WASHINGTON : Une jetée temporaire américaine, destinée à décharger de l'aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée a été à nouveau retirée en raison de la houle et remorquée jusqu'à un port israélien, a indiqué vendredi le Pentagone.
«En raison du niveau élevé de la mer attendu ce week-end, le commandement central a retiré la jetée temporaire de son ancrage à Gaza et la remorquera jusqu'à Ashdod, en Israël», a déclaré Sabrina Singh, porte-parole adjointe du Pentagone, en faisant référence au commandement militaire américain responsable du Moyen-Orient.
Elle n'a donné aucune date pour une remise à flot de la jetée.
Le président Joe Biden avait annoncé en mars l'établissement de cette jetée par des troupes américaines au large des côtes de Gaza. La construction s'est achevée début mai, mais les conditions météo ont fait qu'elle n'a été mise en service qu'au 17 mai.
Une semaine plus tard, la houle avait provoqué le désamarrage de quatre vaisseaux participant à l'opération. La jetée avait ensuite été endommagée trois jours plus tard et avait dû être transportée dans le port israélien d'Ashdod pour être réparée.
Remise en opération le 7 juin, elle avait été de nouveau transportée à Ashdod le 14 à cause des conditions météo.
Premier soutien d'Israël, Washington a installé cette jetée face aux sévères restrictions imposées par Israël à l'acheminement terrestre de l'aide vers le territoire palestinien, ravagé par huit mois de guerre.
Selon le Pentagone, depuis le 17 mai, elle a permis l'acheminement de plus de 8.831 tonnes d'aide humanitaire sur le littoral.
Le problème est qu'une fois débarquée, la distribution de cette aide pose de sérieux problèmes en raison des conditions de sécurité dans la bande de Gaza.
Le Programme alimentaire mondial, en charge de l'acheminement de l'aide arrivant à Gaza via la jetée temporaire américaine, y a d'ailleurs suspendu ses opérations.
Résultat, une grande partie de l'aide reste bloquée dans des entrepôts qui sont quasi pleins. «Il reste encore un peu d'espace mais globalement, c'est plein», a affirmé Mme Singh.
Selon les Nations unies, la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par les combats et les bombardements et se trouvent en situation d'insécurité alimentaire, avec un risque de famine.
Depuis le 7 octobre, date de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, ce dernier mène une campagne militaire massive de représailles et jure d'éliminer le mouvement islamiste palestinien.