Synagogue de La Grande-Motte: LFI au centre des reproches des représentants de la communauté juive

Plusieurs représentants de la communauté juive ont dénoncé lundi le positionnement de LFI après l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte (Hérault), accusant le parti d'avoir alimenté l'antisémitisme et son leader Jean-Luc Mélenchon d'être un "pompier-pyromane". (AFP)
Plusieurs représentants de la communauté juive ont dénoncé lundi le positionnement de LFI après l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte (Hérault), accusant le parti d'avoir alimenté l'antisémitisme et son leader Jean-Luc Mélenchon d'être un "pompier-pyromane". (AFP)
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Publié le Lundi 26 août 2024

Synagogue de La Grande-Motte: LFI au centre des reproches des représentants de la communauté juive

  • Plusieurs représentants de la communauté juive ont dénoncé lundi le positionnement de LFI après l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte
  • Simone Rodan Benzaquen, directrice de l'American Jewish Committee en France et en Europe, a fait le même constat en jugeant que LFI "porte une responsabilité terrible" sur ce sujet

PARIS: Plusieurs représentants de la communauté juive ont dénoncé lundi le positionnement de LFI après l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte (Hérault), accusant le parti d'avoir alimenté l'antisémitisme et son leader Jean-Luc Mélenchon d'être un "pompier-pyromane".

"Je ne crois pas non plus à la sincérité de Jean-Luc Mélenchon quand il condamne cet acte antisémite", a déclaré le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi sur RMC.

"Il est pompier-pyromane dans ce moment-là. Il a contribué à ce climat délétère qui met les juifs en danger. Et ensuite, il vient s'apitoyer sur le sort, non pas des juifs qui sont désignés collectivement, mais simplement des croyants, des fidèles", a poursuivi M. Arfi.

"Incendie criminel contre la synagogue de La Grande-Motte. Intolérable crime. Pensées pour les fidèles et les croyants ainsi agressés. La laïcité et la liberté de conscience est fille de la liberté des cultes. Nous ne l'oublions jamais", avait écrit samedi sur X M. Mélenchon, parfois accusé d'ambiguïté sur la question de l'antisémitisme, ce dont il se défend.

"Ce n’est pas la laïcité qui a été attaquée samedi matin à La Grande Motte. Ce sont des juifs qui ont été pris pour cible personnellement, au nom de leurs convictions supposées par rapport à un conflit qui est à 4.000 km", a critiqué M. Arfi.

"Il y a parfois des larmes qui ressemblent à des larmes de crocodiles plus qu’à des larmes de compassion", a déploré pour sa part le grand rabbin Haïm Korsia, dans un entretien dimanche au Parisien/Aujourd'hui en France.

Le religieux a jugé que les appels à ne pas faire d'amalgames entre la situation au Proche-Orient et les juifs de France étaient "vains parce qu’un parti politique, LFI, a fait le choix de ne faire campagne que sur cela".

"Il a joué sur le communautarisme et cela a marché relativement pour eux. On peut hurler ce qu’on veut en disant 'N’importez pas le conflit', LFI l’a fait", a complété Haïm Korsia.

Simone Rodan Benzaquen, directrice de l'American Jewish Committee en France et en Europe, a fait le même constat en jugeant que LFI "porte une responsabilité terrible" sur ce sujet.

"Je considère aujourd'hui que la France insoumise est devenue structurellement un parti antisémite, qui joue avec la question de l'antisémitisme, et qui en réalité, je pense, s'en fiche pas mal des Palestiniens", a-t-elle affirmé sur RTL.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.