Le Hezbollah promet une riposte «terrible» après avoir reçu un coup « sans précédent »

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Publié le Vendredi 20 septembre 2024

Le Hezbollah promet une riposte «terrible» après avoir reçu un coup « sans précédent »

  • Le chef du Hezbollah a reconnu jeudi que la formation pro-iranienne avait reçu un coup "sans précédent", après les explosions meurtrières de ses appareils de transmission au Liban
  • Dans un discours télévisé, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête interne sur les explosions de bipeurs et de talkies-walkies qui ont fait mardi et mercredi 37 morts et près de 3.000 blessés dans ses rangs

BEYROUTH: Le chef du Hezbollah a reconnu jeudi que la formation pro-iranienne avait reçu un coup "sans précédent", après les explosions meurtrières de ses appareils de transmission au Liban, promettant une "terrible" riposte à cette attaque spectaculaire attribuée à Israël.

L'armée israélienne a de son côté poursuivi ses raids aériens dans le sud du Liban, disant avoir visé notamment des systèmes lance-roquettes du Hezbollah "prêts à être utilisés immédiatement pour tirer sur le territoire israélien".

Au total, elle a affirmé avoir frappé jeudi "environ 100 lanceurs" et d'autres infrastructures "représentant environ 1.000 canons".

Dans un discours télévisé, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête interne sur les explosions de bipeurs et de talkies-walkies qui ont fait mardi et mercredi 37 morts et près de 3.000 blessés dans ses rangs, exacerbant les craintes d'une guerre à grande échelle au Proche-Orient.

Israël va recevoir "un terrible châtiment", a-t-il prévenu.

Israël n'a pas commenté cette attaque survenue juste après qu'il a annoncé étendre ses objectifs de guerre à Gaza contre le Hamas palestinien jusqu'à la frontière avec le Liban pour permettre le retour chez eux des habitants du nord du pays. Ces derniers ont été déplacés par les affrontements transfrontaliers, quasi-quotidiens depuis octobre entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

"Vous ne pourrez pas ramener les habitants du nord" chez eux, a rétorqué Hassan Nasrallah aux dirigeants israéliens.

"Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza", a-t-il martelé. Le Hamas s'est dit "très reconnaissant" de ce soutien.

Le Hezbollah a revendiqué depuis jeudi matin au moins 17 attaques contre 14 positions militaires israéliennes.

Bipeurs interdits

Les opérations militaires contre le mouvement islamiste libanais "vont continuer", a affirmé jeudi soir le ministre de la Défense, Yoav Gallant, alors que l'armée a annoncé la mort de deux soldats israéliens "tombés au combat" dans le nord du pays.

Selon l'agence de presse officielle libanaise Ani, un  "drone hostile" a survolé jeudi soit plusieurs zones du sud du Liban, diffusant par hauts-parleurs des "discours incitatifs" contre le chef du Hezbollah et l'accusant de "causer une destruction totale".

Mardi, des explosions simultanées de bipeurs, un système de radiomessagerie utilisé par le Hezbollah, se sont produites dans ses bastions en banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban, faisant douze morts et des centaines de blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

Le lendemain, une deuxième vague d'explosions visant cette fois des talkies-walkies a fait 25 morts, selon le ministère, portant à 37 morts et 2.931 blessés le nombre de victimes sur deux jours.

Dans ce contexte extrêmement tendu, la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines a annoncé jeudi prolonger jusqu'à la fin de l'année la suspension de sa desserte entre New York et Tel-Aviv. American Airlines avait déjà indiqué qu'il ne l'assurerait plus jusqu'à fin mars 2025 et United Airlines l'a suspendue sine die.

Les compagnies Lufthansa et Air France ont elles aussi annoncé jeudi prolonger la suspension de leurs vols pour Tel-Aviv et Beyrouth.

Qatar Airways a de son côté annoncé, avec effet immédiat, interdire jusqu'à nouvel ordre aux passagers au départ de l'aéroport de Beyrouth de transporter des bipeurs et talkies-walkies, conformément aux directives de l'Aviation civile au Liban.

Plainte à l'ONU

Le ministre israélien de la Défense a annoncé mercredi que le "centre de gravité" de la guerre se déplaçait "vers le nord". Les principaux objectifs affichés jusqu'à présent étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.

"Nous menons nos tâches simultanément", a souligné M. Gallant.

Selon un responsable libanais de la sécurité, "les appareils (de transmission du Hezbollah) étaient préprogrammés pour exploser".

Une enquête préliminaire des autorités libanaises montre que les appareils ont été piégés avant d'entrer dans le pays, selon une lettre de la mission libanaise à l'ONU vue jeudi par l'AFP.

Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a annoncé le dépôt d'une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU suite à "l'agression cyberterroriste israélienne qui constitue un crime de guerre".

La Turquie a accusé "Israël d'étendre la guerre au Liban", l'ONU et Washington ont mis en garde contre une "escalade" tandis que Londres a exprimé sa "profonde préoccupation".

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont promis "une réponse écrasante du front de la résistance", qui regroupe des formations armées de la région hostiles à Israël.

Le président américain Joe Biden pense néanmoins "faisable" une résolution diplomatique du conflit entre Israël et le Hezbollah: c'est "la meilleure option", a déclaré jeudi la porte-parole de la Maison Blanche.

Dans la soirée, le président français Emmanuel Macron a adressé un message vidéo aux Libanais, leur assurant qu'un "chemin diplomatique existe".

Pendant ce temps, les frappes se poursuivent à Gaza, assiégée et plongée dans une crise humanitaire majeure.

Le conflit a éclaté le 7 octobre 2023, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées pendant l'attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.

Plus de 41.272 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.