Au moins 24 morts dans des raids israéliens sur Gaza, selon les secours

Selon les services de secours à Gaza, au moins 24 morts dans des raids israéliens.  Une frappe a touché le camp de Nousseirat (centre), tuant deux femmes et un enfant, a indiqué un responsable de l'hôpital al-Awda. (AFP).
Selon les services de secours à Gaza, au moins 24 morts dans des raids israéliens. Une frappe a touché le camp de Nousseirat (centre), tuant deux femmes et un enfant, a indiqué un responsable de l'hôpital al-Awda. (AFP).
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Publié le Samedi 20 juillet 2024

Au moins 24 morts dans des raids israéliens sur Gaza, selon les secours

  • Au moins 24 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes samedi dans la bande de Gaza
  • Samedi, l'armée israélienne a affirmé avoir "éliminé des terroristes" dans les frappes et les combats dans la bande de Gaza, où Israël assiège les quelque 2,4 millions d'habitants

TERRITOIRES PALESTINIENS: Au moins 24 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes samedi dans la bande de Gaza, ont affirmé les services de secours du territoire palestinien dévasté par plus de neuf mois de guerre entre Israël et le Hamas.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque contre Israël le 7 octobre a déclenché la guerre, a vu dans ces frappes une "réponse" d'Israël à l'avis rendu la veille par la Cour internationale de justice (CIJ) qui a jugé "illicite" l'occupation israélienne de territoires palestiniens depuis 1967.

Une décision qualifiée d'"historique" par les Palestiniens et de "mensongère" par Israël.

Samedi, l'armée israélienne a affirmé avoir "éliminé des terroristes" dans les frappes et les combats dans la bande de Gaza, où Israël assiège les quelque 2,4 millions d'habitants.

Selon les services de secours à Gaza, au moins 24 morts dans des raids israéliens.

Une frappe a touché le camp de Nousseirat (centre), tuant deux femmes et un enfant, a indiqué un responsable de l'hôpital al-Awda.

Dans ce même hôpital, un bébé a été sauvé du ventre de sa mère, tuée également à Nousseirat après une frappe.

« Barbarie »

"Deux de mes filles et quatre membres de ma famille sont morts", s'exclame Manar Abou Sidra, dont la maison a été touchée par une frappe à Nousseirat. "C'est de la barbarie. Nous n'avons aucun lien avec les organisations (armées), alors pourquoi nous prendre pour cible?"

La Défense civile a fait état de neuf morts dans des frappes à Gaza-ville (nord).

"Nous dormions dans nos appartements et soudain, nous avons entendons un boum! Nos appartements ont été touchés, chacun cherchait ses enfants", témoigne Hassan Ayyad, un habitant de Gaza-ville.

L’hôpital Al-Awda a dit avoir admis quatre enfants blessés alors qu'ils jouaient sur le toit de leur maison, après une frappe de drone israélien à Al-Bureij (centre). Certains ont dû subir des amputations, selon l'établissement.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, et lancé une offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 38.919 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le mouvement islamistes.

Plus tard dans la journée, de nouvelles manifestations contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et pour  appeler à un accord permettant la libération des otages sont prévues en Israël.

Benjamin Netanyahu estime qu'augmenter la "pression militaire" sur le Hamas est un moyen de "faire progresser" un accord pour la libération des otages.

La guerre a entraîné le déplacement de plus de la moitié de la population dans le petit territoire menacé de famine et où aucun lieu n'est sûr selon l'ONU.

Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire qu'il a occupé pendant 38 ans. Avant d'assiéger Gaza le 9 octobre, Israël imposait depuis 2007 un blocus au territoire pauvre et surpeuplé.

« Pas suffisant »

Alors que la guerre fait rage, M. Netanyahu doit se rendre à Washington et s'exprimer mercredi devant le Congrès. Il devrait rencontrer le président Joe Biden si ce dernier est remis du Covid-19.

Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réaffirmé la détermination américaine à parvenir à un accord de cessez-le-feu.

Mais cela n'est "pas suffisant", il est "essentiel de s'assurer que nous disposons d'un plan" pour l'après-guerre à Gaza, "pour la gouvernance, la sécurité, l'aide humanitaire, la reconstruction", a-t-il dit.

Washington a réaffirmé son attachement la solution à deux Etats, palestinien et israélien, pour un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies, après l'adoption par le Parlement israélien d'une résolution s'opposant à la création d'un Etat palestinien dont l'autorité s'étendrait sur la Cisjordanie et Gaza.

Sue le front nord d'Israël, au Liban, le Hezbollah, un allié au Hamas, a annoncé avoir tiré de nouvelles roquettes sur le nord d'Israël "en riposte" à une frappe israélienne qui a blessé quatre civils, une femme et ses trois enfants, dans le sud du Liban selon une source médicale libanaise.


Soudan: violents combats près de Khartoum, des centaines de familles sur les routes

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  • Mercredi, les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont attaqué la grande base de la ville de Bahri qui jouxte la capitale soudanaise au nord
  • Cette base appelée Hattab est restée aux mains de l'armée après le début de la guerre civile au Soudan en avril 2023

PORT-SOUDAN: Des centaines de familles soudanaises ont fui samedi une proche banlieue de Khartoum après une intensification des combats entre l'armée et les paramilitaires autour d'une base militaire, ont rapporté des témoins à l'AFP.

Mercredi, les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont attaqué la grande base de la ville de Bahri qui jouxte la capitale soudanaise au nord. Cette base appelée Hattab est restée aux mains de l'armée après le début de la guerre civile au Soudan en avril 2023.

"Depuis ce matin (samedi), l'armée tire à l'artillerie vers le sud de la base Hattab tandis que des avions militaires survolent" la zone, a indiqué un témoin à l'AFP.

Dans le même temps, les paramilitaires des FSR "ont attaqué des maisons au sud de (la base) de Hattab, capturant des citoyens et en abattant d'autres", a témoigné un résident, Nasr el-Din, qui a souhaité taire son nom de famille pour des raisons de sécurité.

"Depuis le matin, des centaines de familles sont parties en direction du nord, portant leurs affaires sur leurs têtes" pour fuir les combats, a-t-il ajouté, ce qu'un autre témoin, anonyme, a corroboré.

La guerre entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR, dirigées par son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo, a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes et notamment dans les pays voisins, selon l'ONU.

Vendredi, des experts de l'ONU mandatés par le Conseil des droits de l'Homme, ont réclamé le "déploiement sans délai" d'une force "indépendante et impartiale" afin de protéger les populations civiles, alors que la guerre a aussi provoqué une très grave crise humanitaire.

Selon eux, les belligérants soudanais "ont commis une série effroyable de violations des droits de l'Homme et de crimes internationaux, dont beaucoup peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité".

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a entamé samedi une visite de deux jours à Port-Soudan (est), siège de facto du gouvernement après que les autorités ont été chassées de Khartoum.

D'après un correspondant de l'AFP sur place, il a rencontré des responsables soudanais et devait visiter des infrastructures de santé.


Les Algériens votent pour choisir leur président, victoire escomptée de Tebboune

Les trois candidats disent tous vouloir améliorer le pouvoir d'achat et redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises). (AFP)
Les trois candidats disent tous vouloir améliorer le pouvoir d'achat et redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises). (AFP)
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  • Dans la capitale, hormis les services de sécurité autour des centres de vote, c'est l'atmosphère habituelle du week-end
  • Les télévisions diffusent des images du vote dans différentes régions, montrant dans certaines villes comme Djelfa (centre), des hommes faisant la queue dans un bureau

ALGERIE: Les Algériens ont commencé à voter samedi dans un scrutin présidentiel, qui devrait voir une réélection sans surprise d'Abdelmadjid Tebboune pour un deuxième mandat, dont le principal enjeu réside dans le taux de participation.

A l’ouverture des bureaux à 07H00 GMT, les personnes âgées, majoritairement des hommes, étaient, comme à l'accoutumée, les premières à glisser leur bulletin dans l’urne

"Je suis venu tôt exercer mon devoir et choisir le président de mon pays, en toute démocratie", déclare à l'AFP Sid Ali Mahmoudi, 70 ans, à Alger centre.

Dans la capitale, hormis les services de sécurité autour des centres de vote, c'est l'atmosphère habituelle du week-end. Le gros des électeurs, notamment les femmes et les plus jeunes, ne sont pas attendus avant l'après-midi.

Les télévisions diffusent des images du vote dans différentes régions, montrant dans certaines villes comme Djelfa (centre), des hommes faisant la queue dans un bureau.

Face au président sortant, deux candidats peu connus: Abdelaali Hassani, un ingénieur des travaux publics de 57 ans, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), le principal parti islamiste, et Youcef Aouchiche, 41 ans, ancien journaliste et sénateur, à la tête du Front des forces socialistes (FFS), plus vieux parti d'opposition, ancré en Kabylie (est).

Une reconduction de M. Tebboune, 78 ans, est d'autant plus probable que quatre formations importantes soutiennent sa candidature, notamment le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et le mouvement islamiste El Bina.

Le président tient toutefois "à une participation importante. Il veut être un président normal, pas un président mal élu", souligne à l'AFP Hasni Abidi du Centre d'études Cermam à Genève.

Plus de 24 millions d'électeurs, sur 45 millions d'habitants, sont appelés à voter. Les bus publics, le métro et le tramway sont gratuits samedi afin de faciliter les déplacements.

Les résultats pourraient tomber dès samedi soir ou au plus tard dimanche.

« La deuxième économie en Afrique »

En décembre 2019, l'abstention avait battu des records (60%) lors du scrutin remporté par M. Tebboune avec 58% des suffrages, alors que les manifestations massives pour un changement du système en vigueur depuis l'indépendance (1962), battaient leur plein.

Dans une déclaration aux médias samedi, M. Hassani a appelé "le peuple algérien à voter en force" car "un taux de participation élevé donne une plus grande crédibilité à ces élections", après une campagne électorale menée en plein été et suscitant peu d'enthousiasme.

Les Algériens établis à l'étranger, 865.490 électeurs selon l'Autorité électorale Anie, votent depuis lundi. Des bureaux itinérants sillonnent les zones éloignées.

Les trois candidats disent tous vouloir améliorer le pouvoir d'achat et redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises).

Aidé par la manne du gaz naturel, M. Tebboune a promis de rehausser salaires et retraites, des investissements, deux millions de logements neufs et 450.000 emplois nouveaux, pour faire de l'Algérie, "la deuxième économie en Afrique", derrière l'Afrique du sud.

« Tolérance zéro »

En clôture de campagne mardi, celui que les réseaux sociaux surnomment affectueusement "aammi Tebboune" (Tonton Tebboune) s'est engagé à redonner aux jeunes -plus de la moitié des 45 millions d'habitants et un tiers des électeurs- la "place qui leur sied".

M. Tebboune affirme que son premier quinquennat a été entravé par le Covid-19 et la corruption de son prédécesseur, dont il fut pourtant ministre.

Ses rivaux promettent davantage de libertés. Le candidat du FFS s'engage à "libérer les prisonniers d'opinion via une amnistie et à réexaminer les lois injustes" sur le terrorisme ou les médias. Celui du MSP prône "le respect des libertés réduites à néant".

Selon l'expert Abidi, cinq ans après le Hirak, étouffé par les interdictions de rassemblement liées au Covid et l'arrestation de ses figures de proue, le bilan de M. Tebboune souffre "d'un déficit de démocratie" qui pourrait constituer un handicap lors d'un nouveau mandat.

L'ONG Amnesty International a accusé cette semaine le pouvoir de continuer d'"étouffer l'espace civique en maintenant une répression sévère des droits humains", avec de "nouvelles arrestations arbitraires" et "une approche de tolérance zéro à l'égard des opinions dissidentes".

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD, algérien), des dizaines de personnes liées au Hirak ou à la défense des libertés, sont encore emprisonnées ou poursuivies.


Américaine tuée en Cisjordanie: la famille accuse Israël et réclame une enquête

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné vendredi "une intervention barbare d'Israël" qui a coûté la vie selon lui à Aysenur Ezgi Eygi. (AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné vendredi "une intervention barbare d'Israël" qui a coûté la vie selon lui à Aysenur Ezgi Eygi. (AFP)
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  • Selon l'ONU, Aysenur Ezgi Eygi, 26 ans, a été tuée par des tirs des forces israéliennes alors qu'elle participait à une manifestation contre la colonisation juive à Beita
  • "Sa présence dans nos vies a été brutalement, injustement et illégalement arrachée par l'armée israélienne", a déploré la famille de la jeune femme dans un communiqué

JERUSALEM: La famille d'une militante américano-turque blessée mortellement par balle en Cisjordanie occupée lors d'une manifestation anticolonisation, a accusé samedi l'armée israélienne de l'avoir tuée et exigé une "enquête indépendante".

Selon l'ONU, Aysenur Ezgi Eygi, 26 ans, a été tuée par des tirs des forces israéliennes alors qu'elle participait à une manifestation contre la colonisation juive à Beita, près de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

"Sa présence dans nos vies a été brutalement, injustement et illégalement arrachée par l'armée israélienne", a déploré la famille de la jeune femme dans un communiqué.

"Aysenur défendait pacifiquement la justice lorsqu'elle a été tuée par une balle", a-t-elle ajouté, faisant état d'une vidéo "montrant qu'elle (la balle) provenait d'un tireur de l'armée israélienne".

"Nous demandons au président (Joe) Biden, à la vice-présidente (Kamala) Harris et au secrétaire d'Etat (Antony) Blinken d'ordonner une enquête indépendante sur le meurtre injuste d'une citoyenne américaine et de veiller à ce que les coupables répondent pleinement de leurs actes."

L'armée israélienne a indiqué vendredi que des soldats dans le secteur de Beita avaient "répondu par des tirs en direction de l'instigateur principal de violences qui avait lancé des pierres sur eux et présentait une menace". Elle a dit "examiner les informations selon lesquelles une ressortissante étrangère a été tuée du fait de coups de feu dans la zone".

Principal allié d'Israël, Washington a déploré la mort "tragique" de la jeune femme et a réclamé une enquête.

Sa famille a estimé toutefois qu'"au vu des circonstances (...)  de la mort d'Aysenur, une enquête israélienne n'est pas suffisante".

La jeune femme était membre du International Solidarity Movement (ISM), une organisation propalestinienne, et se trouvait à Beita pour participer à une manifestation hebdomadaire contre l'expansion des colonies israéliennes, selon l'ONG. Ces colonies sont illégales aux yeux du droit international.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné vendredi "une intervention barbare d'Israël" qui a coûté la vie selon lui à Aysenur Ezgi Eygi.

Les violences ont flambé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre.

Plus de 660 Palestiniens ont été tués depuis en Cisjordanie par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère palestinien de la Santé.

Au moins 23 Israéliens, dont des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes.