Températures élevées, incendies précoces: la Grèce redoute «un été très difficile»

Peu de touristes se promènent dans une rue de la vieille ville de Nauplie le 26 juillet 2023 alors que le pays est frappé par une nouvelle vague de chaleur et des incendies de forêt dus à une chaleur excessive. (AFP)
Peu de touristes se promènent dans une rue de la vieille ville de Nauplie le 26 juillet 2023 alors que le pays est frappé par une nouvelle vague de chaleur et des incendies de forêt dus à une chaleur excessive. (AFP)
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Publié le Mercredi 05 juin 2024

Températures élevées, incendies précoces: la Grèce redoute «un été très difficile»

  • «L'été sera très difficile», a-t-il prévenu, alors que plus de 30% du territoire grec est couvert de forêts, selon la Banque mondiale
  • Quelque 175 000 hectares de forêts et de terres agricoles sont partis en fumée en 2023 et plus de 20 personnes sont décédées

ATHENES: Après des feux dévastateurs et une canicule inédite dans sa durée en 2023, suivis par l'hiver le plus chaud jamais répertorié, la Grèce redoute désormais de subir "un été très difficile" sur le front des incendies de forêt.

"Personne ne peut prédire exactement les conditions (météorologiques) auxquelles nous serons confrontés. Mais quelles qu'elles soient, nous devrons nous battre avec acharnement", a averti le ministre de la Crise climatique et de la Protection civile, Vassilis Kikilias, dans un entretien à l'AFP.

"L'été sera très difficile", a-t-il prévenu, alors que plus de 30% du territoire grec est couvert de forêts, selon la Banque mondiale.

Quelque 175.000 hectares de forêts et de terres agricoles sont partis en fumée en 2023 et plus de 20 personnes sont décédées.

Des feux dévastateurs avaient fait rage en juillet dernier lors d'une vague de chaleur de deux semaines, la plus longue jamais enregistrée dans le pays.

La Grèce avait à cette occasion mis sur pied la plus grande opération d'évacuation de son histoire, avec 20.000 personnes, essentiellement des touristes, contraints de quitter habitations ou lieux de villégiature sur l'île de Rhodes (sud-est).

Le mercure avait grimpé jusqu'à 46 degrés à Gythion, dans la péninsule du Péloponnèse (sud-ouest).

«Hiver le plus chaud»

La Grèce, pays méditerranéen coutumier des vagues de chaleur estivales, a ensuite traversé "l'hiver le plus chaud jamais enregistré", selon Costas Lagouvardos, directeur de recherche à l'Observatoire national d'Athènes.

Alors que l'été n'a pas encore débuté, des records de chaleur pour la première semaine de juin ont été enregistrés mardi, selon le site meteo.gr avec des températures qui ont atteint localement 39,3°C.

"Nous constatons que les années où les températures sont élevées, ce qui veut également dire sécheresse, nous avons de vastes incendies", explique Costas Lagouvardos.

En août dernier, un immense incendie dans le parc national de Dadia, proche de la frontière avec la Turquie, avait été classé comme le plus destructeur jamais enregistré dans l'UE.

Cette année, fin mars, un incendie s'est déclaré à plus de 1.000 m d'altitude, dans les montagnes de Pieria (centre).

«Avertissement majeur»

C'est "un signal d'avertissement majeur", estime Costas Lagouvardos.

Les habitants eux-mêmes n'arrivaient pas à croire que le feu ait pu prendre sur des pentes autrefois enneigées, selon Nikolaos Roumeliotis, chef adjoint des pompiers.

D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la hausse des températures provoquée par les émissions de combustibles fossiles d'origine humaine allonge la saison des incendies et accroît les surfaces brûlées.

"Depuis que j'étudie les incendies de forêt, je ne me souviens pas en avoir vu un si tôt dans l'année et à une telle altitude", souligne également Theodore Giannaros, météorologue spécialiste des incendies de l'Observatoire d'Athènes.

"C'est extrêmement inquiétant, car cela montre que nous nous dirigeons vers un climat plus chaud et plus sec", relève-t-il. "Des écosystèmes clés qui étaient moins vulnérables aux incendies pourraient progressivement le devenir davantage", juge-t-il.

Entre janvier et mai, les incendies de forêt ont augmenté de 28% sur un an, selon les pompiers.

A la fin avril, un millier de feux avaient été enregistrés, a récemment déploré le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis.

Face à cette menace, la Grèce a pris des mesures et présenté un projet de modernisation de ses infrastructures de protection civile de 2,1 milliards d'euros, le plus ambitieux à ce jour.

Le pays a prévu, grâce à des fonds venus en grande partie de l'UE, de s'équiper à partir de 2025 de nouveaux bombardiers d'eau, hélicoptères, camions de pompiers, caméras thermiques et de plus d'une centaine de drones de surveillance.

Pour Vassilis Kikilias, l'approche de cette année consiste à envoyer des bombardiers d'eau dès qu'un feu se déclenche afin de gagner du temps.

Les autorités ont également organisé un exercice national de secours réunissant notamment pompiers, police, services d'ambulance.

Mais le problème récurrent en Grèce reste le manque de coordination entre les services chargés de la lutte anti-incendies, déplorent des experts.

Pour Théodore Giannaros, qui intervient dans le comité national chargé d'établir la carte quotidienne des risques d'incendie, la planification de la lutte devrait commencer dès novembre, ce qui n'est pas le cas.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.