Rencontre avec l'instigatrice de la première équipe de football féminin d'Arabie saoudite

Maram Al-Butairi s'est lancée dans l'entraînement lorsque sa fille, aujourd'hui âgée de 15 ans, a commencé à jouer au football. (fourni)
Maram Al-Butairi s'est lancée dans l'entraînement lorsque sa fille, aujourd'hui âgée de 15 ans, a commencé à jouer au football. (fourni)
Maram Al-Butairi s'est lancée dans l'entraînement lorsque sa fille, aujourd'hui âgée de 15 ans, a commencé à jouer au football. (fourni)
Maram Al-Butairi s'est lancée dans l'entraînement lorsque sa fille, aujourd'hui âgée de 15 ans, a commencé à jouer au football. (fourni)
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Publié le Dimanche 22 septembre 2024

Rencontre avec l'instigatrice de la première équipe de football féminin d'Arabie saoudite

  • Depuis sa création en 2006, le club pionnier Eastern Flames s'est hissé au plus haut niveau en Arabie saoudite et dans la région du Golfe
  • «Le football, comme tout autre sport d'équipe, vous inculque de nombreuses valeurs», dit Al-Butairi, fondatrice du club

DAMMAM: Maram al-Butairi incarne la grâce sous pression. Depuis 18 ans, elle est à la tête des Eastern Flames, le premier club de football féminin du Royaume, parfaitement rodé et toujours prêt à jouer.

Depuis sa création en 2006, ce club pionnier s'est hissé au plus haut niveau en Arabie saoudite et dans la région du Golfe, a déclaré Al-Butairi, aujourd'hui propriétaire et directrice générale du club, dans un entretien accordé à Arab News.

«J'ai quatre équipes: une première équipe, des équipes de jeunes et une équipe de futsal qui compte environ 64 joueuses, que je qualifierais de sœurs et de filles», a-t-elle déclaré.

Al-Butairi a été la première fille de sa famille, après une série de cousins masculins et elle est immédiatement devenue leur fierté et leur joie. C'est la signification de mon prénom, «Maram». En fait, c'est «ton objectif», la chose que tu veux vraiment. On dit que c'est ton Maram.

Jeune fille, elle adorait le football. Elle était d'ailleurs douée pour ce sport, jouant avec ses cousins et les battant. Sa mère, une athlète qui a grandi au Koweït, se décrit elle-même comme une «passionnée de football».

Très vite, Al-Butairi a trouvé sa propre Maram.

«Le football, comme tout autre sport d'équipe, vous inculque de nombreuses valeurs. Les valeurs qui me tiennent le plus à cœur et que je peux enseigner à mes enfants, c'est la méthode Montessori, qui consiste à mettre l'accent sur la loyauté et la gestion du temps, parce qu'ils ont besoin de gérer leur temps», a-t-elle déclaré.

Après son mariage, Al-Butairi s'est installée aux États-Unis et a étudié la finance dans une université privée, où elle a découvert qu'un certain nombre d'étudiants bénéficiaient de bourses d'athlétisme.

Cela l'a incitée à réfléchir.

«Pourquoi n'y a-t-il pas de bourses pour les athlètes en Arabie saoudite?» J'étais là parce que le gouvernement me soutenait, mais je me suis demandé ce qui se passerait si j'avais des enfants et que le gouvernement ne me soutenait plus.

En 2006, elle a fondé Eastern Flames, du nom de la province de l'Est, où elle a grandi. Elle a commencé à entraîner sa fille, aujourd'hui âgée de 15 ans, lorsqu'elle a commencé à jouer au football.

Pendant la pandémie mondiale, Al-Butairi a repris ses études et obtenu une maîtrise en administration des affaires.

Aujourd'hui, elle utilise ses connaissances commerciales pour aider les jeunes joueuses à s'engager sur la voie de la réussite.

En leur offrant un salaire décent dans leurs contrats, elle tente de leur fournir une voie pratique vers l'indépendance financière, ainsi que des options de carrière viables une fois qu'elles auront quitté le sport.

Sur ses plateformes, elle souligne que le sport permet aux enfants de développer des «compétences non techniques», comme apprendre à écouter leur corps, à se souvenir de bien manger, à être attentifs à leurs coéquipiers et à exceller dans la gestion du temps.

Les joueurs apprennent également à accepter la défaite et à rebondir après une chute ou un revers mineur.

En 2024, le Royaume offre à la jeunesse du pays la possibilité d'explorer tout le potentiel de ce sport. Et Al-Butairi est là pour ça.

«Il faut savoir que je suis une femme d'affaires qui a décidé d'investir dans le sport il y a longtemps et qui a dépensé plus de 3 millions de riyals saoudiens (800 200 dollars; 1 dollar = 0,90 euro) l'année dernière pour m'assurer de pouvoir rivaliser avec les grands clubs. Ce n'est pas seulement une passion, j'investis dans la vision de l'Arabie saoudite», a-t-elle déclaré.

Arab News a récemment assisté à un match amical entre deux équipes à Dammam. Avant le match, Faisal, le fils d'Al-Butairi âgé de 13 ans, observait la rencontre.

«Il ne joue pas dans mon club parce qu'il est réservé aux femmes, mais il est là pour me soutenir», a déclaré sa mère, tandis que le garçon souriait.

«Je suis fier de ma mère. Ce qu’elle fait est différent», a-t-il déclaré à Arab News.

Tout en encourageant les joueuses des Eastern Flames, Al-Butairi passait également son temps sur la ligne de touche à noter des commentaires dans un petit carnet qu'elle échangeait plus tard avec l'entraîneur.

Sa vraie joie, dit-elle, était de voir les joueuses exceller à la fois sur le terrain et en dehors de celui-ci. Elle ne se préoccupe pas de savoir si certaines d'entre elles vont continuer à pratiquer ce sport de manière professionnelle. Elle voulait plutôt s'assurer que tout le monde – spectateurs, entraîneurs, joueuses, joueuses potentielles et quiconque regarde sur son écran Snapchat – passait un bon moment.

«C'est là que réside la différence entre le football masculin et le football féminin», a-t-elle déclaré.

Le football féminin a pour priorité de donner à chacune une chance de jouer et il ne s'agit pas d'imposer des barrières ou de se concentrer sur le score final, mais plutôt de veiller à ce que chacune donne le meilleur d'elle-même, a-t-elle ajouté.

L'enthousiasme d'Al-Butairi était évident lorsqu'elle a bu de l'eau infusée à la noix de coco et qu'elle a félicité toutes celles qui l'entouraient, des joueuses des Eastern Flames à l'équipe adverse.

«J'adore tout ça. Le football est amusant», dit-elle en riant.

«Le club Eastern Flames a été créé en 2006, il y a donc 18 ans. Il est donc plus vieux que mes enfants. C'est mon troisième bébé», conclut-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’impact de l’Alzheimer sur les proches : Témoignage

Une patiente atteinte d'Alzheimer est hospitalisée dans une unité de soin du groupe hospitalier Broca, le 21 septembre 2005 à Paris, lors de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Incurable, cette maladie neuro-dégénérative touche 25 millions de personnes dans le monde, un chiffre qui pourrait monter à 14 millions d'ici 2050. (Photo AFP)
Une patiente atteinte d'Alzheimer est hospitalisée dans une unité de soin du groupe hospitalier Broca, le 21 septembre 2005 à Paris, lors de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Incurable, cette maladie neuro-dégénérative touche 25 millions de personnes dans le monde, un chiffre qui pourrait monter à 14 millions d'ici 2050. (Photo AFP)
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  • Les symptômes sont différents en fonction des personnes. C’est d’ailleurs pourquoi ils sont difficiles à prédire, tout comme leur ordre d’apparition et la vitesse de leur évolution.
  • J’ai vécu ces moments d’une manière très douloureuse parce que à chaque fois que je rendais visite à ma mère, je remarquais que son état se détériorait de plus en plus.

RIYAD : Le 21 septembre marque chaque année la Journée Mondiale de l’Alzheimer (JMA). Une date importante pour les malades mais aussi pour les médecins, chercheurs et organismes de santé car elle permet de mettre en lumière ces troubles de la mémoire et de mieux les comprendre et les prévenir.

L’Alzheimer est une maladie neurodégénérative chronique caractérisée par une atteinte progressive et irréversible du cerveau. Elle se traduit par la perte des cellules nerveuses, par des troubles de la mémoire, de l'exécution de gestes simples de la vie courante, de l'expression orale ou écrite, de l'orientation dans le temps et l'espace.

Les symptômes sont différents en fonction des personnes. C’est d’ailleurs pourquoi ils sont difficiles à prédire, tout comme leur ordre d’apparition et la vitesse de leur évolution.

Au début, elle est très peu ou pas visible et ce n'est qu'après des mois, voire des années que surviennent les premiers troubles apparents. Elle entraîne de ce fait des troubles variés chez les patients ; ces troubles peuvent, chez une même personne, se modifier avec le temps, mais l'évolution est irréversible.

Globalement, les fonctions cérébrales déclinent peu à peu. La maladie d'Alzheimer aboutit progressivement à une perte d'autonomie partielle voire totale. Elle survient le plus souvent après 65 ans. 

La maladie d’Alzheimer dans le monde. 58 millions de personnes vivent avec une maladie d’Alzheimer et maladies apparentées dans le monde en 2019 d’après Alzheimer ’s Disease International et 139 millions le seront à l’horizon 2050.

Toujours d’après la même source, en 2019, la démence a été responsable de 1,6 million de décès dans le monde. Elle constitue donc la 7ème cause de décès. Près de la moitié d’entre eux sont survenus dans des pays à revenu élevé. Les femmes représentaient environ 65 % de l’ensemble de ces décès.

d’après Alzheimer ’s Disease International  (2019)
d’après Alzheimer ’s Disease International (2019)

Selon la même source, 75 % des cas de démence sont potentiellement non diagnostiqués, représentant 41 millions de personnes. Le nombre de nouveaux cas annuels dans le monde serait proche de 10 millions.

Cette maladie a un impact profond, non seulement sur les personnes qui reçoivent le diagnostic, mais également sur leurs proches. Lorsqu’un parent reçoit un diagnostic de la maladie d’Alzheimer, les membres de la famille doivent assumer des responsabilités différentes et dans beaucoup de cas, elles peuvent devenir contraignantes. 

Vivre aux côtés d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée engendre assurément de gros changements. En vérité, Cela change tout !   

Témoignage. Arab news en français a recueilli le témoignage d’Amina H, une jeune femme dont la maman est décédée des suites de cette maladie. Elle a évoqué avec nous des moments très durs, très émouvants que cette famille a vécus pendant de longues années.

Amina N. H a confié : « Je savais que ma mère était malade car très souvent elle faisait des chutes, elle perdait l’équilibre. Un jour, elle a fait une fracture du col du fémur et elle s’est retrouvée alitée pendant plusieurs semaines. En réalité, j’ai appris que ma maman était atteinte de cette maladie par le bais d’une amie intime à la famille lors d’une communication téléphonique.

En posant la question à mon père et à ma grande sœur, ils me répondirent qu’ils ne savaient comment nous annoncer à nous tous cette triste nouvelle. Je pense qu’eux aussi, ils avaient besoin de reprendre leurs esprits. 

En réalité, je suis restée hébétée par la nouvelle. J’y ai pensé pendant quelques jours puis je me suis mise à lire concernant cette maladie et j’ai compris ça allait être long et surtout très difficile. » 

J’ai vécu ces moments d’une manière très douloureuse parce que à chaque fois que je rendais visite à ma mère, je remarquais que son état se détériorait de plus en plus. Au début, elle se souvenait de nos noms et de ceux de ses petits-enfants mais au fur et à mesure, elle a commencé à oublier certains d’entre nous, et plus particulièrement ceux qui n’habitaient pas avec elle. Elle se rappelait de mon père, de ma grande sœur et de mon neveu. » a-t-elle ajouté     

Par contre, elle se souvenait d’une manière nette et avec beaucoup de détails d’évènements lointains, qui remontent à sa jeunesse, à sa famille plus particulièrement, aux amis intimes et à nous tous, surtout lorsque nous étions encore des enfants. 

J’aimais beaucoup quand elle me demandait des nouvelles de mes enfants mais ce qui m’a le plus marquée, c’est que je n’ai jamais révélé à ma mère que j’avais divorcé mais elle a su le jour où elle a appris que j’allais me remarier.

Le lendemain, elle m’a posé toutes les questions qu’une mère peut poser à ses enfants et surtout à fille notamment, est-ce qu’il voit les voit les enfants ? Est-ce qu’il les appelle ? Est-ce qu’il envoie leur pension alimentaire ? Ce jour-là, j’ai été très impressionnée par ce moment de lucidité retrouvée parce qu’elle m’a posée toutes les questions nécessaires. » a-t-elle confié

Au sein de la famille, c’est complexe et difficile d’en parler. Nous l’avons tous vécu différemment mais chacun de nous avait sa propre douleur et nous exprimions notre peine en restant unis malgré nos différences et la cruauté de cette maladie. Comme le dit mon père, nous formons une équipe exceptionnelle.  

 L'Arabie saoudite se situe en bonne position dans la lutte contre la démence, mais les spécialistes affirment qu'il reste encore beaucoup à faire. (Getty Images)
L'Arabie saoudite se situe en bonne position dans la lutte contre la démence, mais les spécialistes affirment qu'il reste encore beaucoup à faire. (Getty Images)

Je dois reconnaitre une chose. Mon père et ma grande sœur Lynda se sont occupé d’elle parfaitement. Ils se sont dévoués pour elle. Pour mon père, c’était son devoir d’époux car il était certain qu’elle aurait fait autant pour lui.

Papa et Lynda lui faisaient prendre sa douche, prenaient en charge sa toilette quotidienne, son régime alimentaire, lui faisaient prendre ses repas, ses soins médicaux, son traitement, sa rééducation. Comme le dit Bachir H, nous formons une équipe exceptionnelle.   

Et nous qui étions loin, nous intervenions pendant le weekend, les jours fériés, les vacances, lorsque l’un d’eux avaient des obligations, lorsqu’ils avaient besoin de respirer, de prendre du recul, de prendre en charge les affaires administratives, de voir un médecin.

Vivre quotidiennement avec un proche atteint de cette maladie bouleverse la vie des proches d’une manière radicale et brutale. »

Mon père et ma sœur ont beaucoup souffert car ils étaient présents tous les jours, leur vie a totalement basculé et entre nous, c’était difficile car nous ressentions chacun à sa façon de la culpabilité, de la perte, de la colère, le deuil.

Nous avons tous pleuré notre maman vivante. Elle s’éteignait sous nos yeux sans que l’on puisse y remédier, malheureusement pour nous tous car mise à part cette maladie elle ne souffrait d’aucune maladie chronique, elle avait selon son médecin traitant le cœur d’une jeune fille de 17 ans. » nous a-t-elle livré

Le conseil que je peux donner aux familles dont un membre souffre de cette maladie, c’est de leur donner beaucoup d’attention, beaucoup d’affection, ils adorent d’ailleurs les câlins et être patient parce que voir sa propre maman partir vivante, c’est une épreuve car nous affrontons tout simplement une maladie qui reste encore inguérissable.

Il est indispensable que ces familles puissent être soutenues, aidées, qu’elles puissent bénéficier de la présence de personnes formées qui interviennent dans la vie de la famille, afin d’aider les membres de la famille pendant heures pour que les proches aient le temps de souffler, de respirer, de vaguer à leurs occupations. Il est aussi fondamental que les membres de la famille doivent maintenir une communication afin qu’ils ne sentent pas isolés ou abandonnés » a conclu Amina.

 


Le jour que l'Arabie saoudite n'oubliera jamais: la victoire sur l'Argentine

L'Arabie saoudite a surpris l'Argentine de Lionel Messi en battant les doubles vainqueurs 2-1 dans l'une des plus grandes surprises de l'histoire de la Coupe du monde. (AN Photo/Basheer Saleh)
L'Arabie saoudite a surpris l'Argentine de Lionel Messi en battant les doubles vainqueurs 2-1 dans l'une des plus grandes surprises de l'histoire de la Coupe du monde. (AN Photo/Basheer Saleh)
Des supporters de l'Arabie saoudite applaudissent pendant le match de football du groupe C de la Coupe du monde 2022 du Qatar entre l'Argentine et l'Arabie saoudite au stade de Lusail, au nord de Doha, le 22 novembre 2022. (Photo Glyn KIRK / AFP)
Des supporters de l'Arabie saoudite applaudissent pendant le match de football du groupe C de la Coupe du monde 2022 du Qatar entre l'Argentine et l'Arabie saoudite au stade de Lusail, au nord de Doha, le 22 novembre 2022. (Photo Glyn KIRK / AFP)
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  • Pour l'équipe saoudienne, la victoire sur l'Argentine n'était pas simplement une victoire; c'était un moment décisif qui a transcendé le domaine du sport et est devenu un symbole de fierté nationale
  • La victoire a été célébrée non seulement comme un exploit footballistique, mais aussi comme un moment d'unification du pays

RIYAD: Le 22 novembre 2022, le stade Lusail au Qatar a été le témoin d'un moment extraordinaire qui restera à jamais gravé dans les annales de l'histoire de la Coupe du monde. 

Dans ce qui est largement considéré comme l'une des plus grandes surprises de l'histoire du tournoi, l'Arabie saoudite, une nation aux attentes modestes en matière de Coupe du monde, a réalisé une performance qui a provoqué une onde de choc dans le monde du football en battant l'Argentine 2 à 1. 

Pour l'équipe saoudienne, la victoire sur l'Argentine n'était pas simplement une victoire; c'était un moment décisif qui a transcendé le domaine du sport et est devenu un symbole de fierté nationale et de persévérance. 

Pour saisir l'ampleur de cet exploit, il faut se replacer dans le contexte. L'Argentine, emmenée par le maestro Lionel Messi, est entrée dans le tournoi comme l'une des favorites, avec une équipe pleine de talent et d'expérience. L'équipe argentine avait récemment remporté la Copa América en 2021, signe d'un retour à ses performances footballistiques traditionnelles. 

À l'inverse, l'équipe nationale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de “Faucons verts”, était considérée comme un outsider. Avec un effectif comprenant plusieurs joueurs évoluant dans des ligues locales, on s'attendait à ce qu'elle soit écrasée par les géants sud-américains. Pourtant, c'est cette même attente qui a peut-être alimenté la détermination et l'acuité tactique de l'Arabie saoudite. 

Le match a commencé par une domination de l'Argentine dès le début. Messi, toujours le catalyseur de son équipe, a orchestré les attaques avec son flair habituel. Le premier but, marqué par Messi lui-même à la 10e minute, a semblé confirmer les prédictions d'avant-match. Le stade, rempli d'un mélange de fans locaux et de spectateurs internationaux, était animé par la conviction que l'Argentine continuerait à dominer tout au long du match.

Cependant, la réponse de l'Arabie saoudite a été tout simplement remarquable. L'équipe, dirigée par Hervé Renard, un entraîneur français réputé pour son expertise tactique et ses succès passés avec des équipes défavorisées, a fait preuve d'une détermination inébranlable. Leur ligne défensive, méticuleusement organisée, a utilisé un piège à hors-jeu astucieux qui a permis de refuser trois buts de Messi et de Lautaro Martinez. Les ajustements tactiques de Renard étaient évidents lorsque l'Arabie saoudite passait à la vitesse supérieure, pressant plus haut sur le terrain et exploitant les failles de la défense argentine. 

Le tournant du match est intervenu à la 48e minute. Le Saoudien Saleh Al-Shehri, qui avait été une menace constante pour la défense argentine, a reçu une passe bien placée et a battu le gardien argentin Emiliano Martinez. Ce but a déclenché une vague de jubilation parmi les supporters saoudiens et a ouvert la voie à une deuxième mi-temps inoubliable. 

Le drame se poursuit. Cinq minutes seulement après l'égalisation d'Al-Shehri, l'Arabie saoudite prenait l'avantage grâce à une frappe stupéfiante de Salem Al-Dawsari. Le but, une brillante démonstration de précision et de sang-froid, a laissé la défense argentine stupéfaite. Le stade Lusail résonnait de l'extase des fans saoudiens, qui osaient croire que leur équipe pouvait réaliser un exploit historique. 

L'Argentine, déconcertée par la tournure des événements, s'est lancée dans un assaut incessant à la recherche d'un but égalisateur. Messi et ses coéquipiers ont mis à l'épreuve le gardien saoudien Mohammed Al-Owais avec une série de tirs puissants et de passes complexes, mais le portier saoudien était dans une forme sublime. La performance d'Al-Owais a été la pierre angulaire de la victoire, car il a réalisé des arrêts cruciaux qui ont préservé l'avance de son équipe. 

Au coup de sifflet final, le stade a explosé dans une cacophonie d'acclamations et d'incrédulité. L'Arabie saoudite avait remporté une victoire 2-1 sur l'une des équipes les plus décorées de l'histoire du football. Pour les Faucons verts, il s'agissait de bien plus qu'une simple victoire; c'était un témoignage de leur courage, de leur résilience et de leur capacité à croire en l'avenir. 

Au lendemain de ce match historique, l'Arabie saoudite a connu un élan de fierté nationale. La victoire a été célébrée non seulement comme un exploit footballistique, mais aussi comme un moment d'unification du pays. Elle a inspiré une génération de jeunes footballeurs et démontré que même les défis les plus redoutables pouvaient être relevés avec dévouement et détermination.

Pour l'Argentine, cette défaite a été un rappel brutal de l'imprévisibilité du football. Bien qu'elle ait finalement atteint la finale de la Coupe du monde, dont elle est sortie victorieuse, la défaite contre l'Arabie saoudite a été un épisode brutal de sa campagne. Elle a mis en évidence la nature volatile de ce sport, où même les équipes les plus favorisées peuvent trébucher face à des outsiders.

Alors que le parcours de la Coupe du monde se poursuivait, le triomphe de l'Arabie saoudite sur l'Argentine est resté un moment fort et extatique, symbolisant l'essence même du beau jeu: la possibilité de réaliser des miracles et la joie de vaincre l'adversité. Pour le football saoudien, ce match n'était pas une simple note de bas de page historique, mais un moment d'une profonde signification, gravé à jamais dans le cœur de son peuple.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le Royaume est l'avenir du football, déclare la légende mondiale Yaya Touré

L'ancien joueur de Manchester City et de Barcelone Yaya Toure, qui a rejoint l'entraîneur des Green Falcons Robert Mancini en 2023. (Photo : Abdulrahman Bin Shalhoub)
L'ancien joueur de Manchester City et de Barcelone Yaya Toure, qui a rejoint l'entraîneur des Green Falcons Robert Mancini en 2023. (Photo : Abdulrahman Bin Shalhoub)
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  • Lorsqu'on lui demande comment il imagine la Coupe du monde dans 10 ans, Touré n'a qu'un seul mot sur les lèvres: «Futuriste»
  • «Les gens... qui assisteront à la coupe seront surpris et émerveillés par ce que le prince héritier (Mohammed ben Salmane) et le gouvernement ont essayé de mettre en place», a-t-il déclaré

RIYAD: Les gens seront «surpris et émerveillés» par l'ampleur et l'ambition de la candidature du Royaume à la Coupe du monde de la FIFA 2034, selon le directeur associé de l'équipe nationale saoudienne.

L'ancien joueur de Manchester City et de Barcelone, Yaya Touré, qui a rejoint le sélectionneur des Faucons verts Robert Mancini en 2023, s'est entretenu avec Arab News au sujet de la candidature de l'Arabie saoudite à la Coupe du monde.

Lorsqu'on lui a demandé comment il imaginait la Coupe du monde dans 10 ans, Touré n'avait qu'un seul mot sur les lèvres: «Futuriste».

«Les gens... qui assisteront au championnat dans cette partie du monde seront surpris et émerveillés par ce que le prince héritier (Mohammed ben Salmane) et le gouvernement ont essayé de mettre en place», a-t-il déclaré.

M. Touré a ajouté que «la coupe de 2034 sera très animée. Pourquoi est-ce que je dis cela? Parce qu'elle sera organisée en Arabie saoudite».

Le footballeur britanno-ivoirien met à profit tout ce qu'il a appris au cours de son illustre carrière qui s'étend sur plusieurs décennies. Il apporte ainsi son expertise sur les terrains de football saoudiens.

«J'étais un grand rêveur», a déclaré M. Touré. «Le football m'a tout donné.»

Selon lui, dans les années 1990 et au début des années 2000, l'équipe nationale de football d'Arabie saoudite a obtenu de bons résultats en Coupe du monde avant d'entrer dans une période de déclin.

Aujourd'hui, après les efforts remarquables déployés lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, notamment la défaite capitale de l'Argentine, vainqueur final du tournoi, lors d'un match de groupe, le football saoudien vise plus haut que jamais.

«La différence entre les clubs dans lesquels j'ai travaillé auparavant et l'Arabie saoudite, c'est que le gouvernement et le peuple veulent améliorer le sport en faisant venir des superstars, des entraîneurs de haut niveau, en changeant les installations, les infrastructures et en ciblant ce qui est le plus important: l'avenir, les jeunes. C'est ce qui m'a poussé à venir ici.»

M. Touré a déclaré que les jeunes joueurs saoudiens, tels que Saoud Abdelhamid, qui a récemment rejoint le club de Serie A Roma, l'un des plus grands clubs d'Italie, et Faisal al-Ghamdi, actuellement engagé auprès du club belge de Beerschot, sont de parfaits exemples de ce qui se passe lorsqu'un objectif est fixé et que les joueurs relèvent le défi.

La carrière professionnelle de Touré a débuté en 1996, à l'âge de 12 ans, lorsqu'il a rejoint le club ivoirien de l'ASEC Mimosas.

Footballeur primé qui a participé trois fois à la Coupe du monde et six fois à la Coupe d'Afrique des nations, et qui a été élu footballeur africain de l'année pendant quatre années consécutives, Touré a entamé sa carrière d'entraîneur avec le club de première division ukrainienne Olimpik Donetsk en 2021.

Après de brèves périodes en Premier League russe et comme entraîneur des jeunes à la Tottenham Hotspur Academy de Londres, il est passé au club belge du Standard Leige avant de rejoindre l'équipe nationale de football d'Arabie saoudite, une équipe qui, selon lui, reflète la vision du pays pour l'avenir.

«Si vous voulez vous améliorer, si vous voulez progressivement devenir l'un des meilleurs, vous devez vous entourer de personnes de haut niveau qui veulent également évoluer.»

L'Arabie saoudite est depuis longtemps une nation passionnée de football – des enfants qui organisent leurs propres «ligues» dans les rues aux entreprises qui accordent des jours de congé pour regarder les tournois saoudiens.

Aujourd'hui, avec les grandes stars internationales qui jouent pour la Saudi Pro League, l'attention du monde entier est tournée vers le Royaume, dans l'attente de son prochain match.

«Dans quelques années, le royaume deviendra le pays du football, c'est certain.»

Le directeur associé a souligné l'ambition de l'Arabie saoudite de développer rapidement ses prouesses footballistiques et, à terme, de surpasser les grandes nations européennes.

«Les gens doivent comprendre que l'Arabie saoudite arrive à grands pas», a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com