Malnutrition: la crise s'aggrave au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Unicef)

Trois agences des Nations Unies ont mis en garde jeudi contre une « détérioration significative » de la situation nutritionnelle des enfants et des mères dans un Soudan déchiré par la guerre, appelant à une « action urgente ». (AP/File)
Trois agences des Nations Unies ont mis en garde jeudi contre une « détérioration significative » de la situation nutritionnelle des enfants et des mères dans un Soudan déchiré par la guerre, appelant à une « action urgente ». (AP/File)
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Publié le Lundi 19 août 2024

Malnutrition: la crise s'aggrave au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Unicef)

  • "Au moins 77 millions d'enfants, soit un sur trois, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Mena) souffrent d'une forme ou d'une autre de malnutrition", a indiqué le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.
  • Selon un rapport publié en juillet par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et d'autres agences onusiennes, 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit 9% de la population mondiale.

AMMAN : Un tiers des enfants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord souffrent de malnutrition, a averti lundi l'Unicef, mettant en garde contre une "crise qui s'aggrave" dans un contexte de conflits et de changement climatique.

"Au moins 77 millions d'enfants, soit un sur trois, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Mena) souffrent d'une forme ou d'une autre de malnutrition", a indiqué le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.

Selon l'Unicef, 55 millions d'enfants dans 20 pays de la région sont en surpoids ou obèses, et 24 millions d'enfants supplémentaires souffrent de "dénutrition, notamment de retard de croissance, d'émaciation et de maigreur".

"L'aggravation de la crise de malnutrition dans la région est due à la nature et à la manière dont les enfants sont nourris, au manque d'accès aux aliments nutritifs, à l'eau potable, aux soins médicaux et à d'autres services essentiels, ainsi qu'à la prolifération d'aliments bon marché, malsains (...) riches en sel, en sucre et en graisse", ajoute l'agence.

A cela vient s'ajouter un contexte de "conflits permanents, d'instabilité politique, de chocs climatiques et de hausse des prix des denrées alimentaires qui, ensemble, privent les enfants de leur droit à une alimentation nutritive et limitent l'accès de l'aide humanitaire aux populations vulnérables".

"Seul un tiers des enfants reçoit des aliments nutritifs", a déclaré la directrice régionale de l'Unicef pour la région Mena, Adele Khodr.

Qualifiant cette proportion de "choquante en 2024", elle estime que celle-ci "risque de s'aggraver encore avec la persistance des conflits, des crises et des autres défis" dans la région.

Selon un rapport publié en juillet par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et d'autres agences onusiennes, 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit 9% de la population mondiale.

Environ 2,3 milliards de personnes sont par ailleurs considérées comme étant en insécurité alimentaire modérée ou forte, c'est-à-dire devant sauter un repas occasionnellement. Et plus d'un tiers de la population mondiale ne peut pas s'offrir une alimentation saine, dont 72% des habitants des pays les plus pauvres.


L'armée israélienne annonce la mort d'un soldat dans des combats au Liban

Une vue générale montre une maison détruite sur le site d'une frappe aérienne qui a visé l'entrée est de la ville de Tyr, au sud du Liban, le 19 novembre 2024. (AFP)
Une vue générale montre une maison détruite sur le site d'une frappe aérienne qui a visé l'entrée est de la ville de Tyr, au sud du Liban, le 19 novembre 2024. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mardi la mort d'un de ses soldats, tué la veille dans des combats dans le sud du Liban
  • Trois autres soldats israéliens ont été blessés et évacués mardi vers un hôpital, a indiqué l'armée dans un communiqué

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mardi la mort d'un de ses soldats, tué la veille dans des combats dans le sud du Liban, ce qui porte à 49 le nombre de ses militaires tombés depuis le début de son offensive au sol en territoire libanais le 30 septembre.

Trois autres soldats israéliens ont été blessés et évacués mardi vers un hôpital, a indiqué l'armée dans un communiqué.

 


Pas d'avancée majeure sur le climat au sommet du G20 à Rio

Les dirigeants participant au lancement de l'Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté posent pour une photo de groupe après la première session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 18 novembre 2024. (AFP)
Les dirigeants participant au lancement de l'Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté posent pour une photo de groupe après la première session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 18 novembre 2024. (AFP)
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  • Les dirigeants des plus grandes économies mondiales n'ont pas engrangé d'avancée majeure pour débloquer les négociations climat, lundi lors d'un sommet du G20 à Rio de Janeiro
  • Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva préside le forum cette année

Rio de Janeiro, Brésil: Les dirigeants des plus grandes économies mondiales n'ont pas engrangé d'avancée majeure pour débloquer les négociations climat, lundi lors d'un sommet du G20 à Rio de Janeiro qui a été percuté par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient.

Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva préside le forum cette année, alors que le multilatéralisme, déjà mal en point, menace de s'abîmer davantage avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison blanche.

Lula peut se targuer d'avoir pu lancer une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, coalition de 82 pays, et d'un succès avec un engagement commun à coopérer pour imposer "effectivement" les plus fortunés.

Mais, alors que la conférence sur le climat COP29 de Bakou n'a pas permis, en plus d'une semaine, de dessiner un accord entre pays riches et pays émergents sur qui doit financer l'adaptation au changement climatique, une grande attente était placée dans les dirigeants du G20.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, les avait exhortés dimanche à assumer leur "leadership" et à faire "des compromis" pour débloquer les négociations.

Aucune fumée blanche n'est cependant sortie du Musée d'art moderne, au bord de la sublime baie de Rio, où se tenait le sommet.

"Les dirigeants renvoient la balle à Bakou, mais le problème c'est que les personnes qui prennent les décisions sont en fait à Rio", a réagi auprès de l'AFP Mick Sheldrick, cofondateur de l'ONG Global Citizen.

"Ils ne se sont pas montrés à la hauteur de l'enjeu", a-t-il ajouté, regrettant qu'il n'y ait pas "même une référence à ce qui a été obtenu à la COP28" l'an dernier à Dubaï.

Les leaders du G20 n'ont en effet pas repris dans leur déclaration l'engagement à "opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques", qui avait été arraché à Dubai.

Les membres du G20 (19 pays, ainsi que l'Union européenne et l'Union africaine) représentent 85% du PIB mondial et 80% des émissions de gaz à effet de serre.

- Missiles longue portée -

Au-delà des tensions liées aux enjeux climatiques, les grands conflits de l'heure ont bousculé le sommet.

Dès la première séance plénière, le président américain Joe Biden a appelé les pays du G20 à soutenir la "souveraineté" de l'Ukraine contre l'invasion russe.

Son homologue russe Vladimir Poutine, qui avait déjà manqué les derniers sommets, est le grand absent à Rio, où il est représenté par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

L'appel de Joe Biden prend une résonance particulière à un moment stratégique: les Etats-Unis ont donné dimanche à Kiev un feu vert pour l'utilisation de leurs missiles de longue portée contre la Russie.

Interrogé à Rio par les médias britanniques sur la position de Londres à ce sujet, le Premier ministre Keir Starmer n'a pas voulu "entrer dans les détails opérationnels". "Si nous devions le faire, le seul gagnant serait Vladimir Poutine", a-t-il expliqué.

Le président français Emmanuel Macron a, lui, jugé lundi "tout à fait bonne" la décision de Washington. Mais il a estimé que la déclaration conjointe publiée lundi soir "aurait gagné à être plus explicite".

Sans condamner Moscou, le G20 a réprouvé "la menace ou l'usage de la force pour chercher des gains territoriaux". Et il a salué "toutes les initiatives pertinentes et constructives en faveur d'une paix juste" et "durable" en Ukraine.

Le G20 a aussi appelé à un "cessez-le-feu" dans la bande de Gaza et au Liban, alors que l'armée israélienne y poursuit ses offensives.

Le président américain participe à l'une de ses dernières grandes réunions internationales avant de rendre les clefs de la Maison Blanche à Donald Trump, isolationniste assumé.

Le président chinois Xi Jinping, qui a fait figure d'homme fort du sommet à Rio, a averti que "le monde entre actuellement dans une nouvelle période de turbulences et de changement", lors d'un entretien avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.

- Milei en solo -

Le président argentin Javier Milei, allié de Donald Trump, a incontestablement été l'une des vedettes du sommet.

Sa poignée de mains glaciale avec Lula à son arrivée au sommet restera dans les mémoires: les deux hommes entretiennent des relations exécrables.

Le libertarien a finalement annoncé par avance que, tout en signant le texte, il avait rejeté "plusieurs points", notamment "une plus grande intervention de l'Etat" contre la pauvreté. Après avoir snobé l'Alliance contre la faim, son pays s'est toutefois ravisé.

"L'Argentine a seulement émis quelques réserves", a minimisé une source diplomatique brésilienne.


Borrell «a épuisé tous les mots» pour qualifier la situation au Moyen-Orient

M. Borrell, 77 ans, doit quitter ses fonctions le mois prochain. (AFP)
M. Borrell, 77 ans, doit quitter ses fonctions le mois prochain. (AFP)
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  • Pour cette dernière réunion sous sa présidence, il a proposé aux 27 de suspendre le dialogue politique, prévu par l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël
  • Mais la plupart des pays de l'UE, dont l'Allemagne, les Pays-Bas ou la France, n'y sont pas favorables

BRUXELLES: "Il n'y a plus de mots. J'ai épuisé tous les mots pour expliquer ce qui est en train de se passer au Moyen-Orient": le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exprimé sans détour sa frustration lundi à Bruxelles.

"Il y a à peu près 44.000 morts à Gaza et 70% de ces personnes tuées sont des femmes et des enfants", a souligné le responsable espagnol avant de présider ce qui devrait être sa dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. "Quand on regarde leur âge, il s'agit le plus souvent d'enfants de moins de neuf ans", a-t-il a encore déploré.

M. Borrell, 77 ans, doit quitter ses fonctions le mois prochain.

Pour cette dernière réunion sous sa présidence, il a proposé aux 27 de suspendre le dialogue politique, prévu par l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël. Mais la plupart des pays de l'UE, dont l'Allemagne, les Pays-Bas ou la France, n'y sont pas favorables.

Sur l'Ukraine, le chef de la diplomatie européenne a également fait part de sa frustration après 1.000 jours de guerre depuis l'invasion russe le 24 février 2022.

"Trop souvent, nous n'avons pas été unis. Trop souvent les discussions ont duré trop longtemps", a-t-il déploré. "Ma dernière demande auprès de mes collègues sera de se montrer davantage unis, de prendre des décisions plus rapidement", a-t-il encore souligné.

"Vous ne pouvez pas prétendre être une puissance géopolitique si vous prenez des jours, des semaines, des mois pour conclure des accords et agir", a expliqué M. Borrell, qui doit être remplacé en décembre par l'ancienne Première ministre estonienne Kaja Kallas.