Meloni dénonce l'«oligarchie» qui attribue les postes clés de l'UE

La Première ministre italienne Giorgia Meloni assiste à une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban au Palazzo Chigi à Rome, le 24 juin 2024. (Photo de Tiziana FABI / AFP)
La Première ministre italienne Giorgia Meloni assiste à une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban au Palazzo Chigi à Rome, le 24 juin 2024. (Photo de Tiziana FABI / AFP)
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Publié le Mercredi 26 juin 2024

Meloni dénonce l'«oligarchie» qui attribue les postes clés de l'UE

  • Les élections européennes ont permis aux droites radicales de gagner du terrain et Mme Meloni, exclue des négociations, entend revendiquer ce résultat pour peser davantage sur les choix du futur exécutif à Bruxelles
  • Mme Meloni, dont les relations avec le président français sont notoirement tendues, a critiqué «les classes dirigeantes européennes»

ROME: La cheffe du gouvernement italien ultraconservateur Giorgia Meloni a dénoncé mercredi "l'oligarchie" des six dirigeants européens ayant conclu un accord la veille sur les postes clés de l'UE, estimant qu'il ne respecte pas la volonté exprimée par les citoyens pendant les élections européennes.

Ces six dirigeants, dont le Français Emmanuel Macron et l'Allemand Olaf Scholz, appartiennent à La "grande coalition" de la droite (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des centristes (Renew Europe),

Ils se sont entendus sur trois postes clés (ou "top jobs") de l'UE, soutenant la désignation de l'Allemande Ursula von der Leyen pour un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, du Portugais Antonio Costa nouveau aux fonctions de président du Conseil européen et de la cheffe du gouvernement estonien, Kaja Kallas, à celles de responsable de la diplomatie.

Les élections européennes ont permis aux droites radicales de gagner du terrain et Mme Meloni, exclue des négociations, entend revendiquer ce résultat pour peser davantage sur les choix du futur exécutif à Bruxelles.

S'adressant aux députés italiens à la veille du sommet européen prévu pour jeudi et vendredi à Bruxelles, la cheffe du gouvernement a fustigé "ceux qui soutiennent que les citoyens ne sont pas assez sages pour prendre certaines décisions et que l'oligarchie est au bout du compte la seule forme acceptable de démocratie".

"Nous sommes convaincus que le peuple a toujours raison et que tout dirigeant doit suivre les indications qui arrivent des citoyens", a-t-elle poursuivi.

Elle a jugé "surréaliste" un précédent sommet informel des 27, le premier à avoir eu lieu après les élections, assurant que "certains se sont présentés avec déjà des propositions de noms pour les postes clés (...) sans même faire semblant de vouloir entamer une discussion sur le message provenant des citoyens avec leur vote".

Mme Meloni, dont les relations avec le président français sont notoirement tendues, a également critiqué "les classes dirigeantes européennes (...) tentées de mettre la poussière sous le tapis, comme si de rien n'était".

Fratelli d'Italia (FDI), le parti post-fasciste de Mme Meloni, a réalisé un très bon score aux européennes avec environ 28% des voix obtenues mais son groupe politique au Parlement européen, les Conservateurs et réformistes européens (ECR, droite radicale et extrême droite), reste marginalisé par l'accord sur les "top jobs".

L'un de ses deux vice-Premiers ministres, Antonio Tajani, le chef de Forza Italia (FI) qui est membre du PPE, a en revanche assuré mercredi que ses élus soutiendraient le partage des postes clés proposé.

"Nous voterons oui (...), je ne pense pas que l'Italie puisse voter non", a-t-il dit.


Israël : Netanyahu en visite en Hongrie le 2 avril malgré le mandat d'arrêt de la CPI

Un manifestant brandit le drapeau israélien lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens dans la bande de Gaza, devant le ministère israélien de la Défense dans la ville côtière de Tel Aviv, le 29 mars 2025. (Photo par Jack GUEZ / AFP)
Un manifestant brandit le drapeau israélien lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens dans la bande de Gaza, devant le ministère israélien de la Défense dans la ville côtière de Tel Aviv, le 29 mars 2025. (Photo par Jack GUEZ / AFP)
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  • Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois.
  • Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit se rendre en Hongrie le 2 avril, a annoncé dimanche son bureau, malgré un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des soupçons de crimes de guerre et contre l'humanité à Gaza.

Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois, avant de retourner en Israël le 6 avril.

M. Orban a adressé une invitation à M. Netanyahu malgré le mandat d'arrêt de la CPI, émis l'année dernière. Il avait fermement condamné la décision de la Cour, la qualifiant de « honteuse ».

La CPI a émis des mandats d'arrêt contre M. Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés dans le cadre de la guerre d'Israël contre le Hamas à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

La Hongrie a signé le Statut de Rome, le traité international qui a créé la CPI, en 1999 et l'a ratifié deux ans plus tard, pendant le premier mandat de M. Orban.

Cependant, Budapest n'a jamais promulgué la convention associée au Statut de Rome, pour des raisons de conformité avec sa Constitution. Elle affirme donc qu'elle n'est pas tenue de se conformer aux décisions de la CPI.


Diversité: l'administration Trump met la pression sur des entreprises françaises

Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain
  • Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement"

PARIS: Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain, rapportent vendredi plusieurs médias français.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a jugé que "cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain", selon la réaction transmise.

"Le contractant ou l'offrant potentiel certifie qu'il (...) ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l'équité, et de l'inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables" aux Etats-Unis, demande un questionnaire attaché au courrier adressé à plusieurs entreprises, que l'AFP a pu consulter.

Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement", et mentionner le numéro d'appel d'offre ou contrat qui le concerne, peut-on lire dans le questionnaire.

Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de "DEI" (Diversité, équité, inclusion), promouvant l'égalité des chances, au sein de l'Etat fédéral.

"Nous vous informons que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le Président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quel que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent", peut-on lire dans le courrier publié par Le Figaro.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s'est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes faisant la promotion de la diversité ou de l'inclusion.


Washington somme l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah

Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth
  • L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Dans le cadre de l'accord de cessation des hostilités, le gouvernement libanais est responsable du désarmement du Hezbollah, et nous attendons des forces armées libanaises qu'elles désarment ces terroristes afin d'empêcher la poursuite des hostilités", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire.

L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Si des attaques ont eu lieu, c'est parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban. Il s'agit d'une violation de la cessation des hostilités", a poursuivi Mme Bruce, en soulignant qu'Israël devait "réagir, comme le feraient les Etats-Unis ou tout autre pays dans ce genre de situation".