre 2024. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne sur la zone d'el-Hosh près de la ville portuaire de Tyr, dans le sud du Liban, le 24 septembre 2024. (AFP)
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Publié le Mardi 24 septembre 2024

Le président iranien affirme que le Hezbollah "ne peut pas rester seul" face à Israël

  • Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a affirmé mardi que son allié le Hezbollah ne pouvait "pas rester seul" face à Israël, qui a mené des bombardements ayant fait plus de 550 morts la veille sur le Liban
  • Il a appelé la communauté internationale à "ne pas permettre que le Liban devienne un autre Gaza", où Israël mène une offensive aérienne et terrestre

TEHERAN: Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a affirmé mardi que son allié le Hezbollah ne pouvait "pas rester seul" face à Israël, qui a mené des bombardements ayant fait plus de 550 morts la veille sur le Liban.

"Le Hezbollah ne peut pas s'opposer seul à un pays qui est défendu, soutenu et approvisionné par les pays occidentaux, les pays européens et les Etats-Unis", a déclaré M. Pezeshkian dans un entretien avec la chaîne américaine CNN, traduit du farsi à l'anglais.

Il a appelé la communauté internationale à "ne pas permettre que le Liban devienne un autre Gaza", où Israël mène une offensive aérienne et terrestre en riposte à l'attaque menée par le Hamas palestinien, allié de l'Iran et du Hezbollah, sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Lundi, les frappes israéliennes contre le Hezbollah au Liban, d'une intensité sans précédent depuis le début des échanges transfrontaliers il y a près d'un an, ont fait 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, selon les autorités libanaises. L'armée israélienne a fait état d'un "grand nombre" de membres du Hezbollah tués.

Depuis plusieurs jours, le front de la guerre dans la bande de Gaza s'est déplacé vers le Liban et l'escalade militaire n'a cessé de s'aggraver entre Israël et le Hezbollah, faisant redouter une guerre à grande échelle au Proche-Orient.

Le nouveau président iranien doit prononcer son premier discours devant l'Assemblée générale de l'ONU qui s'ouvre mardi à New York.

Il a accusé lundi Israël de vouloir "élargir" le conflit au Moyen-Orient, soulignant que cela ne "bénéficierait à personne" et insistant sur le fait que Téhéran ne cherchait pas à "déstabiliser" la région.

Lors d'une table ronde avec des journalistes, il n'a pas répondu directement à la question de savoir si l'Iran répondrait désormais plus directement à Israël.

"L'Iran ne restera pas indifférent", a déclaré lundi de son côté, sur X, son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. "Nous nous tenons aux côtés des peuples du Liban et de Palestine", a-t-il ajouté.


Biden dit adieu à l'ONU en insistant sur l'intérêt des peuples

Le président américain Joe Biden s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2024. (Photo par AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2024. (Photo par AFP)
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  • Joe Biden a prononcé mardi son dernier grand discours à la tribune de l'ONU.
  • Pendant les quelques semaines qui lui restent, Joe Biden veut donc, comme le dit l'un de ses conseillers, assurer que les initiatives lancées sous son mandat, notamment à l'international, deviennent autant que possible "irréversibles".

NEW-YORK : Joe Biden a prononcé mardi son dernier grand discours à la tribune de l'ONU, adressant un message personnel aux dirigeants du monde: l'intérêt de votre peuple doit primer sur votre désir de demeurer aux commandes.

"J'ai décidé qu'après 50 ans de service public, il était temps qu'une nouvelle génération de dirigeants prenne les rênes de mon pays. Chers dirigeants, ne l'oublions jamais, il existe des choses plus importantes que rester au pouvoir: votre peuple", a déclaré le président des Etats-Unis.

L'octogénaire, qui lutte afin que son bilan ne soit pas détricoté si Donald Trump revient à la Maison Blanche, avait face à lui des chefs d'Etat et de gouvernement aux yeux rivés sur l'élection présidentielle américaine du 5 novembre, qui promet d'être extrêmement serrée.

M. Biden, dont le gouvernement s'est pour l'instant montré impuissant à obtenir un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas, a de nouveau exhorté les parties au conflit à y parvenir. Il a également mis solennellement en garde contre une "guerre généralisée" au Liban et assuré que la guerre de Vladimir Poutine contre l'Ukraine n'avait "pas atteint son objectif principal".

Le président des Etats-Unis a renoncé en juillet à briguer un second mandat et quittera donc la Maison Blanche en janvier prochain.

Beaucoup redoutent alors, en cas de victoire de l'ancien président républicain contre la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris, un violent virage isolationniste et protectionniste de la première puissance mondiale.

- "Irréversible" -

Pendant les quelques semaines qui lui restent, Joe Biden veut donc, comme le dit l'un de ses conseillers, assurer que les initiatives lancées sous son mandat, notamment à l'international, deviennent autant que possible "irréversibles".

"Lorsqu'il est arrivé au pouvoir il y a bientôt quatre ans, il a promis de rétablir l'autorité internationale de l'Amérique", a dit lundi la porte-parole du démocrate de 81 ans, Karine Jean-Pierre.

Depuis, a-t-elle énuméré, il a relancé les alliances des Etats-Unis en Asie, piloté la réponse internationale à l'invasion de l'Ukraine, consolidé l'Otan, investi à marche forcée pour tenter de tenir tête à la Chine...

Le directeur de communication de la Maison Blanche, Ben LaBolt, a lui évoqué dans un mémo le "sprint final" qu'il s'agissait de courir pour l'administration sortante jusqu'en janvier, afin de "poser des jalons pour l'avenir".

Reste que cette semaine à New York, Joe Biden, chantre du dialogue qui se targue d'un entregent diplomatique peu commun, est confronté brutalement aux limites de son influence.

- Liban -

Les débats à l'ONU promettent en effet d'être dominés par l'escalade au Liban, qu'aucun appel au calme américain ne semble pouvoir enrayer.

Le président américain avait pourtant martelé, depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qu'il ne voulait surtout pas que le conflit s'étende.

Un haut responsable américain juge lui qu'au contraire, toutes les convulsions internationales confortent l'approche multilatérale chère à Joe Biden.

"L'Ukraine, Gaza et le Soudan, tout cela souligne le besoin de ce type de coopération", a-t-il dit.

Kamala Harris n'a guère détaillé jusqu'ici ses projets en matière de politique étrangère.

Tout porte à croire toutefois qu'elle suivra, dans les grandes lignes, les mêmes orientations que Joe Biden.

Donald Trump a lui promis, en cas d'élection, de faire flamber les droits de douane sur les marchandises importées, notamment chinoises.

- Ukraine -

Il assure aussi - sans détails - pouvoir régler facilement les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.

Le républicain a aussi multiplié les messages peu amènes à l'intention des alliés de l'Otan.

Son discours résolument favorable à l'exploitation d'hydrocarbures fait craindre le pire aux partisans de la coopération internationale sur le climat.

Le week-end dernier, Joe Biden s'était déjà voulu rassurant avec les dirigeants japonais, australien et indien, qui avec les Etats-Unis composent le "Quad": ce format à quatre "est ici pour rester", "bien au-delà du mois de novembre".

Jeudi, il recevra le président ukrainien Volodymyr Zelensky, inquiet pour l'avenir du soutien américain à son pays.

Mais les dirigeants internationaux n'ont nulle intention d'insulter l'avenir.

Certains pourraient profiter de leur venue à l'Assemblée générale de l'ONU pour faire une visite de courtoisie aux candidats à la présidentielle, et en particulier à Donald Trump.

L'ancien président républicain a assuré qu'il verrait le Premier ministre indien Narendra Modi, tandis que Volodymyr Zelensky, qui rencontrera jeudi Kamala Harris, souhaite aussi s'entretenir avec lui.


Le président iranien dit vouloir des discussions avec l'Occident sur "l'agression" russe en Ukraine

Des manifestants brandissent le drapeau iranien et un drapeau palestinien alors qu'ils se rassemblent sur la place de la Palestine à Téhéran, le 14 avril 2024. (Photo AFP)
Des manifestants brandissent le drapeau iranien et un drapeau palestinien alors qu'ils se rassemblent sur la place de la Palestine à Téhéran, le 14 avril 2024. (Photo AFP)
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  • "Nous sommes prêts à nous asseoir avec les Européens et les Américains pour avoir un dialogue et des négociations. Nous n'avons jamais approuvé l'agression contre le territoire ukrainien", a-t-il déclaré lors d'une table-ronde.
  • Massoud Pezeshkian a assuré que l'Iran croit en la résolution du conflit en Ukraine "par le dialogue, pas par des morts".

Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian a assuré lundi vouloir discuter avec les Occidentaux au sujet de la guerre en Ukraine, niant fournir des armes à la Russie dont il a condamné "l'agression".

"Nous sommes prêts à nous asseoir avec les Européens et les Américains pour avoir un dialogue et des négociations. Nous n'avons jamais approuvé l'agression contre le territoire ukrainien", a-t-il déclaré lors d'une table-ronde avec des journalistes en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

Les gouvernements occidentaux accusent l'Iran de fournir des drones et des missiles à la Russie pour les besoins de sa guerre contre l'Ukraine, ce que Téhéran a toujours nié.

Les tensions se sont renforcées récemment après l'annonce de la France, du Royaume-Uni, de l'Allemagne et des Etats-Unis de nouvelles sanctions contre l'Iran en représailles à des livraisons de missiles.

Le président iranien a une nouvelle fois nié que son pays ait fourni des missiles.

L'Ukraine a menacé de rompre ses relations avec Téhéran en raison de ces missiles, qui selon des diplomates occidentaux pourraient permettre à la Russie de frapper plus loin en Ukraine.

Massoud Pezeshkian a assuré que l'Iran croit en la résolution du conflit en Ukraine "par le dialogue, pas par des morts".

"Les frontières de chaque pays doivent être respectées", a-t-il déclaré.


L'Iran a érigé un mur de 10 km à la frontière avec l'Afghanistan

Un combattant taliban monte la garde au poste frontière entre l'Afghanistan et l'Iran à Zaranj, en Afghanistan, le 18 février 2022. (AFP)
Un combattant taliban monte la garde au poste frontière entre l'Afghanistan et l'Iran à Zaranj, en Afghanistan, le 18 février 2022. (AFP)
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  • Le 9 septembre, le ministre de l'Intérieur, Eskandar Momeni, avait annoncé la fermeture "complète" des frontières, ajoutant que le pays n'était "plus capable d'accueillir un tel nombre d'immigrants afghans".
  • "En bloquant la frontière, nous voulons contrôler les entrées et sorties" du pays et "renforcer la sécurité dans les zones frontalières", a ajouté le général Nemati lundi.

TEHERAN : L'Iran a construit un mur de plus de 10 kilomètres de long à la frontière avec l'Afghanistan, principal point de passage des migrants afghans vers le pays, a annoncé lundi un chef de l'armée cité par un média local.

"Plus de 10 kilomètres de mur ont été construits à la frontière (avec l'Afghanistan) et 50 kilomètres supplémentaires sont prévus", a indiqué le commandant adjoint des forces terrestres de l'Armée, le général Nozar Nemati.

Le 9 septembre, le ministre de l'Intérieur, Eskandar Momeni, avait annoncé la fermeture "complète" des frontières, ajoutant que le pays n'était "plus capable d'accueillir un tel nombre d'immigrants afghans".

Depuis la prise de pouvoir par les talibans à Kaboul en 2021, le flux de migrants Afghans a augmenté vers l'Iran.

Selon les derniers chiffres du gouvernement publié en août, le pays accueille "plus de 2,7 millions de réfugiés afghans en situation régulière", soit "97% de tous les migrants légaux".

L'Iran n'a pas fourni le nombre total de migrants afghans sur son sol, mais un député, Abolfazl Torabi, a estimé récemment leur nombre "entre six et sept millions".

L'Iran partage avec l'Afghanistan une frontière de plus de 900 km.

"En bloquant la frontière, nous voulons contrôler les entrées et sorties" du pays et "renforcer la sécurité dans les zones frontalières", a ajouté le général Nemati lundi.

Les autorités ont augmenté la pression sur les réfugiés "illégaux" ces derniers mois et annoncent régulièrement des expulsions.

Le 13 septembre, le porte-parole de la Commission parlementaire de sécurité nationale, Ebrahim Rezaï, a annoncé que la police prévoyait d'"expulser dans un avenir proche plus de deux millions" de clandestins.