Les forces derrière Meloni et Macron se disputent la troisième place au Parlement européen

Des piétons passent devant une banderole aux couleurs de l'UE, déployée sur le bâtiment du Parlement européen à Bruxelles lors des élections au Parlement européen du 9 juin 2024. (AFP)
Des piétons passent devant une banderole aux couleurs de l'UE, déployée sur le bâtiment du Parlement européen à Bruxelles lors des élections au Parlement européen du 9 juin 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 juin 2024

Les forces derrière Meloni et Macron se disputent la troisième place au Parlement européen

  • Fort de ces résultats, le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), où siège Fratelli d'Italia, revendique aujourd'hui la troisième place au Parlement européen
  • Ursula von der Leyen, soutenue par le PPE, paraît bien placée pour se voir confier un second mandat à la tête de la Commission européenne

BRUXELLES: Le camp de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et celui du président français Emmanuel Macron se disputent la troisième place au Parlement européen, avec en arrière-pensée la répartition des postes-clés dans l'UE.

Le Parti Fratelli d'Italia de Mme Meloni et d'autres forces d'extrême droite ont augmenté leur nombre de députés à Strasbourg après les élections européennes du 9 juin. En revanche, le groupe Renew Europe, où se retrouvent libéraux et centristes, dont les élus français de Renaissance, a perdu des sièges.

Fort de ces résultats, le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), où siège Fratelli d'Italia, revendique aujourd'hui la troisième place au Parlement européen, avec 83 députés contre 81 pour Renew.

Un écart apparemment peu significatif mais qui change tout, selon la cheffe du gouvernement italien. Par tradition, les postes-clés dans l'Union européenne doivent être attribués en tenant compte des résultats des élections européennes.

"C'est un rôle de premier plan que je réclame pour l'Italie", a-t-elle affirmé mercredi dans le quotidien italien Il Giornale.

Or, les forces politiques arrivées en tête le 9 juin, les chrétiens démocrates du PPE, suivis des socio-démocrates du groupe S&D, entendent bien reconstituer la majorité dont ils disposaient avec les centristes de Renew lors de la législature précédente.

Ces trois groupes politiques disposent d'une majorité confortable de quelque 400 sièges sur un total de 720 eurodéputés.

Forts de ce calcul, les dirigeants européens PPE, S&D et Renew, ont commencé à discuter entre eux lundi soir, lors d'un sommet européen des 27, de l'attribution des "top jobs", les postes clés de l'UE.

«Surréaliste»

Au grand dam, de Mme Meloni qui a jugé "surréaliste" de ne pas être invitée à la table des négociations. "Les élections ont clairement déplacé le centre de gravité de l'Europe vers la droite", sans que cela ne change rien à la table des 27, a-t-elle expliqué au Giornale.

Mme Meloni entend se rattraper à l'occasion du prochain round de négociations, qui aura lieu jeudi et vendredi prochains à Bruxelles lors d'un nouveau sommet européen.

La bataille pour la troisième place est pourtant loin d'être terminée. Il faudra attendre mercredi pour mesurer avec exactitude le rapport de forces entre ECR et Renew, à l'issue de la constitution formelle des groupes, et des derniers ralliements toujours possibles avant cette date.

Le paysage devrait donc être éclairci jeudi pour le sommet des 27 qui doit désigner les présidents de la Commission européenne, du Conseil européen, ainsi que le chef de la diplomatie européenne.

Ursula von der Leyen, soutenue par le PPE, paraît bien placée pour se voir confier un second mandat à la tête de la Commission européenne. Un accord s'est largement dessiné sur son nom lundi soir, lors d'un dîner informel des dirigeants de l'UE. Si ce choix est confirmé jeudi ou vendredi elle devra toutefois encore recevoir l'approbation du Parlement européen.

La présidence du Conseil européen, qui rassemble les dirigeants des 27, devrait revenir à l'ancien Premier ministre socialiste portugais Antonio Costa, et le poste de cheffe de la diplomatie européenne à la Première ministre estonienne Kaja Kallas, membre de Renew.

Metsola à son poste

L'actuelle présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, devrait elle conserver son poste.

Ces décisions se prennent à la majorité qualifiée entre les 27 et Mme Meloni n'a, a priori, pas les moyens de s'y opposer.

"Elle n'est pas faiseuse de rois, en aucune circonstance", a résumé un diplomate européen rompu aux négociations entre les Etats membres de l'UE.

Au Parlement européen, le camp de Mme Meloni, même associé au reste de l'extrême droite, dont le Rassemblement national français de Jordan Bardella ou le Fidesz de Viktor Orban, n'a pas la majorité.

Même si l'ECR devait confirmer sa troisième place, cela ne changerait pas l'équilibre au sein du Parlement, fait valoir une source parlementaire du PPE.

Pas de quoi cependant décourager Mme Meloni.

"Je pense que dans l'actuel parlement, sur plusieurs dossiers, nous verrons qu'il peut y avoir un changement dans les sujets traités, dans les priorités, dans la façon de considérer certaines politiques", a-t-elle affirmé, promettant des "surprises".


À l'ONU, l'Arabie saoudite appelle à une collaboration mondiale lors de la COP16 à Riyad pour lutter contre la dégradation des terres

L'événement a eu lieu en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. (Photo: fournie)
L'événement a eu lieu en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. (Photo: fournie)
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  • L'Arabie saoudite a appelé les décideurs politiques du monde entier à s'attaquer d'urgence à la destruction des terres et à la sécheresse avant la COP16 qui se tiendra à Riyad en décembre
  • L'Arabie saoudite a exhorté les délégués à se préparer à prendre des mesures décisives lors de la prochaine réunion, en exposant une feuille de route pour l'action et l'engagement internationaux

RIYAD: L'Arabie saoudite a appelé les décideurs politiques du monde entier à s'attaquer d'urgence à la destruction des terres et à la sécheresse avant la 16e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP16) qui se tiendra à Riyad en décembre.

Lors de l'événement "Road to Riyadh" organisé par le Royaume en marge de l'Assemblée générale des Nations unies et ouvert par le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, l'Arabie saoudite a exhorté les délégués à se préparer à prendre des mesures décisives lors de la prochaine réunion, en exposant une feuille de route pour l'action et l'engagement internationaux et en dévoilant le programme thématique de la CdP.

Selon un communiqué de presse annonçant la réunion, chaque seconde, l'équivalent de quatre terrains de football de terres saines se dégradent, ce qui représente au total 100 millions d'hectares par an.

Le futur président de la COP16 et ministre saoudien de l'Environnement, de l'eau et de l'agriculture, Abdelrahman Abdelmohsen Al-Fadley, a déclaré: "Nous vivons un moment charnière pour notre planète. La restauration des terres est essentielle pour assurer un avenir prospère aux générations futures".

Il a ajouté: "Il est essentiel que la communauté internationale s'unisse pour apporter des solutions ambitieuses et durables afin de freiner la dégradation des terres, de lutter contre la sécheresse et de promouvoir l'utilisation durable des ressources naturelles”.

"Nous devons renforcer la coopération internationale pour relever les défis environnementaux urgents auxquels notre planète est confrontée".

Le ministre a souligné que le fait que l'Arabie saoudite accueille la COP16, du 2 au 13 décembre, reflète son engagement en faveur de la préservation et de la restauration de l'environnement, tant au niveau national qu'international, en citant des initiatives telles que l'Initiative verte saoudienne, l'Initiative Moyen-Orient Vert et l'Initiative mondiale pour les terres du G20.

Bien que les tendances en matière de dégradation des terres varient d'une région à l'autre, les données de l'UNCCD indiquent que, si les tendances actuelles se poursuivent, le monde devra restaurer 1,5 milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030 pour atteindre les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres énoncés dans les objectifs de développement durable.

À Riyad, sous la présidence saoudienne de la COP16, une forte pression sera exercée pour obtenir des engagements plus concrets afin d'accélérer les efforts de restauration et d'atteindre cet objectif crucial.

Lors de l'événement "Road to Riyadh", de hauts responsables d'organisations internationales, de gouvernements et de la société civile ont également abordé la nécessité croissante d'accroître l'ambition et de relever les défis mondiaux causés par la dégradation des terres, notamment la sécheresse, l'insécurité alimentaire et les migrations forcées, ainsi que le besoin urgent d'une action multilatérale pour s'y attaquer.

Le secrétaire exécutif de l'UNCCD, Ibrahim Thiaw, a déclaré: "La dégradation des terres et la sécheresse touchent près de la moitié de la population mondiale, en particulier les communautés autochtones, les petits exploitants agricoles, les femmes et les jeunes".

"La COP16 à Riyad sera un moment clé pour accélérer la restauration des terres à grande échelle et renforcer la résistance à la sécheresse, avec des avantages multiples pour les populations, la nature et le climat".

"Notre succès dépend de l'ambition de toutes les parties et de notre engagement à redéfinir notre relation avec la terre pour les générations futures".

Selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, jusqu'à 40 pour cent des terres de la planète sont déjà dégradées, ce qui affecte directement quelque 3,2 milliards de personnes. Dans le même temps, les sécheresses sont plus fréquentes et plus intenses - elles ont augmenté de 29 pour cent depuis 2000. On estime que 75 pour cent de la population mondiale sera touchée par la sécheresse d'ici 2050.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


"Personne" n'arrive à "arrêter" Netanyahu, déplore le chef de la diplomatie européenne

Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, assiste à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, des pays de l'Indo-Pacifique et de l'ASEAN, à Bruxelles, Belgique, le 2 février 2024. (REUTERS)
Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, assiste à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, des pays de l'Indo-Pacifique et de l'ASEAN, à Bruxelles, Belgique, le 2 février 2024. (REUTERS)
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  • Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déploré vendredi soir à l'ONU que "personne", pas même les Etats-Unis, ne puisse "arrêter" Benjamin Netanyahu dans ses guerres contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban
  • Le Premier ministre israélien, vendredi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, a menacé l'Iran de "frappes" si son pays était attaqué jusqu'à la victoire

Nations unies, États-Unis: Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déploré vendredi soir à l'ONU que "personne", pas même les Etats-Unis, ne puisse "arrêter" le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans ses guerres contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.

"Nous mettons toute la pression diplomatique pour un cessez-le-feu. Mais personne ne semble capable d'arrêter Netanyahu que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie", les territoires palestiniens, a déclaré M. Borrell à des journalistes après un Conseil de sécurité consacré à la bande de Gaza ravagée par un an de conflit.

Le Premier ministre israélien, vendredi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, a menacé l'Iran de "frappes" si son pays était attaqué et promis de continuer à frapper le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah pro-iranien au Liban, jusqu'à la victoire.

Israël a dit mener dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes à Beyrouth visant des dépôts d'armes du Hezbollah, peu après un premier raid meurtrier qui a ciblé, selon l'armée, le "quartier général" du mouvement armé pro-iranien.

L'escalade suscite l'inquiétude internationale.

"Nous nous dirigeons vers une longue guerre", a prédit M. Borrell, qui à 77 ans prendra sa retraite à la fin de l'année.

Lundi, le diplomate espagnol avait, à l'unisson des dirigeants mondiaux, prévenu que le Liban était "au bord d'une guerre totale".

M. Netanyahu a d'emblée rejeté en arrivant à New York cette semaine l'appel international au cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, une trêve parrainée par la France et les Etats-Unis, l'allié politique et militaire indéfectible de l'Etat hébreu.

Nombre d'appels à des cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre l'armée israélienne et le Hamas palestinien sont aussi restés lettre morte depuis un an.

A quelques semaines de la présidentielle américaine du 5 novembre entre Donald Trump et Kamala Harris, la situation au Proche-Orient "doit impliquer la communauté internationale", a estimé le patron de la diplomatie européenne.

"Nous ne pouvons pas simplement compter sur les Etats-Unis. Ils ont essayé de nombreuses fois et n'y sont pas parvenus", a-t-il regretté.


Des Iraniens dans la rue pour dénoncer les frappes israéliennes au Liban et à Gaza

Des Iraniens brandissent leur drapeau national ainsi que des drapeaux palestiniens et du Hezbollah libanais lors d'une manifestation anti-israélienne à Téhéran, le 27 septembre 2024. (AFP)
Des Iraniens brandissent leur drapeau national ainsi que des drapeaux palestiniens et du Hezbollah libanais lors d'une manifestation anti-israélienne à Téhéran, le 27 septembre 2024. (AFP)
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  • Des milliers d'Iraniens ont défilé vendredi à Téhéran et à travers le pays pour condamner les frappes israéliennes contre le Liban et Gaza
  • Des rassemblements similaires ont eu lieu dans d'autres villes iraniennes, notamment à Semnan (est), Qom et Kashan (centre), Kermanshah (ouest), Chiraz et Bandar Abbas (sud), d'après les images de la télévision d'Eta

TEHERAN: Des milliers d'Iraniens ont défilé vendredi à Téhéran et à travers le pays pour condamner les frappes israéliennes contre le Liban et Gaza, selon un vidéaste de l'AFP et des images des médias d'Etat.

Mercredi, le pouvoir avait appelé à manifester "en soutien au Hezbollah du Liban" et pour "condamner les crimes barbares du régime sioniste en Palestine", selon l'agence officielle Irna.

Le mouvement armé libanais fait partie de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance" contre Israël -- ennemi juré de la République islamique -- qui regroupe les mouvements soutenus par l'Iran dans la région, comme le Hamas palestinien, le Hezbollah, les rebelles houthis au Yémen ou encore des groupes irakiens.

A Téhéran, un rassemblement a eu lieu après la grande prière du vendredi autour de la place d'Enghelab située dans le centre de la capitale, a constaté un vidéaste de l'AFP.

Les manifestants brandissaient des portraits du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que des drapeaux du groupe libanais et celui de la Palestine.

"Israël est détruit, le Liban est victorieux" et "un bain de sang au Liban", ont scandé les manifestants.

Des rassemblements similaires ont eu lieu dans d'autres villes iraniennes, notamment à Semnan (est), Qom et Kashan (centre), Kermanshah (ouest), Chiraz et Bandar Abbas (sud), d'après les images de la télévision d'Etat.

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023 entre Israël et le Hamas, le Hezbollah soutient le mouvement islamiste palestinien en tirant quasi quotidiennement des missiles sur le nord d'Israël, qui réplique.

Ces derniers jours, d'intenses frappes israéliennes visent les bastions du mouvement chiite dans le sud et l'est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth ayant fait au moins 700 morts selon les autorités libanaises.

Depuis des semaines, l'Iran et ses alliés régionaux menacent Israël depuis l'assassinat fin juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, qu'ils imputent à Israël, et celui de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.