Macron ouvre un 2e round de concertations, la gauche veut «  se battre  »

Emmanuel Macron doit ouvrir mardi un "nouveau cycle de consultations", sans LFI ni le RN, mais avec le renfort de "personnalités" censées l'aider à sortir de l'impasse (AFP)
Emmanuel Macron doit ouvrir mardi un "nouveau cycle de consultations", sans LFI ni le RN, mais avec le renfort de "personnalités" censées l'aider à sortir de l'impasse (AFP)
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Publié le Mardi 27 août 2024

Macron ouvre un 2e round de concertations, la gauche veut «  se battre  »

  • Ni le casting, ni le calendrier de ce deuxième round de tractations n'ont été précisés à ce stade
  • Au nom de la "stabilité institutionnelle", le chef de l'Etat a fermé la porte à un gouvernement mené par la candidate du NFP Lucie Castets

PARIS : Toujours en quête d'un gouvernement, Emmanuel Macron doit ouvrir mardi un "nouveau cycle de consultations", sans LFI ni le RN, mais avec le renfort de "personnalités" censées l'aider à sortir de l'impasse après avoir balayé l'option Lucie Castets, suscitant l'ire à gauche.

Ni le casting, ni le calendrier de ce deuxième round de tractations n'ont été précisés à ce stade, hormis la venue de représentants du groupe centriste Liot mardi à la mi-journée, premiers à ouvrir le bal à l'écart des caméras et en toute discrétion.

Selon une source parlementaire à droite, l'Élysée a pris contact lundi soir avec les dirigeants de LR, dont Laurent Wauquiez, et recherchait "un créneau, probablement mardi".

Mais la présidence n'a fourni aucun indice sur les "personnalités se distinguant par l'expérience du service de l'Etat et de la République" qu'Emmanuel Macron souhaite rencontrer.

"Il y a des personnes qui ont exercé la fonction de président de la République", d'autres qui ont occupé "des fonctions de gouvernement importantes", ou encore "qui ont incarné des courants et des sensibilités politiques", a observé le patron du Modem François Bayrou, estimant sur franceinfo qu'"à tous ceux-là il faut parler".

Mais pas à l'extrême droite, qui accuse M. Macron d'avoir "semé le chaos" comme l'a répété le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu sur TF1.

A gauche non plus, La France insoumise, ne recevra pas de carton d'invitation. Présenté comme un épouvantail par ses adversaires macronistes et de droite, le parti de Jean-Luc Mélenchon avait de toute façon décliné d'avance, tout comme ses partenaires au sein du Nouveau Front populaire, les socialistes, les écologistes et les communistes.

- "Nous allons nous battre" -

Car la gauche est furieuse: au nom de la "stabilité institutionnelle", le chef de l'Etat a fermé la porte à un gouvernement mené par la candidate du NFP Lucie Castets, qui serait selon lui "immédiatement censuré" à l'Assemblée nationale.

Dans ce contexte, hors de question pour la gauche d'échanger avec un président qui "refuse de nous laisser mettre en place la politique qu'on propose", a indiqué l'intéressée sur France Inter. La haute-fonctionnaire de 37 ans reste néanmoins "disponible pour discuter de nouveau s'il s'agit des modalités d'une cohabitation".

Ses soutiens ont été plus véhéments: le numéro un du parti socialiste Olivier Faure a exclu sur France 2 de se rendre "complice d'une parodie de démocratie" et de jouer "les supplétifs d'une macronie finissante".

"On ne va pas continuer ce cirque", a tranché la cheffe des écologistes Marine Tondelier, dénonçant sur franceinfo un "simulacre de consultation avec un président qui de toute façon n'écoute pas".

A rebours du communiqué de M. Macron les exhortant à "coopérer avec les autres forces politiques" - et donc à se désolidariser des mélenchonistes - le Nouveau Front populaire continue de jouer en pack. "Nous allons nous battre", a promis le leader communiste Fabien Roussel sur le réseau social X, appelant "les Français à se mobiliser partout" pour "obtenir le changement".

Une première manifestation le 7 septembre, à l'initiative d'organisations étudiantes et à laquelle LFI a indiqué se joindre, est en préparation.

La veille, Jean-Luc Mélenchon avait également espéré une "réplique populaire et politique rapide et ferme" et annoncé que LFI mettrait à exécution sa menace de tenter de destituer le chef de l'Etat.

- "Faute de méthode" -

Attitude déplorée par le camp présidentiel, qui cherche particulièrement à rallier les socialistes. Gérald Darmanin les a appelés à se montrer "responsables" pour construire une "coalition large", assurant sur BFMTV et RMC que les macronistes "pourraient se mettre d'accord sur un minimum" avec les socialistes pour "permettre à la France de fonctionner".

"Quand l'essentiel est en jeu, il faut se mettre d'accord", a insisté le ministre de l'Intérieur démissionnaire, toujours membre d'un gouvernement Attal qui expédie les affaires courantes depuis 42 jours - record absolu depuis l'après-guerre.

A droite, Laurent Wauquiez refuse cependant toute coalition, au gouvernement comme au Parlement. Mais son parti doit être responsable" et "voter ce qui va dans le bon sens" pour "ne pas laisser la France aller dans le mur", a jugé sur RTL la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

Pour l'heure, le casse-tête politique que ne cesse de retourner Emmanuel Macron reste insoluble. Preuve que "c'est une faute de méthode de négocier un gouvernement avec les partis politiques", a souligné son allié François Bayrou, plaidant pour agir sans leur "accord préalable".

Le président n'a plus beaucoup de temps pour choisir, puisqu'un budget doit être présenté le 1er octobre à l'Assemblée. A plus court terme, M. Macron doit ouvrir mercredi soir les Jeux paralympiques avant de s'envoler jeudi après-midi pour une visite en Serbie.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».  


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.