PARIS : Les compagnies aériennes revenaient progressivement en ligne samedi après que les transporteurs, les banques et les institutions financières du monde entier aient été plongés dans la tourmente par l'une des plus grandes pannes informatiques de ces dernières années, causée par une mise à jour d'un programme antivirus.
L'aéroport international du roi Khalid de Riyad a mis en ligne une vidéo montrant le bon déroulement des opérations aéroportuaires peu après la réparation de la panne informatique.
صالات #مطار_الملك_خالد الدولي قبل قليل.
— RUH |مطار الملك خالد (@KKIASA) July 19, 2024
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La companie Dubai Airports a déclaré dans un communiqué que les opérations étaient revenues à la normale après que la panne ait affecté le processus d'enregistrement de certaines compagnies aériennes dans les terminaux 1 et 2.
We’re now back to operating normally following a global system outage that affected the check-in process for some airlines in Terminals 1 and 2 this morning.
— DXB (@DXB) July 19, 2024
The affected airlines promptly switched to an alternate system, allowing normal check-in operations to resume swiftly.
“Les compagnies aériennes concernées sont rapidement passées à un système alternatif, ce qui a permis de reprendre rapidement les opérations d'enregistrement normales”, indique le communiqué.
De même, l'aéroport international du Koweït a signalé la reprise des opérations de vol et des systèmes techniques de toutes les compagnies aériennes. “La réponse rapide et l'activation du plan d'urgence, approuvé par l'aviation civile, ont permis d'atténuer l'impact négatif de cette panne”, précise le communiqué.
Des foules de passagers ont rempli les aéroports vendredi en attendant des nouvelles, alors que des douzaines de vols ont été annulés et les opérateurs se sont efforcés de maintenir les services sur la bonne voie, après qu'une mise à jour d'un programme fonctionnant sous Microsoft Windows a endommagé les systèmes dans le monde entier.
De nombreuses compagnies aériennes américaines et des aéroports asiatiques ont indiqué qu'ils reprenaient leurs activités. Les services d'enregistrement ont été rétablis à Hong Kong, en Corée du Sud et en Thaïlande, et la situation est revenue à la normale en Inde, en Indonésie et à l'aéroport Changi de Singapour à partir de samedi après-midi.
“Les systèmes d'enregistrement sont revenus à la normale (dans les cinq principaux aéroports de Thaïlande). Il n'y a pas de longues files d'attente dans les aéroports comme nous l'avons connu hier”, a déclaré le président de la companie Airports of Thailand, Keerati Kitmanawat, à des journalistes à l'aéroport Don Mueang de Bangkok.
Microsoft a déclaré que le problème a commencé à 1900 GMT jeudi, affectant les utilisateurs de Windows utilisant le logiciel de cybersécurité CrowdStrike Falcon.
CrowdStrike a déclaré avoir mis en place un correctif pour le problème et le chef de la société, George Kurtz, a déclaré à la chaîne d'information américaine CNBC qu'il souhaitait “s'excuser personnellement auprès de toutes les organisations, de tous les groupes et de toutes les personnes qui ont été affectées”.
Il a également indiqué que le retour à la normale pourrait prendre quelques jours.
L'équipe du président américain Joe Biden s'est entretenue avec CrowdStrike et les personnes affectées par le problème “et se tient prête à fournir toute assistance si nécessaire”, a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.
“Selon nos informations, les vols ont repris dans tout le pays, même si certains encombrements subsistent”, a déclaré un haut fonctionnaire de l'administration américaine.
Des rapports en provenance des Pays-Bas et de Grande-Bretagne suggèrent que les services de santé pourraient avoir été affectés par la perturbation, ce qui signifie que l'impact total n'est peut-être pas encore connu.
Les entreprises de médias ont également été affectées, la chaîne britannique Sky News indiquant que le problème avait mis fin à ses émissions d'information du vendredi matin, et la chaîne australienne ABC signalant elle aussi des difficultés majeures.
Samedi, les services australiens étaient pour la plupart revenus à la normale, mais l'aéroport de Sydney signalait encore des retards de vols.
Les autorités australiennes ont mis en garde contre une augmentation des tentatives d'escroquerie et d'hameçonnage à la suite de la panne, notamment par des personnes proposant d'aider à redémarrer les ordinateurs et demandant des informations personnelles ou des détails de carte de crédit.
Des banques au Kenya et en Ukraine ont signalé des problèmes avec leurs services numériques, tandis que certains opérateurs de téléphonie mobile ont été perturbés et que les services à la clientèle d'un certain nombre d'entreprises ont été interrompus.
“L'ampleur de cette panne est sans précédent et entrera sans aucun doute dans l'histoire”, a déclaré Junade Ali, de l’ Institut d'ingénierie et de technologie (Institution of Engineering and Technology) de Grande-Bretagne, ajoutant que le dernier incident d'une telle ampleur remontait à 2017.
Enregistrements manuels
Alors que certains aéroports ont interrompu tous les vols, dans d'autres, le personnel des compagnies aériennes a eu recours à l'enregistrement manuel des passagers, ce qui a entraîné de longues files d'attente et la frustration des voyageurs.
L'administration fédérale américaine de l'aviation (FAA) a d'abord ordonné l'immobilisation de tous les vols “quelle que soit leur destination”, mais les compagnies aériennes ont ensuite déclaré qu'elles rétablissaient leurs services et qu'elles s'efforçaient de rattraper le retard accumulé.
La plus grande compagnie aérienne indienne, Indigo, a déclaré que les opérations avaient été “résolues”, dans un communiqué publié sur X.
“Alors que la panne a été résolue et que nos systèmes sont de nouveau en ligne, nous travaillons avec diligence pour reprendre des opérations normales, et nous nous attendons à ce que ce processus se prolonge jusqu'au week-end”, a déclaré le transporteur samedi.
Un passager a déclaré à l'AFP que la situation était revenue à la normale à l'aéroport de Delhi vers minuit samedi, avec seulement de légers retards dans les vols internationaux.
La compagnie low-cost AirAsia a déclaré qu'elle essayait toujours de se remettre en ligne et qu'elle avait “travaillé 24 heures sur 24 pour récupérer ses systèmes de contrôle des départs (DCS)” après la panne générale. Elle a recommandé aux passagers d'arriver tôt dans les aéroports et d'être prêts pour un “enregistrement manuel” aux comptoirs des compagnies aériennes.
Les médias d'État chinois ont déclaré que les aéroports de Pékin n'avaient pas été affectés.
En Europe, les principaux aéroports, dont celui de Berlin, qui avait suspendu tous les vols plus tôt dans la journée de vendredi, ont indiqué que les départs et les arrivées reprenaient.
Les entreprises subissent des perturbations
Les entreprises ont dû réparer leurs systèmes et tenter d'évaluer les dégâts, alors même que les autorités tentaient d'apaiser la panique en écartant toute hypothèse d'acte criminel.
Kurtz, de CrowdStrike, a déclaré dans un communiqué que ses équipes étaient “entièrement mobilisées” pour aider les clients concernés et qu'un correctif avait été déployé.
Mais Oli Buckley, professeur à l'université britannique de Loughborough, est l'un des nombreux experts à avoir mis en doute la facilité de déploiement d'un correctif adéquat.
“Si les utilisateurs expérimentés peuvent mettre en œuvre la solution de contournement, il n'est pas réaliste de s'attendre à ce que des millions de personnes le fassent”, a-t-il déclaré.
D'autres experts ont déclaré que l'incident devrait inciter à reconsidérer à grande échelle la dépendance des sociétés à l'égard d’un nombre d'entreprises technologiques pour un tel éventail de services.
“Nous devons être conscients que de tels logiciels peuvent être une cause commune de défaillance pour plusieurs systèmes en même temps”, a déclaré John McDermid, professeur à l'université de York, en Grande-Bretagne.
Selon lui, les infrastructures devraient être conçues “pour résister à de tels problèmes de cause commune”.
Avec AFP
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com