La mort du chef du Hamas ressentie comme "un coup de tonnerre" dans les territoires palestiniens

Des Palestiniens participent à une manifestation à Naplouse, en Cisjordanie occupée par Israël, à la suite de l'assassinat du chef du groupe militant palestinien Hamas, le 31 juillet 2024.
Des Palestiniens participent à une manifestation à Naplouse, en Cisjordanie occupée par Israël, à la suite de l'assassinat du chef du groupe militant palestinien Hamas, le 31 juillet 2024.
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Publié le Mercredi 31 juillet 2024

La mort du chef du Hamas ressentie comme "un coup de tonnerre" dans les territoires palestiniens

  • "En tant que chef du mouvement Hamas, c'est lui qui mène les négociations au nom du mouvement, je ne m'attendais pas à ce qu'un des membres de l'équipe de négociateurs soit assassiné par l'occupation" israélienne, ajoute M. Wishah.
  • "Haniyeh était quelqu'un qui a donné ses enfants et ses petits-enfants", a ajouté M. Farwana en référence aux dix membres de la famille de M. Haniyeh tués en juin .

TERRITOIRES OCCUPES : "Un coup de tonnerre, quelque chose d'incroyable", lâche Wael Qoudayh, un habitant de la bande de Gaza. L'annonce mercredi de "l'assassinat" à Téhéran d'Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas au pouvoir à Gaza, a été ressentie comme "un choc" dans les territoires palestiniens.

"La nouvelle a été un choc pour nous tous lorsque nous nous sommes réveillés", ajoute cet habitant de 35 ans, quelques heures après l'annonce tôt mercredi par le Hamas de la mort de son chef politique, tué par une frappe israélienne à Téhéran, où il était venu assister à la cérémonie d'investiture du nouveau président iranien.

"La nouvelle m'a surpris (car) Ismaïl Haniyeh est le chef des négociations", dit Ahmed Wishah, un autre habitant de la bande de Gaza, en référence aux pourparlers indirects entre le Hamas et Israël pour tenter de mettre fin à la guerre dans le petit territoire palestinien déclenchée par Israël après l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

"En tant que chef du mouvement Hamas, c'est lui qui mène les négociations au nom du mouvement, je ne m'attendais pas à ce qu'un des membres de l'équipe de négociateurs soit assassiné par l'occupation" israélienne, ajoute M. Wishah.

Youssef Saeed, lui, observe que "le Qatar a pu protéger Haniyeh depuis (le début de la guerre à Gaza il y a presque) 10 mois, mais l'Iran n'a pu le protéger pendant seulement quelques heures avec tous ses services de renseignement, son armée, sa force et ses armes", regrette cet habitant de la bande de Gaza.

M. Haniyeh vivait au Qatar, pays du Golfe qui accueille le bureau politique du Hamas avec la bénédiction des Etats-Unis depuis 2012, à la suite de la fermeture par le mouvement islamiste palestinien de son bureau à Damas en Syrie.

Aux yeux des Palestiniens interrogés par l'AFP, Haniyeh est parti en "martyre" en raison de la manière dont il a été tué.

- "Pas de protecteur"-

"C'est ce que tout Palestinien espère (...) être un martyr en défendant sa terre, son peuple et ses valeurs sacrées", a dit Mohammad Farwana, 38 ans, de Khan Younès, ville de sud de la bande de Gaza où les troupes israéliennes ont mis fin cette semaine à une opération au sol de grande envergure qui a fait des centaines de morts, selon la Défense civile de Gaza, et entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes à l'intérieur du territoire.

"Haniyeh était quelqu'un qui a donné ses enfants et ses petits-enfants", a ajouté M. Farwana en référence aux dix membres de la famille de M. Haniyeh tués en juin lors d'une frappe aérienne dans le camp de réfugiés d'Al-Shati, dans le nord de la bande de Gaza.

L'annonce de la mort de M. Haniyeh a également provoqué de vives réactions en Cisjordanie occupée, territoire palestinien partiellement gouverné par l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, homme fort du Fatah, le mouvement rival du Hamas.

Pour Hossam Abdel Razek, "l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh en Iran prouve que nous, le peuple palestinien, n'avons pas de protecteur, que notre sang est bon marché et que la nation arabe et islamique nous a vendus aux Etats-Unis et à Israël", dit cet homme de 45 ans, employé dans une institution privée.

Mercredi matin, les mouvements palestiniens en Cisjordanie occupée ont appelé à une grève générale pour protester contre "l'assassinat du grand leader national Ismaïl Haniyeh", dans une déclaration commune.

A Ramallah, des employés ont quitté les bâtiments de leurs ministères à la suite de cet appel, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des magasins étaient fermés et des employés ont quitté leur lieu de travail dans plusieurs villes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Des institutions culturelles ont indiqué dans des communiqués qu'elles resteraient fermées.


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.