Après deux ans d'absence, Modi rencontrera Poutine et participera au sommet Inde-Russie

Rencontre entre le Premier ministre indien Narendra Modi et le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet des dirigeants de l'Organisation de coopération de Shanghai à Samarkand, le 16 septembre 2022. (AFP)
Rencontre entre le Premier ministre indien Narendra Modi et le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet des dirigeants de l'Organisation de coopération de Shanghai à Samarkand, le 16 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 05 juillet 2024

Après deux ans d'absence, Modi rencontrera Poutine et participera au sommet Inde-Russie

  • Des négociations sur la démobilisation des ressortissants indiens de l'armée russe devraient avoir lieu au cours du voyage
  • Cette visite devrait changer la perception d'une "dérive" des relations entre l'Inde et la Russie, selon un expert

NEW DELHI : Le Premier ministre Narendra Modi rencontrera le président russe Vladimir Poutine la semaine prochaine, a déclaré vendredi le ministère indien des Affaires étrangères, alors que les Occidentaux s'efforcent d'isoler Moscou sur la scène internationale en raison de son invasion de l'Ukraine.

M. Modi se rendra dans la capitale russe les 8 et 9 juillet pour la 22e édition du sommet annuel Inde-Russie, organisé alternativement par les deux pays depuis 2000.

La dernière réunion a eu lieu en 2021, lorsque Poutine s'est rendu à Delhi, et la prochaine devait se tenir à Moscou en 2022. Elle n'a pas eu lieu à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février de cette année-là.

"Le 22e sommet annuel entre l'Inde et la Russie sera l'occasion pour les deux dirigeants de passer en revue l'ensemble des questions bilatérales, notamment la défense, les relations commerciales, les liens en matière d'investissement, la coopération énergétique et les sciences et technologies", a déclaré le ministre des affaires étrangères, Vinay Mohan Kwatra, à la presse à Delhi.

Des discussions sur la libération des ressortissants indiens servant dans l'armée russe sont également attendues au cours du voyage du premier ministre, à la suite d'informations selon lesquelles ils auraient été envoyés combattre en Ukraine.

"La question de la libération anticipée des ressortissants indiens qui ont été incités à servir dans l'armée russe devrait également figurer dans les discussions", a déclaré M. Kwarta.

La dernière fois que Modi et Poutine se sont rencontrés en personne, c'était en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) de 2022 en Ouzbékistan. Modi n'ayant pas participé au sommet de l'OCS cette semaine, sa rencontre avec le président russe sera la première depuis le début de son troisième mandat.

Il s'agira également de sa première visite bilatérale depuis qu'il a remporté les élections générales le mois dernier.

"Le sommet annuel entre les deux dirigeants est le mécanisme le plus élevé pour orienter et stimuler la coopération entre nos deux pays", a déclaré M. Kwarta.

"Ils partageront également leurs points de vue sur les développements régionaux et mondiaux d'intérêt mutuel ... (et) évalueront l'état des engagements bilatéraux, des groupements tels que les BRICS, l'Organisation de coopération de Shanghai, le G20, le sommet de l'Asie de l'Est et les Nations unies".

Les liens entre New Delhi et Moscou remontent à plus de sept décennies. L'Inde s'est abstenue de critiquer publiquement la Russie au sujet de la guerre en Ukraine et ne s'est pas jointe à la série de sanctions internationales imposées à la Russie, malgré les pressions exercées par les pays occidentaux, en particulier les États-Unis.

La Russie est également le plus grand fournisseur de pétrole brut de l'Inde et la principale source de son matériel militaire.

"La Russie est une grande puissance... Elle est membre du Conseil de sécurité et dispose d'un droit de veto. En Inde, nous nous souvenons que ce droit de veto a été exercé en notre faveur à plusieurs reprises dans le passé", a déclaré Nandan Unnikrishnan, qui dirige le programme Eurasie de l'Observer Research Foundation, à New Delhi.

"La Russie est le plus grand pays du monde. Elle dispose d'un (grand) nombre de ressources naturelles, et notre économie est en pleine croissance, et nous aurons bientôt besoin de quantités beaucoup plus importantes de ressources naturelles, donc pour toute une série de raisons, la Russie est importante ... et elle joue un rôle important dans le maintien de la multipolarité en Asie".

D'autre part, le partenariat de l'Inde avec l'Occident s'est développé au cours des 20 dernières années et l'Inde est membre de la Quadrilatérale. Le dialogue stratégique de sécurité entre quatre États, comprenant également les États-Unis, le Japon et l'Australie, a été établi pour contrer l'influence économique et militaire régionale croissante de la Chine, le rival de l'Inde, avec laquelle les relations sont tendues depuis les affrontements meurtriers de 2020 sur leur frontière himalayenne de 3 500 km.

La Russie et les États-Unis sont tous deux des partenaires stratégiques de l'Inde et il est clair que prendre parti pour l'un d'entre eux pourrait lui coûter sa relation avec l'autre.

Alors que Modi n'a pas rencontré Poutine au cours des deux dernières années, M. Unnikrishnan a déclaré que l'on avait l'impression d'une "dérive" dans les liens entre l'Inde et la Russie, compte tenu des efforts déployés par l'Occident pour isoler Moscou sur la scène internationale.

"Nos relations avec les États-Unis se sont rapidement développées, devenant de plus en plus étroites... Cela a donné lieu à toutes sortes de spéculations selon lesquelles la distance avec la Russie s'accroît. Je pense que le Premier ministre a estimé qu'il était temps d'éliminer cette perception", a-t-il déclaré à Arab News.

"L'Inde a de multiples partenaires et n'entretiendra pas de relations basées sur le diktat d'une tierce partie. Elle entretiendra des relations en fonction de l'intérêt national".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


L'ONU "condamne fermement" les frappes russes sur des villes ukrainiennes

Le personnel d’urgence et de sauvetage récupère une femme blessée dans les décombres d’un immeuble résidentiel à la suite d’une attaque aérienne russe dans la capitale ukrainienne Kiev le 8 juillet 2024(AFP)
Le personnel d’urgence et de sauvetage récupère une femme blessée dans les décombres d’un immeuble résidentiel à la suite d’une attaque aérienne russe dans la capitale ukrainienne Kiev le 8 juillet 2024(AFP)
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  • "Il est insensé que des enfants soient tués et blessés dans cette guerre", a dénoncé Mme Brown, au sujet de l'hôpital pour enfants de Kiev touché par un missile de croisière russe, selon les autorités ukrainiennes.
  • Le ministère russe de la Défense a affirmé pour sa part que les dégâts à Kiev dans la matinée, notamment sur l'hôpital pour enfants Okhmatdyt, ont été causés par "la chute d'un missile antiaérien ukrainien".

KIEV : La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Ukraine, Denise Brown, a "fermement condamné" lundi les attaques russes sur plusieurs villes ukrainiennes dont la capitale qui ont "fait des dizaines de morts et de blessés", selon un communiqué.

"Il est insensé que des enfants soient tués et blessés dans cette guerre", a dénoncé Mme Brown, au sujet de l'hôpital pour enfants de Kiev touché par un missile de croisière russe, selon les autorités ukrainiennes.

Le ministère russe de la Défense a affirmé pour sa part que les dégâts à Kiev dans la matinée, notamment sur l'hôpital pour enfants Okhmatdyt, ont été causés par "la chute d'un missile antiaérien ukrainien". Il affirme n'avoir touché que des infrastructures militaires.

"La semaine en Ukraine a commencé avec une nouvelle vague de frappes meurtrières des forces armées russes", a dénoncé Mme Brown.

Elle a aussi rappelé que la législation humanitaire internationale confère une protection spéciale aux hôpitaux et que "les civils doivent être protégés".

Selon les autorités ukrainiennes, les forces russes ont tiré lundi matin plus de 40 missiles sur plusieurs villes dont la capitale, qui ont fait au moins 24 morts et des dizaines de blessés.


Russie: le FSB dit avoir déjoué une tentative de Kiev de voler un bombardier stratégique

Un Tupolev Tu-22M3M
Un Tupolev Tu-22M3M
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Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi avoir déjoué une tentative menée par l'Ukraine de recruter un pilote russe et voler un bombardier stratégique des forces du Kremlin.

Dans un communiqué, le FSB a assuré que des "services spéciaux de pays de l'OTAN" étaient impliqués dans "la préparation et la réalisation" de ce plan pour dérober "un bombardier stratégique TU-22M3."

Cet appareil est capable de mener des frappes nucléaires et conventionnelles sur de longues distances.

"Le renseignement ukrainien avait l'intention de recruter un pilote militaire russe, en échange d'une récompense financière et de la citoyenneté italienne, pour l'inciter à transférer et faire atterrir le bombardier stratégique en Ukraine", poursuit le FSB.

Selon cette source, les services de contre-espionnage russes ont également obtenu, lors de cette opération, des informations qui ont aidé l'armée du Kremlin à frapper la base aérienne "Ozernoïe" en Ukraine.

Ces derniers jours, les forces russes ont mené plusieurs frappes sur des bases de l'armée de l'air ukrainienne, au moment où Kiev attend avec impatience d'utiliser les chasseurs F-16 promis par les Occidentaux pour essayer de regagner la maîtrise du ciel.

L'été dernier, l'Ukraine était parvenu à recruter un pilote d'hélicoptère russe, Maxime Kouzminov, opposé au conflit, qui avait déserté à bord d'un appareil Mi-8 et rallié le territoire sous contrôle ukrainien.

Ce déserteur avait été été retrouvé mort en Espagne, en février. La Russie a été accusée à maintes reprises d'éliminer ses adversaires, dans le pays comme à l'étranger, mais elle a toujours nié ces allégations.

L'Ukraine accuse par ailleurs régulièrement Moscou de chercher à recruter des agents côté ukrainien.

Le service ukrainien de sécurité (SBU) avait annoncé en mai avoir "démantelé un réseau d'agents" du FSB qui préparait l'assassinat du président ukrainien Volodymyr Zelensky et avoir arrêté deux officiers ukrainiens qui en faisaient partie.


En Israël, plusieurs manifestations pour réclamer une trêve après 9 mois de guerre

Une affiche représentant le visage du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec une empreinte de main rouge est photographiée entre des drapeaux israéliens lors d'une manifestation anti-gouvernementale de militants de gauche à Tel Aviv le 6 juillet 2024.
Une affiche représentant le visage du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec une empreinte de main rouge est photographiée entre des drapeaux israéliens lors d'une manifestation anti-gouvernementale de militants de gauche à Tel Aviv le 6 juillet 2024.
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  • Samedi soir des manifestants avaient fait face à des policiers à cheval avant que des coups de canon à eau ne soient tirés pour disperser le rassemblement qui bloquait une autoroute.
  • Depuis des semaines, des milliers de personnes se rassemblent en Israël, principalement à Tel-Aviv, pour manifester contre le gouvernement.

TEL-AVIV : Plusieurs manifestations ont lieu dimanche en Israël pour réclamer du gouvernement qu'il accepte un accord de cessez-le-feu et la libération des otages, alors que la guerre entre dans son dixième mois.

Cette journée de "perturbation" a débuté à 06H29, heure à laquelle l'attaque de combattants du Hamas contre le sud d'Israël a commencé le 7 octobre 2023.

Des manifestants ont notamment bloqué la circulation, pour le deuxième jour consécutif, sur certains axes de Tel-Aviv, a constaté une journaliste de l'AFP.

Parmi eux, beaucoup reprennent des slogans appelant à la tenue d'élections en agitant des drapeaux israéliens.

Au milieu de la place de la Démocratie, une fanfare accompagnait des manifestants portant des vêtements barrés de slogans politiques. La foule est parsemée de jaune - bannières, rubans, chapeaux...- une couleur devenue incontournable dans les rassemblements exigeant du gouvernement qu'il fasse de la libération des otages une priorité.

"Ramenez-les à la maison maintenant", scandaient encore des participants, en référence aux 116 personnes enlevées le 7 octobre et toujours retenues dans la bande de Gaza (dont 42 sont mortes, selon l'armée israélienne).

La police a renforcé la sécurité autour de la résidence du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, après l'annonce d'un rassemblement à venir.

Samedi soir des manifestants avaient fait face à des policiers à cheval avant que des coups de canon à eau ne soient tirés pour disperser le rassemblement qui bloquait une autoroute.

"C'est une journée où nous mettons le pays à l'arrêt pour dire à notre gouvernement que c'est inacceptable de ne pas accepter un accord pour les otages", a déclaré dimanche à l'AFP Orly Nativ, une manifestante de 57 ans originaire de Tel-Aviv.

Son drapeau israélien en main, elle cheminait avec une centaine de personnes vers le centre-ville.

"La coupe est pleine, et nous allons mettre le pays à l'arrêt jusqu'à ce qu'ils quittent le pouvoir (les ministres actuels, NDLR", a-t-elle poursuivi, "que les choses changent".

Plus loin, d'autres manifestants clamaient en hébreu: "nous n'abandonnerons pas".

Depuis des semaines, des milliers de personnes se rassemblent en Israël, principalement à Tel-Aviv, pour manifester contre le gouvernement.

L'attaque sans précédent du Hamas a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, la campagne militaire israélienne a tué plus de 38.153 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza.