La plus haute autorité religieuse chiite d'Irak appelle à « stopper l'agression » sur le Liban

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Publié le Lundi 23 septembre 2024

La plus haute autorité religieuse chiite d'Irak appelle à « stopper l'agression » sur le Liban

  • L'ayatollah Ali Sistani appelle à "exercer tous les efforts possibles" pour mettre un terme à cette "agression barbare"
  • Il appelle aussi "les croyants" à "contribuer à alléger les souffrances" des Libanais et à "répondre à leurs besoins humanitaires"

BAGDAD: Le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse pour des millions de chiites d'Irak et du monde, a appelé lundi à "exercer tous les efforts possibles pour stopper l'agression barbare" contre le Liban, où le mouvement Hezbollah est la cible des bombardements d'Israël.

Evoquant dans un communiqué "les jours difficiles que traverse le peuple libanais, exposé de manière croissante à une agression brutale d'Israël", l'ayatollah Ali Sistani appelle à "exercer tous les efforts possibles" pour mettre un terme à cette "agression barbare et protéger le peuple libanais", selon un communiqué sur son site Internet.

Il appelle aussi "les croyants" à "contribuer à alléger les souffrances" des Libanais et à "répondre à leurs besoins humanitaires."

Les autorités irakiennes, dominées par des partis pro-Iran, entretiennent des liens étroits avec le Liban et le Hezbollah, mouvement chiite libanais également allié incontournable de Téhéran.

L'annonce intervient au moment où les affrontements entre le Hezbollah et Israël ont redoublé ces derniers jours, faisant craindre un conflit régional à grande échelle, alimenté par la guerre à Gaza.

L'armée israélienne a indiqué avoir ciblé rien que lundi plus de 300 sites du Hezbollah au Liban, où le mouvement islamiste tire des roquettes sur le territoire israélien en soutien au Hamas palestinien en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé que 50 personnes avaient été tuées lundi dans les frappes intensives israéliennes sur le sud du pays, le plus lourd bilan en près d'un an de violences.

Le grand ayatollah Ali Sistani, 94 ans, représente une personnalité centrale en Irak et pour des millions de fidèles chiites au delà des frontières du pays.

En mars 2021, il avait reçu le pape François à l'occasion d'une entrevue historique à Najaf, ville sainte du centre de l'Irak.

Face à la montée du groupe Etat islamique (EI) en 2014, il avait édicté une fatwa exhortant les Irakiens à prendre les armes pour lutter contre les jihadistes. C'est ainsi qu'était né le Hachd al-Chaabi, puissante coalition d'anciens paramilitaires, désormais intégrée aux forces régulières, alliée à Téhéran et jouissant d'un rôle politique incontournable.

tgg/vl

© Agence France-Presse


Les bombes israéliennes terrorisent le sud Liban: l’inquiétude gagne Beyrouth

De la fumée s'échappe d'un site visé par un bombardement israélien dans le village de Burj el-Shmali, au sud du Liban, le 23 septembre 2024. (Photo AFP)
De la fumée s'échappe d'un site visé par un bombardement israélien dans le village de Burj el-Shmali, au sud du Liban, le 23 septembre 2024. (Photo AFP)
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  • L'inquiétude a gagné la capitale, Beyrouth, jusque-là épargnée par le conflit entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, des habitants recevant des avertissements israéliens sur leurs portables et leurs lignes fixes.
  • "Les blessés arrivent sans arrêt. La situation est très difficile, je ne peux pas recenser les victimes, les blessés sont dans la rue", dit un employé de l'hôpital public de Tebnine, dans le sud du Liban.

Blessés arrivant en masse aux hôpitaux, habitants fuyant à la hâte: la terreur règne lundi dans le sud du Liban sur lequel l'aviation israélienne a lâché un tapis de bombes, faisant au moins 182 morts.

L'inquiétude a gagné la capitale, Beyrouth, jusque-là épargnée par le conflit entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, des habitants recevant des avertissements israéliens sur leurs portables et leurs lignes fixes.

"C'est une catastrophe, un massacre", affirme à l'AFP Jamal Badrane, un médecin de l'hôpital du Secours populaire à Nabatiyé, une ville du sud.

"Les frappes n'arrêtent pas, ils nous ont bombardés alors qu'on retirait des blessés" d'une autre zone du sud.

Le ministère de la Santé a annoncé que les raids incessants depuis le matin sur le sud du pays avaient fait 182 morts et plus de 700 blessés, le bilan le plus lourd en près d'un an de violences.

L'armée israélienne a de son côté indiqué avoir ciblé lundi plus de 300 sites du Hezbollah au Liban.

"Les blessés arrivent sans arrêt. La situation est très difficile, je ne peux pas recenser les victimes, les blessés sont dans la rue", dit un employé de l'hôpital public de Tebnine, dans le sud du Liban, qui n'a pas donné son nom.

- Embouteillages -

Les raids incessants ont poussé des centaines d'habitants du sud, qui jusque-là étaient demeurés chez eux malgré les bombardements quotidiens, à fuir.

Dans la ville côtière de Tyr, plus au sud, "des centaines de personnes sont arrivées" dans une école abritant des déplacés, a indiqué Bilal Kachmar, un responsable de l'organisme de gestion des catastrophes, d'autres "campent dans la rue".

"D'autres sont assis dans la rue et attendent" d'être logés, a-t-il ajouté.

Des centaines de voitures transportant des familles étaient coincées dans des embouteillages à Saïda, la grande ville du sud, selon des photographes de l'AFP.

Nazir Rida, un journaliste, a précipitamment quitté Beyrouth pour aller sous les bombes chercher sa famille, qui habite dans le village de Babiliyé.

"Personne ne s'attendait à cette escalade soudaine. Notre village était jusqu'à présent à l'abri des bombardements", dit-il à l'AFP, alors qu'il est pris dans l'embouteillage à Saïda.

"Je suis allé à mon travail à Beyrouth et j'ai laissé mes enfants dans le village, considéré plus sûr que la banlieue sud de Beyrouth".

Ce bastion du Hezbollah où il réside a été visé vendredi par une frappe meurtrière visant un chef militaire du Hezbollah, qui a fait 45 tués dont de nombreux civils.

Le ministre de l'Education, Abbas Halabi, a annoncé la fermeture des écoles mardi dans tout le pays.

"Les bombes sont tombées dans un quartier où se trouvent des écoles à Nabatiyé", dit Azraa Kanso, une institutrice de cette ville.

"Si les élèves venaient à l'école (..) cela aurait provoqué le chaos".

- Bâtiments évacués -

La panique a gagné la capitale où des habitants et des bureaux ont reçu des messages d'avertissement israéliens.

"J'ai reçu un message sur mon téléphone portable disant +si vous êtes dans un bâtiment où se trouve des armes du Hezbollah, éloignez-vous du village jusqu'à nouvel ordre", a déclaré à l'AFP Khaled, un habitant de la capitale qui n'a pas voulu donner son nom de famille.

Le même message, enregistré, est parvenu sur des lignes fixes à plusieurs bureaux, dont celui du ministre de l'Information Ziad Makary, situé dans une zone abritant plusieurs ministères dans la capitale.

"Le téléphone fixe a sonné (...) quand l'assistante du ministre a répondu, elle a entendu un message enregistré demandant (au personnel) d'évacuer le bâtiment sous peine de se retrouver sous les bombardements", a indiqué le bureau du ministre.

La radio officielle libanaise, située dans le même bâtiment, a reçu un message similaire et l'immeuble a été évacué, a constaté un photographe de l'AFP.

Un immeuble de bureau du quartier commerçant de Hamra a également été évacué après de tels messages.

Le ministre de l'Information a dénoncé une "guerre psychologique" d'Israël.

Des écoles et des crèches du centre de Beyrouth ont demandé aux parents de venir chercher leurs enfants en milieu de journée, selon des parents d'élèves.


Liban : Fermeture des écoles lundi et mardi dans les zones ciblées par Israël

De la fumée s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes dans le village libanais de Jibal el Botm, près de la frontière israélo-libanaise, le 23 septembre 2024. (Photo AFP)
De la fumée s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes dans le village libanais de Jibal el Botm, près de la frontière israélo-libanaise, le 23 septembre 2024. (Photo AFP)
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  • Le ministre de l'Education libanais, Abbas Halabi, a annoncé la fermeture des écoles lundi et mardi dans les zones ciblées par les frappes israéliennes,.

BEYROUTH : Le ministre de l'Education libanais, Abbas Halabi, a annoncé la fermeture des écoles lundi et mardi dans les zones ciblées par les frappes israéliennes, dans le sud et l'est du pays, et dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, le ministre a décrété "la fermeture des écoles publiques et privées" lundi et mardi dans le sud et l'est du pays, cible d'intenses frappes israéliennes, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, visée vendredi par un raid meurtrier, en raison "de la situation militaire et sécuritaire".

 


Les ministres saoudien et iranien des AE s'entretiennent à New York en marge de l'AGNU

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré, dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré, dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré, dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré, dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. (SPA)
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  • Les deux ministres ont discuté des relations et des moyens de les renforcer dans divers domaines
  •  Ils ont par ailleurs abordé les derniers événements dans la bande de Gaza

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré, dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

Les deux ministres ont discuté des relations et des moyens de les renforcer dans divers domaines, de l'importance de poursuivre la coordination et la consultation entre les deux pays pour suivre l'évolution de leurs relations, ainsi que des derniers événements dans la bande de Gaza.

Le représentant permanent de l'Arabie saoudite auprès des Nations unies, Abdelaziz al-Wasil, le directeur général du cabinet du ministre des Affaires étrangères, Abdelrahman al-Dawood, et le conseiller du ministre des Affaires étrangères, Mohammed Al-Yahya, ont également participé à la réunion.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com