Charles III présente le premier programme travailliste en 15 ans lors du "discours du roi"

Charles III, roi de Grande-Bretagne, salue la reine Camilla dans le  alors qu'ils quittent le palais de Buckingham à Londres, le 17 juillet 2024, en direction des Chambres du Parlement, pour la cérémonie d'ouverture du Parlement. (Photo AFP)
Charles III, roi de Grande-Bretagne, salue la reine Camilla dans le alors qu'ils quittent le palais de Buckingham à Londres, le 17 juillet 2024, en direction des Chambres du Parlement, pour la cérémonie d'ouverture du Parlement. (Photo AFP)
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Publié le Mercredi 17 juillet 2024

Charles III présente le premier programme travailliste en 15 ans lors du "discours du roi"

  • Le discours du trône ou discours du roi est prononcé par le souverain mais rédigé par le gouvernement. C'est l'occasion pour le nouveau parti au pouvoir d'exposer ses priorités à Westminster.
  • Le discours du trône ou discours du roi est prononcé par le souverain mais rédigé par le gouvernement. C'est l'occasion pour le nouveau parti au pouvoir d'exposer ses priorités à Westminster.

LONDRES : Charles III prononce mercredi le "discours du roi", lors d'une cérémonie solennelle où il va dévoiler le premier programme législatif d'un gouvernement travailliste en 15 ans, après l'écrasante victoire du Labour aux législatives du 4 juillet au Royaume-Uni.

En milieu de matinée, le roi a quitté le palais en carrosse doré en direction de Westminster pour ce moment empreint de tradition et de solennité.

Un peu plus tôt, des gardes royaux ont procédé à l'inspection des caves du Parlement à la recherche d'explosifs, un héritage de la tentative infructueuse des catholiques de faire sauter le bâtiment en 1605.

La députée Samantha Dixon est elle retenue symboliquement en otage à Buckingham jusqu'au "retour sain et sauf du roi" dans sa résidence.

Le discours du trône ou discours du roi est prononcé par le souverain mais rédigé par le gouvernement. C'est l'occasion pour le nouveau parti au pouvoir d'exposer ses priorités à Westminster.

Il marque l'ouverture de la nouvelle session du Parlement après les élections législatives qui ont abouti à l'arrivée à Downing Street du nouveau Premier ministre travailliste Keir Starmer après 14 ans de pouvoir conservateur.

Ce discours du trône est le premier rédigé par un exécutif travailliste depuis le gouvernement de Gordon Brown en 2009, avant l'arrivée au pouvoir des conservateurs quelques mois plus tard.

- "Impatient" -

"Le programme législatif présenté lors du discours du roi s'appuiera sur l'élan de nos premiers jours au pouvoir et fera une différence dans la vie des travailleurs", avec la croissance économique comme priorité, a déclaré le chef du gouvernement.

Alors qu'il s'est dit juste après son arrivée au pouvoir "impatient de mettre en oeuvre le changement" promis aux Britanniques, il a prévu d'annoncer plus de 35 projets de loi.

Parmi les principaux projets de loi doit notamment figurer la création d'un fonds d'investissement public visant à financer la transition écologique du pays, des mesures pour accélérer la construction de logements, renationaliser les compagnies de transport ferroviaire ou encore pour abaisser le droit de vote à 16 ans au lieu de 18 ans actuellement.

Une réforme de la Chambre des Lords, qui compte près de 100 membres au titre héréditaire, pourrait également être annoncée.

Les travaillistes ont aussi promis de renforcer la décentralisation en donnant aux conseils locaux et aux maires des grandes régions davantage de pouvoir.

Un projet de loi devrait aussi renforcer les droits des travailleurs, en supprimant notamment les contrats dits "zéro heure" qui ne garantissent pas de durée minimum de travail.

Le gouvernement, qui a bâti sa campagne sur une promesse de "sérieux" budgétaire, doit également donner de nouvelles attributions à l'organisme public de prévision budgétaire, l'OBR, pour assurer un meilleur contrôle des dépenses publiques.

Outre ces projets travaillistes, le gouvernement pourrait également, selon certains médias britanniques, remettre à l'ordre du jour des textes portés par les conservateurs dont l'examen avait commencé sous la précédente législature, notamment la loi visant à interdire la vente de tabac à toute personne née après 2009.

- Ton monocorde -

Avec ce programme, les travaillistes veulent "montrer qu'ils peuvent redevenir ce qu'ils considèrent comme le parti naturel du gouvernement", souligne à l'AFP Tony McNulty, ancien ministre du Labour et professeur de politique britannique à l'université Queen Mary de Londres.

C'est le deuxième "discours du roi" prononcé par Charles III depuis son accession au trône, en septembre 2022. En mai de cette année là, en tant que prince de Galles, il avait aussi remplacé sa mère Elizabeth II, dont la santé déclinait.

Charles III, coiffé de la couronne impériale d'apparat, s'assiéra sur le trône de la Chambre des Lords, avec à sa gauche son épouse Camilla. Le gentilhomme huissier de la verge noire ("Black Rod") ira alors mander quelque 250 députés rassemblés à la Chambre des Communes.

Le roi doit prononcer le discours d'un ton monocorde pour illustrer la neutralité politique du souverain. Une tradition que ce défenseur de l'environnement avait respectée en novembre dernier lorsqu'il avait dû annoncer l'intention du gouvernement de Rishi Sunak d'accorder de nouvelles licences pétrolières et gazières.

"Il y a probablement dans ce discours du roi davantage de choses qu'il préférera" par rapport au précédent, estime Tony McNulty. "Mais il le prononcera avec un visage impassible. C'est son rôle".


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.