L'UE ouvre officiellement des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie

Olga Stefanishyna, vice-première ministre chargée de l'intégration européenne et euro-atlantique de l'Ukraine, assiste à une conférence de presse après une conférence intergouvernementale consacrée à l'adhésion de l'Ukraine lors d'un Conseil des affaires générales à l'Union européenne, au bâtiment du Conseil de l'UE à Luxembourg, le 25 juin 2024. (Photo de Jean-Christophe Verhaegen / AFP)
Olga Stefanishyna, vice-première ministre chargée de l'intégration européenne et euro-atlantique de l'Ukraine, assiste à une conférence de presse après une conférence intergouvernementale consacrée à l'adhésion de l'Ukraine lors d'un Conseil des affaires générales à l'Union européenne, au bâtiment du Conseil de l'UE à Luxembourg, le 25 juin 2024. (Photo de Jean-Christophe Verhaegen / AFP)
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Publié le Mercredi 26 juin 2024

L'UE ouvre officiellement des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie

  • Le Premier ministre hongrois s'est farouchement opposé à toute discussion d'adhésion avec l'Ukraine, jugeant que ce pays n'était pas prêt
  • Une éventuelle entrée dans l'UE de l'Ukraine, pays de plus de 40 millions d'habitants et puissance agricole, pose de nombreuses difficultés, à commencer par celle des aides financières dont elle devrait bénéficier

LUXEMBOURG: L'Union européenne a officiellement lancé mardi à Luxembourg des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, une étape qualifiée d'"historique" tant à Kiev qu'à Bruxelles.

La Russie a cherché par tous les moyens à entraver ce processus d'adhésion, qui s'annonce long et difficile, devant conduire ces deux anciennes républiques soviétiques à s'ancrer à l'Europe.

"Au cours de l'année passée, notre pays a été l'objet d'attaques hybrides orchestrées par Moscou, (...) dans un effort pour faire dérailler le processus d'intégration européenne", a ainsi dénoncé mardi le Premier ministre moldave Dorin Recean, dans son discours devant les 27 à Luxembourg.

"Moment historique" pour le président du Conseil européen Charles Michel, "jour historique" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky: les superlatifs n'ont pas manqué pour saluer l'ouverture de ces négociations attendues avec impatience à Kiev, plus de deux ans après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, et à Chisinau.

En Ukraine, "90% des gens nous soutiennent, nous ferons les réformes" requises, a assuré la vice-première ministre ukrainienne Olga Stefanishyna, lors d'un discours devant les ministres des Vingt-Sept. Elle s'est brièvement interrompue, avertie par son téléphone portable: "nous avons une alerte à Kiev", a-t-elle dit, rappelant venir d'un pays en guerre.

Les Etats membres de l'UE ont d'abord formellement ouvert les négociations avec l'Ukraine, puis avec la Moldavie un peu plus tard dans l'après-midi.

L'ouverture des pourparlers avec Kiev est le résultat d'un accord obtenu de haute lutte par 26 pays de l'UE, qui ont été contraints de rivaliser d'ingéniosité pour convaincre le 27e, la Hongrie de Viktor Orban, de ne pas bloquer le processus.

Le Premier ministre hongrois s'est farouchement opposé à toute discussion d'adhésion avec l'Ukraine, jugeant que ce pays n'était pas prêt.

M. Orban avait finalement accepté de quitter la table du sommet des dirigeants des Vingt-Sept en décembre, le temps que ses 26 homologues décident d'ouvrir les négociations d'adhésion avec Kiev et Chisinau.

«Screening»

Ces conférences intergouvernementales désormais ouvertes, les négociateurs vont d'abord passer en revue les législations de l'Ukraine et de la Moldavie pour vérifier si elles sont compatibles avec l'UE.

Cette étape, le "screening" en jargon bruxellois, dure en principe de un à deux ans, a-t-on expliqué de source diplomatique.

Mais dans le cas de l'Ukraine et de la Moldavie, les choses iront plus vite car "nous avons déjà une idée assez claire" de la situation, a souligné ce diplomate européen, sous couvert d'anonymat.

Il faudra compter néanmoins plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que les différents chapitres de négociation ne soient effectivement ouverts.

"L'Ukraine sera un membre de l'Union européenne, et nous serons capables de tout achever avant 2030," a promis la vice-Première ministre ukrainienne.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE avaient ouvert la voie à ces négociations d'adhésion à la mi-décembre 2023.

Mais Budapest freinait jusque-là l'ouverture formelle des discussions avec Kiev, jugeant que les conditions n'étaient pas réunies.

"Si je m'en tiens à ce que je vois ici au moment où nous parlons, ils (les Ukrainiens) sont très loin de remplir les critères d'adhésion", a répété mardi à Luxembourg le ministre hongrois des Affaires européennes Janos Boka.

La Commission européenne a quant à elle estimé le 7 juin que l'Ukraine et la Moldavie avaient bien rempli toutes les conditions préalables à une telle adhésion.

L'UE avait accordé dès juin 2022 à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion, dans un geste hautement symbolique quelques mois après le début de la guerre déclenchée par Moscou, ainsi qu'à la Moldavie voisine.

L'ouverture de négociations n'est qu'une étape d'un processus d'adhésion long et ardu. Une éventuelle entrée dans l'UE de l'Ukraine, pays de plus de 40 millions d'habitants et puissance agricole, pose de nombreuses difficultés, à commencer par celle des aides financières dont elle devrait bénéficier.

L'UE a prévu de son côté de se réformer pour faire face à cet élargissement et améliorer sa gouvernance et la prise de décision déjà souvent complexe à 27 Etats membres.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.