Discussions au Caire sur une trêve à Gaza, nouvelles frappes israéliennes meurtrières

es négociateurs au Caire s'emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza, où les bombardements israéliens incessants ont tué près de 50 Palestiniens entre vendredi et samedi, selon des secouristes, l'armée israélienne annonçant pour sa part la mort de trois soldats réservistes. (AFP)
es négociateurs au Caire s'emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza, où les bombardements israéliens incessants ont tué près de 50 Palestiniens entre vendredi et samedi, selon des secouristes, l'armée israélienne annonçant pour sa part la mort de trois soldats réservistes. (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 25 août 2024

Discussions au Caire sur une trêve à Gaza, nouvelles frappes israéliennes meurtrières

  • Les négociateurs au Caire s'emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza, où les bombardements israéliens incessants ont tué près de 50 Palestiniens entre vendredi et samedi
  • Une nouvelle session de discussions lancée jeudi se poursuit dans la capitale égyptienne, où sont présents les chefs du renseignement extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, le directeur de la CIA, William Burns

LE CAIRE: Les négociateurs au Caire s'emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza, où les bombardements israéliens incessants ont tué près de 50 Palestiniens entre vendredi et samedi, selon des secouristes, l'armée israélienne annonçant pour sa part la mort de trois soldats réservistes.

Une nouvelle session de discussions lancée jeudi se poursuit dans la capitale égyptienne, où sont présents les chefs du renseignement extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, le directeur de la CIA, William Burns, le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que les chefs du renseignement égyptien et qatari.

Une délégation du Hamas, qui s'est rendue au Caire, ne participera pas aux discussions, mais devait rencontrer en soirée des responsables égyptiens, a indiqué un cadre du mouvement islamiste palestinien.

Depuis des mois, les médiateurs --Qatar, Egypte, Etats-Unis-- tentent de convaincre le Hamas et Israël d'arrêter les hostilités qui durent depuis plus de 10 mois dans la bande de Gaza, mais sans succès jusque-là, en dépit des craintes internationales d'une extension de la guerre.

Lors des précédents cycles de discussions, marqués par des annonces de projets d'accord, d'un accord proche ou de progrès, les espoirs d'un cessez-le-feu associé à une libération d'otages ont été douchés.

Ces otages ont été enlevés et emmenés à Gaza lors de l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.

L'offensive israélienne menée en riposte a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien assiégé, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé la majorité des 2,4 millions d'habitants.

Etape charnière

Israël, qui a juré de détruire le Hamas, n'est toujours pas venu à bout de ce mouvement, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Seule une trêve a pu être arrachée jusque-là, permettant fin novembre la libération d'une centaine d'otages en échange de prisonniers palestiniens.

Une source égyptienne proche des négociations au Caire a affirmé que la journée de dimanche serait "une étape charnière", après que Washington a évoqué des "progrès".

Les discussions achoppent principalement sur le contrôle du "corridor de Philadelphie", une bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte, que les troupes israéliennes occupent depuis mai.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se dit déterminé à y maintenir ses troupes "afin d'empêcher un réarmement du Hamas".

Le Hamas exige lui un retrait israélien du secteur, et à terme de l'ensemble du territoire palestinien.

Le mouvement islamiste insiste sur l'application, en l'état, d'un plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qui prévoit une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages, puis un retrait total israélien du territoire.

Un cadre du mouvement a réaffirmé samedi que le Hamas veut l'"application et non la renégociation" du plan Biden, qu'il a accepté en juillet.

Eviter une escalade

Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'au démantèlement du Hamas, dont l'attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

L'offensive israélienne à Gaza a fait au moins 40.334 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués. D'après l'ONU, la plupart des morts sont des femmes et des enfants.

Samedi, l'armée israélienne a annoncé la mort, la veille dans le centre du territoire, de trois soldats réservistes, portant à 338 le bilan des pertes pour les troupes israéliennes depuis leur entrée dans la bande de Gaza le 27 octobre.

La Défense civile gazaouie a elle fait état de 14 morts dont quatre enfants et quatre femmes dans des frappes. Parmi eux, 11 ont péri dans un bombardement qui a touché leur maison à Khan Younès (sud). Des tirs d'artillerie et des raids aériens ont visé d'autres secteurs du territoire dévasté.

Vendredi, au moins 35 Palestiniens ont péri dans les bombardements israéliens, selon la Défense civile.

"Nous avons trouvé des morts dans la rue, tués par des tireurs embusqués. La situation dépasse l'imagination", témoigne pour l'AFP un habitant de Khan Younès, Hamed al-Dali, dont la maison a été "détruite".

L'armée israélienne a fait état de "dizaines de terroristes éliminés lors de combats rapprochés et de frappes à Rafah (sud)" depuis vendredi et d'autres "terroristes" tués à Gaza-ville.

Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu aiderait à éviter une escalade militaire au Moyen-Orient, où l'Iran et ses alliés, dont le Hamas et le Hezbollah libanais, ont menacé Israël d'une riposte sévère après lui avoir imputé l'assassinant le 31 juillet à Téhéran de l'ex-chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh.

Engagé dans des échanges de tirs quasi quotidiens à la frontière israélo-libanaise, depuis qu'il y a ouvert un front au début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a revendiqué samedi plus de 10 attaques contre des troupes et positions israéliennes notamment avec des drones explosifs.

L'agence de presse libanaise ANI a elle fait état de frappes israéliennes dans le sud du Liban.


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le sud

Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban

GHAZIYEH: Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser combattants et infrastructures du mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran.

"Le raid mené par l'ennemi israélien contre une voiture sur la route Saïda-Ghaziyeh a fait un mort", a indiqué le ministère de la Santé.

Après la frappe, le véhicule tout-terrain a pris feu, provoquant un nuage de fumée noire dans le ciel, selon un journaliste de l'AFP sur place. L'armée libanaise a bouclé la zone et les pompiers sont intervenus pour maîtriser les flammes.

La frappe n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais l'armée israélienne a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hezbollah parmi lesquels des "commandants" cette semaine dans le sud du pays.

Après le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur le territoire israélien, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte avec des bombardements israéliens intenses au Liban qui ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts, selon les autorités.


Explosion au port de Beyrouth: première comparution d'un ex-ministre

Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Short Url
  • Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020
  • En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques

BEYROUTH: Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques.

Une série d'actions en justice avaient en outre été intentées contre lui par des responsables politiques et fonctionnaires cités dans l'enquête, notamment l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements".

Le juge a repris en février ses investigations, après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination d'un Premier ministre réformateur, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, l'interrogatoire a porté sur un rapport que M. Machnouk avait reçu le 5 avril 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, concernant la "détention d’un navire dans les eaux territoriales libanaises, dont l’équipage avait demandé à être autorisé à reprendre la mer".

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium acheminées par navire, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises, qui étaient au courant des dangers encourus, ont rejeté toute enquête internationale.

L'enquête avait notamment été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah, désormais très affaibli par sa dernière guerre contre Israël fin 2024. Le parti qui dominait la vie politique libanaise avait demandé le renvoi de M. Bitar.

Deux juges de la direction des enquêtes de Paris sont attendus à Beyrouth à la fin du mois, pour présenter à M. Bitar les éléments recueillis par la justice française, trois ressortissants français figurant parmi les victimes, selon une source judiciaire.

Le 11 avril, deux anciens hauts responsables de la sécurité avaient également comparu pour la première fois devant M. Bitar.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Short Url
  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com