LONDRES: Le gouvernement britannique a pour ambition d'avoir vacciné tous les adultes du Royaume-Uni d'ici à l'automne, a indiqué dimanche le ministre de la Santé Matt Hancock, alors que le service public de santé britannique (NHS) se trouve désormais dans « une situation dangereuse ».
« Bien sûr, nous commençons avec les plus vulnérables », mais « chaque adulte se verra offrir un vaccin d'ici à l'automne », s'est engagé le ministre sur la BBC.
Pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie avec 80 868 morts (+1.035 en 24h), le Royaume-Uni fait actuellement face une flambée des contaminations par le coronavirus attribuée à un variant plus contagieux.
Plus de trois millions de personnes y ont été testées positives depuis le début de la pandémie (+59 937 samedi) et 30 000 patients sont hospitalisés pour la maladie Covid-19.
« Le NHS est actuellement confronté à la plus dangereuse situation dont on puisse se souvenir », a alerté dans le Sunday Times Chris Whitty, médecin-chef pour l'Angleterre.
« Si le virus poursuit cette trajectoire, les hôpitaux seront en réelle difficulté, et cela tout bientôt », a-t-il ajouté, mettant en garde contre « le ratio personnel/patient - déjà très élevé », qui deviendra bientôt « inacceptable ».
Pour sortir de cette situation, le gouvernement britannique s'est engagé dans une « course contre la montre » pour vacciner d'ici à mi-février les plus de 70 ans, les soignants et les personnes vulnérables, soit environ 15 millions de personnes appartenant à une catégorie de la population où interviennent 88% des décès dus au Covid-19.
Et « nous sommes sur la bonne voie » pour y parvenir, a estimé le ministre de la Santé sur Sky news, affirmant que le Royaume-Uni vaccinait désormais « 200 000 personnes par jour », grâce aux vaccins de BioNTech-Pfizer et d'AstraZeneca/Oxford.
Selon Matt Hancock, la campagne de vaccination entamée début décembre a pour l'instant permis à 1,5 million de personnes, dont « environ un tiers des plus de 80 ans », de recevoir leur première injection.
Mais le gouvernement britannique, jugé trop lent à réagir, est pointé du doigt par certains experts. « Le Royaume-Uni n'a pas de stratégie claire au-delà d'un confinement réactif lorsque les hôpitaux sont sous pression », s'est désolée sur Times Radio Devi Sridhar, experte en santé publique à l'Université d’Édimbourg.
Alors que le pays est entré dans son troisième confinement, la professeure estime « irréaliste » d'espérer que les citoyens continuent à respecter ces règles, après « presque un an » de mesures restrictives, appelant le gouvernement à présenter un « plan clair pour sortir de ces confinements ».