Le pape s'est envolé pour l'Indonésie, première étape de sa tournée asiatique

Pope Francis, seated on a wheelchair, boards his plane heading to Indonesia on September 2, 2024 at Rome’s Fiumicino airport. (AFP)
Pope Francis, seated on a wheelchair, boards his plane heading to Indonesia on September 2, 2024 at Rome’s Fiumicino airport. (AFP)
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Publié le Lundi 02 septembre 2024

Le pape s'est envolé pour l'Indonésie, première étape de sa tournée asiatique

  • Ce périple de 12 jours et 32.000 km - le plus long et le plus lointain depuis son élection en 2013 - s'apparente à un défi physique hors normes pour le jésuite argentin.
  • Cette visite est "très importante pour l'avancement des relations inter-religieuses" dans le pays et à l'étranger, a salué lundi le journal indonésien indépendant Jakarta Post dans un éditorial.

CITE du VATICAN : Le pape François, 87 ans, s'est envolé lundi pour une visite de trois jours en Indonésie centrée sur le dialogue inter-religieux, première étape de sa tournée marathon aux confins de l'Asie du Sud-Est et de l'Océanie.

L'avion de Jorge Bergoglio a décollé de l'aéroport Rome-Fiumicino à 17H32 (15H32 GMT), selon des journalistes de l'AFP à bord. Il doit atterrir mardi matin (04H30 GMT) à Jakarta, capitale de l'Indonésie, première étape de cette tournée qui le mènera ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental et à Singapour.

Ce périple de 12 jours et 32.000 km - le plus long et le plus lointain depuis son élection en 2013 - s'apparente à un défi physique hors normes pour le jésuite argentin, qui a connu ces dernières années des problèmes de santé mais apparaît souvent revigoré par les voyages et le contact avec les fidèles.

Après Paul VI en 1970 et Jean-Paul II en 1989, il est le troisième pape à se rendre dans l'archipel aux 17.500 îles, où l'on dénombre quelque huit millions de catholiques - moins de 3% de la population - contre le nombre de musulmans le plus élevé de la planète (242 millions, 87%).

A Jakarta, mégalopole polluée et menacée par les inondations, le pape, qui a fait de la défense de l'environnement un leitmotiv de son pontificat, pourrait lancer un nouveau cri d'alarme contre le réchauffement climatique.

Mais cette visite s'articulera surtout autour du dialogue islamo-chrétien, avec une rencontre inter-religieuse jeudi dans la plus grande mosquée d'Asie du Sud-Est, en présence des représentants des six confessions officielles (islam, protestantisme, catholicisme, bouddhisme, hindouisme et confucianisme).

Le pape y signera une déclaration commune avec le grand imam, Nasaruddin Umar, qui aura deux thèmes principaux: la "déshumanisation" liée aux conflits et à la violence contre les enfants et les femmes, et la protection de l'environnement, a confié le président de la Conférence des évêques indonésiens, Antonius Subianto Bunjamin.

La mosquée Istiqlal est voisine de la cathédrale Sainte-Marie de l'Assomption et les autorités ont fait construire en 2020 un "tunnel de l'amitié" pour relier les deux édifices, symbole de fraternité religieuse.

Un message souhaitant la "Bienvenue au pape François" était visible lundi sur un immense panneau déroulant du centre de Jakarta, tandis que le gouvernement a publié un timbre spécial en son honneur.

- "Mise au point" -

Cette visite est "très importante pour l'avancement des relations inter-religieuses" dans le pays et à l'étranger, a salué lundi le journal indonésien indépendant Jakarta Post dans un éditorial.

Pour  autant, "il existe des dissensions au sein même de l’Église catholique. Certains leaders pensent que le bon dialogue inter-religieux, c'est très bien, mais on n'ira pas plus loin que la coexistence pacifique", explique à l'AFP Michel Chambon, théologien et anthropologue, chercheur à l'Université nationale de Singapour.

Des observateurs pointent du doigt une discrimination croissante envers les minorités religieuses, notamment envers les chrétiens dans certaines régions, et des voix s'élèvent pour demander au gouvernement de prendre des mesures.

En août, le Syndicat des journalistes pour la diversité (Sejuk) a ainsi recensé huit cas de violations de la liberté religieuse comme des actes de violences contre des lieux de culte, des permis de construire refusés et des agressions, a déclaré à l'AFP son directeur, Ahmad Junaidi.

François s'est rendu à plusieurs reprises dans des pays à majorité musulmane et a signé en 2019 à Abu Dhabi un document sur la fraternité humaine avec le grand imam d’Al-Azhar.

A Jakarta, François rencontrera le président sortant Joko Widodo, présidera une messe dans un stade de 80.000 places et prononcera plusieurs discours, dont un aux autorités et au corps diplomatique.

Ce voyage, le 45e du pape argentin à l'étranger, était initialement prévu en 2020 mais avait été reporté en raison de la pandémie.

Depuis, le chef des 1,3 milliard de catholiques, qui aura 88 ans en décembre, a subi une lourde opération de l'abdomen en 2023 et connu des infections respiratoires. Il ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant ou à l'aide d'une canne.

Malgré les contraintes physiques d'un tel voyage, le dispositif médical n'a pas été modifié: François voyagera avec son médecin et deux infirmiers, a indiqué le Vatican.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.