Bombardements israéliens dans la bande de Gaza, après de nouveaux ordres d'évacuation

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Publié le Mercredi 03 juillet 2024

Bombardements israéliens dans la bande de Gaza, après de nouveaux ordres d'évacuation

  • Des témoins ont rapporté de multiples frappes dans et autour de la ville de Khan Yunis.
  • Lundi, un ordre d'évacuation a été donné pour Al-Qarara, Bani Suhaila et d'autres villes de Rafah et de Khan Yunis.

L'armée israélienne a bombardé mardi la bande de Gaza, après des ordres d'évacuation ayant contraint des centaines d'habitants à fuir de nouveau plusieurs secteurs du sud du territoire palestinien dévasté par près de neuf mois de guerre.

Victimes de bombardements israéliens à Khan Younès et Rafah (sud de la bande de Gaza), huit personnes sont mortes et plus d'une trentaine de blessés sont arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, ont rapporté des soignants du Croissant-Rouge palestinien ainsi qu'une source médicale au sein de l'établissement de santé.

Un journaliste de l'AFP et des témoins ont fait état d'une multitude de frappes israéliennes mardi matin contre Khan Younès et ses environs.

L'armée israélienne a pour sa part indiqué que ses opérations se poursuivaient à Choujaïya (nord), Rafah et dans le centre de Gaza, après avoir ordonné lundi une nouvelle évacuation de secteurs du sud du territoire, où des centaines de milliers de Palestiniens avaient déjà dû fuir les combats il y a plusieurs semaines.

Des témoins ont raconté que de nombreux habitants avaient quitté ces secteurs, et que des déplacés de l'est de Khan Younès, parmi lesquels des enfants et des personnes âgées, dormaient dans la rue à même le sol.

- "Combat difficile" -

Des images de l'AFP ont montré des familles de déplacés fuyant une nouvelle fois au milieu des ruines à Khan Younès, à pied ou entassées sur des remorques.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu dimanche que l'armée livrait un "combat difficile" dans la bande de Gaza, près de neuf mois après le début de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre.

"Nous progressons vers la fin de la phase d'élimination de l'armée terroriste du Hamas", a-t-il toutefois déclaré lundi, après avoir affirmé il y a plus d'une semaine que la phase "intense" de la guerre touchait à sa fin.

"Nous avons entendu les Israéliens parler d'une baisse significative de leurs opérations dans la bande de Gaza. Cela reste à voir", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Après avoir lancé une offensive terrestre le 27 octobre dans le nord du territoire palestinien, l'armée israélienne s'est progressivement dirigée vers le sud, ordonnant à la population d'évacuer les zones visées.

Le 7 mai, elle avait lancé une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme l'ultime étape de la guerre contre le mouvement islamiste, poussant un million de Palestiniens à la fuite, selon l'ONU.

Mais ces dernières semaines, les combats ont à nouveau gagné en intensité dans plusieurs régions que l'armée avait dit contrôler, notamment dans le nord, tandis que l'offensive se poursuit à Rafah.

-  "Pas d'endroit où rester" -

Les nouveaux ordres d'évacuation de plusieurs secteurs du sud du territoire sont intervenus quelques heures après la revendication lundi de tirs de roquettes vers Israël par le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien.

L'armée a indiqué mardi avoir visé l'origine des tirs de la veille, dans les environs de Khan Younès. Un entrepôt d'armes, des centres opérationnels et d'autres "infrastructures terroristes" ont été ciblés, selon la même source.

Dans le nord, l'armée israélienne a poursuivi mardi ses opérations lancée le 27 juin à Choujaïya, un quartier de l'est de la ville de Gaza où elle dit avoir éliminé de "nombreux terroristes".

Un correspondant de l'AFP a fait état mardi de nouveaux bombardements sur ce quartier, ainsi que sur celui de Zeitoun également à Gaza-ville.

Entre 60.000 et 80.000 personnes, selon l'ONU, ont fui ces derniers jours l'est et le nord-est de la ville de Gaza.

"Nous avons fui Choujaïya. La situation est très difficile. Nous n'avons pas d'endroit où rester. Nous continuons de chercher de l'eau, mais on n'en trouve pas", a raconté un Palestinien ayant trouvé refuge dans l'ouest de la ville de Gaza.

- Accusations de "torture" -

Lundi, des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza-ville, Mohammed Abou Salmiya, ont été libérés par Israël et transférés vers des hôpitaux de Gaza, selon une source médicale.

M. Salmiya a affirmé avoir été soumis "à de sévères tortures" pendant ses sept mois de détention.

En Israël, M. Netanyahu a dénoncé cette libération comme une "grave erreur", estimant que "la place de cet homme, sous la responsabilité duquel nos otages ont été tués et retenus, est en prison", le Shin Beth (Sécurité intérieure) invoquant un moyen "de libérer des places" dans les prisons.

L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 37.900 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué des déplacements massifs de population et une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, où l'eau et la nourriture manquent. Des milliers d'enfants souffrent de malnutrition, selon l'Organisation mondiale de la santé.

M. Netanyahu affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération des otages.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas réclame, lui, un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien du territoire.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".