Les allégations de dissimulation de l'armée israélienne suscitent des inquiétudes quant à la sécurité du reporter d'Al Jazeera à Gaza

Depuis le début du conflit, le CPJ a recensé l'assassinat d'au moins 113 journalistes et professionnels des médias, pour la plupart des Palestiniens. (Capture d'écran/Fichier)
Depuis le début du conflit, le CPJ a recensé l'assassinat d'au moins 113 journalistes et professionnels des médias, pour la plupart des Palestiniens. (Capture d'écran/Fichier)
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Publié le Mardi 13 août 2024

Les allégations de dissimulation de l'armée israélienne suscitent des inquiétudes quant à la sécurité du reporter d'Al Jazeera à Gaza

  • Anas Al-Sharif est accusé de "couvrir" le Hamas et le Jihad islamique.
  • L'organisme de surveillance des médias et le radiodiffuseur condamnent tous deux les affirmations de l'armée.

LONDRES : Le Comité de protection des journalistes a exprimé mardi son inquiétude pour la sécurité du journaliste Anas Al-Sharif, basé à Gaza, à la suite d'allégations israéliennes selon lesquelles il "couvrirait" les activités de "terroristes".

La controverse a éclaté après qu'une frappe militaire israélienne a visé une école de la ville de Gaza au cours du week-end, faisant près de 100 morts, selon le ministère de la santé local.

Al-Sharif, reporter pour Al Jazeera, a couvert les conséquences de la frappe et a rapporté que l'armée israélienne avait visé le bâtiment alors que les gens faisaient la prière de l'aube à l'intérieur.

Son collègue, Tamer Almisshal, a fait l'éloge d'Al-Sharif en ligne, le décrivant, ainsi que ses collègues journalistes, comme des "chevaliers de l'audio et de la vidéo".

En réponse, le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a accusé Al-Sharif de couvrir des crimes présumés commis par le Hamas et le Jihad islamique.

M. Adraee a affirmé que M. Al-Sharif connaissait l'identité de plusieurs militants du Hamas tués lors de la frappe, mais qu'il avait choisi de "présenter un mensonge".

"Il couvre les crimes du Hamas et du Jihad (islamique) qui s'abritent dans les écoles.

"Je suis convaincu qu'il connaît les noms d'un grand nombre de terroristes du Hamas parmi ceux qui ont été tués dans l'école. Mais il présente un mensonge dont la motivation n'a rien à voir avec les habitants de Gaza".

Ces accusations ont été condamnées par le directeur des programmes du CPJ, Carlos Martinez de la Serna, qui a déclaré que l'organisation était "profondément préoccupée" par la sécurité d'Al-Sharif à la suite des affirmations de l'armée.

"Les journalistes d'Al Jazeera ont payé un prix dévastateur pour avoir documenté la guerre. Ils devraient, comme tous les journalistes, être protégés et autorisés à travailler librement", a-t-il ajouté.

Ces allégations ont également été condamnées par la chaîne qatarie, qui a qualifié la déclaration du porte-parole militaire israélien d'"acte flagrant d'intimidation et d'incitation à l'encontre de notre collègue Anas Al-Sharif".

"De telles remarques ne sont pas seulement une attaque contre le caractère et l'intégrité d'Anas, mais aussi une tentative évidente d'étouffer la vérité et de réduire au silence ceux qui rendent courageusement compte de la situation à Gaza", a ajouté Al Jazeera.

Al-Sharif a déjà fait l'objet de menaces en raison de ses reportages, et son père a été tué en décembre par une frappe aérienne israélienne qui a touché la maison familiale à Jabalia.

Le CPJ a documenté l'assassinat d'au moins sept journalistes et travailleurs des médias affiliés à Al Jazeera, à qui Israël a interdit d'opérer à l'intérieur du pays depuis sa dernière guerre contre Gaza.

Depuis le début du conflit, le CPJ a documenté l'assassinat d'au moins 113 journalistes et travailleurs des médias, pour la plupart des Palestiniens.

Cette situation met en lumière les tensions actuelles entre le gouvernement israélien et les médias internationaux.

Lundi, le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a accusé le présentateur de la BBC, Mishal Husain, et la chaîne de faire preuve d'un parti pris pro-palestinien au cours d'un échange houleux.

Mencer a mis en doute l'exactitude des chiffres des victimes rapportés de Gaza et a fait remarquer de manière sarcastique que Mishal Husain méritait le "prix du journaliste pro-palestinien de l'année".

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.