L'Arabie saoudite ambitionne de prendre la tête du marché mondial de l'alimentation halal

L'importance du Royaume dans le secteur halal a été mise en avant lors de l'édition inaugurale du Makkah Halal Forum qui s'est tenu en janvier (Photo, SPA).
L'importance du Royaume dans le secteur halal a été mise en avant lors de l'édition inaugurale du Makkah Halal Forum qui s'est tenu en janvier (Photo, SPA).
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Publié le Dimanche 30 juin 2024

L'Arabie saoudite ambitionne de prendre la tête du marché mondial de l'alimentation halal

  • Le cadre réglementaire du Royaume garantit la conformité avec les normes halal
  • Le statut de l'Arabie saoudite en tant que terre sainte de l'islam confère à ses réglementations halal une perception de plus grande authenticité

DJEDDAH : L'Arabie saoudite est à l'avant-garde de l'industrie mondiale des produits halal. Elle capitalise sur son statut unique de berceau de l'islam, ce qui lui permet de gagner la confiance d'environ 2 milliards de musulmans à travers le monde.

Cette position inégalée confère aux réglementations et certifications halal saoudiennes un degré élevé d'authenticité et de crédibilité religieuses, ce qui les rend très respectées et recherchées dans le monde entier. Le cadre réglementaire du Royaume, dirigé par des organismes clés tels que l'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments, garantit une conformité rigoureuse aux normes halal, renforçant ainsi sa position de leader sur le marché.

L'importance du Royaume dans ce secteur a été soulignée lors de l'édition inaugurale du Forum halal de La Mecque, qui s'est tenue en janvier et à laquelle a participé le ministre saoudien du Commerce, Majid ben Abdallah Al- Kasabi. Le ministre a souligné que cette industrie était l'un des secteurs qui se développent le plus rapidement à l'échelle mondiale.

« Actuellement, le marché de l'alimentation est évalué à environ 2 500 milliards de dollars et devrait atteindre 5 800 milliards de dollars en 2033 », avait-il précisé à l'époque.

Dans le cadre de son initiative Vision 2030, l'Arabie saoudite encourage activement l'innovation et l'investissement dans le secteur halal, dans le but de diversifier son économie et d'étendre son influence sur le marché halal mondial.

Grâce à des collaborations stratégiques, à des forums internationaux tels que le Makkah Halal Forum et à des processus de certification avancés, l'Arabie saoudite ne se contente pas de répondre à la demande mondiale croissante de produits halal, elle façonne également l'avenir du secteur.

Dans une récente interview accordée à Arab News, Yousouf Khalawi, secrétaire général de la Chambre islamique de commerce et de développement, a mis l'accent sur les réglementations importantes qui régissent la production et la certification des produits halal en Arabie saoudite.

Il a rappelé que les principaux organismes de réglementation régissant l'industrie halal dans le Royaume comprenaient l'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments, l'Organisation saoudienne des normes, de la métrologie et de la qualité et le Centre saoudien d'accréditation.

« Le gouvernement d'Arabie saoudite réglemente le marché halal à l'aide de la norme GSO 2055-1:2015 (Organisation de normalisation du Golfe), qui définit les exigences générales pour les aliments halal tout au long de la chaîne de production », a déclaré Khalawi. Il a ajouté que les entreprises qui vendent des produits halal devaient être certifiées conformes aux normes saoudiennes par des organismes d'évaluation de la conformité accrédités par l'Arabie saoudite.

Khalawi a souligné que si de nombreux pays disposent d'autres normes et réglementations halal, les conférences halal de la Chambre islamique, qui se tiennent dans le monde entier, s'efforcent d'ouvrir la porte aux entreprises pour qu'elles puissent s'y retrouver dans ces différentes normes et exigences réglementaires.

« Entre-temps, et par le biais des services halal de la Chambre islamique, nous nous efforçons de simplifier la conformité des entreprises à de multiples normes grâce à notre processus d'audit unique qui combine les normes à l'aide d'algorithmes d'intelligence artificielle et se termine par l'octroi d'un certificat halal qui peut être vérifié à l'aide de simples lecteurs de codes à réponse rapide », a-t-il déclaré. Sur la position de l'Arabie saoudite en tant que berceau de l'islam, qui influence la perception des consommateurs et la demande de produits halal à l'échelle mondiale, le secrétaire général a déclaré que qu’elle renforçait la confiance et l'influence potentielle sur le marché halal mondial, mais qu'elle n'était pas le seul facteuren jeu.

« Le statut de l'Arabie saoudite en tant que terre sainte de l'islam confère à ses réglementations halal une perception de plus grande authenticité et de légitimité religieuse. Certains consommateurs musulmans peuvent considérer que les produits originaires ou certifiés par l'Arabie saoudite sont plus dignes de confiance en ce qui concerne le respect des principes islamiques », a-t-il expliqué.

Et d'ajouter : « Manafea a mis l'accent sur ces faits et a organisé le Forum halal de La Mecque pour qu'il soit la plateforme où les leaders halal du monde entier se rencontrent pour façonner l'avenir halal. »

En 2022, la chambre de La Mecque et de Médine, ainsi que la chambre islamique, ont signé l'accord Manafea, qui vise à transformer les deux villes saintes en centres d'activités financières et commerciales dans le monde islamique.

D'un autre point de vue, l'Arabie saoudite est un consommateur et un investisseur majeur dans l'industrie halal. C'est pourquoi la Halal Product Development Company est le partenaire stratégique qui sponsorise le Makkah Halal Forum.

Khalawi a fait la lumière sur les stratégies employées par l'Arabie saoudite pour introduire ses produits halal sur les marchés internationaux, en indiquant que le Saudi Halal Center et sa collaboration avec la Saudi Exports Development Authority rationalisent le processus de certification pour les exportateurs.

« L'objectif est de rendre la certification saoudienne plus attrayante et plus conviviale pour les entreprises internationales. L'Arabie saoudite promeut ses normes halal - basées sur la norme GSO 2055-1 - en tant que référence mondialement reconnue pour la production halal. Elle tire ainsi parti de sa position de berceau de l'islam pour renforcer la crédibilité de ses certifications », a-t-il poursuivi. 

 

Le statut de l'Arabie saoudite en tant que terre sainte de l'islam confère à ses réglementations halal une perception de plus grande authenticité et de légitimité religieuse.

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Yousouf Khalawi, secrétaire général de la Chambre islamique de commerce et de développement

Le responsable a ajouté que pour aider les entreprises saoudiennes à atteindre des partenaires commerciaux dans le monde entier, elles utilisaient la bourse halal, HalEx, une plateforme en ligne pour l'échange de produits et de services halal, gérée par les services halal de la Chambre islamique et permettant uniquement aux produits halal d'être répertoriés.

En outre, l'accent mis par Vision 2030 sur la diversification économique offre l'occasion d'attirer des investissements dans l'industrie halal saoudienne.

Khalawi a ajouté que lors du dernier forum halal de La Mecque, 21 présidents de chambres de commerce de pays musulmans avaient participé à l'événement pour nouer des contacts et discuter des affaires.

Pour expliquer comment l'Arabie saoudite soutient le développement de l'industrie halal dans le pays, il a mentionné que, dans le cadre de Vision 2030, le plan national de diversification économique donnait la priorité à l'attraction d'investissements dans le secteur halal.

« Cela favorise l'innovation et le développement de nouveaux produits et technologies pour répondre à l'évolution des demandes du marché halal mondial. Le gouvernement saoudien soutient activement le développement de l'industrie halal dans le pays. La Halal Products Development Company joue un rôle clé dans la recherche de partenariats avec des entreprises étrangères pour établir des infrastructures de production en Arabie saoudite. Cette stratégie vise à créer une industrie halal nationale solide, capable de servir les marchés internationaux », a expliqué Khalawi.

Le secrétaire général de la Chambre islamique a déclaré que l'Arabie saoudite était un acteur clé du secteur halal mondial grâce à ses collaborations avec des organisations internationales et à des accords bilatéraux ce qui lui permet avec d'autres pays et organisations de promouvoir les normes halal et d’en faciliter le commerce à l'échelle mondiale.

« L'Arabie saoudite collabore étroitement avec l'Organisation de la coopération islamique pour harmoniser les normes halal dans les États membres et catalyser le commerce. Manafea s'efforce de combler les écarts entre les pays par le biais du Forum halal de La Mecque, où se rencontrent les principaux acteurs de l'économie halal mondiale », a-t-il conclu.

Karim Schéhadé, partenaire associé de Bain & Co., a mis en évidence les facteurs clés de la croissance de l'industrie mondiale des produits halal, en soulignant que les musulmans représentaient environ 12 % de la population mondiale au début du siècle dernier, mais qu'ils en représentent aujourd'hui près de 25 %.

« Ce nombre a augmenté au fil des ans pour atteindre 2 milliards aujourd'hui... et devrait encore augmenter à l'avenir pour atteindre 2,8 milliards en 2050, ce qui représente environ 30 % de la population mondiale », a-t-il précisé.

Schéhadé a ajouté que le pouvoir d'achat par musulman dans le monde était également en hausse : « Les entreprises du monde entier ont adapté leur offre pour répondre à cette demande croissante ». 

« Les multinationales du secteur alimentaire ont élargi leur portefeuille pour y inclure des produits certifiés halal. D'autres secteurs, tels que les produits pharmaceutiques, les cosmétiques et la mode, ont également adapté une partie ou la totalité de leur gamme de produits pour s'assurer qu'ils sont conformes à la norme halal ». 

Il a ajouté que les progrès technologiques et l'automatisation étaient un autre facteur clé, conduisant à des niveaux de productivité plus élevés et à des rendements accrus, et permettent aux entreprises de respecter les normes halal, généralement plus strictes, tout en restant compétitives par rapport aux principaux leaders du marché.

En outre, Schéhadé estime que l'élargissement de l'assortiment de produits halal, dû à la fois aux nouveaux entrants et aux opérateurs historiques du marché, a amélioré la qualité telle que perçue, et l’a mise au même niveau que l'offre non halal ce qui la rend attrayante pour une population non musulmane intéressée par la proposition de valeur globale offerte plutôt que par l'aspect religieux.

« Par ailleurs, les gouvernements des pays musulmans du monde entier soutiennent plus activement leurs entreprises locales de premier plan afin d'assurer une plus grande présence sur les marchés locaux et internationaux », a-t-il ajouté. 

« Les entreprises du secteur privé ont évolué, passant du respect des exigences de certification halal à l'investissement dans la recherche et le développement pour créer de nouveaux produits halal qui répondent à l'évolution des besoins et des préférences des consommateurs », a ajouté Schéhadé.

Les institutions religieuses jouent également un rôle dans le développement de l'industrie des produits halal en Arabie saoudite notamment par le biais de l'Académie islamique du Fiqh, une organisation internationale qui fournit des lignes directrices et des recommandations pour la certification des produits halal, a déclaré le responsable de Bain & Co. en précisant que de nombreux organismes de certification halal suivent ces lignes directrices pour s'assurer que leurs produits sont conformes aux lois et aux réglementations islamiques.

Au sujet des défis et des opportunités auxquels est confrontée l'industrie des produits halal en Arabie saoudite, tant au niveau national qu'international, Schéhadé a souligné que certains des défis comprenaient la capacité des entreprises à s'adapter, la complexité opérationnelle et les réglementations internationales, ainsi que le récent sentiment croissant d'islamophobie associé à des conditions macroéconomiques défavorables pourrait également jouer un rôle dans la limitation de la consommation de produits halal dans certains pays non-musulmans.

En ce qui concerne les opportunités, le partenaire associé de Bain & Co. a souligné la demande mondiale croissante, la diversification des produits et la position de l'Arabie saoudite en tant qu'exportateur halal de confiance comme étant des opportunités clés.

Expliquant comment la position de l'Arabie saoudite dans l'industrie des produits halal contribue à ses objectifs et stratégies économiques plus larges, Schéhadé a déclaré que le développement d'une industrie forte dans ce domaine servait les objectifs de la Vision 2030 en diversifiant l'économie.

« L'industrie halal contribue de manière significative aux exportations saoudiennes non pétrolières. La position du pays dans ce secteur lui a permis d'augmenter ses exportations de produits halal vers d'autres pays, en particulier en Asie et en Afrique », a-t-il dit.

Le secteur halal est également un employeur important en Arabie saoudite, qui fournit des emplois aux hommes et aux femmes dans divers domaines, notamment la fabrication, la distribution et la certification.

« En outre, l'industrie des produits halal est étroitement liée aux valeurs islamiques et le gouvernement saoudien l'a identifiée comme un moyen de promouvoir les valeurs islamiques de modération et de tolérance », conclut-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite plaide en faveur de la qualité de vie lors de la COP29

Le développement urbain durable joue un rôle important dans l'amélioration de la qualité de vie. Des projets tels que NEOM, une ville futuriste conçue pour intégrer des technologies intelligentes et un mode de vie durable, montrent comment les environnements urbains peuvent être conçus tout en maintenant une croissance durable, même après l'achèvement de la ville. (AN/Abdulrahman bin Shalhoub)
Le développement urbain durable joue un rôle important dans l'amélioration de la qualité de vie. Des projets tels que NEOM, une ville futuriste conçue pour intégrer des technologies intelligentes et un mode de vie durable, montrent comment les environnements urbains peuvent être conçus tout en maintenant une croissance durable, même après l'achèvement de la ville. (AN/Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • L'une des principales initiatives à l'origine de ce changement est la Vision saoudienne 2030, un cadre stratégique visant à réduire la dépendance du pays à l'égard du pétrole et à favoriser la diversification économique
  • Cette vision met l'accent sur le développement vert, qui est essentiel pour améliorer la qualité de vie globale des résidents et des citoyens du Royaume

BAKOU: Alors que la COP29, la 29e conférence sur le changement climatique, se poursuit pour le 12e jour dans la capitale de l'Azerbaïdjan afin d'améliorer la santé et le bien-être des populations du monde entier, il est important de maintenir le niveau de qualité de vie après la mise en œuvre des politiques.

La durabilité, en général, a émergé comme un point focal critique pour les pays du monde entier, et l'Arabie saoudite ne fait pas exception. Alors que le Royaume passe d'une économie essentiellement basée sur le pétrole à un modèle plus diversifié et durable, les implications pour la qualité de vie sont profondes.

L'une des principales initiatives à l'origine de ce changement est la Vision saoudienne 2030, un cadre stratégique visant à réduire la dépendance du pays à l'égard du pétrole et à favoriser la diversification économique.

Cette vision met fortement l'accent sur le développement vert, qui est essentiel pour améliorer la qualité de vie globale des résidents et des citoyens du Royaume.

Le gouvernement saoudien s'efforce de créer un avenir plus résilient et plus prospère grâce à divers investissements dans la planification urbaine durable et les technologies et projets respectueux de l'environnement.

Le développement urbain durable est essentiel à l'amélioration de la qualité de vie. Des projets tels que NEOM, une ville futuriste conçue pour intégrer des technologies intelligentes et un mode de vie durable, montrent comment les environnements urbains peuvent être conçus tout en maintenant une croissance durable, même après l'achèvement de la ville.

Ces projets visent à offrir aux habitants des espaces verts, des transports publics efficaces et des infrastructures intelligentes, contribuant ainsi à l'amélioration du niveau de vie.

Aeon Collective est un autre exemple qui montre l'engagement du Royaume à améliorer le niveau de vie de la population.

L'entreprise est une organisation interdisciplinaire à but non lucratif basée à Riyad, qui s'est engagée à faire progresser le concept de durabilité et de développement en Arabie saoudite, tout en se concentrant sur l'intersection du bien-être social, économique et écologique.

Aeon Collective est considérée comme un Waqf, mot arabe désignant des actifs donnés, légués ou achetés pour être détenus à perpétuité pour des causes caritatives générales ou spécifiques qui sont socialement bénéfiques.

La princesse Mashael Saud Al-Shalan, cofondatrice d'Aeon Collective, a expliqué à Arab News, lors de la COP29, le concept et l'objectif de l'organisation.

"Comme vous le savez, le waqf est l'une des plus anciennes structures islamiques légales, créée il y a près de 1 400 ans", a-t-elle déclaré. "L'intention était de réorienter cette structure juridique (Waqf) dans un espace qui nous permettait de nous concentrer sur la durabilité à long terme, mais à plus court terme, d'essayer de répondre à une question fondamentale: ‘Que faudrait-il pour aligner les opportunités de mobilité socio-économique pour les individus à travers l'action active de réparation de notre planète?’”

La princesse Mashael a également évoqué la nécessité de se réapproprier le cadre islamique Amarat Alardh, qui, selon elle, signifie "la garde de la terre".

"C'est dans notre propre héritage, notre culture, islamique, arabe, saoudienne, que nous devons être là pour prendre soin de nos concitoyens, de nos semblables, mais surtout de tous les autres êtres, plantes, animaux, avec lesquels nous partageons cette planète", a-t-elle déclaré.

En outre, la sensibilisation et l'engagement du public dans les pratiques de durabilité sont encouragés par des campagnes éducatives et des initiatives communautaires. En encourageant les citoyens à adopter des habitudes durables, telles que le recyclage et la conservation de l'énergie, le gouvernement vise à créer une culture de la durabilité qui améliore le bien-être de la communauté.

Tout au long de la conversation, la princesse Mashael a fait l'éloge des perspectives que l'Arabie saoudite apporte à la table des négociations lors de cet événement, tout en soulignant la responsabilité des individus à élever le niveau d'ambition au niveau national afin de s'assurer que ces objectifs et ces ambitions se traduisent sur le terrain.

En outre, la princesse Mashael est intervenue lors de l'un des panels du mercredi, consacré à la durabilité dans les villes.

"Les villes ont tendance à être non seulement les plus grands rassembleurs de carbone, mais aussi les lieux où vivent la plupart des cerveaux que nous essayons d'attirer, qui résolvent ces problèmes... Il s'agit donc d'avoir une mentalité qui va au-delà de la pénurie, de l'alarmisme et de l'anxiété écologique; une mentalité de croissance, une mentalité de capacité à faire".

En Arabie saoudite, la durabilité n'est pas seulement une réponse aux préoccupations environnementales; il s'agit d'une approche holistique visant à améliorer la qualité de vie grâce à des initiatives stratégiques dans de nombreux secteurs, y compris la planification urbaine et l'engagement communautaire; le pays jette les bases d'un avenir plus sain et plus durable pour sa population.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com