L’armée américaine détruit 5 drones houthis au milieu d’attaques croissantes de navires

Des combattants houthis se rassemblent dans un spectacle de défiance après les frappes aériennes américaines et britanniques sur des positions de milice, près de Sanaa, au Yémen, le 4 février 2024. (Reuters)
Des combattants houthis se rassemblent dans un spectacle de défiance après les frappes aériennes américaines et britanniques sur des positions de milice, près de Sanaa, au Yémen, le 4 février 2024. (Reuters)
Une fumée monte après une attaque contre le MV Tutor, propriété grecque, dans la mer Rouge, le 12 juin 2024. (Reuters)
Une fumée monte après une attaque contre le MV Tutor, propriété grecque, dans la mer Rouge, le 12 juin 2024. (Reuters)
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Publié le Mardi 16 juillet 2024

L’armée américaine détruit 5 drones houthis au milieu d’attaques croissantes de navires

  • Centcom : Il a été déterminé que ces drones représentaient une menace imminente pour les États-Unis, les forces de la coalition et les navires marchands de la région.
  • Les Houthis ont également tiré un bateau explosif et télécommandé sur le MT Chios Lion, un pétrolier de pétrole brut des Îles Marshall exploité par la Grèce

AL-MUKALLA : Les forces navales américaines en mer Rouge ont détruit un barrage de drones lancés par les Houthis du Yémen alors que la milice augmentait les frappes de drones, de bateaux et de missiles sur les navires dans les canaux commerciaux internationaux.

L’armée américaine a déclaré dans un communiqué mardi que ses forces ont intercepté trois véhicules aériens sans pilote houthis au-dessus de la mer Rouge et deux autres au-dessus des zones houthies du Yémen déchirées par la guerre au cours des dernières 24 heures, qui visaient tous des navires commerciaux et navals internationaux.

« Il a été déterminé que ces drones représentaient une menace imminente pour les États-Unis, les forces de la coalition et les navires marchands de la région. Ces mesures ont été prises pour protéger la liberté de navigation et rendre les eaux internationales plus sûres », a déclaré le Commandement central des États-Unis sur X.

Au cours des dernières 24 heures, les Houthis ont pris pour cible un navire-citerne immatriculé au Panama, appartenant à Israël et exploité par Monaco, le MT Bentley I, qui transportait de l’huile végétale de Russie en Chine. La milice a déployé trois navires de surface, un drone chargé d’explosifs et deux petits bateaux, ne causant aucun dommage au navire ni de pertes, selon l’armée américaine.

Les Houthis ont ensuite lancé un missile balistique depuis le territoire yéménite vers le même navire en mer Rouge.

Les Houthis ont également tiré un bateau explosif et télécommandé sur le MT Chios Lion, un pétrolier de pétrole brut des îles Marshall exploité par la Grèce et opérant sous pavillon libérien en mer Rouge, causant des dommages au navire, mais aucune victime signalée.

La déclaration américaine est intervenue quelques heures après que le porte-parole militaire houthi Yahya Sarea a déclaré dans une déclaration télévisée que les forces navales, les drones et les missiles de la milice avaient lancé une attaque conjointe contre le MT Bentley I en mer Rouge et frappé le pétrolier Chios Lion avec un drone.

Les deux navires ont été ciblés parce que leurs propriétaires ont défié les avertissements de la milice contre les voyages vers les ports israéliens.

Sarea a déclaré qu’une troisième opération a été menée avec l’aide de la résistance islamique irakienne, ciblant le navire Olvia en Méditerranée.

Olvia a été reconnu par les applications de surveillance des navires comme un pétrolier battant pavillon chypriote lorsqu’il a quitté le port israélien de Haïfa samedi.

Depuis novembre, les Houthis ont tiré des centaines de missiles balistiques, de drones et de drones sur plus de 100 navires sur des routes commerciales internationales près du Yémen, forçant les grandes entreprises commerciales à détourner les navires de la mer Rouge et à emprunter des routes plus longues et plus coûteuses via l’Afrique.

Les Houthis soutiennent qu’ils frappent uniquement des navires liés et liés à Israël pour faire pression sur Israël afin de lever son blocus de Gaza. Les critiques disent que les Houthis utilisent la fureur des Yéménites sur la guerre d’Israël à Gaza pour faire taire les voix qui appellent à des paiements salariaux et à des améliorations de la fonction publique, ainsi qu’à recruter des combattants.

Mardi, le chef de milice houthi Abdul Malik Al-Houthi a promis de continuer à frapper les navires jusqu’à ce qu’Israël arrête sa guerre à Gaza.

« Nos opérations navales et de missiles se poursuivront et s’étendront jusqu’à ce que l’agression prenne fin et que l’embargo israélien sur Gaza soit levé », a-t-il déclaré.

Pendant ce temps, le gouvernement du Yémen, internationalement reconnu, a réitéré mardi sa demande aux groupes internationaux de déplacer leurs bureaux de Sanaa tenue par les Houthis à la ville d’Aden, la capitale temporaire du Yémen.

Rashad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel, demandé lors d’une réunion avec l’ambassadeur des États-Unis au Yémen, Steven Fagin, que les donateurs internationaux remplissent leurs engagements envers le plan de réponse humanitaire au Yémen et que les organisations internationales relocalisent leurs principaux bureaux à Aden après que les Houthis ont enlevé des dizaines de travailleurs humanitaires à Sanaa.

Le ministre yéménite de l’Intérieur Ibrahim Haidan a réitéré la même demande lors d’une réunion avec Mahmoud Salah, chef du Comité des affaires étrangères de la mission de la Croix-Rouge à Aden mardi.

 


Soudan: violents combats près de Khartoum, des centaines de familles sur les routes

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  • Mercredi, les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont attaqué la grande base de la ville de Bahri qui jouxte la capitale soudanaise au nord
  • Cette base appelée Hattab est restée aux mains de l'armée après le début de la guerre civile au Soudan en avril 2023

PORT-SOUDAN: Des centaines de familles soudanaises ont fui samedi une proche banlieue de Khartoum après une intensification des combats entre l'armée et les paramilitaires autour d'une base militaire, ont rapporté des témoins à l'AFP.

Mercredi, les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont attaqué la grande base de la ville de Bahri qui jouxte la capitale soudanaise au nord. Cette base appelée Hattab est restée aux mains de l'armée après le début de la guerre civile au Soudan en avril 2023.

"Depuis ce matin (samedi), l'armée tire à l'artillerie vers le sud de la base Hattab tandis que des avions militaires survolent" la zone, a indiqué un témoin à l'AFP.

Dans le même temps, les paramilitaires des FSR "ont attaqué des maisons au sud de (la base) de Hattab, capturant des citoyens et en abattant d'autres", a témoigné un résident, Nasr el-Din, qui a souhaité taire son nom de famille pour des raisons de sécurité.

"Depuis le matin, des centaines de familles sont parties en direction du nord, portant leurs affaires sur leurs têtes" pour fuir les combats, a-t-il ajouté, ce qu'un autre témoin, anonyme, a corroboré.

La guerre entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR, dirigées par son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo, a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes et notamment dans les pays voisins, selon l'ONU.

Vendredi, des experts de l'ONU mandatés par le Conseil des droits de l'Homme, ont réclamé le "déploiement sans délai" d'une force "indépendante et impartiale" afin de protéger les populations civiles, alors que la guerre a aussi provoqué une très grave crise humanitaire.

Selon eux, les belligérants soudanais "ont commis une série effroyable de violations des droits de l'Homme et de crimes internationaux, dont beaucoup peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité".

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a entamé samedi une visite de deux jours à Port-Soudan (est), siège de facto du gouvernement après que les autorités ont été chassées de Khartoum.

D'après un correspondant de l'AFP sur place, il a rencontré des responsables soudanais et devait visiter des infrastructures de santé.


Les Algériens votent pour choisir leur président, victoire escomptée de Tebboune

Les trois candidats disent tous vouloir améliorer le pouvoir d'achat et redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises). (AFP)
Les trois candidats disent tous vouloir améliorer le pouvoir d'achat et redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises). (AFP)
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  • Dans la capitale, hormis les services de sécurité autour des centres de vote, c'est l'atmosphère habituelle du week-end
  • Les télévisions diffusent des images du vote dans différentes régions, montrant dans certaines villes comme Djelfa (centre), des hommes faisant la queue dans un bureau

ALGERIE: Les Algériens ont commencé à voter samedi dans un scrutin présidentiel, qui devrait voir une réélection sans surprise d'Abdelmadjid Tebboune pour un deuxième mandat, dont le principal enjeu réside dans le taux de participation.

A l’ouverture des bureaux à 07H00 GMT, les personnes âgées, majoritairement des hommes, étaient, comme à l'accoutumée, les premières à glisser leur bulletin dans l’urne

"Je suis venu tôt exercer mon devoir et choisir le président de mon pays, en toute démocratie", déclare à l'AFP Sid Ali Mahmoudi, 70 ans, à Alger centre.

Dans la capitale, hormis les services de sécurité autour des centres de vote, c'est l'atmosphère habituelle du week-end. Le gros des électeurs, notamment les femmes et les plus jeunes, ne sont pas attendus avant l'après-midi.

Les télévisions diffusent des images du vote dans différentes régions, montrant dans certaines villes comme Djelfa (centre), des hommes faisant la queue dans un bureau.

Face au président sortant, deux candidats peu connus: Abdelaali Hassani, un ingénieur des travaux publics de 57 ans, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), le principal parti islamiste, et Youcef Aouchiche, 41 ans, ancien journaliste et sénateur, à la tête du Front des forces socialistes (FFS), plus vieux parti d'opposition, ancré en Kabylie (est).

Une reconduction de M. Tebboune, 78 ans, est d'autant plus probable que quatre formations importantes soutiennent sa candidature, notamment le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et le mouvement islamiste El Bina.

Le président tient toutefois "à une participation importante. Il veut être un président normal, pas un président mal élu", souligne à l'AFP Hasni Abidi du Centre d'études Cermam à Genève.

Plus de 24 millions d'électeurs, sur 45 millions d'habitants, sont appelés à voter. Les bus publics, le métro et le tramway sont gratuits samedi afin de faciliter les déplacements.

Les résultats pourraient tomber dès samedi soir ou au plus tard dimanche.

« La deuxième économie en Afrique »

En décembre 2019, l'abstention avait battu des records (60%) lors du scrutin remporté par M. Tebboune avec 58% des suffrages, alors que les manifestations massives pour un changement du système en vigueur depuis l'indépendance (1962), battaient leur plein.

Dans une déclaration aux médias samedi, M. Hassani a appelé "le peuple algérien à voter en force" car "un taux de participation élevé donne une plus grande crédibilité à ces élections", après une campagne électorale menée en plein été et suscitant peu d'enthousiasme.

Les Algériens établis à l'étranger, 865.490 électeurs selon l'Autorité électorale Anie, votent depuis lundi. Des bureaux itinérants sillonnent les zones éloignées.

Les trois candidats disent tous vouloir améliorer le pouvoir d'achat et redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises).

Aidé par la manne du gaz naturel, M. Tebboune a promis de rehausser salaires et retraites, des investissements, deux millions de logements neufs et 450.000 emplois nouveaux, pour faire de l'Algérie, "la deuxième économie en Afrique", derrière l'Afrique du sud.

« Tolérance zéro »

En clôture de campagne mardi, celui que les réseaux sociaux surnomment affectueusement "aammi Tebboune" (Tonton Tebboune) s'est engagé à redonner aux jeunes -plus de la moitié des 45 millions d'habitants et un tiers des électeurs- la "place qui leur sied".

M. Tebboune affirme que son premier quinquennat a été entravé par le Covid-19 et la corruption de son prédécesseur, dont il fut pourtant ministre.

Ses rivaux promettent davantage de libertés. Le candidat du FFS s'engage à "libérer les prisonniers d'opinion via une amnistie et à réexaminer les lois injustes" sur le terrorisme ou les médias. Celui du MSP prône "le respect des libertés réduites à néant".

Selon l'expert Abidi, cinq ans après le Hirak, étouffé par les interdictions de rassemblement liées au Covid et l'arrestation de ses figures de proue, le bilan de M. Tebboune souffre "d'un déficit de démocratie" qui pourrait constituer un handicap lors d'un nouveau mandat.

L'ONG Amnesty International a accusé cette semaine le pouvoir de continuer d'"étouffer l'espace civique en maintenant une répression sévère des droits humains", avec de "nouvelles arrestations arbitraires" et "une approche de tolérance zéro à l'égard des opinions dissidentes".

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD, algérien), des dizaines de personnes liées au Hirak ou à la défense des libertés, sont encore emprisonnées ou poursuivies.


Américaine tuée en Cisjordanie: la famille accuse Israël et réclame une enquête

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné vendredi "une intervention barbare d'Israël" qui a coûté la vie selon lui à Aysenur Ezgi Eygi. (AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné vendredi "une intervention barbare d'Israël" qui a coûté la vie selon lui à Aysenur Ezgi Eygi. (AFP)
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  • Selon l'ONU, Aysenur Ezgi Eygi, 26 ans, a été tuée par des tirs des forces israéliennes alors qu'elle participait à une manifestation contre la colonisation juive à Beita
  • "Sa présence dans nos vies a été brutalement, injustement et illégalement arrachée par l'armée israélienne", a déploré la famille de la jeune femme dans un communiqué

JERUSALEM: La famille d'une militante américano-turque blessée mortellement par balle en Cisjordanie occupée lors d'une manifestation anticolonisation, a accusé samedi l'armée israélienne de l'avoir tuée et exigé une "enquête indépendante".

Selon l'ONU, Aysenur Ezgi Eygi, 26 ans, a été tuée par des tirs des forces israéliennes alors qu'elle participait à une manifestation contre la colonisation juive à Beita, près de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

"Sa présence dans nos vies a été brutalement, injustement et illégalement arrachée par l'armée israélienne", a déploré la famille de la jeune femme dans un communiqué.

"Aysenur défendait pacifiquement la justice lorsqu'elle a été tuée par une balle", a-t-elle ajouté, faisant état d'une vidéo "montrant qu'elle (la balle) provenait d'un tireur de l'armée israélienne".

"Nous demandons au président (Joe) Biden, à la vice-présidente (Kamala) Harris et au secrétaire d'Etat (Antony) Blinken d'ordonner une enquête indépendante sur le meurtre injuste d'une citoyenne américaine et de veiller à ce que les coupables répondent pleinement de leurs actes."

L'armée israélienne a indiqué vendredi que des soldats dans le secteur de Beita avaient "répondu par des tirs en direction de l'instigateur principal de violences qui avait lancé des pierres sur eux et présentait une menace". Elle a dit "examiner les informations selon lesquelles une ressortissante étrangère a été tuée du fait de coups de feu dans la zone".

Principal allié d'Israël, Washington a déploré la mort "tragique" de la jeune femme et a réclamé une enquête.

Sa famille a estimé toutefois qu'"au vu des circonstances (...)  de la mort d'Aysenur, une enquête israélienne n'est pas suffisante".

La jeune femme était membre du International Solidarity Movement (ISM), une organisation propalestinienne, et se trouvait à Beita pour participer à une manifestation hebdomadaire contre l'expansion des colonies israéliennes, selon l'ONG. Ces colonies sont illégales aux yeux du droit international.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné vendredi "une intervention barbare d'Israël" qui a coûté la vie selon lui à Aysenur Ezgi Eygi.

Les violences ont flambé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre.

Plus de 660 Palestiniens ont été tués depuis en Cisjordanie par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère palestinien de la Santé.

Au moins 23 Israéliens, dont des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes.