Incendie en Grèce: la France envoie sapeurs-pompiers et moyens matériels en renfort

Des pompiers grecs ont franchi une barrière pour pénétrer dans un champ alors qu'ils tentent d'éteindre un incendie de forêt près de Penteli, le 12 août 2024. (Photo AFP)
Des pompiers grecs ont franchi une barrière pour pénétrer dans un champ alors qu'ils tentent d'éteindre un incendie de forêt près de Penteli, le 12 août 2024. (Photo AFP)
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Publié le Lundi 12 août 2024

Incendie en Grèce: la France envoie sapeurs-pompiers et moyens matériels en renfort

  • Le contingent français est composé de "sapeurs-pompiers" et de "sapeurs-sauveteurs", ainsi que d'un "hélicoptère bombardier d'eau" qui est "déjà en transit"
  • La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt après un hiver particulièrement sec. Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds depuis le début de la collecte des statistiques en 1960.

PARIS : La France va envoyer 180 sapeurs-pompiers et sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile, 55 camions et un hélicoptère en Grèce lundi, où un violent incendie qui a démarré dimanche se rapproche rapidement d'Athènes, a annoncé Gérald Darmanin.

"Nous avons décidé d'envoyer un hélicoptère, 180 personnels de la sécurité civile -des sapeurs-pompiers-, et 55 camions qui partent dès aujourd'hui pour la Grèce", a annoncé le ministre démissionnaire de l'Intérieur lundi, précisant que l'opération "ne vient pas retrancher notre propre protection", et que "nous sommes tout à fait en moyen de répondre à des feux de forêts qui viendraient se déclencher pour le weekend du 15 août" en France.

Le contingent français est composé de "sapeurs-pompiers" et de "sapeurs-sauveteurs", ainsi que d'un "hélicoptère bombardier d'eau" qui est "déjà en transit", a précisé la sécurité civile sollicitée par l'AFP.

Ce déploiement s'effectue dans le cadre d'un mécanisme de protection civile de l'Union européenne créé en 2001.

Les autorités grecques ont annoncé lundi l'évacuation de nouvelles localités de la banlieue nord-est d'Athènes, après celle de la ville de Marathon la veille, face à un violent incendie qui se propage rapidement vers la capitale.

Un total de 670 pompiers et 183 véhicules ont été déployés, et 32 avions survolent la zone, selon le ministre grec de la Protection civile, Vassilis Kikilias.

Les conditions météorologiques extrêmes s'annoncent difficiles pour toute la semaine. Et les fumées recouvrent désormais une partie d'Athènes. Des températures de 39°C et des vents dépassant les 50 km/h sont attendus lundi dans la région, selon les services météorologiques.

La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt après un hiver particulièrement sec. Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds depuis le début de la collecte des statistiques en 1960.

L'incendie avait déjà entraîné l'évacuation dimanche soir de huit villages et de la ville historique de Marathon, à 40 km au nord-est d'Athènes, qui compte plus de 7.000 habitants.

Ce feu ravive les souvenirs de la catastrophe de l'incendie de Mati, la zone côtière proche de Marathon où 104 personnes sont mortes en juillet 2018 dans une tragédie imputée aux retards et aux erreurs d'évacuation.


Trump menace de poursuivre Google, accusé de partialité contre lui

L'ancien président américain et candidat républicain à la présidence Donald Trump prononce un discours au Prairie du Chien Area Arts Center à Prairie du Chien, dans le Wisconsin, le 28 septembre 2024. (Photo par KAMIL KRZACZYNSKI / AFP)
L'ancien président américain et candidat républicain à la présidence Donald Trump prononce un discours au Prairie du Chien Area Arts Center à Prairie du Chien, dans le Wisconsin, le 28 septembre 2024. (Photo par KAMIL KRZACZYNSKI / AFP)
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  • Donald Trump a menacé vendredi de poursuivre Google en cas d'élection à la présidence des Etats-Unis.
  • "Nous ne manipulons absolument pas les résultats en faveur d'un candidat", a assuré Google.

NEW-YORK : Donald Trump a menacé vendredi de poursuivre Google en cas d'élection à la présidence des Etats-Unis, accusant le groupe technologique de mettre en avant des articles lui étant défavorables au bénéfice de la candidate démocrate Kamala Harris.

Le milliardaire a régulièrement reproché aux géants technologiques de pencher à gauche et de chercher à lui mettre des bâtons dans les roues.

Il s'en était notamment pris à Facebook et Twitter après que les plateformes ont suspendu ses comptes suite à l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Tous deux ont depuis levé cette suspension.

"Il a été établi que Google a utilisé illégalement un système pour ne proposer que des publications négatives pour Donald J. Trump, certaines inventées pour l'occasion", a écrit le candidat républicain sur son réseau Truth Social.

"Dans le même temps", Google "ne présente que des choses positives sur la camarade Kamala Harris", a poursuivi Donald Trump, reprenant le surnom qu'il utilise pour qualifier la vice-présidente de communiste.

Il faisait référence à une étude publiée par l'observatoire Media Research Center (MRC), proche des milieux conservateurs.

Selon elle, la requête "Donald Trump course à la présidentielle 2024" ne fait ressortir le site officiel du candidat républicain qu'en sixième position, derrière des liens vers des sites d'information que MRC classe à gauche.

Parmi eux figure le New York Times et le Washington Post.

Un observateur du MRC a affirmé que les articles sur ces sites avaient des titres "méprisants" pour Donald Trump.

L'ancien chef de l'Etat a enjoint le ministère de la Justice de se saisir de cette question, faute de quoi il a promis de le faire lui-même en cas de victoire au scrutin présidentiel du 5 novembre.

Sollicité par l'AFP, Google a affirmé que les sites officiels des deux candidats apparaissaient la plupart du temps en tête des résultats pour une recherche ordinaire sur l'élection, estimant que ce n'était pas le cas de la requête utilisée par le MRC.

"Nous ne manipulons absolument pas les résultats en faveur d'un candidat", a assuré Google.


Belgique : Interpellé sur la place des femmes, le pape suscite « l'incompréhension »

Le pape François quitte l'audience générale hebdomadaire sur la place Saint-Pierre au Vatican, le mercredi 28 août 2024. (AP)
Le pape François quitte l'audience générale hebdomadaire sur la place Saint-Pierre au Vatican, le mercredi 28 août 2024. (AP)
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  • "L'Eglise est une femme", a répondu François. "Ce qui caractérise la femme, ce qui est féminin, n’est pas déterminé par le consensus ou les idéologies", a-t-il poursuivi, sans aborder ce que pourraient être les évolutions concrètes sur la place des femmes
  • Cet échange en Belgique intervenait à quelques jours de l'ouverture au Vatican de l'Assemblée générale du Synode sur l'avenir de l'Eglise, un vaste chantier du pape qui se penche notamment sur la place des femmes dans l'Eglise.

BRUXELLES : Le pape François a été vivement interpellé samedi par des étudiants sur la question de l'égalité des genres et la place des femmes dans l'Eglise catholique, mais sa réponse a suscité déception et incompréhension, y compris de la part de l'université belge qui l'accueillait.

Au deuxième jour de sa visite en Belgique, le pontife argentin avait programmé un échange à l'université catholique francophone de Louvain-la-Neuve (UCL), sur le thème de l'écologie et de la crise climatique.

Une occasion saisie par étudiants et professeurs pour l'interpeller aussi sur la justice sociale et la pauvreté, "majoritairement féminine" en raison du "système de domination" offrant aux hommes les premiers rôles dans la société. Et a fortiori dans l'Eglise.

"L'invisibilisation des femmes (...) a des conséquences sur la manière de vivre la transition écologique", ont-ils proclamé dans un texte lu en public devant plusieurs centaines d'étudiants et de membres du corps académique et universitaire.

"L'appel à un développement intégral nous paraît peu compatible avec les positions sur l’homosexualité et avec la place des femmes dans l’Église catholique", ont-ils ajouté.

"L'Eglise est une femme", a répondu François. "Ce qui caractérise la femme, ce qui est féminin, n’est pas déterminé par le consensus ou les idéologies", a-t-il poursuivi, sans aborder ce que pourraient être les évolutions concrètes sur la place des femmes dans l'Eglise.

Immédiatement après cet échange, l'UC Louvain a publié un communiqué disant son "incompréhension" et sa "désapprobation". Affirmer comme le pape l'a fait que la femme est "accueil fécond, soin, dévouement vital" est "une position réductrice", a fustigé l’université, qui se veut "inclusive" et opposée au sexisme.

Valentine Hendrix, qui suit un master de relations internationales à l'UCL, s’est dite "extrêmement déçue" par les propos du pape. "Il nous a vraiment laissées sur le côté, on est vraiment choquées de ce qu’il a dit à propos du rôle de la femme dans la société : on a un rôle fécond, conjugal, de maternité, aujourd’hui c'est exactement tout ce dont on veut s’émanciper", a regretté l'étudiante de 22 ans.

Une déception partagée par le climatologue Jean-Pascal Van Ypersele, figure de l'université catholique francophone. Le pape "n'a pas été à la hauteur", selon lui. "Répondre +L'Eglise est une femme+, c'est tout à fait passer à côté du cœur de l'interpellation".

- Hommage controversé au roi Baudoin -

Depuis son élection en 2013, le pape argentin a insisté sur la place faite aux femmes, multipliant par exemple les nominations à des postes de responsabilité dans la Curie, le gouvernement central du Saint-Siège. Mais les associations lui reprochent de ne pas faire assez en ce sens, notamment en refusant d'ouvrir la voie au diaconat féminin.

Cet échange en Belgique intervenait à quelques jours de l'ouverture au Vatican de l'Assemblée générale du Synode sur l'avenir de l'Eglise, un vaste chantier du pape qui se penche notamment sur la place des femmes dans l'Eglise.

Vendredi déjà, Luc Sels, recteur de la KU Leuven, le pendant flamand de l'université catholique de Louvain, avait soulevé face au pape la "grosse différence entre hommes et femmes dans l'Eglise", qui pourtant est "de facto si souvent soutenue par des femmes".

"L'Eglise ne serait-elle pas plus chaleureuse avec une place plus importante accordée aux femmes également dans le sacerdoce ?", a-t-il demandé. Une question à laquelle François n'a pas répondu.

Samedi, le pape a suscité une autre controverse en s'écartant de son programme officiel pour aller s'incliner à Bruxelles sur la tombe de l'ancien souverain belge Baudouin (1951-1993), dont il a salué le "courage" pour s'être opposé en 1990 à la "loi meurtrière" sur l'avortement.

Le palais royal belge a tenu à préciser que le roi Philippe, neveu de Baudouin, et son épouse Mathilde avaient accompagné le pape, "par courtoisie", lors de cette "visite impromptue" et au "caractère strictement privé" à la crypte royale de Laeken. Une manière de prendre ses distances avec le geste de François.

Arrivé jeudi soir en Belgique, le pape doit conclure sa visite dimanche par une grand-messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles, où sont attendus plus de 35.000 fidèles.


Israël : l'élimination de Nasrallah conforte Netanyahu dans sa posture va-t-en-guerre

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L'élimination par Israël du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, semble conforter le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans sa posture va-t-en-guerre, face aux attaques auxquelles il fait face tant à l'étranger qu'à l'intérieur de son pays.

A l'heure où Israël affiche sa détermination à en finir avec la menace que le Hezbollah fait peser à sa frontière nord, l'Etat hébreu fait face à une pluie de critiques internationales pour ses frappes au Liban dont l'intensité s'est nettement accrue depuis une dizaine de jours, faisant craindre une guerre régionale, alors qu'il est vilipendé pour sa campagne de représailles militaires sur la bande de Gaza, jugées largement disproportionnées à l'étranger, après l'attaque sanglante lancée par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre.

Très impopulaire en Israël avant le début de la guerre, à cause d'un projet de réforme de la justice ayant profondément divisé le pays, M. Netanyahu fait aussi face à une contestation interne croissante.

Pas une semaine ne passe sans que des milliers manifestants l'exhortent, en vain depuis des mois, à signer un accord de trêve avec le Hamas dans la bande de Gaza qui permettrait la libération des 97 otages enlevés le 7 octobre et toujours détenus dans le petit territoire palestinien.

Mais la confirmation samedi par le Hezbollah de la mort de Nasrallah dans une frappe israélienne menée la veille sur un groupe d'immeubles de la banlieue sud de Beyrouth n'est pas de nature à attirer trop de critiques en Israël ou le chef du "Parti de Dieu" était largement honni.

- "Mesure de justice" -

Et à l'étranger, le président américain Joe Biden, grand partisan et défenseur d'Israël, qui ne cache pas son agacement depuis des mois face à l'acharnement de M. Netanyahu à poursuivre la guerre à Gaza jusqu'à l'anéantissement du Hamas, a jugé samedi que la mort de Nasrallah était "une mesure de justice pour ses nombreuses victimes parmi lesquelles des milliers de civiles américains, israéliens et libanais".

Samedi soir, M. Biden a néanmoins pressé pour un cessez-le-feu.

De retour samedi soir en Israël après un discours à la tribune des Nations unies où il a menacé la veille de frapper la République islamique d'Iran, sa bête noire, si celle-ci venait à attaquer Israël, promis de continuer à combattre le Hezbollah au Liban et donné d'autre choix au Hamas que de "se rendre, déposer les armes, et libérer les otages", M. Netanyahu a enfoncé le clou.

Avec l'élimination de Nasrallah, "nous sommes (rendus) à ce qui sera vu (plus tard) comme un tournant historique", a-t-il déclaré : "Nous sommes en train de gagner" et "nous sommes déterminés à continuer de frapper nos ennemis".

Disant agir en soutien au Hamas, le Hezbollah, patronné par l'Iran, a commencé à tirer des roquettes sur le nord d'Israël dès le 8 octobre. Plus de 11 mois d'affrontements transfrontaliers meurtriers entre la branche militaire du mouvement chiite et l'armée israélienne ont forcé le déplacement de dizaines de milliers de personnes de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise.

Mi-septembre, le gouvernement israélien a élevé le retour chez eux des déplacés du Nord au rang des buts de guerre poursuivis par Israël.

Sur le plan intérieur, la mort de Nasrallah ne peut que renforcer la position de M. Netanyahu, estime Kobi Michael, analyste à l'Institut Misgav pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste.

- "Très large consensus" -

"Il y a un très large consensus au sein de la société israélienne dans sa grande majorité pour résoudre le problème avec le Hezbollah", même "si cela nécessite une véritable guerre", dit-il à l'AFP alors que M. Netanyahu, poursuivi en justice pour des affaires de corruption, apparaît prisonnier de ses alliés d'extrême droite, sans lesquels il perdrait sa majorité, et qui menacent de quitter le gouvernement en cas de signature d'un cessez-le-feu avec le Hamas à Gaza ou avec le Hezbollah au Liban.

Aux yeux de James Dorsey, professeur à la S. Rajaratnam School of International Studies de Singapour, l'élimination de Nasrallah est un avertissement de taille pour les ennemis d'Israël. C'est "la cerise sur le gâteau", dit-il à l'AFP.

Désormais "si vous êtes l'Iran, si vous êtes la Syrie, (les rebelles yéménites) Houthis, (...) un groupe chiite irakien (soutenu par l'Iran), vous allez devoir regarder à votre sécurité de très près", ajoute M. Dorsey

Yossi Melman, correspondant pour les affaires de défense et de sécurité du quotidien de gauche Haaretz, estime pour sa part que l'élimination de Nasrallah est "un coup dur porté au Hezbollah".

"Néanmoins, estime-t-il dans un message sur son compte X, l'organisation va se remettre, nommer des remplaçants aussi impitoyables à sa place et à celle des autres dirigeants (du Hezbollah) éliminés" par Israël depuis juillet.

"Les tirs de missiles (sur le Nord d'Israël vont continuer et) les déplacés ne vont pas rentrer rapidement" chez eux prédit-il, "mais Netanyahu est renforcé politiquement".