L'épave d'un navire français, coulé en 1856, retrouvée au fond de l'Atlantique nord

Cette image fournie par Atlantic Wreck Salvage montre une partie du cylindre du moteur du Lyonnais sur le fond de l'océan Atlantique, à environ 320 kilomètres de New Bedford (Massachusetts), dans une zone connue sous le nom de Georges Bank, le 24 août 2024. ( Photo AFP)
Cette image fournie par Atlantic Wreck Salvage montre une partie du cylindre du moteur du Lyonnais sur le fond de l'océan Atlantique, à environ 320 kilomètres de New Bedford (Massachusetts), dans une zone connue sous le nom de Georges Bank, le 24 août 2024. ( Photo AFP)
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Publié le Jeudi 12 septembre 2024

L'épave d'un navire français, coulé en 1856, retrouvée au fond de l'Atlantique nord

  • Le Lyonnais, un bijou technique pour l'époque construit en 1855, voguait vers la France début novembre 1856 de retour d'un voyage inaugural du Havre à New York, a relaté à l'AFP Jennifer Sellitti de l'association Atlantic Wreck Salvage.
  • "Les années 1850 marquent le début du passage de la voile à la vapeur" et "la France cherche alors à monter une première ligne transatlantique", a expliqué Jennifer Sellitti.

WASHINGTON : Une équipe américaine de plongeurs et chercheurs d'épaves a découvert au fond de l'Atlantique nord les restes d'un navire à vapeur français coulé en 1856 après une collision avec un bateau à voile américain, une catastrophe oubliée qui avait fait 114 morts.

Le Lyonnais, un bijou technique pour l'époque construit en 1855, voguait vers la France début novembre 1856 de retour d'un voyage inaugural du Havre à New York, a relaté à l'AFP Jennifer Sellitti de l'association Atlantic Wreck Salvage.

Des plongeurs du groupe D/V Tenacious ont retrouvé l'épave en août après deux décennies de recherches, a-t-elle ajouté.

Le bâtiment, dont la coque était en fer, a été formellement identifié au fond de l'océan à 200 miles (320 kilomètres) au large de New Bedford sur la côte du Massachusetts (nord-est), dans une région appelée Georges Bank.

L'association de Mme Sellitti n'a pas dit où, très précisément, se trouve Le Lyonnais.

"Il n'est évidemment pas dans l'état dans lequel il était (lorsqu'il naviguait). Il est vraiment en morceaux", a reconnu la responsable dans un entretien téléphonique.

- Epaves ensevelies -

Car "l'Atlantique nord est un endroit très hostile pour une épave de navire (à cause) des tempêtes, des marées (...) et des sables mouvants qui ensevelissent complètement les épaves".

C'est grâce aux dimensions d'un cylindre du moteur qu'on a pu identifier formellement Le Lyonnais, a certifié Mme Sellitti.

Le navire, qui fonctionnait à voile et à vapeur, était sorti en 1855 d'un chantier maritime anglais, Laird & Sons, qui l'avait construit pour la société française Compagnie Franco-Américaine.

Il s'agissait pour la France de développer le transport transatlantique de passagers, de courriers et de marchandises.

"Les années 1850 marquent le début du passage de la voile à la vapeur" et "la France cherche alors à monter une première ligne transatlantique", a expliqué Jennifer Sellitti.

Le Lyonnais, après avoir traversé du Havre à New York avec du fret et du courrier, retournait vers le grand port de Normandie avec ses premiers passagers, la plupart des Français.

Mais le soir du 2 novembre 1856, le navire transportant 132 passagers et membres d'équipage entre en collision avec le bateau à voile américain, l'Adriatic, qui navigue entre les côtes des Etats du Maine (nord-est) et de Géorgie (sud-est).

- "Collision inévitable" -

Jonathan Durham, le capitaine de l'Adriatic, avait témoigné après la catastrophe, cité dans le New York Times du 19 novembre 1856: vers 23H00, par une nuit étoilée mais "brumeuse", Le Lyonnais avait "subitement changé de trajectoire rendant une collision inévitable".

Sérieusement accidenté, l'Adriatic avait poursuivi sa route, le capitaine Durham parvenant à rallier deux jours plus tard le port de Gloucester, dans le Massachusetts.

La navire français aurait, selon ce capitaine Durham, aussi continué sa traversée, avec plusieurs trous dans la coque.

Le Lyonnais avait sombré quelques jours plus tard, on ne sait où, et moins d'une vingtaine de personnes avaient été secourues par un autre bateau.

Jennifer Sellitti a écrit un livre sur cette catastrophe qui fut "vraiment une grosse histoire à l'époque": l'ouvrage "The Adriatic Affair: A Maritime Hit-and-Run Off the Coast of Nantucket" (Schiffer Publishing) sort aux Etats-Unis le 28 février 2025.

Il y a 168 ans, le capitaine américain Durham fut arrêté et jugé en France et l'accident souleva de nombreuses questions juridiques en matière de transport maritime.

La catastrophe figure aussi dans le célébrissime roman de Jules Vernes "Vingt Mille Lieues sous les mers" (1869) et a eu à la fin des années 1850 un retentissement dans l'actualité internationale, selon Mme Sellitti.

Avant que "tout le monde cesse d'en parler au moment de la Guerre de Sécession" à partir de 1861, constate-t-elle.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com