Matignon: consultations à l'Elysée, journée de dupes entre Macron et le NFP ?

A la recherche d'une "solution institutionnellement stable", le président a multiplié les rendez-vous, recevant successivement les représentants de la gauche, du bloc central et de la droite, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 23 août 2024. (AFP)
A la recherche d'une "solution institutionnellement stable", le président a multiplié les rendez-vous, recevant successivement les représentants de la gauche, du bloc central et de la droite, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 23 août 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 24 août 2024

Matignon: consultations à l'Elysée, journée de dupes entre Macron et le NFP ?

  • Emmanuel Macron semble toujours décidé à ne pas céder au Nouveau Front populaire, venu revendiquer Matignon vendredi à l'Élysée
  • A la recherche d'une "solution institutionnellement stable", le président a multiplié les rendez-vous, recevant successivement les représentants de la gauche, du bloc central et de la droite

PARIS: Un "message d'alternance" mais pas de "désaveu complet". Emmanuel Macron semble toujours décidé à ne pas céder au Nouveau Front populaire, venu revendiquer Matignon vendredi à l'Élysée en ouverture des consultations voulues par le chef de l'État et censées déboucher sur la nomination d'un Premier ministre.

A la recherche d'une "solution institutionnellement stable", le président a multiplié les rendez-vous, recevant successivement les représentants de la gauche, du bloc central et de la droite.

Auprès de ses soutiens, il s'est notamment enquis des intentions de chacun en cas de gouvernement comprenant des ministres de La France insoumise. Or tous, d’Édouard Philippe à François Bayrou en passant par Gabriel Attal, ont fait valoir qu'ils censureraient un tel gouvernement.

"Pour l'immense majorité des parlementaires qui se sont exprimés, un gouvernement avec le programme du NFP, c'est-à-dire de LFI, et des ministres de LFI, c'est impossible", a déclaré à l'AFP le président du MoDem, François Bayrou.

Sur la même ligne, les députés LR voteraient "immédiatement une motion de censure" contre un gouvernement comprenant des ministres LFI, a assuré Laurent Wauquiez. Comme le RN, qui l'a déjà fait savoir.

Pour le groupe centriste Liot, dont les voix sont convoitées, LFI "est un point de blocage", a également déclaré son co-président Stéphane Lenormand, sans toutefois se prononcer sur une censure.

M. Macron s'entretiendra lundi avec le RN et Éric Ciotti, ainsi qu'avec les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Il n'est "pas exclu" que de nouvelles consultations se tiennent mardi, en fonction de l'issue de ces premiers échanges, selon l’Élysée. M. Macron a évoqué la nomination "rapide" d'un Premier ministre, selon le socialiste Olivier Faure. L'écologiste Marine Tondelier a exigé "une réponse" présidentielle mardi.

- La "tentation" de Macron -

Le NFP et sa candidate Lucie Castets avaient été reçus les premiers vendredi matin, pendant environ une heure et demie.

Emmanuel Macron "a semblé prendre acte du fait que les Français avaient demandé un changement de cap politique" et c'est "un immense progrès", a déclaré Mme Castets vendredi soir à Montpellier lors de la rentrée politique du PCF.

"Néanmoins, le président s'est plutôt présenté non pas comme un arbitre des institutions, comme le prévoit la Constitution de notre beau pays, mais comme un sélectionneur" et il "semble vouloir composer lui-même son gouvernement", a-t-elle ajouté.

Les législatives ont envoyé un "message d'alternance" au camp présidentiel, sans pour autant constituer un "désaveu complet", a en effet estimé M. Macron devant ses soutiens, selon des participants.

"Il a compris que les Français attendaient une politique différente de celle qui a été menée entre 2017 et 2024". "Après, on n'est pas en cohabitation. On a un président qui a face à lui une Assemblée nationale sans majorité", résume, dans le camp présidentiel, le président du Parti radical Laurent Hénart.

La perspective de voir la candidature de Mme Castets écartée a provoqué l'ire de la gauche. "Une telle décision serait une violation du résultat des élections législatives", a averti le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, promettant motion de censure et procédure de destitution.

"Ça s'appelle un autocrate: qui dirige tout seul", a lancé Jean-Luc Mélenchon vendredi soir en ouverture des Universités d'été de LFI.

Désavoué aux législatives provoquées par sa décision de dissolution, Emmanuel Macron a d'abord invoqué une "trêve politique" pendant les Jeux olympiques et renvoyé la nomination du Premier ministre à l'issue de discussions entre les partis et les groupes parlementaires, chargés de trouver la "majorité la plus large et la plus stable".

- Affaires courantes, record -

Le camp présidentiel cherche une entente avec la droite pour supplanter le NFP en nombre de sièges, loin, toutefois, de la majorité absolue.

La stratégie élyséenne a déjà permis de conserver la présidence de l'Assemblée nationale pour Yaël Braun-Pivet, au moyen d'un accord avec les LR de Laurent Wauquiez.

Devant les représentants de LR vendredi, M. Macron a glissé quelques exemples de prétendants possibles pour Matignon issus de leurs rangs, selon une source interne au parti: ceux des présidents de régions Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, ou encore du maire de Cannes David Lisnard.

Des noms qui en rejoignent d'autres qui circulent ces derniers temps, comme Jean-Louis Borloo (centre-droit) et l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.

Une partie de la droite serait favorable à une alliance. Mais si LR a esquissé une main tendue en présentant un pacte législatif aux convergences évidentes avec le pacte d'action de Gabriel Attal, ses dirigeants ont exclu toute coalition.

Avec ce casse-tête né de la dissolution annoncée le soir des européennes, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal, qui expédie les affaires courantes à Matignon depuis 38 jours, un record IVe et Ve Républiques confondues, et a même avancé sur l'ébauche d'un budget pour 2025. Vendredi à l’Élysée, il a conseillé à M. Macron de ne pas nommer un Premier ministre du camp présidentiel.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.